PEURS D’ÊTRE (mort sûre d’amours)
30 août 2020 par vincent
Est-ce le manque de sommeil qui perturbe ma raison et ma logique de l’esprit ou alors est-ce que ces légères insomnies accompagnées de stress sont en train de me faire devenir fou ? En tout cas j’ai un trop-plein de noirceur, de peurs, de hantises, de colère, de souffrances et de flammes autodestructrices dans mon âme. Je suis persécuté, traqué même, par la terreur de descendre en bas dans l’enfer éternel lui-même pour y brûler à jamais.
D’après les légendes ou les mythologies nous sommes de simples jouets pour les Dieux et les Déesses. Nous sommes des pions fragiles, insignifiants et manipulables à volonté dans l’unique but de les divertir. L’église communie à foison, elle évangélise, elle dirige, elle recrute et elle terrorise en opulence bien des fidèles qui se transforment en grenouilles de bénitier trop dogmatiques. Tous ces fanatiques prétendent avoir la foi et prier l’amour de Dieu tout en prêchant à la perfection l’accusation divine, la condamnation infernale et immortelle, sans possibilité de libération sur parole, à être des légions d’âmes scarifiées au terrible sceau damnatoire de l’hypothétique « hérésie ». Toutes calcinées dans les brasiers chaotiques d’un Enfer éternel où il n’y aura jamais un quelconque amour de Dieu et du Ciel.
La peur est irrationnelle, elle est insaisissable, plus on cherche à la défier ou à la combattre, plus elle se renforce. La peur utilise le doute et le manque de confiance en soi afin d’élargir son règne sur notre vie. La peur se sert largement dans mes hésitations et mes inquiétudes pour imposer des troubles du comportement à mon existence. La peur va dogmatiser ma schizophrénie et militariser mes pulsions de fragilité afin que je lui obéisse aveuglément. Plus je résiste et plus la peur va se grandir dans mon cerveau, le doute va plaider en sa faveur et pris d’hésitations je vais céder à cette peur qui ne se lasse jamais.
La vie est fragile devant la mort, pourtant les vivants louent les évangélistes commerciaux du marché de la mort. Le business lucratif s’est axé sur des blaireaux gonflés aux stéroïdes anabolisants qui rappent sur des Lamborghini avec des flingues à la gâchette sensible. La politique ainsi que la religion ont vite fait de savoir comment ranger les partisans dans le rang, en utilisant la peur comme arme efficace et dissuasive. Plus l’oratoire est terrorisé, figé et pétrifié par le fond de l’enfer éternel, ou alors glacé par le chaos et le désordre des classes, plus vous aurez la déférence absolue de l’assemblée des fidèles tous pressés de vous offrir les votes, ces voies électorales ou pastorales qui garantiront le paradis à ces influents manipulateurs.
L’insomnie et les punaises de lit qui sont en pèlerinage militaire, clandestinement sur mon dos, afin de mieux pomper mon sang. D’ailleurs ces foutues bestioles sont increvables et insatiables, elles niquent, elles bouffent, elles chient, elles baisent et accouchent dans les oreillers comme des invasions tsunamiques. Le stress, le manque de sommeil, les peurs et l’absence de joie poussent mon cerveau dans une colère insomniaque. Je suis un enfant terrifié par mon passé et par la vie. Chacun de mes pas fige mes inquiétudes et mes pensées, j’ai peur, j’ai tout le temps peur, comme si mon ombre était pétrifiée par l’ombre de son ombre. Depuis tout-petit je souffre d’une peur psychotique et paranoïaque d’un rejet extrême et expiatoire de la part de Dieu. J’ai toujours pensé qu’il n’était que punition et châtiments, en tout cas en ce qui me concerne. J’ai toujours ressenti que Dieu a de l’amour et de la bienveillance envers eux, les normaux, les gosses qui me harcelaient dans les collèges. Eux les psychiatres qui me torturaient avec allégresse alors que j’étais enfermé dans la cellule de l’hôpital psychiatrique, gavé de psychotropes et déstabilisé par le désespoir mélancolique. Eux tous ces pathétiques petits connards du centre-ville, complètement arrogants et sous alcool, voire sous drogues violentes, plongés et voués à l’insolence blasphématoire, eux-mêmes qui bénéficient des privilèges des joies de vivre, eux qui me toisent avec sadisme narquois en me faisant bien capter qu’ils sont humains et qu’ils sont aimés par Dieu alors que moi pas un brin, pas une seconde Dieu m’accorderait un sourire et un souffle de paix ou de vie.
