L’HORREUR EST HUMAINE (mort sûre d’amours)
3 sept 2020 par vincent
La fin du monde est déjà arrivée. Parce que toute la technologie, plutôt que de tirer l’humain vers le haut, le tire vers le bas. L’humain exploite son prochain. Chaque émotion devient un forfait marketing. Cette déshumanisation, toute cette perdition, la superficialité, ainsi que la société de consommation est alarmante. On va brûler des arbres pour faire du pognon. On est déjà arrivés dans une forme de fin du monde : la musique pourrie est un bon exemple. La civilisation est déjà en perdition. On est d’ores et déjà dans une forme de disgrâce extrême. Parce qu’on peut tout faire avec la technologie, mais tout est une question d’argent, de vente. Après, la fin du monde, telle qu’on l’entend selon moi, ce n’est pas forcément un océan de flammes. Car l’humanité a résisté à plein de trucs, mais l’humanité en tant que telle se perd. Donc il y a déjà une forme d’anéantissement. Et en plus, niveau planète n’en parlons même pas… bref pour en revenir à un niveau plus philosophique, la fin du monde est déjà arrivée pour moi. Quand ils mettent par exemple des noms à l’américaine pour décrire un concept. Quand les gens font quelque chose, ils le définissent selon un terme bien spécifique pour en faire un produit à vendre. Tout est défini par des appellations américaines. Comme sexfriend, ou même d’autres appellations que l’on retrouvent dans le monde du travail, ou encore dans les réunions de scénaristes pour les différents genres, comme dans les films policiers du style Agatha Christie, ce qu’ils nomment les « whodonit » des thermes pratiques afin de mieux commercialiser en matraquages publicitaires à gogo pour rentabiliser les fonds de tiroirs de l’industrie mensongère des rêves falsifiés à paillettes naze broque.
Pour chaque chose ils inventent un terme bien spécifique. Ce déclin est déjà dans le raisonnement des gens. Ils pensent tous à picoler comme des toxicos soumis et asservis dans cette loi du marché, ils sont tous pris d’excès, voire d’aliénations addictives et collectives, passant leur temps à mentir. Les moindres émotions deviennent un business-plan, tout est un marché, tout est virtualisé. Il y a déjà un déclin qui est en marche. Les gens se sont laissés abuser par leur technologie et en sont devenus les esclaves. Ils ont laissé le capitalisme, le consumérisme, le matérialisme et le virtuel prendre le pas sur le reste. Et la musique aujourd’hui est dénuée d’émotions, c’est de la merde qui va marcher en boîte. Et la littérature c’est pareil, aujourd’hui on y retrouve parfois le « langage de la street », on est en train de galvauder la langue française. C’est comme si les gens vendaient leur âme pour être dans le cercle. C’est une forme de fin déjà. Les gens vivent en fonction de la mode, pas d’individualité, rien. Tout devient déshumanisant. Concernant le sexe par exemple, il faut payer. Dans la vie on ne peut pas draguer. Un truc initialement humain devient de l’argent pur et simple. Tout devient un business. Le seul moyen d’être en vie, c’est être dans la rue, être SDF et se faire défoncer. Ils mettent un masque pour s’empêcher d’avoir des émotions, et prennent de la coke et des joints, voire même des trucs violents. Alcool, acide, LSD. Pour eux s’amuser c’est se bousiller la santé. S’ils ne sont pas dans la déchéance et la décadence, ils ne s’amusent pas.
