Interview de Vincent Blénet par Sandrine Turquier-Poétesse (Mort Sûre d’Amours)
21 juin 2021 par vincent
À l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage « Mort sûre d’amours » publié aux Éditions « La Compagnie Littéraire », l’auteur Vincent Blénet qui signe ici son dix-septième roman répond aux questions de Sandrine Turquier poétesse.
Sandrine Turquier : Vincent Blénet, bonjour, «?Mort sûre d’amours?», est votre dernier ouvrage publié aux Éditions « La Compagnie Littéraire », considérez-vous qu’il représente le livre de la maturité et du dépassement de soi par la puissance de vos confidences où les faiblesses, les forces et la révolte sensuelle et sociétale qui brûlent en vous dénonce plus que jamais votre incompréhension d’un monde déséquilibré et dans lequel vous vous sentez toujours rejeté et incompris ?
Vincent Blénet :
J’avance au fur et à mesure de mes ouvrages, péniblement, difficilement, parfois à reculons sur un fil vertigineux, j’avance comme un otage de l’existence au-dessus d’un champ de mines explosives, radioactives, je fais mon cheminement, progressivement et chacun de mes livres illustre mon évolution de vie. D’ailleurs mes titres ont un lien avec mon état d’esprit du moment et du temps d’écriture de l’ouvrage qui est publié.
Effectivement ce dix-septième livre est le plus proche d’une maturité acquise douloureusement. Plus j’approche du monde extérieur, plus j’assimile la désillusion, le désespoir, plus je renforce mon armure. Et la méfiance est une leçon tragique qu’il nous faut apprendre pour mieux avancer sur le terrain miné sociétal.
La maturité comporte l’aveu de ses faiblesses, la confession de ses fautes, ainsi que l’affirmation de son cynisme envers le monde autour de nous. Mais la maturité n’exclue pas nos ignorances à corriger sur ce qui nous entoure.
Tragiquement j’ai su avancer en sombrant dans la colère, la haine et la vengeance. Au lieu de toujours subir mes propres frayeurs, j’ai baisé farouchement avec mes propres terreurs dans l’objectif de mieux vivre avec tous les tourments qui encombrent mon âme et mon subconscient. J’ai vécu trop longtemps soumis aux volontés de mes peurs et de mes T.O.C.
Etant une victime intérieurement, un introverti, timide maladif, compulsivement effacé et renfermé sur moi-même, pour m’affirmer et m’affranchir devant ceux qui m’ont toujours toisé avec arrogance, j’ai fait le choix d’être ce croquemitaine habile des chaos, jongleur rusé des frayeurs et peinture vivante du blasphème identitaire, de l’hérésie humaine et de la provocation rentre-dedans, qui dévaste les pudeurs bienséantes de la société de normaux. Ma façon à moi, mon mécanisme de protection, de défense, c’était d’étaler avec nonchalance toutes les peurs infimes et intimes des gens normaux afin de trouver une faille à ces « adversaires » et d’avoir le dessus sur ces « oppresseurs » qui durant trop longtemps ont été mes bourreaux dominants, jusqu’à ce que la chenille brise la carcérale chrysalide de la honte étouffante pour déployer mes ailes de vengeance et de cauchemars effroyables.
Ça n’est pas la meilleure option de vie, certes, mais c’est celle que j’ai pu trouver pour survivre et me préserver de toutes les trouilles qui me hantent inlassablement, à chaque instant, tous les jours.
Même si la haine est très mauvaise conseillère. Avancer dans l’existence en devant balayer mes regrets, mes traumatismes pour tenir la cadence de la partie de cartes est une lourde épreuve pour moi. Je suis une éponge, j’absorbe tout le flux d’émotions, d’hostilités extérieures, tout ce que les normaux savourent comme acquis de droit, cela m’est inconnu, carrément d’ordre d’une dimension parallèle. Aussi lorsque je regarde les femmes avec les babines en feux, ce n’est pas pour être un cliché de gros pervers qui mate comme un cochonou. Non. C’est parce que le désir, la sensualité féminine, l’amour et la tendresse complice avec les femmes je ne connais pas, je n’ai jamais pu dire « je t’aime » à une partenaire, je n’ai jamais été aimé par une fille, jamais de toute ma vie. En revanche moi j’ai aimé de nombreuses fois, en silence, en résilience, j’ai beaucoup aimé, mais je n’ai jamais été aimé par une fille.
