LA NUIT ET LE JOUR (mort sûre d’amours)
26 mai 2020 par vincent
La nuit traque l’éclipse, elle pourchasse le seuil qui sépare les pulsions de la raison. Progressivement la nuit grappille l’horizon afin d’étendre son royaume. Elle n’a que quelques heures pour influencer la balance. Ensuite elle battra en retraite jusqu’au « lendemain » car une fois que le Sablier de l’échiquier aura tourné, le soleil aiguisera les traîtrises, les bassesses, les mensonges. Ainsi est la règle depuis le Commencement. L’Aube viendra pourchasser à son tour l’étendard nocturne, renvoyant ainsi les perfidies noctambules aux abysses. Alors, près du clocher intemporel je rythme le carillon mélodieux aux souvenirs amoureux de cette fille qui hante mes sentiments. La résonance de ces gigantesques cloches reflète ces caresses passionnées sur la délicatesse de son doux visage. La réverbération des carillons prononcée intensifie le désir érotique que je dissimule dans la ferveur de mes prières.
Croix de bois, croix de fer et tralalalalère, nous iront dormir dans le cimetière. Jaugé sur le clocher, le vent souffle légèrement son baiser frais sur mes ailes déployées. Je regarde le Ciel jonché de roses fanées et j’observe cette sensualité m’échapper. Bien que j’ai courbé l’échine et embrassé la chevalière d’acier du Désir absolu, bien que j’ai déposé mes versets revanchards, je n’ai droit qu’à recevoir des camouflets glacés en guise d’aphrodisiaque, brisant ainsi tous mes sentiments enlacés par l’amour effarouché que j’éprouve à l’égard de cette fille. Alors que l’église communie aveuglément dans une parodie de Pardon, lentement mais progressivement, je me meurs de jours en nuits et de nuits en jours. Les heures deviennent douleur et les siècles deviennent poussière. Croix de bois et croix de fer, le Sablier se contorsionne avec les brasiers. Les flammes valsent avec la folie. Autrefois la nuit dansait avec le jour, maintenant elle tyrannise ses caprices. Le Feu est taquin, il séduit les enfants. Les inquisiteurs aiguisent leurs repères dans une profonde sérénité.
Prisonnier des flammes, les ténèbres sont un exutoire. Envahi de larmes amères et rongé par la culpabilité mon esprit se noie dans la cynique fatalité dépressive. Hanté par les fantômes du passé, je barbote dans la rage et la souffrance. J’ai invité la violence à me consommer, et alors qu’elle me dévore vivant, je festoie gaiement avec elle dans une convivialité humoristique. J’ai laissé les siècles poser l’autodestruction dans la nature de mon subconscient. Je n’ai plus de pleurs ni de cœur, hormis la douleur et la fureur désolante qui jonchent l’horreur de mon erreur. Ils veulent nous emmurer dans les cercueils asphyxiants, ils veulent qu’on obéisse aux psychoses excessives et renier la vie, renier la raison. Le feu ruisselle dans mes veines aussi simplement que l’accusation titille les verbes enjoués de l’inquisiteur. La démence aguiche les excès. La violence enivre les pulsions. La possession guide la fièvre des enchères, elle investit ses actions à travers la perdition éternelle. Faut-il briser le vent stérile pour que l’existence reprenne ses droits ? Les évêques ont-ils la trouille d’être démasqués dans leurs combines frauduleuses ? L’enfer est-il une vérité et le paradis un mensonge machiavélique ? La nuit danse-t-elle avec le jour ? Dieu se réserve le silence.
