Fanta($M) (mort sûre d’amours)
15 sept 2020 par vincent
« Pour créer la moindre fleur, des siècles ont travaillé. »
William Blake.
Alors que la nuit dépose son baiser régulier sur notre royaume de flammes, alors que nous essayons de préserver notre démence nocturne par un léger sommeil, planqués entre-deux tombeaux, là où aucun autre démon ni autre pasteur mandaté par l’Éden serait susceptible de venir nous pisser dessus pendant qu’on essaie de traverser l’infinité de la nuit par un modeste dodo. L’insomnie est encore présente à mon chevet, elle alimente la souffrance qui lacère mes pensées. Déjà qu’entendre à longueur de siècles les hurlements d’agonie de toutes ces âmes coupables, prisonnières et châtiées en Enfer, est déjà une raison de ne pas arriver à dormir. Mais depuis quelques temps, mes insomnies sont dues aux cris d’excès de là-haut, où les privilégiés d’Éden partouzent à foison dans l’insolence et l’indécence la plus absolue possible. Ma frustration ainsi que ma carence de sensualité étouffe mes prières. Toutes les nuits sont une délicieuse recette de tortures et de châtiments pour blasphème ostentatoire d’être là, vivant. Les fantasmes prennent d’assaut mes soupirs ainsi que mes songes.
Sans elle…
Gerçures, écorchures, combien d’hivers ont pu retranscrire ses baisers de cicatrices sur mon corps déjà bien rompu aux multiples fêlures de parcours ? Mental d’acier asphyxié par d’acides brûlures, mes sentiments sont la faille. Mon âme est tenaillée à travers l’éternité qui se compose puis se décompose par-delà l’horlogerie. L’immortalité écrit ses entailles, l’excès éveille la folle et furieuse colère qui s’enchaîne au fond de mes entrailles. Le temps s’arrête puis s’accélère, il vacille en tous sens à en perdre l’esprit, la peur s’invite à la danse, le doute insiste et persiste à emmêler mes choix. Je vadrouille avec inquiétude sur les brasiers dantesques, je zigzague entre les flammes de l’enfer éternel sous psychotropes, post communion de nos messes foireuses d’ici-bas. Je suis immunisé face aux émotions, celles qui lacèrent l’innocence, je savoure la douleur qui s’écrit sur ma chair. Le froid lèche la souffrance de mes cicatrices rédigées à vif. Mon esprit s’engourdit au milieu du chaos incendiaire et je m’égare dans le vacarme assourdissant d’un orage fracassant qui résonne, qui foisonne à tout va dans un opéra de perdition et de désespoir.
Sans elle…
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Si je devais vous décrire ce qu’est l’horreur absolue et vous raconter mes plus effroyables cauchemars, ceux-là même qui hantent mes pensées et traquent mes gestes. Si vous deviez voir ce que mes yeux voient à chaque seconde de l’immortalité où la torture ne s’applique pas uniquement aux âmes mortelles pécheresses. Ce qu’est l’enfer en mes entrailles, cet endroit infernal qui brûle mes sentiments c’est ce qui se déroule là-haut, toute cette osmose érotique et toutes ces merveilleuses filles terriblement délicieuses, attrayantes à en crever. Toutes ces jolies jouvencelles célestes légèrement vêtues de dentelle transparente, affichant la fraîcheur, la perfection de leurs silhouettes si désirables. Je vois et j’entends ces demoiselles qui emprisonnent mes désirs et étouffent mes prières les plus intimes, je vois ces délices pornographiques et cette sensualité charnelle qui se parfume dans les versets des mensonges. Je vois ces merveilleuses jouvencelles marchander et comptabiliser la tendresse sexuelle au plus vicieux, mais au plus offrant et elles se laissent faire sans état d’âme, elles sont en laisse et elles sont baisées sauvagement par les arrogants d’Éden.