Il y a une indulgence des médias et de l’audience. Quand les mecs ont du succès tout leur est permis. L’opinion du public peut être une girouette. On peut dire des merdes, mais comme il y a des disques d’or, des likes etc. ils oublient que c’est un enfoiré, car il se rachète une conscience. Puisqu’il est en train de devenir un pion commercial, même s’ils avaient autrefois de la haine, maintenant ils sont ‘in love’. Je remarque que l’on m’accuse de tous les maux de la terre. Le gros, cynique, pessimiste, monstrueux, parce que je n’ai pas publié de best-seller. Pas de succès, rien. Quand j’avais dit des trucs assez trash dans « Cieux fm », c’était passé comme une lettre à la poste, car j’étais au milieu de tous ces gens faux et hypocrites, car j’essayais de me mélanger à eux et comme ça a marché, ensuite j’ai sorti « Gazhell ». L’indulgence est monnayable, et ça me choque, car on peut très bien acheter de l’estime. Aujourd’hui la musique est pareille pour pas mal de trucs. Le rap, c’est horrible, mais comme ça va dans le sens de la culture main Stream (les racailles basanées qui vont baiser la jolie chatte blanche), tout va bien. Parce qu’il y a un conditionnement médiatique. Quand on voit les publicités c’est toujours un mec d’origine exotique ou autre avec une belle fille blanche. Soit un stéréotype de bourgeois super riche. On incite les enfants à vénérer ces modèles. Même à l’école, on les incite à avoir des bonnes notes. Non pas à être intelligents, non, on les pousse à faire aveuglément les devoirs comme le professeur le désire afin que le gosse soit un robot, un zombie, comme ça si le bourgeois lui dit : « suce ma bite », il va s’exécuter afin d’être un larbin soumis au dictat du plus offrant. Tant que la société permet de consommer, d’acheter des merdes qui ne servent à rien, pour s’élever dans ce monde régi autour de l’économie comme un abruti. Il y a toujours une pyramide hiérarchique. Il y a toujours les enculés de bourgeois qui chient sur les gens normaux pour divertir une bande d’enfoirés de monarchistes. On est en gros dans un système médiéval. Il y a toujours eu cette forme de hiérarchie extrême. Il y a toujours ce côté mercantile, bourgeois. Ils s’habillent tous dans le même, style à se la raconter, parce que dans la société ici, tu t’habilles comme une tarlouze, t’as une tête de pédé. Pour séduire une nana, il faut que tu paye, et si tu n’as pas d’argent, tu n’es rien. Aujourd’hui les gens vivent en fonction du fric. Ils ne se voient plus que comme des comptes en banque : plus ou moins. C’est pour cela que dans « Fight Club » c’était assez fort, le « projet chaos ». Si on remet tous les fichiers à zéro, ils ne peuvent plus faire les fanfarons, les bourgeois.
L’enfer pour eux c’est d’être au même niveau que tout le monde. On est dans une espèce de système qui glorifie l’argent. Les gens disent de garder espoir mais ça c’est si on a du pognon, car sans pognon, pas d’espoir. Si tu n’as pas de thune, tu n’es plus dans la même logique, ton raisonnement change, tu es pessimiste et juste négatif. Quand je passais du temps avec les SDF pour « Cieux FM », j’ai constaté que les SDF sont tellement confrontés à la réalité des choses, qu’ils voient la face obscure des gens. Ils n’ont pas cette naphtaline et niaiserie que les gens ont car les gens sont endormis. En ayant le pouvoir d’achat, on peut avoir du temps, sortir. La vie on l’a si on dépense de la thune, et quand on a une vie assez foisonnante dans laquelle on est heureux parce qu’on a de l’argent on peut penser qu’on a des droits. Mais quand on est SDF, qu’on n’a pas de thune, que l’on doit se débrouiller par ses propres moyens, que l’on doit se déplacer à pied, trouver un endroit pour s’abriter, ce n’est plus la même chose. Même à mon niveau la précarité ramène à la réalité et quand on est bloqué dans une ville sans pouvoir s’en éloigner, qu’on ne voit que le chaos, l’apocalypse… pour exister, rêver, il faut de l’argent. Si on a de l’argent et qu’on peut faire de la promo pour ses bouquins, là on peut se dire : il y a des choses bien, mais quand on est dans la précarité, qu’on ne peut pas vivre, qu’on passe son temps à faire des allers-retours pour les courses, qu’on ne peut pas faire l’amour avec une femme car elle veut des gadjos, superficiels et fourbes, gonflés d’anabolisants, parce qu’ils ont de la thune etc.etc. Pas de vie, pas de joie, et on est constamment ramené à la précarité. Je peux comprendre la plupart des gens dans la rue. C’est un exemple tout con, car je