L’exclusion et la déshumanisation m’ont permis d’écrire beaucoup de textes, ça a nourri la teneur et la texture de mes livres. En revanche je suis encore, parfois plus, déstabilisé par les codes d’aujourd’hui, le monde m’est confusion, je suis paralysé à l’idée d’avancer. Il faut préciser que ma tentative des trois années passées dans le monde des vivants (les normaux du centre-ville Montpelliérains) m’a encore plus détruit, déphasé, affecté et déstabilisé sur comment faire, bouger et parler. Ici les abandons et les trahisons sont complices de l’hypocrisie et les mensonges.
J’ai perdu le fil et à présent l’énigme des gens me fait rester figé et en retrait d’eux, bien plus qu’auparavant.
Je suis en déséquilibre permanent avec mes choix et mes gestes dans le cours de la vie de tous les jours. En vrai j’ai si peur d’agir, de vivre, de choisir, de faire, qu’en fin de compte je suis plus à l’aise dans l’observation de la vie plutôt que d’interagir dans la vie. J’ai tellement peur d’avoir à nouveau mal, de souffrir encore, que je reste loin et en retrait de l’existence.
Avec mes livres, j’essaie de communiquer avec le monde, je pose les questions, j’anticipe les réponses le plus souvent, mais d’une certaine façon tout ce que j’écris et les débats que je jette sur la table des joueurs c’est également les questionnements que je me pose à moi-même.
Ne sachant rien, lâché en pleine jungle hostile qu’est la vie, j’interroge et souvent (trop souvent même) j’accuse autrui, mais également je m’interroge et je m’accuse moi-même.
Se sentir perdu et confus me pousse à retranscrire beaucoup de mes états d’âme à travers mes récits. J’essaie de progresser en tant qu’auteur, d’enrichir ma plume, d’embellir ma prose, de renforcer mon écriture, de la faire grandir, de la faire évoluer, qu’elle devienne plus mature.
Mais je me sers de mes livres pour m’aider à parler avec le monde, d’expliquer à défaut d’excuser mes colères, mes excès, mes crises de folies, mes scandales, mes blasphèmes et mes erreurs de parcours. Etant incapable de bien répondre lorsqu’on m’interroge verbalement, parfois je parviens à mieux répondre à travers mes écrits, imaginaires et pamphlétaires.
J’ai tellement la trouille d’avancer que j’avance par le biais de mes livres.
Sandrine Turquier : Votre ouvrage se compose de trois parties, une ouverture en éventail – Biographie, roman, poésies comme trois clameurs.
Votre ange anonyme que l’on retrouve dans la partie romancée de « Mort sûre d’amours » n’est-il pas le Dante des temps modernes subissant et accusant par le même coup la manipulation politique et scientifique ainsi que les affres de l’hyper sexualisation dénuée d’affects ?
Vincent Blénet :
C’est drôle car je n’avais pas directement pensé à « l’Enfer de Dante », pourtant même si je n’ai pas encore lu l’ouvrage intégral, cette œuvre a posé son empreinte dans mon inspiration et dans mon subconscient de vie quotidienne.
Il est vrai que ma traversée de vie est une forme d’aventure Dantesque, un cercle après l’autre. Et le sentiment que j’éprouve avec cette pandémie c’est un mini traversé sur plusieurs cercles de chaos infernaux Dantesques.
La vie s’est truffée de douleurs, d’injustices et de désespérances. Le matérialisme ainsi que la surconsommation ont aidé à masquer l’horrifique réalité dépressive de l’existence moderne. Les gens se noient dans des achats inutiles, la publicité surcharge de fadaises et les médias n’informent plus, ils font un matraquage d’esprit afin de conditionner les mentalités, mais également les décisions communautaires, groupées et disciplinées, à savoir comment penser, comment réfléchir, comment agir et réagir. Désormais la plupart des gens laissent leur télévision penser à leur place. Le tragique est que dès qu’une personne va penser avec divergence du politiquement correct, commercialisé et prédéfini dans les cervelles bien lessivées, la masse de crétins populaires va lui pourrir la vie, parfois jusqu’à des extrêmes, sous le prétexte que cette personne est « complotiste », qu’elle porte atteinte aux valeurs de la paix citoyenne et de l’ordre civique. D’ailleurs aujourd’hui l’ordre civique me fait penser à une espèce de secte aux fidèles, cervelles lavées, disciplinés, tous alignés et radicalisés, prêts à éliminer son prochain pour le bien commun de la république.
Jamais le monde moderne n’a su accepter les personnes différentes, jamais il n’a su aimer ceux qui ne sont pas dans la norme, ceux qui ne lui plaisent pas, jamais.