Avec elle…
L’horreur qui bouffe mes sens et qui dévaste mes tripes de façon carnassière, ce n’est pas tant d’être l’exécutant satanique, ni le bourreau démoniaque qui effraie les petits enfants du catéchisme catholique. Le véritable « diable » qui me terrifie, ce démon qui sommeille dans mon subconscient et qui terrorise ma conscience, il est nourri par les visions sexuelles qu’affichent les insolents de là-haut. Voir et entendre l’extase érotique, pornographique de ces délicieuses jouvencelles célestes, celles, objet de mes fantasmes du plus profond de mon âme, celles qui peuplent mes rêves les plus sulfureux, les plus intimes et les plus sexuels. Je scrute les silhouettes de ces filles, la souffrance est absolument paradoxale car mon esprit s’engourdit de jouissance visuelle mais la distanciation de rigueur entre les frontières du soleil et des ombres lacère mes désirs dans un homicide émotionnel, l’hérésie de mon désir transforme l’éjaculation en plaie où gicle mon sang dans la dépression des abysses désabusés.
Sans elle…
Je m’enfuis partiellement dans la vallée des ombres et j’approche les limbes afin d’aller hurler face au néant la désolation de mon âme. J’invite les flammes à descendre sur moi et venir danser avec sadomasochisme dans l’autodestruction viscérale. Alors que je brûle en quintessence, alors que j’exhorte la folie colérique à galocher furieusement mes phrases en hurlant que je suis un « BLASPHÈME » et que je scande avec rage égoïste mon obéissance, obéissance que je conteste ouvertement et ostentatoirement, dans un regard haineux où mes yeux sont incendiaires envers Éden et le Ciel. Pendant que je crame dans la fureur et la démence, je fixe avec résignation la partouze d’Éden, le feu dans mes yeux rugissant de colère silencieuse, je me masturbe graveleusement la verge et en même temps j’écris des scarifications sur mon sexe, je jouis de la haine envers moi-même, j’éjacule le sang de ma verge et je laisse les flammes me brûler avec indécence vertigineuse. Je fixe le Ciel et l’enfer, puis je hurle à toutes les si belles jouvencelles que j’aiment et que je désirent de tout cœur, en même temps que je crame et que je danse avec mon sang et aussi avec la folie dépressive. Je hurle furieusement « BLASPHÈME, je suis BLASPHÈME. HÉRÉSIE je suis HÉRÉSIE. ENFER je suis ENFER. BLASPHÈME est mon sanctuaire de Baptêmes ». C’est alors qu’apparaît un sombre et effrayant visage dans les nuages du Ciel, il me dévisage avec fermeté et m’affiche un prodigieux sourire machiavélique tel un « Diable » en réponse à ma détresse. Le visage dans les nuages prononce en retour à mes hurlements « BLASPHÈME tu es BLASPHÈME ». Après un court mutisme devant une froide prise de conscience face à l’atroce réalité qui est la mienne, je fixais le terrifiant visage du Ciel, lequel m’affirme son machiavélique sourire narquois. Je me suis mis à danser comme un enfant désaxé, hyperactif et agité de colère, je dansais dans les flammes et je me secouais agressivement la verge tout en saignant davantage cet organe qui pendouille vainement et que j’estime dérisoire face à l’enseignement purificateur du visage intransigeant dans les nuages. Je me mis à éclater d’un rire psychotique et névrotique, je regardais le visage dans les nuages et je lui hurle avec défiance, en giflant l’horizon vers là-haut mon sang « BLASPHÈME je suis BLASPHÈME ». Puis le visage dans les nuages s’estompe et disparaît.
Avec elle…
Tous les cercles dantesques des neuf royaumes immortels écoutaient mes rugissements qui résonnaient dans un écho. Ils hurlaient en unisson, tous en cœur, mais en poursuivant les intendances punitives de l’enfer. Je vis que certaines jouvencelles me regardaient du coin de l’œil pendant que les chenapans les sautaient pornographiquement avec barbarie SM. Certaines se mirent à sourire un peu davantage et pousser leurs cris orgasmiques plus fort en me défiant des yeux pour me signifier que je suis RIEN et que le confinement expiatoire, ce châtiment intransigeant qui m’interdit toute joie sexuelle avec elles, elles frémissent de me dire avec les yeux que c’est louanges divines qui me condamnent à ne jamais pouvoir respirer l’odeur onctueuse et la saveur délicieuse de leurs chattes.
