seul et oublié en Enfer, Lucifer confie sa Révolte !
28 août 2016 par vincent
LE SOUVENIR DES JONQUILLES D’EDEN (St Gens)
L’enfer est si vaste qu’il m’est difficile d’assimiler les nuances variables, ainsi que l’intonation juste des sentiments et émotions. Captif depuis ma chute d’Eden, je compte les millénaires écoulés au milieu des flammes qui valsent dans un ballet symphonique pour inspirer le désenchantement spirituel de l’éternité aux Refusés, condamnés par les conjugaisons accusatrices des évangiles Vaticanistes. La tendre résonance des clochers du Royaume m’est nostalgique à mon silence forcé dans une solitude agonisante où le temps assassine toutes parcelles compréhensives sur la décadence des siècles orchestrée par la modernité des Humains infantiles. J’essaye d’écouter les cantiques de mes anciens Frères célestes, qui prient pour satisfaire les Dogmes en faveur de la Genèse, mais Dieu décline mon oreille intrusive et discrète, aussi dois je contempler la danse des flammes et l’agonie des pécheurs qui payent leurs blasphèmes.
Perdre tout espoir, cela finit par entacher votre âme. Aussi m’a-t-il été nécessaire de regorger mon désert de Feu Réformateur par des joies interdites aux yeux des Lois intégristes, la pureté m’ayant imposé un magistral soufflet Réformateur, je l’ai remplacée par l’enivrement des plaisirs charnels car il n’est rien d’exquis que de savourer l’innocence intime d’une fille, dont la fraîcheur caressée et dégustée dans l’opulence du désir, fait pâlir de jalousie tous les Messagers de Dieu. Il est de fait que la provocation est un autre délice que m’offre mon choix d’être la Rébellion que j’incarne dans le cadastre des Cieux. L’immunité que Dieu m’a offerte est aussi nécessaire car je suis le symbole du chemin à ne point suivre, le sentier qui ne peut aboutir qu’au Jugement Réformateur irrévocable, là où les doléances sont muettes donc irrecevables. Tant d’âmes suivent l’excès caricatural des blasphèmes afin d’offenser le Cœur Aimant de Celle qui ne cesse de prier l’Amour pour les Rachetés de son enfant. Elle pleura pour lui toutes les larmes de son âme car elle fut impuissante, soumise et résignée en contemplant l’agonie Rédemptrice du Messie – son Fils unique et bien aimé – au pied de la Sainte Croix du Mont Golgotha. Le spectacle des Offenseurs du Dogme évangélique m’est si classique qu’il me lasse fortement. Heureusement, Saint Michel traverse parfois les frontières de nos Patries respectives. Il attend à chacune de ses visites que j’atténue les vagues de flammes chorégraphiques afin qu’il puisse s’approcher près de moi. Nous échangeons quelques sonnets sur la nature pitoyable des mortels, et il me raconte comment c’est là haut, je l’écoute avec fascination tel un enfant. Aussi il se trouve qu’il est autorisé, missionné par le Père pour m’exhorter hors de mon donjon au brasier chaotique, afin que nous écoutions le récital mélodique des 4 carillons aux points cardinaux du cimetière Versaillais. La consonance évasive de ces cloches aux 4 coins du sanctuaire funèbre Versaillais, nous transporte loin des tumultes dantesques dont les mortels affublent nos consciences chloroformées, dans le vacarme assourdissant des scientifiques drogués à travers ces futilités modernes grotesques. Ils expriment avec des caricatures – en pure défiance envers leurs propres règles sociétales – la nature sans équivoque de leur enfance capricieuse, égoïste, révoltée, intransigeante et désobligeante que les dogmes pudiques des bien séants viennent réduire à néant.