parlais avec eux, quand ils faisaient la manche. Je commençais ma journée et j’allais voir plusieurs mecs dans la rue. Je faisais cela sur trois pôles d’observation. J’étais avec eux lors de la première partie du livre. Je parlais avec eux dans une rue dans laquelle il y avait plein de magasins, le tout centré sur la consommation. Il y avait une fourmilière de gens qui passaient les uns derrière les autres. Ils faisaient comme si on n’était pas là, comme si nous étions dans une dimension à part, car ils avaient de l’argent, du pouvoir d’achat, on était donc transparents et indésirables. On était à la fois invisibles et indésirables. On faisait tache. Moi j’étais avec eux, et eux étaient mal perçus, à cause du jugement des gens qui se disaient sans doute : ils sont dans la rue, ils ne consomment pas, c’est des toxicos. Les SDF disaient bonjour, et les gens ayant des sacs de consommation leur disaient : « j’ai rien. »
Les gens s’enferment dans leur code dogmatique, inconscients des réalités du monde, zombies par la technologie. Ils ont besoin d’objets de marque. Il faut consommer des trucs qui coûtent de l’argent. J’avais juste de quoi m’acheter une baguette pour la journée. Toute la journée, je faisais mes observations avec 90 centimes. Alors que les consommateurs, ils savent qu’ils ont la carte bleue, ils ont l’argent, ils claquent l’argent facilement, ils ne prennent pas de quoi tenir la journée, ils s’achètent le strict minimum pour chez eux, car ils vont s’alcooliser et manger dans les restaurants. Je l’ai appris aussi en allant dans les boîtes de nuit. Il y a des personnes qui trouvent normal et justifiable, de dépenser de l’argent pour se forger une réputation de pacotille, une réputation factice, comme le paon qui agite la queue pour impressionner le monde. Ils dépensent 400 balles. De février à juin 2016, pendant l’écriture de « Cieux FM » j’étais régulièrement dans une boîte nommée « le grand bazar », il y avait un petit coin Vip, avec deux, trois fauteuils de merde et une petite table. Le mec qui gérait le truc, je lui disais : « les gens se croient importants parce qu’ils ont claqué 400 balles dans la bouteille de champagne, et payent pour profiter du coin VIP à 300 balles, ils s’attachent à beaucoup d’argent qui part vite pour pouvoir lors d’une soirée penser qu’ils sont plus importants que les autres, c’est du matérialisme et du paraître. »
Pour le coronavirus, j’ai remarqué un truc concernant les dirigeants : c’est tombé à pic leur confinement. Bloquer le pays, ça leur a été profitable. Le président avait des problèmes avec la SNCF ainsi que la CGT. Le pays a été confiné, bloqué, des magasins ont fait faillite, les gens n’ont plus besoin de garder des employés et les virent. Les gestes barrière ça veut dire : touche pas une meuf, baise pas, branle-toi sur un écran. Ils vont tous s’exciter à travers des écrans et des applications, comme ça on peut les garder sous surveillance et les manipuler plus facilement. Savoir ce qu’ils consomment, ce qu’ils regardent et ce qu’ils écoutent. On sera fliqués. Qu’il y ait des virus et des bactéries ça a toujours existé. Là c’est devenu une énorme paranoïa viscérale où quelques petits malins ministériels vont chercher à se faire du pognon sur la trouille des gens. Oui il y a des victimes du virus mais on ne peut pas éternellement s’empêcher d’être ni de vivre pour satisfaire l’excès et le zèle de parano quand ça les chante, d’ailleurs la peur sanitaire n’est pas du tout partagée chez ces gamins de merdes dans leurs pourritures de bars. Et je trouve qu’il est facile de mettre l’adjectif qualificatif de « complotiste » lorsque ça remet en question (je n’ai pas dit en négationniste ou inconscient ou même mettre en doute les tragédies traversées dans le confinement) mais dès qu’on a capté qu’il y a maldonne, d’emblée on sort la carte « complotiste » les nouveaux thermes pour instaurer un terrorisme flippant et invisible. Ça c’est pour que les gouvernements puissent blinder leurs grossiers mensonges et poursuivre l’enculade affirmée, revendiquée, assumée et véhiculée en propagande médiatique partout. Plus vous effrayez la masse plus vous maintenez le contrôle sur elle. Ils sont tous bouffés et déglingués par leurs caprices de consommation futile, ainsi qu’avec leurs neurones momifiés à coup de TV réalité et de rap de merde genre Gims, booba et toutes ces merdes cancérigènes bombardées en masse dans les lieux publics (à notre insu, pour bien être conditionnés à acheter leurs cd pourraves).