Avec elle…
Le vent souffle ici-bas et je me branle sur mon ombre pour accepter la volonté du Ciel, un ciel qui ne nous a jamais aimés et qui n’a jamais voulu de nous. Je baise avec mes douleurs, je baise avec mes peurs traumatisantes, je baise avec mes failles pour enliser le poison à infiltrer mes entrailles et je laisse la souffrance partouzer avec les entailles de mon âme.
Tutoyer la folie, embrasser un millier de souffrances. Danser avec le blasphème, valser avec l’hérésie dépressive.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Traverser l’enfer dans la froideur des sentiments, je m’imprègne du désarroi et de l’inespérance qui est couchée dans l’atmosphère ici-bas. Je me plonge à travers l’oubli de soi-même pour mieux laisser couler le poison viscéral de l’autodestruction négationniste dont l’alphabet s’y apprend tôt en Enfer. Nous sommes soumis à Dieu et nous agissons aveuglément aux ordres du Ciel, lequel n’a jamais voulu de nous. Chaque cercle dantesque travaille sans relâche dans l’esclavage le plus total, chaque cercle de l’enfer est un bagnard appliqué à infliger tortures et châtiments envers toutes les âmes criminelles qui ont offensé le talion des dogmes littéraires de l’Éden. Nous sommes imprégnés par l’incarnation jouissive des pires cauchemars de l’humanité, nous prenons plaisir à punir. Parfois il s’agit de châtier les condamnés post mortels mais parfois nous avons l’euphorie aphrodisiaque de nous punir nous-mêmes, d’être enchaînés à l’horreur, d’être enclavés dans l’hérésie dépressive. Alors que les fous forniquent violemment là-haut avec insolence, voire arrogance narquoise et défiance ostentatoire des classes hiérarchiques, alors qu’ils partouzent furieusement ici en bas, nous nous divertissons à nous détruire insidieusement l’âme en appliquant avec soin la punition éternelle aux pécheurs. Parfois c’est eux et parfois c’est nous-mêmes que nous châtions à vif pour avoir le blasphème d’être là, sans amour de Dieu et seuls dans une fête foraine infernale pour l’éternité toute entière sans jamais goûter au bonheur de vivre un peu plus.
Tutoyer la folie, embrasser un millier de souffrances. Danser avec le blasphème, valser avec l’hérésie dépressive.
J’embrasse le désespoir et j’étreins le cynisme, j’enlace la dépression neurasthénique et je m’allonge sur les draps satinés de la mélancolie.
Avec elle…
Certains ont encore quelques réminiscences d’espérances qui frôlent leurs ailes mais c’est alors que les prêtres inquisiteurs de Dieu viennent promptement pour enchaîner l’ange hérétique qui a oublié sa place d’infériorité en bas. Les prêtres lui accrochent une muselière et lui envoie un violent gazage de souffre empoisonné, irrespirable et bondé de puanteurs scatologiques afin de mieux conditionner son mantra de négation autodestructrice. L’ange se débat furieusement en pleine crise d’angoisse paradoxale, ses espoirs et sa réalité se disputant la place attitrée de son esprit. La dualité conflictuelle est atroce. L’asphyxie est également d’une violence sans bornes. Alors que les prêtres le maîtrisent en le gazant de souffre, ces inquisiteurs démoniaques, bœufs carottes de l’enfer, lui murmurent quelques phrases pessimistes sur sa condition « tu n’es rien, juste un misérable esclave du Ciel, tu nous appartiens. On fait ce qu’on désire de toi et crois nous, tu vas souffrir d’être en vie pour l’éternité. Le Ciel ne t’aime pas, Dieu ne t’as jamais aimé. Tu es la raclure d’Éden et tu serviras le paradis en bouffant la merde que les Cieux auront déféqué dans vos bouches. Tu n’es rien » lui assène-t-il tout en l’asphyxiant de plus en plus fort par le gazage de souffres puant.