La chasse à la sorcière existe encore, elle a toujours perduré à travers le temps, s’adaptant aux mœurs de l’Histoire, au degré des époques. L’Histoire est gorgée de génocides, ponctuée de conquêtes baignées par le sang, comme on dit « l’Histoire est rédigée par les vainqueurs ».
Je ne suis pas pour un renversement violent, ni pour une émeute, bien au contraire. Je trouve déjà notre système de vie, de pensée, trop subversif, corrosif, incapable de savoir coexister avec les autres philosophies alternatives. A mon sens, que les mainstreams soient là certes, mais qu’on nous écrase au rouleau compresseur, qu’on nous assassine et qu’on nous étouffe, je regrette, ça non ! En quoi les dérangeons-nous ? Ils ont la majorité d’abrutis à s’occuper, alors pourquoi ne pouvons-nous pas respirer dans notre coin, on ne dérange personne. L’exclusivité, la possession de pouvoir, ça c’est la nature humaine et elle est comme ça depuis des millénaires.
C’est normal qu’il y ait des avis contestataires sur les évènements d’actualités. Essayez de voir par le passé, croyez-vous que vous auriez eu toutes vos avancées technologiques, vos bébés éprouvettes, vos fascistes féministes LGBT+, vos modernités existentielles dans vos bars, vos mœurs, vos chansons criardes dénuées de musique et de notes mélodiques, toutes Twittées à l’outrance et packagées dans vos Spotify déshumanisés ?… Croyez-vous sincèrement, honnêtement, vraiment, que tout cela aurait été possible si personne n’avait contesté les idées bien-pensantes d’entre-temps ?… Est-ce que votre roi préféré Louis XIV aurait aimé recevoir et applaudir votre Eminem ?… Honnêtement votre Booba, votre Gims, votre Eminem auraient fini à la guillotine ou fusillés dans les jardins Versaillais afin de divertir les monarques bourgeois, et vous tous vous auriez applaudi le carnage en scandant éloges à cette royauté. Les mentalités retournent leur veste au fur et mesure que les époques changent. L’humain n’a pas d’honneur, ni rien d’ailleurs, sa valeur se vend au plus offrant. L’humain n’est que corruptible. J’ai été le jouet des normaux, donc je sais à quel degré le narcissisme de l’humain est dangereux, vicieux même.
Sans les révolutions il n’y aurait jamais eu de progrès, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre, pensant que la terre est plate et que le ciel va leurs tomber sur la tronche !
En ce qui concerne l’hyper sexualisation dénuée d’affect, les mentalités modernes deviennent de plus en plus glacées, dénuées d’émotions. La société met en valeur l’affirmation narcissique, le dépassement de soi, ne jamais pleurer, jamais être triste, jamais dévoiler une quelquonque faiblesse, être parfait toujours parfait. La pub sur le parfum pour hommes d’Hugo Boss révèle bien cet aspect valorisant de l’être humain moderne. Un gars jeune mais pas trop, un mec blond, baraqué, coiffé millimétré, fort et insensible, habillé dans un costard coûteux et de marque, vivant dans un triplex luxueux New-Yorkais et ayant une situation financière très très confortable, travaillant comme chef, telle est la perfection sociétale à acquérir aux consommateurs (tellement cons, cons-ditionnés, cons-sanguins, cons-somatisés).
Ils créent donc l’offre et la demande sur la base d’une exigence futile, inhumaine et inutile. Cependant ça booste l’orgasme des demoiselles, donc pour faire l’amour avec les jolies gazelles toute la nuit…. Payer ces choses matérialistes dont vous n’avez pas besoin mais que le système rend indispensables afin d’oxygéner votre âme étranglée par ce désir sensuel si vital et pour lequel les féministes ultras vous mettent en prison, condamnés au vitriol parce que vous avez l’effroyable tort d’être attiré par la grâce érotique féminine.
Jamais vous ne verrez dans vos publicités un mec caucasien, un peu gros, pas habillé de marque, ni blindé d’argent, un peu hors du hype-system et avec des imperfections (tant qu’on y est chargeons la mule) avec une fille jolie, sympa et craquante. Bah non, ce n’est pas vendeur, ce n’est pas vendable, ça n’aide pas le mensonge commercial.