De plus en plus on va se déshumaniser. On va arriver à un point où on va tout faire à travers des écrans. On ne va plus exister en tant qu’humains, car ils mettent des applications pour tout. Il y a déjà des applications pour acheter à manger. Les gens ne vont plus vivre de manière normale. T’as de l’argent : tu peux utiliser les autres pour tes corvées humaines. Ils vont se faire servir. Ils vont bientôt faire des applis pour que des gens viennent leur gratter le cul, leur laver les couilles. En plus ils te font la morale alors qu’ils sont esclaves de la virtualité. Ils payent pour s’inventer une vie. Ensuite ils se prennent pour les stars dans leur écran de merde et ils vont dire que les peoples sont des gens respectables car ils brassent de l’argent. Cela fait des égrégores de malade sur l’argent. L’application pousse le monde à se déshumaniser, à vivre à travers l’application. Cela va créer un chômage massif. Les gens vont perdre leur emploi, parce que c’est les trucs par internet qui fonctionnent. Grâce au confinement ils ont fait un doigt dans le cul à tous ceux qui ont eu des revendications. Le gouvernement a fait ce qu’Hitler avait fait. En gros : la CGT m’indispose, la SNCF ne me plaît pas, les gens ne sont pas contents, je les élimine. Regarde Notre-Dame par exemple, le soir où il devait s’exprimer pour les gilets jaunes, il a réglé le problème. Il a fait cramer Notre-Dame. Il a foutu le feu, il n’a pas eu besoin de parler des gilets jaunes. On est vraiment dans un système féodal. J’ai même écrit une petite phrase : si t’es un riche tu fais la fête, si t’es un pauvre tu payes des dettes. Et c’est pareil pour la chatte, si t’as de la thune, la fille te fait tourner la tête, si t’as pas de thune la chatte te fait couper la tête.
Dans « Gazhell » je racontais l’histoire de Lucifer. Ce qui a généré la création de ce livre, c’est que je me retrouvais face à une frustration extrême. J’ai commencé à constater qu’au moment où j’acceptais la sexualité sans en avoir honte, j’ai découvert un autre aspect des femmes. J’étais très féministe avant, mais quand j’ai vu que je pouvais exprimer un désir, elles se sont retournées et m’ont dit : « on n’aime pas les gens gentils comme toi, on aime les bad boys qui nous savatent. » Elles sont en contradiction avec ce que revendiquaient les femmes d’avant. Avant elles étaient dans l’honnêteté, la douceur, le désir d’être protégées. Quand j’ai découvert à quel point les choses avaient changé, j’étais en effroi. Et je le vis très mal tout ça. Et je l’évoque dans mes livres « De Feux et d’Encres », et le nouveau « 666 Nuances de Braises » C’est très violent. Je vois un visage féminin, mais qui n’est que vénalité, intéressé par celui qui va payer plus, celui qui met de la coke sur la table, et comme si elles étaient toutes connectées entre elles, elles manipulent les mecs de la même manière. Quand j’ai vu ça de mes yeux, ça m’a heurté. Je voulais montrer un visage plus sincère de moi, plus posé et authentique. Les deux seules fois où cela s’est bien passé quand j’étais avec des filles (Escortes-Girls) quand elles m’ont embrassé, j’avais oublié tout ce qui est peur, chaos, souffrance.