Avec elle…
Alors que l’ange gigote, qu’il est secoué ardemment par les prêtres et l’asphyxie capitonnée, peu à peu son auréole devient moins passionnée, progressivement elle mua d’un rouge vif au bleu glacé. Nous observons ce « spectacle » tous pris d’effroi amer, nous sommes aussi effrayés par le sort infligé à notre frère ailé qu’à l’idée d’être enthousiaste à la vie pour après en subir la sentence de cette remontrance inquisitrice. Tous les cercles de lumière se prirent la main afin d’enflammer nos mantras de communion incendiaire et collective, nos auréoles s’embrassant elles aussi, nous cherchons à courber l’échine et faire allégeance à la volonté d’Éden mais secrètement nous essayons de transmettre un « soutien » codé à notre frère qui subit la punition évangélique. Peu à peu il est emmuré par le gazage asphyxiant nauséabond, au fur et à mesure que le désespoir gagne son âme, les yeux de flammes de l’ange des ombres, notre frère de misère, se révulsèrent vers le haut transformant la lueur enjolivée de rouge soleil par un feu blafard mélancolique. Là nous tous, chacun des cercles dantesques comprirent que le néant devint plus fort, plus institutionnel, plus réel, plus présent, prêt à enlacer nos ailes puis forniquer avec nos âmes et nous pousser vers des fiançailles avec la démence, unis dans le mariage de la folie, la douleur et les souffrances traumatiques pour nous infuser une telle trouille de tout et de rien qu’il nous serait envisageable de tout exécuter sur commande de là-haut. Même si nous devrions nous soumettre à une tournante salace et nous laisser violer par les chenapans d’Eden, jusqu’à nettoyer les parties génitales des conquérants dominants de là-haut parce que nous ne sommes rien, juste les obligés d’un ciel qui ne veux pas de nous et qui nous a jamais aimé.
Sans elle…
Les cercles de l’enfer chantent louanges aux salauds et damnation aux petits travailleurs d’en bas, les forçats de la prison non rétribués par un moindre Smic autre qu’une averse de crachats dégoûtants provenant du Ciel. Pendant que notre frère agonise dans l’asphyxie du gazage de souffre, on entend encore les fous de là-haut hurler de jouissance narcissique dans leurs partouzes indécentes SM. Alors que les cendres poussiéreuses des ténèbres devinrent rouge sang, les églises damnées firent retentir leurs clochers frénétiquement à travers tout l’enfer, masquant maladroitement les cris pornographiques d’Éden. Nous regardons la sentence de notre frère en silence.
Avec elle…
Dès que l’ange s’évanouit, qu’il cessa de lutter contre la réalité d’en bas, qu’il s’inclina dans la haine gratuite de lui-même, prêt à subir avec joie abondante les hordes de crachats provenant du Ciel, il est démuselé et retrouve son cercle dantesque afin de poursuivre sa tâche purgatoire de punisseur des ténèbres. Pendant la féroce remontrance inquisitrice, on pouvait entendre gémir les cris d’orgasmes SM des privilégiés d’Éden. Tous les cercles s’étaient arrêtés un court moment pour regarder la remontrance des prêtres mandatés par Éden. Je m’écarte et je vais me défoncer d’hosties psychotropes dans l’église de Feu pour me permettre d’aimer davantage de me haïr et d’aller prendre plaisir à punir et me punir.
Tutoyer la folie, embrasser un millier de souffrances. Danser avec le blasphème, valser avec l’hérésie dépressive.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Le vent souffle ici-bas, il emporte il danse même avec les cendres et les braises. Le vent nous crache, telles des gifles saisissantes, la triste réalité qui est la nôtre. Ça nous réveille à tous les modestes petits rêves qui voudraient s’immiscer dans nos esprits. Le désespoir fataliste nous baffe les joues et tous les cercles infernaux des neufs royaumes s’acheminent, ils s’évertuent ardemment dans la soumission esclavagiste du Ciel en châtiant les âmes fautives. Les anges maudits respirent intensément l’air fétide, nauséabond, de l’horreur cauchemardesque, nous prenons plaisirs à nous haïr, à nous détruire pour mieux nous punir nous-mêmes. Nous nous auto châtions de notre propre chef afin de montrer pattes blanches à ce Ciel qui nous incite à nous laisser consumer par nos propres flammes pour bien débarrasser le plancher afin que les petits insolents de là-haut puissent s’amuser pleinement dans tous leurs vices et partouzer gracieusement dans leurs orgies malsaines et salaces, lesquels sont déjà « pardonnées » parce qu’il faut bien que jeunesse se fasse. Les nouveaux siècles émergents ont calomnié les prairies parfumées du Jardin, désormais les fleurs de Dieu sentent la pisse et le foutre.