La déchéance des relations sexuelles entre les gens s’est extrêmement dégradée actuellement. Le plaisir se rapproche du sadomasochisme. En effet pour qu’elles kiffent l’acte, elles veulent être giflées, fessées et même parfois insultées. Lorsque je dois survivre sensoriellement, je dois me munir de mon téléphone portable connexion wifi. Debout dans ma salle de bain, rêvant que j’ai réussi à conquérir une des nombreuses « déesses » merveilleuses, attrayantes jouvencelles qui traversent le centre-ville pour aller acheter des inepties farfelues et très coûteuses. Je fantasme davantage d’emballer les jolies princesses qui passent sur mon chemin, ou bien qui prennent le tramway et Dieu, qu’est-ce qu’elles sont belles ! Leurs silhouettes si jolies, si sexy…. Bref, j’ai plus de rêves fantasmatiques érotiques avec les vraies belles jeunes femmes dans le monde réel, être capable de les séduire, de les emballer dans une nuit somptueuse de tendres folies légères, bien plus que les monstrueuses représentations scéniques des vidéos de films XXX, où des magnifiques femmes trop bien roulées font office d’éponges Spontexxxxxx, de cheval équestre au tiercé ou de sopalin Tampax hygiénique pour aseptiser les meubles de l’appartement du trimard gonflé de stéroïdes, analphabète et complètement reconverti en bulldozer pour chantier de construction sur la belle partenaire Spontexxxx Tampaxxxx.
Après une vidéo intensive avec la délicieuse Angela White (« ooohhhhh Divine Déesse Mrs Angela White » au paradis de mes sens), vous n’aurez plus de secrets pour monter vos meubles Ikea. En tout cas, après visionnage d’une scène avec la belle Angela White et Rocco le terrible (ou Manuel Ferrara, le barbare rembobiné de l’échelle Darwinienne), vous aurez la notice explicative « comment défoncer ses meubles pour les nuls », notice 2.0 en image THX system HD pour bien fracasser votre mobilier discount, usagé et de chez Lidl. Les scènes d’Angela White sont comme des rencontres d’hooligans ultras, skinheads sous acides et sous cocaïnes après une défaite de match. C’est l’amour vache, happy-hour de fessées à volonté et commandant Cousteau de la fellation, version National GeographiXXXX.
Ça finit presque comme les spots publicitaires pour la pâte à modeler des enfants de 4 ans, « Play-School », ceux où ils en mettent partout, puis après on envoie la réclame pour l’essuie-tout top délire méga groove.
Quelques fois les comédiens rejouent à des versions body-painting de liquides séminaux au jeu-vidéo « Tetris », tellement ils se creusent la tête pour faire des ouvertures acrobatiques comme le positionnement des pièces dans le jeu « Tetris ». Mais là c’est des positionnements d’organes dans réceptacles vaginaux ou même anaux de la jolie jouvencelle. Genre multiprises pour câbles à veines surdimensionnées.
Ce qui me chagrine (personnellement, parce que pour elle c’est l’extase, enfin je présume), c’est que cette femme est tellement belle, sexy, d’une sensuelle fraicheur, que c’est désolant de m’apercevoir que des belles femmes comme elle ne s’abandonne qu’à travers la salace violence et la perversion décadente, obsolescence d’une dégénérescence au solstice d’une génération déchue.
Une des Escort-Girl (une indépendante âgée de vingt ans, en concubinage avec un homme) qui partageait la besogne des ébats équestres toute la nuit. D’ailleurs le défilé ressemblait à Pôle Emploi du zboob. Les Assedic du sexe.
Cette escorte me dit « toi t’es différent t’as l’air d’un gars bien…. Moi d’habitude les mecs viennent pour me sauter, ils ont une fellation, ils me baisent et une fois giclé, ils partent puis j’enchaine avec le suivant », certains hommes ne sont pas privés, ni frustrés de conquêtes et d’oxygénation sensuelles féminines, non ça ne leur convient pas ou très peu, eux ils vont vers ces professionnelles du sexe parce qu’ils aiment s’offrir et contrôler les instants avec une nana. En fait ils ont plus de plaisir à donner de l’argent pour avoir le choix de la télécommande et orchestrer le programme télé-chattes.
Où sont passés les instants de tendresse, les longues caresses, les frôlements de lèvres, la conjugaison des corps, la fusion des regards, la connexion des soupirs, des orgasmes en se tenant les mains, les caresses qui dessinent le joli corps de la partenaire ? Où sont passés ces jolies choses ?
Actuellement tout n’est que soumission de jouvencelles dans une Lamborghini, ou bien sur un radiateur, parfois même sur une chaise dans un théâtre d’immondices, salace, irrespectueux et dégradant pour une relation où les sens s’émerveillent en effervescence.