« Gazhell » c’est un livre un peu plus intime, c’est un retour à l’émotionnel. C’est un livre basé à la fois sur les émotions et l’humanité. J’ai réinventé le mythe de Lucifer de façon positive. J’ai adoré la série Lucifer. Je me suis identifié au personnage de la série. Et dans mon ouvrage, j’ai développé un peu plus ce personnage. Je me suis décrit moi-même à travers cet ange de feu. Parce que le Diable on ne le voit que dans les écrits chrétiens, mais il fait son travail, c’est la nature humaine qui est mauvaise. J’ai, au travers de cet ouvrage, démystifié ma peur de l’enfer afin de faire disparaitre cette phobie et la crainte que j’avais de Lucifer, dans le but de mieux vivre avec. Cela m’a permis de démystifier le côté effrayant, et je suis allé encore plus en profondeur car l’homme est souvent mauvais, et quand on écoute les menaces des extrémistes catholiques, on a peur et on se dit je ne vais pas faire ceci ou cela. Donc je me suis dit : qui nous dit que ce n’est pas juste un ange de feu ? Ce n’est pas forcément lui le pire. C’est l’humain qui est vicelard. Comme je le dis dans mon dernier ouvrage : l’humain est l’architecte de l’enfer. Spirituellement parlant je suis dans une descente vers l’enfer. J’ai été intérieurement dans une traversée de l’enfer, mais cela m’a permis justement de le démystifier. Et cela m’a permis en même temps de mieux comprendre, à mon niveau quel pouvait être l’état d’esprit de ceux qui sont en bas et pour qui il n’y a aucune considération. Car on les blâme toujours, mais il ne faut pas oublier que si les âmes sont punies et se trouvent donc en Enfer c’est qu’elles ont fait des choses atroces. C’est leur boulot aux démons de les punir. Et c’est bel et bien l’humain qui prend la décision d’être vicieux. Les voies de l’Enfer sont plus souvent empruntées par les humains que les voies du Seigneur. Au travers de ce livre j’avais voulu évoquer la peur de l’Enfer et le désir érotique. Parler de sexe et de l’enfer sans en avoir peur, ce fut une étape que j’ai mis un certain temps à franchir. J’ai également essayé de démontrer dans ce livre, et ceci de manière humaine, qu’un ange peut avoir un cœur sensible et peut être perçu par les autres comme étant apocalyptique. C’est un livre qui démontre à quel point tu peux dire du mal de quelqu’un qui est juste blessé par ses sentiments.
Ma vision à moi c’est que c’est une forme de spiritualité. Il y a aussi l’écriture qui est ma vie. C’est spirituel, c’est la foi, le fait de parvenir à créer, à s’exprimer. Mais la sexualité c’est différent car quand tu fais l’amour à une femme, pour moi, c’est quelque chose de pur, et c’est comme de dévaler de l’enfer pour aller l’espace d’un instant au paradis. C’est comme si je quittais l’enfer et que je m’échappais un instant auprès des roses et jonquilles avant de retomber en enfer. C’est une parenthèse de vie, mais ce n’est pas perçu ainsi par les autres, car pour eux c’est juste tailler des pipes pour gicler comme un sauvage dans la bouche d’une femme. Elles vont avec le type le plus rebelle et le voyou car elles aiment se faire dominer par des mecs violents. J’étais avec un pote pour en parler, et j’ai découvert un truc : je voyais deux filles magnifiques en train de passer avec deux blaireaux qui avaient des vêtements de marque et des coiffures de tarlouzes, et celle que je trouvais sublime, elle était en train de parler, s’éloignant avec sa pote, et le mec l’a apostrophée comme si c’était un clebs. Elle l’a regardé en lui disant : « je ne suis pas un chien. » Il lui a dit : « Ta gueule ! Viens ici tout de suite ! » Elle s’est tue, et a passé la soirée avec son blaireau parce qu’il avait de l’argent et qu’il allait lui offrir du champagne et de la coke. Ils veulent baiser pour dominer, pour faire du sale. C’est un exemple. Tout a été galvaudé. Avant, un enfant c’était le fruit d’un amour entre deux personnes. Quand on faisait un enfant, deux personnes s’aimaient, mais maintenant le but de faire un enfant c’est de faire un vendeur. Des futurs gosses qui vont faire de la thune.
Tout est galvaudé parce que maintenant ils veulent tellement changer les choses qu’il n’y a plus de sensualité entre un homme et une femme. Il y a une dénaturation des choses. Il faut obliger tous les mecs à se sucer entre eux pour ne pas que l’on regarde les femmes et qu’on leur dise qu’elles sont belles, car maintenant quand on dit à une fille qu’elle nous plaît, c’est 150 euros d’amende. Les homosexuels veulent commander les enfants sur internet. C’est un produit. Le but étant de faire de l’argent tout de suite. Un truc que je trouve débile : quand j’étais jeune, on me disait que c’était mal d’écrire. Maintenant tous ces petits cons deviennent chanteurs, acteurs, alors qu’on ne supportait pas que j’écrive. On m’a défoncé et là je vois des petites merdes à qui on donne tout alors qu’ils sont incapables de faire un truc bien. J’ai vu une interview d’un acteur sur France 2. Il avait fait un film qui s’appelait « Monsieur je sais tout », avec un gosse qui jouait un autiste. Le gamin avait 11 ans, et il se la racontait comme si c’était un acteur de 50 ans qui avait fait dix films. À l’hosto ils m’ont reproché d’écrire. À l’école j’étais persécuté et aujourd’hui les gamins on les sort du système scolaire, pour leur faire faire des trucs qui rapportent de l’argent. Les gens m’attaquent par rapport à ce que j’écris, par rapport à ce que je revendique, par rapport à ce que j’exprime en disant que je suis un minable alors qu’il y a pire que moi, comme Eminem ou d’autres mecs qui disent des horreurs, mais eux on ne les attaque pas parce qu’ils ont des disques de platine, de l’argent, le succès.
