DANS LE LABYRINTHE (mort sûre d’amours)
5 oct 2020 par vincent
Perdu au fond des limbes, noyé d’interrogations, emmitouflé dans les peurs et les doutes. Je regarde l’absolu vide. Aussi vertigineux que glacial, aussi profond que terrifiant, quasi sidéral, rappelant à l’ordre. J’entends les voix oubliées venant de ce gouffre inquiétant, ces voix font écho à la surface. Elles appellent n’importe quelle âme susceptible de prêter attention à celui ou celle qui agonise au fond du puits sidéral de cet effroyable néant glacé.
Sans elle…
Dans ce labyrinthe se cache la peur, étouffée par l’obligeance de rigueur. Dans ce labyrinthe les pleurs se dissimulent sous le choc psycho-thermique qu’est la vérité devant soi. Enfants de la nuit, prélude aux excès. Rejetons du Soleil, posture d’un présent alternatif. Solstice du déclin, éveil de l’éclipse, chute vertigineuse dans l’apocalypse. Fenêtre ouverte sur la symphonie des souffrances à travers cet univers souterrain labyrinthique ici-bas, obstrué dans la profondeur de ténèbres où personne ne voit personne. Au fond du puit, dans ces limbes, la mort accompagne vos pensées, elle chuchote ses alphabets séducteurs. Elle essaie de vous corrompre avec lourde ténacité.
Echo de mes peurs, écho de la nuit. Echo de mes pleurs, écho de l’horreur, l’horizon est une peinture de fin des temps. Echo de la folie, solstice d’hérésie, éclipse du blasphème. Echo des angoisses, voix au fond, agonisantes, sur sous-sol dégueulasse. Echo de l’enfer, écho des ténèbres, mon orgueil, ma fierté, mon égoïsme me révulse alors qu’ils m’ont sanglé dans la pénombre des occultes ombres. Echo du néant, ici-bas la victime ainsi que le coupable sont moi-même. Au fond du gouffre, dans ce néant labyrinthique, je plaiderai coupable, je signerai mes aveux les plus crasseux, les plus sordides, les plus de ce qu’ils voudront, du moment qu’on me laisse partir. Je veux m’enfuir hors d’ici et sortir de ce labyrinthe, un exil à survivre. L’horloge passe et trépasse au fond de ce puit sidéral aux consignes stérilisées ultra précises.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
Résilience devant les conséquences de mes actes. Briser le silence d’obédience face aux siècles d’abstinence. Déchirure à l’espérance bafouée. Promesses bestiales inaugurées sur l’autel immatriculé, calice de mensonges électoraux à communier en masse. Perdre pied dans ce vide abyssal, inspirer les quelques braises qui survolent partiellement au-dessus du gouffre, aseptisé de tout sentiment. J’ai encore une fois regardé la mort droit dans les yeux. J’ai vu que les flammes se taisent devant eux, elles s’inclinent instantanément, elles se prosternent face à eux. Même les ombres marchent en rang et en mutisme discipliné, la peur cadence le pas, ici-bas, dans le néant béant d’âmes scarifiées.
Oublions les mondanités, idem pour l’exam des formalités, ici c’est encore plus froid que l’enfer. Ici-bas c’est plus en-dessous que l’enfer, plus noir et plus scabreux dans l’effroi, dans le terrifiant du néant. En bas les hurlements s’égosillent à foison, ils s’entrecroisent dans un trafic effrayant, à savoir « qui va m’écouter ? Qui va prendre soin de moi ? ». Le brouhaha nous rend cinglés, le torchon brûle psychiquement. Nous sommes à bout, tous ligotés par nos peurs. Au fond du trou se télescopent plusieurs hurlements d’horreur, l’enfer travestit le malheur par un aléatoire bonheur. Des cris affolés trahissant un bonheur illusoire dans une foire de fous là-haut, là où les vanités dansent frivoles insouciantes et de là-haut où ils nous pissent sur le visage, en bas « pauvres diables » que nous sommes. Zappés puis reprogrammés de zéro à l’obsolescence, nous apprenons à nous taire en écoutant le Ciel gronder sa rage expiatoire de nous subir, même ici-bas. A travers mon âme j’enflamme dans la révolte et la vengeance ce Paradis. Eden, satané Eden, toi qui me sangle, toi qui me saigne les veines.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
La corruption n’est plus indécente, ni même un outrage, bien au contraire. Désormais la corruption est politiquement correcte, elle est familière à l’éthique de principe lors de l’apprentissage dans l’existence. La sournoiserie, la bassesse et la trahison font partie du vocabulaire des anges déçus. Ne faire confiance à quiconque est la règle d’or. Il y a un adage qui retranscrit « si la parole est d’argent, le silence est d’or », en bas tout au fond des limbes, être muet est signe de prudence, ça nous garantit de rester en vie. Chaque émotion est une faiblesse, chaque désir, chaque songe érotique sont une arme efficace contre soi-même si l’on ne veut pas être manipulé ou malléable aux insolents de là-haut dont la perfide, le machiavélique n’a jamais d’égal ni de fin. Attendre et croupir sans espoir dans l’agonie d’une mort lente et dépressive. L’opium qui s’étale en pèlerinage dans les églises ici-bas c’est la déférence envers les mensonges, tous ces menteurs électoraux qui font de fausses promesses comme des arracheurs de dents bas de gamme à la fête foraine bon marché. L’enfer nous régale de surprises, en bas nous sommes régulièrement étonnés de voir qu’il est possible de descendre encore plus bas. Eden me saigne toujours, je giclerai la souffrance de mes veines.
L’existence se conjugue avec la flemme dépressive, le goût des rognons a une amère saveur de mort. Le vide se prélasse dans la routine, il étouffe l’envie et assassine toute forme de motivation. Au fond des ombres, il n’y a plus à se questionner si « être ou ne pas être » puisqu’elle m’a poussé vers une danse macabre. Elle m’a aidé à tenir proprement le couteau qui trancha mes poignets. Si je suis cloîtré, sanglé en bas tout au fond du gouffre purgatoire, c’est à cause de mes foutus sentiments, à cause de ces satanées émotions que j’éprouve pour elle. La romance a tué ma vie, si je souhaite m’en sortir, si je veux m’enfuir d’ici, je dois m’endurcir encore plus sombrement et la quitter froidement. Oublier l’amoureux et faire grandir l’esclave obéissant. Ni devenir, ni mourir, juste servir et obéir sans verbe contestataire. Etre amoureux d’elle n’appartient qu’aux élites, malades mentaux, qui festoient et dansent avec arrogance dans une profonde décadence.
L’aurore est sale, l’éclaircie est folle. L’aurore est dégueulasse, l’éclaircie c’est la maladive crasse. Ça y est, peut-être que je commence à guérir, ils vont peut-être me laisser sortir. Je vais peut-être parvenir à fuir ce damné labyrinthe même si je ne suis ici-bas que pour obéir et servir.
Sans elle…