DECALAGE DES ÂGES (mort sûre d’amours)
27 juil 2020 par vincent
Lassé d’une errance interminable dans les flammes des indésirables, je vogue à travers les chapelles et les cimetières élimés de ce vaste espace qu’est le monde des mortels. J’erre et je me perds à la recherche d’un contact avec les âmes vagabondes du temps où l’onctuosité des lumières anoblissait les pensées, les verbes et les mœurs si légères et si délicieuses. J’essaie d’être en connexion avec ces ancêtres si majestueux, la modernité m’est tellement insupportable, infecte et révoltante !
Décaler le sens des aiguilles de l’horlogerie, bousculer la frénésie des farandoles et perturber le chant du troubadour immortel. Se perdre et se reperdre pour se laisser s’abandonner aux vagues mélancoliques de l’oubli de soi-même. Mieux s’y tromper pour mieux s’égarer dans la marée de flammes, là où la pénitence n’a de mesure rythmée qu’un léger rappel anxiogène du vaccin redoutable contre l’espoir. Une espérance que chaque ange a dû quitter pour la délaisser en offrande à des petits snobinards misérables, lesquels n’ont de cesse d’hurler à tous les royaumes éternels qu’ils jouissent d’une osmose privilégiée sans avoir à casquer de taxations envers la vie. Cette dernière n’écoutera jamais nos pleurs mais châtiera majestueusement nos modestes des rêves illégitimes. Je tourne et je retourne en milliers de cercles autour de chaque recoin obscur de l’enfer, là où mon âme brûle déjà dans une crucifixion chronique et vouée à l’obsolescence furtive. Je suis prisonnier de mes désirs, je suis l’esclave de mes fantasmes charnels et sexualisés avec elles et en elles pour de bon. Je m’enfonce à travers mon inconscient, masquant mon subconscient et travestissant mon émotionnel hérétique en ayant foi à ce que le destin brise mon sort, explose mes chaînes et brûle mon enclave, je me suis condamné moi-même à errer sans fin au sein d’un labyrinthe endiablé qui n’a de cesse que d’attiser mes prières en guise de tentations. Mes yeux sont ouverts sur les Enfers et mon esprit lutte dans un combat contorsionniste entre la réalité et l’espoir.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Les flammes caressent mon âme au milieu de ce bal des fous en pleine extase. Elles s’enlacent avec roublardises langoureuses et embrassent mes ailes. Plus j’appelle les désirs à venir exaucer mes humbles prières, essoufflés par l’usure de mes formulations répétées, plus mon inconscient invoque mon mantra d’ange à repeindre ce donjon qui me lacère ici-bas. Un déchaînement de feux et de nuages rugit et secoue la rythmique des clochers, tous vêtus par les flammes, lesquelles resplendissent cet horizon qui s’offre à mes yeux de braises. Les ombres se mirent à hurler en chantant l’agonie des enfers, les pasteurs cadavériques oubliés par les royaumes immortels surgirent en trombe afin de prêcher la fin des siècles et l’arrivée d’une ère plongée dans une orgie de décadence reformatée 2.0. Je traverse les plaines desséchées par les confinements désespérés avec la rage au cœur alors que j’entends les déesses crier l’orgasme à ceux-là, eux les fraudeurs stéréotypés qui sont outrageusement dépensiers de ces sesterces qui régalent les passeurs du Styx et permettent de traverser les royaumes de tous bords, célestes et déchus. J’entends les déesses qui rougissent de plaisirs et de mots coquins inavouables, je cours en pleurs sur les brasiers désenchantés, je suffoque de désespérance dans la frustration asphyxiante, je cherche à me cacher dans un coin de cimetière ou de cathédrale. Je finis par me réfugier dans une église abîmée par des millénaires calcinés par l’abandon. Je tourne en rond tel un Phœnix en cage, tourmenté par une crise schizophrénique, mon auréole brûlant davantage et mon regard de feu s’intensifiant férocement, je me mis à hurler de fureur en regardant les vitraux à l’effigie des Ténèbres et des Cieux, je hurlais comme un aliéné contre ces règlements insensés et absurdes qui m’interdissent de toucher à ces onctueux plaisirs de chair avec ces délicieuses déesses qui hantent mes sentiments, ces attrayantes et somptueuses créatures jouvencéliques qui traquent mes rêves érotiques, celles qui mouillent mes ailes de larmes sexuelles aux parfums d’orgasmes. Ma colère incendiaire fit tellement rougir le Ciel que mon inconscient orchestra une tempête de tous les diables, les flammes de l’enfer dansèrent avec intimidation et les nuages remuèrent le souffre dans tout le royaume des ombres. Les croix en flammes devinrent menaçantes et le champ des crucifix calcinés surgirent même jusqu’à effrayer la cour privatisée des Dieux incontestés.