Saint Michel et moi-même observons avec délices le ballet visuel de chacune des cloches qui danse en harmonie avec mon Mantra apaisé par l’indolence innocente de la résonance littéraire conjuguée avec nos prières personnelles. En ces instants de calme, nous oublions les rivalités entre les seuils linéaires de nos Royaumes aux évangiles opposés. Nous ressentons les chants du vent caresser nos ailes déployées par la symphonie délicate et méditative de ces clochers qui annoncent la fermeture des visites aux défunts au Repos éternel. Le feu qui entoure mes ailes illumine fortement l’émotion qui me submerge l’âme, aussi avec Saint Michel, nous prions pour acquérir l’accord du Père afin de festoyer tous ensemble au Banquet de Cana et de savourer l’Alliance de l’éternité, qui que nous soyons, Renégats ou confidents, le désir qui nous reste intact est de conjuguer nos rires avec toutes instances célestes sans se soucier de la stupidité indécente des mortels putrides. Aussi nous méditons et nous prions en symbiose Fraternelle, Saint Michel et moi-même afin d’éclipser la rudesse acharnée des Dogmes qui divisent et déchirent nos immortalités spirituelles. Combien il est une exquise saveur d’exploiter les notions caricaturales dont les mortels ont affublé mon nom symbole de Suprême Traîtrise parmi les cantiques des Saints Evangiles, ou lorsque Dieu conjugue les synonymes pour signifier mon rôle évangélique dans l’infini Tableau des siècles écoulés. En moi résonne inlassablement l’appellation simpliste « Adversaire ». Celui qui représente l’ennemi du Royaume, le Refusé chassé de l’Alliance Nouvelle d’Abraham, l’expulsé éternel de la Communion pour la Création Nouvelle. Lorsque l’on fait le deuil de vivre avec l’espérance ou la joie et tout ce qui s’en suit par évidence… Il m’est d’avantage agréable de manipuler les convenances pudiques des mortels. Ils exploitent avec ferveur leurs commerces sur les actes abominables dont mes ailes enflammées cadencent les pleurs face à l’Eternel. Aussi je prends un ‘malin’ plaisir à leur renvoyer chaque parcelle de tourmente psychique, histoire de me venger de la Fatalité et de mon Destin perdu dans le silence des Plaines de l’Enfer, là où les flammes orchestrent l’Opéra agonisant des blasphémateurs indécents. Puis vient le final du majestueux récital des 4 carillons orientés aux 4 points cardinaux versaillais, Saint Michel me donne la main et nous intensifions les lumières ésotériques de nos Karma. Nous dressons nos ailes respectives. Je conjugue avec bienveillance les flammes qui entourent mon entité ainsi que mes ailes de feu, avec la lumière de pureté qui émane de Saint Michel, mon Frère immortel du Jardin. Nous récitons un psaume personnel, que nous avions écrit avec Gabriel, lorsque nous croyions encore à l’unité merveilleuse d’une Genèse sans sournoiseries cruelles de la part des progénitures indélicates et ingrates du Père. Combien le temps peut se révéler meurtrier et destructeur sans émettre la moindre syllabe de cacophonie ? Nous étions les 3 Archanges inséparables au sein du Royaume, nous espérions mais les mortels avaient toujours trop soif de puissance et de gloire, tant bien qu’ils ont divisé les Cieux et forcé notre Amitié trinitaire à se distancer, condamnés au mutisme pour ne point déranger l’équilibre du Royaume afin de sauver ces créations infantiles et misérables.
Le vent finissant de caresser nos âmes, effleurant avec délicatesse nos ailes archaïques, Saint Michel m’escorta vers mon exil ésotérique où dansent les flammes réformatrices. L’indolence mélodique et apaisante, procurée par cette légère parenthèse sur la froideur d’une éternité conjuguée entre silence et solitude, se détacha progressivement de mes soupirs. Le rythme chaotique des hurlements d’agonie et de terreur de chaque âme condamnée à se repentir par le Feu châtieur de mes majordomes, dont l’Ambition et la traîtrise consument leurs désirs profonds, cachés par leurs alphabets d’asservissements. C’est alors que je remets mon masque de dominant aux veines glacées par la méfiance omniprésente des palefreniers qui guettent chaque geste du Prince des flammes, afin d’éteindre la chandelle pour usurper le Trône déchu et d’établir leurs propres Dogmes Sataniques. J’échangeais un dernier regard fraternel avec Saint Michel, avant qu’il se trouve à nouveau confronté à danser avec les sonnets guerriers de l’Affrontement entre ses Armées célestes et mes fantassins de la Perdition.