Cet amour du créateur envers les salauds, inquisiteurs de mon parcours existentiel, eux dont le salut les a sauvés, EUX mais pas moi, de l’atrocité de l’enfer éternel. Oui j’ai la trouille !!! Je revois également tous ceux dont je porte le deuil, ces disparus confinés dans des cercueils puis dans des columbariums définitivement. Le visage glacé de ce passé qui aguiche « machiavéliquement » avec mélancolie mes pensées profondes pour mieux frôler mes craintes est une tourmente efficace afin que mes pulsions macèrent en moi et que la colère affame ce « dragon » qui réclame l’envie de s’exprimer et danser sa parade de vengeance sur les autres dont mon cerveau va cibler et condenser toutes les offenses traumatiques que j’ai reçues et que j’éprouve, ma rage va s’allier avec mes peurs ainsi que mes connexions schizophrènes afin de généraliser les « accusés » et de mieux justifier mes crises de fureur en centre-ville, lorsque j’ai besoin de purger ce trop-plein de chaos qui m’assomme et que j’ai le besoin de diffuser à mon tour toutes les horreurs internes que les autres m’ont fait subir durant toute ma vie. Quelque part j’ai besoin d’être effrayant pour inverser le schéma de mon enfance où j’étais la proie des autres, la proie gratuite de la vie, ma vie.
Lors de mes vagabondages dans le centre-ville, j’absorbe toute l’hostilité des autres. Toutes ces attitudes machiavéliques, matérialistes, mensongères et assassines qui sont dans les mœurs des alcoolisés Montpelliérains, je les ressens comme des attaques. Je les observe en silence colérique, ils ont le droit d’avoir des faveurs sexuelles avec les femmes, ils ont la joie d’être cajolés sensuellement par elles. Ils ont la chance de pouvoir rire et de vivre un peu plus alors que je suis reclus avec asphyxie dans l’esclavage des intendances sans répit. Je me sens comme un cadavre inhumain qui se fatigue l’âme sans ressentir le souffle qui apaise la routine, alors que les petits chenapans ont un surdosage de privilèges joyeux. Mes carences obsessionnelles poussent mon esprit dans la rancœur, le désir n’étant pas là il devient plus un océan de doutes, le manque de confiance en moi renforce l’inquiétude de ne jamais vivre dans un lit d’érotisme et aussi de n’être pas heureux pour de vrai. Il en a été pareil avec mon écriture, j’ai souvent la trouille de n’être plus capable d’écrire et ayant un manque de confiance en mon potentiel, et à ma propre personnalité, je laisse la peur dominer ma raison et ma logique à travers plusieurs troubles de comportement dans ma schizophrénie. C’est souvent lorsqu’on n’a plus rien à perdre qu’on peut se sentir immunisé contre la peur. Pour ma part, j’ai fini par me laisser traverser par elle et forniquer torridement et horriblement avec mes frayeurs et mes cauchemars internes pour parvenir à essayer de guérir sur pas mal de maux de ma schizophrénie. J’ai baisé avec mon Enfer, j’ai baisé avec mes peurs profondes pour évoluer.
Le rejet et l’exclusion sont déterminants dans la phobie des autres. Eux aussi ils sont peut-être si effrayés à l’intérieur d’eux-mêmes qu’il est possible qu’au fond leur désinvolte arrogance narquoise et narcissique, y compris leurs réflexions matérialistes de consommation, est probablement une forme d’armure afin de mieux survivre dans cet enfer dépravé, ce donjon moderne qu’est la société d’aujourd’hui. Eux ont besoin d’un masque de mensonges et moi j’ai besoin d’incarner mes cauchemars internes pour les renvoyer aux autres afin d’éviter d’être toujours la propre victime de mon propre calvaire autodestructeur. J’ai l’impression que les gens, les « normaux », et moi-même sommes des aimants qui se repoussent violemment par l’adversité des énergies opposées. Bien qu’elles soient différentes, ces énergies ont les mêmes caractéristiques, elles s’expriment diamétralement dans l’inverse de l’autre mais elles ont la même capacité, la même envie d’être et d’exister, la même volonté de vivre dans le monde.