Quand t’as du succès, tu peux être un sale enculé, tu auras le bandeau de l’indulgence. L’indulgence c’est une girouette. Si tu es odieux mais que tu fais vendre, cela ne gêne personne. C’est violent ce que je vais dire mais je vais donner un exemple. C’est à cause de ces exemples que les gens ont une mauvaise image de moi. C’est paradoxal car les gens se mentent à eux-mêmes. Le nazisme c’est une facette de l’humain qui a toujours existée. Au Moyen Âge c’était les guerres de religion. Les catholiques et protestants qui s’exécutaient. Aujourd’hui encore l’aryanisme existe. Il a changé de couleur et a changé de revendication. Si tu as de l’argent et que tu fais de la musique rap, t’as tous les droits. Si t’es Vincent Blénet, t’as rien, tu critique le système, tu passes à la guillotine ou à la chaise électrique. C’est une des facettes de l’humain. On a toujours été dans un système comme ça. C’est provocateur, mais c’est un exemple afin de mettre en avant les contradictions. On prendrait d’un côté les années 40 et on les transposerait avec l’époque d’aujourd’hui, un gars comme Hitler aurait une bonne équipe de managers, avec de bons publicistes. Il aurait fait son livre malsain, ce serait un best-seller et tout le monde lui trouverait des excuses parce que c’est comme ça que ça marche avec les gens qui ont du succès. Les dictateurs utilisent le succès et le pouvoir qu’ils ont sur la foule. Les journalistes sont complètement achetés car ils ne montrent qu’une facette des événements. Le policier c’est le méchant. Ils montrent toujours les policiers en train de tabasser un mec, mais les médias ne montrent pas que les gens balancent des cocktails Molotov sur les policiers, alors forcément… ils montrent juste quand les flics tabassent quelqu’un et ne montrent pas ce qui s’est passé juste avant. Parce que c’est politiquement correct d’aller dans le discours des racailles. Il y a un média qui s’appelle «Konbini». Ce média est de parti pris. Ils mettent en avant les interviews de racailles, de rappeurs, de gars qui parlent le langage de la street. Il y a un conditionnement. On est en train d’alimenter la haine du flic, la haine du blanc, parce que c’est dans le vent. Dans les années 2000 c’était la mise en avant du métal, du rock. À l’époque Slipknot et Marilyn Manson c’était d’énormes groupes.
Avant on disait que t’es un artiste, mais comme les tendances ont changé, là il n’y a plus que du rap. Les gens vivent en fonction de ce que les médias dictent et de la mouvance qui est mise en avant. Les gens suivent la côte actuelle. Ils vont s’imaginer que quelque chose est vachement bien, alors que parfois c’est de la merde préformatée par les maisons de disques, mais ça marche car tout le monde danse sur la même merde. La société aime la merde. Les gens n’ont pas le courage d’exprimer leur opinion. Ils vivent en fonction de ce que la loi de la majorité préconise. Les médias ne s’intéressent qu’aux branleurs qui n’ont rien foutu. Les journalistes ne vont jamais dire que c’est de la merde quand ils mettent en avant un disque ou un livre. Au contraire, ils disent que c’est bien car ils ont reçu un chèque. Je vais te raconter un truc sur Edilivre : c’est des vrais escrocs. Je ne les aime pas. Sur leur putain de site, ils mettent tout en avant pour dire que c’est génial. Les bouquins que l’on m’avait livrés, tout était tordu, les pages étaient mal collées. Je me suis rendu à une réunion. Au début il y avait plein de gens publiés chez Edilivre. On se retrouvait à un endroit nommé la gazette café, et là-bas, il y avait un mec qui commençait à parler mais on aurait dit qu’on était venus assister à un brainstorming de réunion commerciale, avec les schémas sur le tableau, un vrai briefing publicitaire. Et la plupart des gens ne faisaient que des doléances. Ils disaient : « moi j’ai publié un truc, Edilivre ne m’envoie pas mes livres, ils ne font même pas la pub ni rien. » Un autre dit : « j’ai payé le service de correction, je l’ai payé cher et j’ai encore plus de fautes qu’avant. » Et moi j’interviens : « Et moi je suis allé à la Fnac, et la personne m’a dit que je ne pouvais mettre mes bouquins en vente. » Et le mec me répond : « Vous n’êtes pas obligé d’aller à la Fnac. » Et il était mal à l’aise. Je lui dis également : « je commande les bouquins Edilivre, ils ne sont pas bien axés, les pages elles sortent. » Il me dit : «si vous voulez que ce soit bien fait, il faut payer le service. Et je lui ai répondu : «Thebookedition, c’est votre concurrent, et il fait bien les choses.» Et là je montre le livre imprimé chez Thebookedition à tout le monde.