A chaque éveil Générationnel des mortels, les Royaumes se disputent la Souveraineté. En fait, mon objectif étant simplement de pouvoir respirer à nouveau le délicat parfum des Jonquilles du Jardin d’Eden et de déambuler parmi les rangs de mes Frères Messagers, comme il fut un temps lointain. Combien croisse l’amertume qui gigote en moi, d’être séparé d’eux. Aussi, je tente de forcer la Fatalité qui m’est imposée, j’essaie de soudoyer le destin en forçant les Portes du Royaume gardées précieusement par Saint Pierre, lequel triture nerveusement son trousseau doré de Clefs offrant la Résurrection éternelle au parfum de Rédemption spirituelle. Chacun des camps se dresse aux frontières des 2 Royaumes. Les Séraphins orchestrent les cantiques exorcistes des Armées de Dieu, des légions d’Anges se mettent à chanter les Louanges Mariales, sous la cadence des Archanges – meneurs de chaque groupement militaire céleste – qui finissent par prier pour le Salut des mortels, les ailes déployées. De mon coté je contemple avec lassitude mes fantassins brandir les étendards du vice en hurlant la victoire des bassesses sur l’Evolution Darwinienne. La créature damnée, vêtue d’une soutane sur un squelette de feu et dont le crâne au regard enflammé, fascine autant qu’il terrifie mes soldats démonologiques, prêche l’invective sulfureuse des évangiles Aryanistes où les compatissants seront les faibles écrasés par les dominants victorieux des Forces Obscures satanistes. Tous ceux qui me servent ont pris à la lettre le symbole Apocalyptique du châtiment éducatif que Dieu m’oblige à incarner. Je suis l’Opposé pour dissuader le Tenté, sauf que les démons ont construit leurs raisons sur les délires fantasmatiques des dogmes hiérarchiques conflictuels entre ce qu’ils estiment être le ‘Bien’ et ce qu’ils appellent le ‘Mal’… Aussi je me trouve emprisonné par mon propre châtiment. L’opéra des légions Démoniaques qui scandent les Versets Obscurs de la Trahison, tous en cadence, les flammes violentes autour de leurs entités, pendant que le pasteur damné de l’enfer enchaîne les baptêmes sataniques sur le front de chaque démon, avant que les troupes des 2 camps partent s’affronter dans un Génocide symphonique ésotérique et spirituel. C’est alors que je vis Saint Michel – les ailes victorieuses – me fixer à travers les mondes, en terrassant un de mes fantassins sournois. Le ballet guerrier se démantèle dans un brouhaha désordonné où les stratégies valsent autant que les prières, j’entends alors les murmures Réformateurs du Père à mon âme « pourquoi ?… » Me résonne t il. C’est ainsi que je me dresse les bras en croix, mes ailes de feu intensives déployées, et mes braises oculaires illuminées, au sommet d’un de nos clochers enflammé et je hurle à Dieu « Père, je veux retrouver mes Frères et ressentir la douceur des Jonquilles d’Eden comme avant ». Aussitôt, le tonnerre arbitraire de Dieu foudroya les plaines tourmentées de feu, les damnés s’effrayaient et paniquèrent « NON » gronda Dieu avec sévérité. Aussi certaines de mes larmes embrassaient les cendres de mes Terres déchues.
Traverser les diverses cercles démonologiques de mon Royaume proscrit, là où la souffrance se distingue parmi les flammes de l’agonie, là où mes ‘valets’ n’expriment le ravissement qu’à travers la torture de l’éternité. Il y a les tourmentés, des âmes condamnés à être transpercés par chacun des traumatismes psychiques, émotionnels, et autres qu’ils ont infligés à leurs victimes, et cela afin de conjuguer l’âme pécheresse avec ses propres fautes, tout ça dans une folie reflétée à l’infini. Il y a tant d’âmes qui expient leurs châtiments dans les contrées du Purgatoire, là où le ciel est rougeâtre du sang des blasphémateurs, eux sont persécutés par mes ‘Majordomes’ qui font office de tortionnaires. Combien j’aspirerai à m’enivrer les narines de l’opium que dégagent les Jonquilles du Jardin de Dieu, histoire d’apaiser ma conscience oppressée par le manteau glacé qu’est cette infâme solitude dont le Père m’impose l’Alphabet Réformateur. Le sablier a beau s’écouler inlassablement dans les verbes de la Fatalité, j’ai décidé de ne plus rien ressentir. Aussi j’ai détaché mes désirs de mes sourires, mes songes de mes éclats de rires et mes joies de mes plaisirs. Il m’a fallu des éternités afin de survivre dans l’incarcération de Feu qui orchestre mon immortalité, bien fade face à mes yeux de braises. Quand bien même, lorsque mes Frères Messagers se réunissent pour prier avec Dieu, j’entends discrètement un semblant mélodique des violons joués par les Séraphins et j’essaye de suivre les cantiques en synchronisations avec les hordes d’Anges en rangs disciplinés. Chaque Frère Messager, tous parfaitement alignés derrière les Saints Archanges, chacun Missionné par le Père pour l’épanouissement du Royaume. Dieu gronde sa réticence car je ne puis chanter avec mes Frères. Aussi, je contemple les croix enflammées et je hurle ma colère en déployant mes ailes de feu et en illuminant les braises de mon regard ésotérique. Dans ma rage négationniste, je déchaîne les flammes de mon Royaume carcéral et je fais résonner les cloches enflammées, avant de me dresser au dessus de l’église des damnés où j’exhorte tous les pêcheurs à maudire la Vie. L’ensemble symphonique des tourmentés conjurant tous en cadences ecclésiastiques les Règlements de la Genèse, ceux qui ne favorisent que des mortels capricieux et méprisants vis-à-vis du Créateur attentif à leurs inexactitudes spirituelles. Tel un chef d’orchestre, je guidais mon opéra de la défiance Paternelle de main de maître, ma paroisse déchue ranimait les gestes éteints des damnés, emprisonnés à travers l’usure Fataliste du sablier chronologique, dont les sonnets sont impitoyables. Le Pasteur de l’enfer baptisa de blasphèmes les âmes damnées, au son inquisitoire des cloches enflammées qui se déchaînaient, alors que je guettais les Cieux, près des croix en feu. Aussi hurlais je à Dieu « POURQUOI ??? ». Mais le Père resta strict dans un silence glacé… Dieu chercherait-il à me confronter à ces sempiternelles questions qu’inlassablement, je n’ai cessé de fuir durant les méandres impitoyables de l’éternité. Le Sablier Chronologique est un Adversaire redoutable, il m’est épuisant de rivaliser face à Chronos et à son jeu de cartes rusées.