C’est alors qu’elle est descendue en pleurs pour moi et qu’elle m’a offert un peu de ces sesterces qui me permettront d’avoir un rendez-vous tarifé avec une déesse qui a pactisé avec le harem d’Aphrodite, mais celles-ci n’ont pas le droit d’aller danser à Éden. Celle qui vient de traverser les éternités pour calmer ma violence abyssale est celle qui a pleuré pour tous les êtres, célestes ou humains. Elle m’a permis de plonger mon esprit vers le harem tant convoité par les anges oubliés de l’enfer. Lorsque la nymphe commença à parcourir de caresses mon corps scarifié de cicatrices, lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes et que je goûtais enfin à un baiser passionnel, même s’il est compris dans la prestation, je ressentais une vague de frissons qui déstabilisèrent mes jambes et ma respiration. Lorsque je touchais sa peau délicate avec pudeur sensuelle et que mes mains embrassèrent ses seins, ses fesses, ses hanches, ses jambes, son visage et caressaient sensuellement ses cheveux, j’embrassais délicatement son ventre si doux et si fragile pendant que mes mains enlaçaient avec passion ses fesses charnues. Je regardais ses yeux avec timidité et amour, j’essayais d’imaginer que j’avais conquis cette tourterelle en bonne et due forme, que nous avions envie elle et moi maintenant de louer la vie à l’état pur, que nous faisons l’amour pour de vrai et que j’avais été pardonné par Dieu, lequel était si attendri qu’il versa une larme.
Au fur et à mesure que la nymphe rythmait ses caresses et que nos langues dansèrent à foison tout en laissant nos lèvres se lécher mutuellement, mon esprit décompressa et guida mon inconscient à calmer l’orage cataclysmique qui grondait en plein enfer. La nymphe se mit à m’embrasser langoureusement et me regarda avec timidité, elle sentit qu’en moi-même je n’étais pas exactement ce « diable » qu’il y paraîtrait. Progressivement la nymphe caressait ma verge et continua à m’embrasser délicatement, à tel point que nos lèvres en devinrent pudiques et maladivement timides à l’idée d’aborder les lèvres l’un de l’autre. Nous échangions des regards complices, je valsais entre baisers passionnels et poser ma tête près de ses joues tout en commençant à ressentir la jouissance monter dans mes souffles. La nymphe caressa un peu plus tendrement avec détermination ma verge en me regardant tendrement avec un sourire coquin. Elle m’embrassa fougueusement en faisant danser sa langue avec la mienne. Mes mains dessinèrent sa silhouette avec érotisme innocent, elles parcoururent ses seins puis ses fesses, mes soupirs devinrent engourdis et saccadés, mes ailes tremblantes de sensations jouissives caressaient son dos pour ensuite enlacer à nouveau ses fesses, suivi d’un lent et onctueux soupir de plaisir, plaisirs mutuels juste entre elle et moi. Puis enfin l’orgasme se manifesta, je ressentais une vague de chaleur envahissante, ainsi qu’un picotement de légèreté libératrice qui reposa ma tourmente le temps d’une seconde, une jolie seconde à travers toute l’Horlogerie éternelle. Pris d’émotion j’étreignis cette fille pour la remercier de m’avoir fait goûter à la vie, je la serrais dans mes bras comme un enfant heureux d’avoir vécu Noël avec insouciance. Oh chères déesses de l’excellence, à travers vos caresses et par l’extase de vos seins et de vos fesses, je me confesse avec allégresse.