Le fait d’être dans une prison. Pas de vie. Pas de joie. Dans le nouveau bouquin « 666 Nuances de Braises » j’ai évoqué le vécu, le ressenti et l’émotion des anges déchus, les démons sont les protagonistes, c’est comme un aperçu, un témoignage backstage des enfers. Deux textes dans lesquels c’est Lucifer qui parle, et dans d’autres textes c’est surtout les démons. Ceux qu’on écarte, qu’on ne veut pas écouter, qui sont dans la précarité. Tu n’as pas d’espoir, pas de rêves, rien. Les anges déchus ont besoin de baiser. Tu vas te branler sur des cadavres. Tout ce qui est monstrueux et cruel quand tu es dans la précarité. Pas de joie. Pas de moyens. Tu es obligé de faire des choses qui vont choquer la morale. Les gens vont dire : ne mange pas le truc par terre ou dans la poubelle. Tu survis. Survivre c’est aussi avaler la mort. Être dans tout ce qui est cataclysmique car tu n’as pas les moyens qu’il faut. Dans ce livre, je me suis mis à la place des anges déchus. Je ne parlais pas des démons auparavant, mais ce sont carrément les forçats de l’éternité. Moi à mon niveau, je suis tout le temps dans cette putain de ville, confronté à des petits cons qui se la racontent. L’humain choisit de faire le mal. L’humain est souvent mauvais. Je suis indigné car dans les églises ils blâment les démons, mais pourquoi selon vous le démon rejette-t-il la pureté et n’aime pas entendre tout ce qui est pur ? Je pense que c’est parce qu’ils passent l’éternité entière à respirer de la douleur, à n’être que mandatés pour torturer des connards et dès qu’ils regardent le ciel, ils constatent que les indécents s’amusent, ils les voient vivre alors qu’eux ne vivent pas. Et lorsqu’ils te crachent à la gueule, et que tu regardes la réalité à laquelle tu es confronté : être dans la misère, n’être aimé par personne, continuer à être un esclave. Normal que tu n’aies pas envie d’être pur. Je pense qu’ils sont devenus violents parce que tous les jours c’est l’horreur et ça remet en question le paradis et l’enfer, la richesse et la pauvreté. Sauf qu’on entre ‘‘en fonction de’’, mais parfois ce qui est bien n’est pas forcément bon, et ce qui est mal ne l’est peut-être pas par rapport à quelque chose de mauvais. Tu peux tuer quelqu’un, mais si la personne t’a fait du mal ou a fait souffrir quelqu’un que tu aimes, il y a toujours le doute. C’est facile de juger. Bien souvent ceux qui ont de l’argent jugent sans savoir. Et quand tu es dans la souffrance et la douleur, tu fais quelque chose de répréhensible. Les gens voient Lucifer comme le diable alors que c’est un ange de feu consumé dans le feu de l’enfer. Dans mon cheminement spirituel et ma tentative de compréhension vis-à-vis de ce que je blâmais, j’essayais d’exprimer une forme de compréhension de l’enfer. Non pas dire l’enfer c’est chouette, ou dire c’est mal. Mais ce que j’expliquais c’est que pour que ce soit mal, il faut qu’il y ait une souffrance interne. C’est pourquoi « 666 Nuances de Braises » était parodique à la base, mais au final cet ouvrage est devenu philosophique car ce que les gens considèrent aujourd’hui comme étant bien c’est le rap, la thune etc. alors que la sexualité, l’écriture, le gothisme, le rock and roll, c’est jugé comme étant malsain.