Au fil de l’éternité, je pris davantage de ferveur à m’opposer face à Saint Pierre. J’exhortais mes troupes à forcer les Portes du Royaume. Saint Pierre ressentis la rage dévastatrice qui consume mes veines acides de vengeances. L’ensemble de mes Soldats – tous en rangs alignés – se firent baptiser par le Pasteur de l’enfer, qui signa de manière inversée avec ses phalanges squelettiques entourées de flammes, chaque Fantassin de la Perdition. Les démons chantèrent l’Hymne d’une victoire qui n’a jamais pu aboutir, sous la cadence mélodique effrénée des clochers en flammes. Face aux crucifix enflammés, mes Guerriers Tentateurs s’agenouillaient devant moi et prêtaient allégeances envers la Rébellion qui démange tous mes désirs de Révoltes, avec fureur dévastatrice, contre Les Règlements de la Genèse. Le Pasteur de l’enfer prêcha la Chute du Ravissement évangélique afin de détruire ces maudits dogmes qui enclavent cette Paix dont le Père s’y doit contraint de m’y refuser l’opium. Il me faut donc incendier l’extase et délicate douceur parfumée que les Jonquilles d’Eden, si chères à mon Salut, ainsi que de retrouver tous mes Frères Messagers pour réentendre les violons des Séraphins, résonant à travers les diverses contrées du Royaume. Il me faut brûler et cracher sur les vestiges qui reflètent ce qui est saint en mon âme, pour me condamner à incarner cette image de Seigneur immortel du Chaos, que les mortels pratiquants ne cessent de vomir en blasphémant, tout au long de leurs prières mécaniques. Franchir à nouveau le Seuil du Royaume et annihiler cette fichue Fatalité carnassière imposée, cela rend mes verbes comblés d’ivresse rafraîchissante. Aussi, dressé sur le sommet de la cathédrale damnée, je déploie mes ailes de Feu fièrement, en fixant de mes yeux de braises immortelles ce ciel rougeâtre qui me sépare de mes Frères et de mes si tendres Jonquilles du Jardin d’Eden.
J’exhortais mon Armée à briser la souffrance qui est mienne, sous la cadence ravageuse des clochers enflammés. L’égoïsme qui dicte ma Raison a plus de saveur dans mes lèvres, j’affichais un sourire de défiance magistral vers les Cieux, devant les Croix enflammées, illustrant mon Désert de Feu, dont les horizons sont infinis. Alors que j’exultais, je fus témoin d’une violente barbarie combative où la haine était plus éloquente que la dualité des Frontières ésotériques. Je vis Saint Michel déchaîner ses légions contre mes ‘Valets’ qui ne sont que des outils que j’exploite afin de satisfaire cet égoïsme qui assourdit les murmures des Sagesses que le Père attend de moi. Les clochers enflammés résonnent massivement sous les hurlements de cette anarchie évangélique. Aussi, je déployais mes ailes et intensifiait les flammes autour de moi. Mes yeux d’Immortel Déchu glaçaient les Verbes incontestables de cette Fatalité maintenue par Dieu. Mais la Vanité précède incontestablement la Chute pour tous êtres, y compris moi-même. L’éternité en devient moins gémissante. Les clochers enflammés rythment le sens symbolique de ma funeste Tâche existentielle, mais néanmoins nécessaire, envers l’équilibre symphonique des Royaumes Ennemis. Près des Croix consumées inlassablement par le Feu, je finis par y trouver ma place. J’accepte d’incarner l’Icône à ne pas être, ou à ne pas suivre l’exemple. Au sommet de ma cathédrale de Feu, je déploie mes ailes enflammées et m’incline face aux Règles et me soumets à conjuguer mes verbes en accord avec la Fatalité. Aussi prêtais je Allégeance à Dieu, la tête courbée.
Et Dieu vit que cela était Juste…