Cependant dans le doute il y a la peur et dans la peur il y a la souffrance, la souffrance fait écho à une mort dévastatrice et froide, donc je vais réagir dans l’attaque férocement. Me sentant rejeté, exclu par ma différence et ma personnalité expressive je vais aboyer violemment vers les chenapans parce qu’ils déploient avec assurance ces moments privilégiés qui me sont interdits. La peur dévore ma colère et je succombe aux excès. La spiritualité se conjugue aisément avec la peur dépressive, je ressens cette « immunité » cette forme d’indulgence de Dieu avec les « normaux » qui sont un peu responsables de pas mal de ces traumatismes qui me hantent, qui me rongent et qui me traquent. Cette sensation de « pardon bienveillant » venant de Dieu, en tout cas c’est ce que j’imagine avec mes doutes et mon manque de confiance ainsi que la froideur du silence à mes questions, ce « pardon » de Dieu envers les autres je l’interprète comme une forme de réponse de Dieu me signifiant : « eux ils sont sauvés, ils sont aimés et ils iront dormir dans le paradis. Toi je ne t’aime pas, tu vas souffrir encore et tu mérites que je te condamne à l’enfer ». Lorsque je me balade dans le centre-ville et que j’ai mal en les regardant parader avec les jolies filles, les voir être heureux pendant que de mon côté je suffoque dans la dépression et la souffrance, je ressens, j’interprète plutôt la phrase de Dieu dans mon cœur brûlé comme : « je te hais, eux je les aime ». Je revois l’instant où lorsque j’étais avec le proviseur du dernier collège celui-ci m’a menacé « dis-moi que ta mère te tabasse sinon j’irai avertir les assistants sociaux pour que tu sois interné de force ». En effet chaque fois que j’ai failli être tué par les gamins foirés dans la classe, comme la fois où un des gosses m’a plaqué sur la table pour me battre à mort, le proviseur a défendu celui qui voulait me tuer et le proviseur m’a accusé d’être le coupable malsain. J’ai interprété Dieu en intériorisant la monstruosité gratuite de l’humain, dans le sadisme aveugle sur mon être. J’ai accusé Dieu parce que c’est plus pratique et plus facile pour contrecarrer le silence et le doute. Quand on a la trouille on est sourd à la logique et à la raison. La peur infuse la terreur dans les pensées, la trouille pousse à obéir aux caprices des bizarreries et aux pulsions chaotiques de l’esprit, lequel est prisonnier des sentiments. Ne pas avoir de réponse à nos questions, ne pas savoir et chercher à avancer timidement sur le fil fragile, sensible et étroit de la vie, telle une chandelle sur le rasoir. Être sans réponse à nos inquiétudes et à nos doutes va permettre à la peur d’ouvrir une porte dans notre subconscient pour s’y faufiler et instaurer son talion dogmatique. Plus on est terrorisé, effrayé, plus on se laissera submerger par la peur.