Une fois que la délicieuse nymphe m’offrit un gentil et joli sourire, heureuse d’avoir pu découvrir un autre aspect, plus innocent et plus assoiffé de bonté, que celui qui a orné les rumeurs qui régentent les voix accusatoires sur mon âme. La mère bienfaitrice vint me retrouver afin de reconduire mon esprit là où mon sort m’a attribué de vivre. Une fois revenu dans mon corps je souris à celle qui a voulu sauver mon âme et qui m’a permis d’aller voir une femme dans le harem d’Aphrodite, tant sélective. L’enfer redevenu une geôle de solitude aux flammes désenchantées, symphoniques et énigmatiques, je sortis de l’église et je continuais de vadrouiller avec nonchalance à travers les cendres, les ténèbres et les apocalypses. Dans ma tête je repensais à la nymphe et à cette heure de sensualité profonde, mes prières caressaient les soleils vampiriques et mes sentiments chantaient les missels d’espérances envers Dieu.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Mourir et revenir à une autre vie pour s’éteindre en boucle. Observer le ballet désenchanté des phénix fous à lier qui danseront tous farouchement dans une commedia dell’arte guignolesque où l’absurdité est reine. Ils s’essoufflent à ressusciter quelques cendres moléculaires que la vie a bien eu le temps de consumer. Pourtant même si je connais la ritournelle infatigable par cœur et dont l’issue théâtrale est pour moi une évidence, j’ai coutume de peindre une échappatoire illusoire en regardant ces nuages rougeâtres où quelques flammes dansent en rond au-dessus du royaume de Feu en faisant un grand cercle dantesque, telle une tornade de valse incendiaire mais tellement somptueuse à regarder. La tornade vient embrasser sensuellement l’herbe desséchée, elle se fraye un petit chemin tracé près de l’immense champ de croix calcinées qui sillonnent mon horizon. Le désespoir m’offre un petit opéra lyrique qui, dans mon cynisme, émerveille mes sens au point d’enchanter mon sempiternel désenchantement chronologique. Comme quoi il est bon de trouver de la beauté au travers une orgie d’horreurs, qu’il m’est doux d’apprécier le venin que l’enfer a mijoté soigneusement à feux doux, comme une tisane parfumée. Puis la tornade divorce du désert pour reformer une danse circulaire de nuages embrasés au-dessus de nos auréoles maudites. Faire avec ce qu’on a sur le tas et voir une simple fenêtre que Dieu est autorisé à nous offrir afin de nous soudoyer un léger, voire timide, petit sourire, le sourire d’une jolie enfance endeuillée par la réalité imposée. Et puis poursuivre encore mon errance aux milieux des tombes sous la cadence effrénée des clochers résonnants de ces milliers de chapelles oubliées dans le brasier ici-bas.
Si l’enfer est un règne, le paradis est une chimère. Si l’Éden est un rêve, l’espoir est une éclipse romantique. Lourde est la couronne des flammes, mais l’apercevoir heureuse à danser pour l’éternité dans le jardin des Dieux, j’embrasserais alors avec passion les Ténèbres afin que la vie coule précieusement à travers ses veines pour l’éternité toute entière. L’immortalité m’est vide sans ses bras, sans ses lèvres, sans ses yeux. Les limbes sont affamées d’âmes scarifiées, les voix de la souffrance résonnent à foison, les hérétiques succombent face aux promesses du sang, les corrompus s’agenouillent avec révérence pour marchander de la décadence. Le soleil se lève pour anoblir les traîtres, la nuit a glissé quelques cicatrices et l’insomnie valse joyeusement avec les regrets. Les Cieux sont un cimetière où elle hante mes prières, l’enfer est une cellule glacée de toute conscience, les ténèbres sont une messe enlacée. Les siècles dansent en rond, avec effervescence, dans la farandole des fous déraisonnables là-haut.
Oh chères déesses, douces promesses de l’excellence, c’est à travers vos caresses et également par l’extase de vos seins et de vos fesses, que je me confesse avec allégresse.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Fraîcheur de l’innocence, fraîcheur d’insouciance. De vous regarder je rêve à la magnificence dans une nuit, enlacés par un silence, où les caresses sont mon absolue révérence. Je vous désire avec éloquence, j’espère ne pas être l’oiseau de vos offenses. J’espère être une promesse d’indolence, l’effervescence d’une poésie charnelle, la quintessence d’un timide mais fougueux verset sensuel. Par-delà mon physique de la « disgrâce » et par-delà mes carences en expériences, je suis un nounours pour votre confiance, le confesseur de vos sens, il n’y a pas de plaisir sans confidences ni d’orgasme sans faiblesse.