Apocalypse, prières et Hellfest !
5 juil 2015 par vincent
HALLELUJAH
Comment trouver la paix alors que son visage au teint frais traque les reflets glacés de l’éternité ? Depuis les louanges du Royaume, je verse à travers mes yeux de braises les larmes archaïques du regret. Chaque Rosaire me rend fade vis-à-vis des Grâces, il semble que les émotions soient un jouet du Malin, déjà qu’il manipule les pions pour ses intérêts par delà l’existence.
J’ai beau traversé les époques et les différents aspects de la Genèse, elle me hante fortement. Sa délicatesse me ronge en conjugaison avec sa délicieuse vulnérabilité, les assauts des démons au Jardin me font prendre conscience qu’elle fut le seul remède face à mes songes chronologiques. Comment préserver le Pardon dans le cœur des mortels qui n’ont de vertus qu’à leurs bassesses vaniteuses ? Le néant est plus proche de leurs alphabets que nos Psaumes Rédempteurs, à chacune de nos charges contre l’Adversaire, nous prions les ailes déployées que l’Apocalypse ravage les mécréants qui doute férocement de nos actions séculaires alors que nous souffrons de nous élimer contre les tentateurs rusés. Prier est notre patrimoine depuis l’aube des Âges, nous avons toujours cru en la race Humaine jusqu’au nouveau millénaire où l’indécence et la débauche se marient avec la décadence.
Lorsque nous combattons pour la Foi sous la résonance cadencée des clochers, nous récitons nos cantiques en déployant nos ailes, notre lumière céleste autour de nous ainsi que nos yeux archaïques. Mais il nous subsiste un moteur personnel à chaque messager, pour ma part la fille Gothique de ma Jérusalem est mon Mantra régulier. Pendant les affrontements je dis un Psaume exorciste à chaque adversaire vaincu et je chante les récitals Faith métal du Hellfest lorsque je brandis le glaive et guide nos troupes vers le seuil du Royaume afin de repousser la perdition hors des Cieux. Le Père scande les évangiles depuis le Trône de la Sainte Trinité, le Baptiste enchaîne les Rosaires avec ardeurs frénétiques car le Pardon est son équilibre. Les Archanges autour du Père – chargés de sa sécurité – appelés les Ailes du Vent prient pour sauver l’héritage de la Résurrection tout en chassant certains démons rusés qui s’en prennent au Trône céleste. La frayeur traverse nos veines et nous méditons intérieurement afin de ne guère flancher face à ce déclin ecclésiastique car les mortels nous méprisent.
Cependant je trouve un équilibre salvateur au sein du Hellfest, lorsque les guitares enflammées se conjuguent aux violons attristés, je ressens la grâce des larmes de la Sainte Vierge Marie pour le Christ aux pieds de la Croix. La marée humaine composé de festivaliers à la recherche de leurs limites linéaires existentielles forme une masse de pèlerins venus pour être absous du coût de la vie carnassière. Le Hellfest symbolise la chapelle des refusés, chaque performance défiant la souffrance est en symbiose avec l’arrogance des schémas établis par les normes. Je suis friand de chaque concert, j’y déploie mes ailes et illumine mes yeux de braises, ceci est ma prière rédemptrice où l’agonie chantée avec frénésie nargue avec ironie les Lois de la Majorité. Telle une puissante réclamation, les Artistes snobent la douleur d’existence par démystification musicale à travers la violence expressive sur scène.
Pendant nos allégeances face au Père, nos récitons des Psaumes en lesquelles nous croyons et nous servons l’héritage même si il y est bafoué. Pour ma part je ne crois plus à l’innocence des mortels, ils sont narquois et méprisent les évangiles aux bénéfices des promesses hypocrites des démons qui s’empressent de rentabiliser leurs investissements presque acquis d’avance. Lors des affrontements afin d’équilibrer la Genèse sous la cadence de nos clochers, nous hurlons les cantiques de la Résurrection à l’adversaire nos ailes déployées et nous fixons l’ennemi à travers nos yeux immortels éclairés telle la chandelle de l’exorcisme afin de les déstabiliser avant d’aller terrasser l’intrus au seuil du Royaume. La prière nous est nécessaire car les mortels succombent aisément aux charmes du Malin, l’étreinte de la perdition est nettement plus actuelle que le Pardon des Psaumes. Accepter la différence est un précepte peu envisagé dans la culture traditionaliste. Dans nos messes nous essayons de rechercher un sens à toute cette décadence, alors que pendant les affrontements célestes il m’est difficile d’être vigilant sur le front EST du Royaume où les démons arrivent par exodes. Je suis également missionné de veiller sur le Baptiste qui scande les Rosaires exorcistes aux adversaires en brandissant les évangiles des Saints afin que les démons reculent du Jardin, je ne cesse de prier tout en vigilance dans mes gestes guerriers. Les clochers m’aident à stabiliser mes mouvements et mon esprit quand l’adversaire tente de ruser pour s’infiltrer au Royaume. Il m’incombe néanmoins de préserver le salut de la Genèse car elle est la proie de l’égoïsme conformiste, même si les mortels sont en déclin.
Les concerts du Hellfest et le calme des églises sont la symbiose de mon éternité afin d’atténuer le visage de cette fille qui brisa mon cœur pour embrasser les dogmes aguicheurs des vices. Elle résonne à chaque glas de clochers, son visage ronge la distance que j’impose entre la compréhension envers les mécréants infidèles et l’innocence des âmes égarées. Lorsque j’écoute les prières des Artistes du Hellfest, je me recentre dans la méditation et je suis témoins d’une force bien plus présente que dans l’Évolution établie, c’est la communion des damnés. Ils sont différents certes et il est vrai qu’ils sont traqués par les prêtres de la norme majoritaire, mais ils assument chacune des émotions qui leurs sont prodigués.
La différence est leurs force purificatrice, ils en jouent beaucoup il est vrai et c’est cette confusion entre la banalité de leurs gestes quotidien conjugués aux avis heurtés par tant de suggestions réformatrices qui leurs est reprochés sans cesse. Comment vivre dans ce que les mortels imposent comme blasphèmes au sein de leur alphabet conservateur ? Il n’en est rien pour ma part car être différent c’est être vivant au sens des Psaumes, cultiver sa particularité c’est transmettre et partager des émotions propres à l’héritage des Cieux. Ainsi de nombreux damnés, vampires et autres refusés peuvent s’abandonner dans l’ivresse des joies du Père sans aucune crainte, ils seront tous les invités du Banquet. Dieu priera toujours pour ses enfants quels qu’ils soient, damnés ou autres, car le Père ne souhaite qu’harmonie entre tous.