Le rap ça véhicule le banditisme, l’argent, la drogue, les armes, l’asservissement de la femme, alors que le métal ce n’est pas que des mecs qui hurlent mais parfois tu sors des trucs ésotériques, mystiques et agressifs pour exprimer la douleur de vivre. Et concernant les mecs qui hurlent, selon moi c’est pour eux une manière d’exprimer ce qu’ils ressentent de « crier » leur blessure à vif. La douleur de vivre, d’exister, d’aimer, de ne pas pouvoir être heureux. Tu reflètes ta souffrance, tu l’exposes à la foule, c’est une manière de crier son envie de vivre. La blessure de vivre. Je ne critique pas NTM, parce qu’eux ils voulaient exprimer des choses, mais les trucs de maintenant ça oui. Et j’ai voulu montrer que le paradis pouvait être glacé. J’avais dit une phrase importante : « ceux du paradis ne peuvent que chuter et ceux de l’enfer ne peuvent que se relever. » Au paradis, t’es tellement bien dans ton truc que tu veux toujours rester au top. Tu veux tellement garder tes avantages, ton luxe, que tu vas éliminer la concurrence. Tu vas devenir opportuniste, éliminer les autres qui prennent ta place. Pour ne pas chuter tu vas devenir criminel, alors que si tu es jugé comme un monstre en enfer, la moindre petite action te relève. Par exemple : un mec mauvais, la moindre petite chose qu’il va faire c’est une bonne action. C’est honnête. Un autre exemple : les prêtres du Vatican, ils disent de ne pas baiser, et au final ils sont tellement frustrés qu’ils vont baiser des gosses.
Mon père avait 5000 euros de retraite par mois et tous ces avantages il les a eus, mais c’est ma mère qui aurait dû les avoir. Ma mère bossait sur tout et c’est lui qui brillait. Ma mère a subi le harcèlement moral. À l’époque elle a travaillait dans la pub et mon père la trompait. Certains le savaient mais pas elle, et on se foutait de sa gueule. Plus tard quand elle travaillait dans la presse à Montpellier, elle a eu encore à subir du harcèlement moral. Aujourd’hui les femmes elles ont des comptes Instagram, elles se touchent la chatte devant des gens pour de l’argent. Surconsommation. Surenchère du virtuel. Surenchère de la sexualité tarifée. Les émotions humaines passent à la trappe. L’ambition et le déclin. L’opportunisme. L’orgueil. L’égoïsme. Tout cela crée l’offre et la demande. Plus tu es dans le péché, dans le déclin, plus ça va générer du profit. L’ambition c’est toujours vouloir gagner plus. Tout ce qui est malsain, ça devient quelque part, l’offre et la demande. Le mal est devenu un produit marketing. Tout ce profit, cet orgueil, cette domination. Vouloir exterminer le faible, être le plus beau, le plus riche, cela crée des clans. La peur engendre les votes, et plus tu vas foutre le bordel, et plus tu vas pouvoir contrôler l’offre et la demande. Les votes et la peur génèrent le contrôle. Si tu veux garder le monopole, il faut vendre de l’horreur, vendre de l’égoïsme, de l’ambition, toujours être plus riche. Tu vas générer plus de profit, plus d’argent, plus de valeur. Tu crées ton empire et tu vis dans le luxe. Un exemple : les gens qui sont fascinés par les rappeurs de merde. Les journalistes font pareil. Plus tu vas montrer de la division et de l’horreur, plus tu vas créer des tensions, manipuler l’opinion publique, plus tu vas faire de l’audimat. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Le mal est une matière exploitable parce que le mal est immuable. Le bien est devenu très vaste, parce que le bien s’achète. Si tu veux faire une bonne action, faire un truc généreux, sache que cela ne se fait pas. Une fille ne voudra jamais coucher avec moi par pitié, mais si je paye sa tendresse, là elle va être gentille. Quelque chose de beau, de gentil, de bien, ça n’existe plus.