Sans elle…
Le vent souffle durement son baiser pessimiste sur mes ailes, le froid marque insidieusement ses psaumes d’abandon à l’espérance, les braises ainsi que les cendres giflent mon visage, je me sens marcher sur un perpétuel peloton d’exécution où la vie n’est qu’une constante mise à feu sur mon être dans le but que je me meurs progressivement, que je sois insensible à toute vie pour mieux servir le Ciel qui ne veux pas de nous.
Tutoyer la folie, embrasser un millier de souffrances. Danser avec le blasphème, valser avec l’hérésie dépressive.
Traverser l’enfer aux mille charmes. Parcourant ce Ciel aux mille femmes.
Si l’entreprise se veut efficace, pour qu’elle fonctionne comme une horloge suisse, il importe peu au Ciel de briser quelques œufs afin de rentabiliser les bénéfices alléchants d’une omelette superficielle bien lissée de parfums synthétiques aux mille délices, en offrande à un Éden bouffi d’avarice et plongeant dans la paresse, puis nous balançant leurs pisse. Bienvenue dans les coulisses des Ténèbres, ici-bas les coups se lissent et se prélassent sur la surface d’un Enfer carcéral dégueulasse. Mais là-haut il faut bien que jeunesse se fasse.
Avec elle…
« C’est avec les pierres de la Loi qu’on a bâti les prisons et avec les briques de la religion, les bordels. » William Blake.
Le baiser langoureux des flammes aguiche mes sens, il en devient presque passionnel. L’autodestruction est une séductrice impitoyable, elle n’a presque pas de faille, elle affole mes pulsions soumises à rude épreuve lorsqu’on traverse inlassablement les couloirs de l’enfer éternel où s’est enclavé mon âme depuis trop longtemps. La folie tutoie ma raison, la fureur bagarreuse allèche mes tensions nerveuses dans l’impulsivité irréfléchie. Ici-bas dans ce labyrinthe carcéral dégueulasse je me noie avec neurasthénie dans la violence. Je me ronge atrocement l’esprit, je me lacère mon reliquat d’humanité pour le rendre plus effrayant de désespoir dans un processus de funérailles de l’émotion humaine qui s’est résiliée à chercher de s’exprimer. Je me cloître dans la peur, cette terreur qui me tient souvent en joug, et je m’amuse à terrifier les autres afin d’exorciser le trop-plein de chaos infernal qui est en moi depuis trop longtemps. La provocation m’attire follement pour l’utiliser comme un mécanisme de défense assez imparable envers les autres, ces « normaux » arrogants et bouffis de privilèges non mérités par caprices générationnels aux nouvelles mœurs trop exigeantes. Alors je vadrouille sans cesse et sans relâche dans le Feu carnassier de l’horreur, je zigzag entre les cauchemars, les crachats et l’hérésie dépressive en essayant de me fuir moi-même. Non pas pour épargner ces petits trous du cul presque tous infantiles et méprisables à souhait. Non. J’essaie de fuir mes envies de tout brûler, cramer leurs moindre privilège et leur rêves, eux qui ont tout gratuitement alors que mon enfance et mon adolescence furent jugées et violées sur un bûcher pénal pour crimes de sorcellerie inqualifiable parce que j’ai osé aimer, j’ai osé avoir envie de vivre, j’ai osé avoir de sexe avec elles. Heureusement que l’écriture me souviens et me permet de parler depuis l’outre-tombe, cachée dans l’ombre de mon confinement démoniaque ici-bas en Enfer sudiste. Les chattes pleurent de joies dans les bras des salauds, je souris à la vengeance, je m’applique à me haïr comme il faut et je me châtie avec prouesses.