L’inconnu fait peur et la peur de l’inconnu est un motif pour laisser la peur envahir l’esprit. C’est souvent plus facile et agréable de justifier nos erreurs par nos propres cicatrices, le goût de la plaie ouverte reste plus jouissif à revendiquer que la saveur des excuses à présenter. C’est plus pratique d’aboyer dans l’attaque plutôt que d’essayer d’apprendre à mieux comprendre l’adversaire. On est effrayé face à ce qu’on ne comprend pas, voire terrifié par ce qu’on ne peut concevoir autre que nos habitudes ou nos routines. Devant l’incompréhension on se réfugie dans la peur de l’autre et dans l’attaque incisive parce qu’il est plus difficile d’apprendre à écouter l’autre plutôt que de l’accepter. La mode se veut majoritaire devant les différences que la société aimerait faire taire, pourtant la différence est une force, une richesse d’âme, un enseignement sur nous-mêmes pour mieux se comprendre les uns des autres. Mais la différence est problématique à cerner, à exploiter lucrativement. Le désordre, la stupidité, le communautarisme, le totalitarisme, la stigmatisation collective etc. c’est facile à entourlouper dans un slogan publicitaire pour abrutir la masse de crétins tous prêts à raquer un maximum pour se « garantir » d’être préservés de nos frayeurs. Plus on a peur, plus on achète. Pourquoi s’endetter si tout va bien ? L’argument commercial est devenu une sorte de talisman ‘vaudou’ afin de mieux gérer nos peurs les plus intimes. Il paraît qu’à l’armée, pour souder un esprit de groupe, une cohésion fraternelle, les chefs désignent d’emblée une ‘victime’ un mouton noir qu’il faut détruire peu importe les conséquences pour celui qui en paiera les frais. Dans le fond c’est dans la haine et la peur que les civilisations se fraternisent, autrefois il fallait se serrer la main chaleureusement à la messe dans ce qu’on nomme « le geste de fraternité » pour que l’être humain s’aime. Maintenant il suffit de pointer du doigt ceux qu’on n’accepte pas, ceux qu’on préfère ne pas comprendre, pour s’adonner à des distractions marketing de bêtises grégaires et communautaires aux saisons de la mode qui changent constamment et irrationnellement, et puis l’ensemble de la paroisse pourra assassiner en toute insouciance et sans tourments ni remords le ‘différent’ afin de communier par un calice sacrificiel moderniste cette cohésion d’équipe sociétale. Notre sang se répand parce qu’on existe et qu’on les effraye car nous avons une âme qui ne correspond pas à leurs valeurs.
À l’heure actuelle si les gens sont terrifiés par le Covid-19 ce n’est pas leur santé qui les inquiètent mais plus la frayeur que les bars de trimards soient fermés. Quant aux masques hygiéniques s’il y est précautionneux de le porter c’est principalement pour éviter les cent trente-cinq euros d’amende. Le gouvernement Macron a réussi à faire taxer l’air que nous respirons. En effet depuis le confinement l’économie a chutée. Pour enrayer la chute, plutôt que de payer de leurs poches ministérielles, les politiques ont imposé le masque dehors. Celui-ci est problématique car il est étouffant, le seul moyen de ne pas le porter c’est d’aller s’installer à un bar et payer la consommation, en grossissant il faut aller payer si on veut mieux respirer.
Plus la peur est grande et inconnue, invisible, plus le marché va bénéficier et voir prospérer ses ventes. Lors du confinement, les médias ont matraqué la peur dans l’esprit des gens, les pharmaceutiques et la médecine se sont sentis proches des voies incontestables du Mont Olympe. Tels des divinités les médecins ont joué sur nos terreurs afin de mieux nous faire danser à leur guise genre « Jacques a dit ». La peur paralyse les codes et les mœurs, elle électrise les tensions de l’incompréhension collective. La trouille rend hystérique la démence d’un troupeau aseptisé d’idées reçues et toutes faites d’avance.
L’émotionnel humain est fragile, sensible, voire indécis et instable.il est impossible de connaître ses congénères d’emblée sans apprendre à les découvrir, entendre les diverses passions qui animent chacun. Ce que nous sommes, ce que nous aimons, ce qui nous liera et ce qui nous animent. Cependant il est plus courant et simpliste d’excommunier ceux dont on n’a pas les réponses, le rejet est devenu institutionnel. Alors, certes, je suis en faute lorsque j’ai mes crises et que j’aboie l’hérésie, celle-ci qui m’est tellement familière à recevoir de vos pamphlets arbitraires réguliers. Je suis coupable d’être en tort et poseur de troubles à votre ordre public, mais en dehors de n’entendre que les sons de cloches négatifs propres à mes psychoses, à mes manques de confiance, mes accusations généralistes, à mes énormes doutes, quand bien même je suis l’arroseur arrosé, c’est la peur et la déprime neurasthénique qui va incendier ma routine parce que j’ai trop l’habitude de constater le rejet lapidaire dans vos verbes. Donc j’absorbe le chaos autour de moi, j’ingurgite les terreurs qui rôdent autour de mes pensées inquiètes, toujours bouillantes de panique psychiques. Et puis je redistribue tout cet enfer autour de moi pour évacuer la marmite qui me ronge les entrailles.
Je suis le croquemitaine qui s’anime par l’excès de ses propres peurs. La peur est irrationnelle et illogique, c’est peut-être pour ça qu’elle se conjugue facilement avec mes troubles psychologiques et mes pulsions dévastatrices dues à mes pathologies psychiatriques.