La nuit fleurit de victimes, le jour applaudit la bassesse. Cloîtré dans un tombeau sans air il est illusoire de ressentir le désir de vivre. Les règles assassinent et embellissent la foire aux svastikas gouvernementaux. Confinement lucratif pour mieux aiguiser le slogan marketing des VIP. Les cauchemars font rêver les ventes, les espérances font chuter les prix névrosés des parts de marché. Les guerres orientent le vote, l’anarchie régente la discipline des bénéfices commerciaux. La haine est immuable alors que l’amour est galvaudé. Depuis le clocher je zigzague mon regard entre la magnificence des étoiles et la constellation, et je regarde le désastre qui orne le palier de l’église. Tout ce chaos ravageur qui enivre, qui égaye, qui anime d’une fureur électrique l’ensemble de ces maudits bipèdes malsains. Alors j’essaie de concentrer mes pensées sur la fille en comptant chaque résonance du carillon. J’ai beaucoup de difficultés à canaliser mes pulsions enragées contre l’humanité. Parfois je me laisse aller à songer que je les emporterai là où mes frères ailés sont massacrés au nom du Ciel, sur la prairie frontalière des royaumes, là où les croix sont en flammes et là où les prières sont en cendres poussiéreuses, oubliées à l’usure par le Sablier si dévoué aux cantiques matérialistes. La nuit cadence l’allégeance de la journée.
Les hordes d’yeux ont la fâcheuse tendance à me dévisager tel un blasphème, voire une inacceptable offense à l’existence. La culpabilité en est devenue un vêtement familier. Si l’on respecte la logique et le sens des choses, on perçoit comment tourner les aiguilles du temps. Mais alors, si l’on dénature les émotions de l’être maudit, si l’on fait tourner immanquablement le sens inverse de l’Horlogerie, il est fort probable que le condamné soit déréglé par évidence. Le jour devient nuit et la nuit devient jour. C’est à s’emberlificoter la pelote de tricotage.
La raison et la folie ont tort. Il n’y a pas de logique autre que celle du dictateur en règne. Nul besoin, nul droit à revendiquer ou exprimer autre que plier les genoux et laisser le tortionnaire en marche sodomiser sa proie, et cela dans une lâcheté totale, démocratique et impunie. Le gouvernail a beau être un désaxé psychotique, pervers narcissique et souverainiste, il a malheureusement l’absolution divine de forniquer avec bassesse les victimes qu’il désirerait humilier froidement. Et cela restera incontestable parce que vous avez voté en toute conscience. La vertu et la perversion sont traîtresses. Combien de pasteurs ont-ils cherché à peindre ou dépeindre ce qu’ils ont jugé de bien et de mal. Combien de paroisses se sont-elles couchées pour l’ambition hiérarchique. Est-ce que la révélation signifie la Chute vertigineuse ? Est-ce que le déclin radical ne serait pas une révélation ? Est-ce que la vertu peut se contempler dans la rosace matérialiste ? La nuit et le jour ne sont-ils pas dualité sur un échiquier ? Dieu seul le sait.
Perdu dans mes pensées, rythmées par la cadence des clochers, la nuit émerveille l’amertume de mes sentiments désabusés. Alors que la journée prolonge la cicatrice des passions, mes nuits s’enlacent dans une cérémonie lacrymale, à travers l’autopsie philosophale de cet interminable deuil romantique inachevé. Chacun des carillons orchestre la valse des maux érotiques qui submergent les désirs enflammés de mon âme, bouillonnante de pulsions charnelles jamais confessées. Je déambule dans les labyrinthes énigmatiques de l’obscurité aux milieux des cendriers d’un Enfer fratricide où il est plus commun de compter les lignées de crucifix en feu que d’entendre la douce voix salutaire d’un Baptême au Jourdain. Si le soleil a travesti les Ténèbres et maquillé la potence, mes nuits regorgent de larmes amères, cyniques. Lesquelles pleurent celle que mon cœur a mordue d’amour mais s’y est brûlé les ailes. Désormais je compte la magnificence des carillons du clocher, mais la mélodie en est vide, limite léthargique, voire neurasthénique. Et la nuit dansait avec le jour.
(BREATHING PAINS ALIVE).
Possessed by SEX.
Confessed thru SEX.
Possessed by Goddess.
Your Lies are Promess.
(BREATHING PAINS ALIVE).
Shadows swallow your HELL.
Shadows Breathe your HELL.
Shame still Real.
Fears, Tears, ALIVE.
Smell Pains ALIVE.
(BREATHING HELL ALIVE).
Possessed by her SEX.
Confessed thru her SEX.
She’s Queen.
She’s Possexion.