Les deux sexes ne se respectent plus, ils s’achètent, se prostituent, se marchandent, se mentent, se dupent, se trahissent mais point ne s’aime dans un poème.
Robotique est le désir, machinal est le sexe. Je suis peut-être vieux-jeu, trop démodé, mais je ressens la sensualité comme une forme expressive de spiritualité et l’indolence charnelle d’une femme dans ses mains, dans ses bras, c’est parvenir (en tout cas pour moi oui) c’est effleurer la douceur des nuages du Ciel, c’est sentir l’amour de Dieu, toucher l’intime d’une femme qui a confiance en vous et qui s’abandonne dans vos bras, c’est caresser le visage des anges du paradis.
Avec le temps j’ai remarqué qu’il est, dans un certain sens, préférable pour mieux créer et être en accord avec mon inspiration gothique, dans un consortium opposé à mon univers. La phrase de John Milton « mieux vaut régner en enfer que de servir au paradis » est à double tranchant. En effet si j’étais sans arrêt dans des cercles de personnes comme moi, entouré et surnourri de culture proche de la mienne, il me serait impossible d’enrichir ma griffe artistique. De plus si je n’ai pas mes adversaires à portée, comment pourrais-je mieux argumenter ma plume ? D’une certaine manière être le revers cauchemardesque de mon environnement a dû faciliter la créativité de mes livres et nourrir la poésie gothico-spirituelle de mes textes.
Plus la souffrance est à l’extrême, plus la blessure frôle le blasphème, plus mon poème s’inscrira dans la singularité, l’authenticité, la créativité et l’originalité.
(Puisque les autres brebis sages sont déjà markettées, packagées et labélisées fashionista).
Sandrine Turquier : Vincent Blénet, vous êtes avant tout un grand observateur du comportement humain et plus particulièrement de la gent féminine, votre ouvrage écrit durant la période du premier confinement n’a fait qu’accentuer votre vision critique et pessimiste sur les attitudes et conduites de vos congénères et des femmes conditionnées dans un système où le jeu de l’ultra-séduction soustrait la personnalité et l’intelligence émotionnelle.
Selon vous, la régression et la perte de toutes valeurs étaient-elles programmées depuis des décennies ?
Vincent Blénet :
Déjà la décadence fait vendre, bien plus que le bonheur idyllique. Si vous êtes heureux vous n’avez besoin de rien. Or c’est précisément sur le manque, la souffrance et l’atrocité des frustrations que le commercial va pouvoir faire son beurre. Et pas un beurre discount oméga 3, non un bon gros beurre gras et baveux.
L’objectif est de vous priver de toute existence et de privilège afin de mieux vous en vendre au prix fort. L’offre et la demande se basent sur les prières d’une âme en peine.
J’ai constaté en écrivant « Cieux FM », lorsque je rodais dans les centres commerciaux, que les magasins et les enseignes franchisés recrutent de charmants et surtout de très charmantes vendeuses afin que l’éventuel acheteur, non pas intéressé par la marchandise exposée, mais davantage par la jolie vendeuse sur laquelle il va flasher. Guidé par son troublant désir, le client va s’aventurer dans la boutique. Déjà entrainée à mentir comme un chef, la vendeuse fait semblant d’être « charmée » et semblant de s’intéresser à la vie du client, allant même jusqu’à utiliser des instants ou émotions perso avec pour objectif que l’acheteur paie une merde qui ne lui servira à rien. Mais la vendeuse a fait comme la tapineuse, elle a fait raquer un portefeuille sauf qu’elle n’a pas eu à payer de sa chair, juste elle a fait semblant d’être humaine et semblant de sourire.
Le pouvoir ecclésiastique, dogmatique, de l’argent.
Les enseignes cosmétiques et vestimentaires n’hésitent pas à utiliser l’érotisme et la perfection charismatique des employé(e)s pour attirer les badauds et les pousser à acheter. Dans un sens les commerces sont un peu comme des bordels où on promet du sexe contre des billets. Le paradis du mensonge, l’évangile de la traîtrise.
Un exemple de l’absurdité actuelle, la déchéance neurodégénérative de notre époque :
Lorsque la téléréalité est apparue dans le début des années 2000, les médias mainstream ainsi que l’opinion publique criaient au scandale.
L’ironie aujourd’hui, en l’an de disgrâce 2021, c’est que la téléréalité est devenue une manne commerciale, une forme de religion réformiste. Mais la supercherie est si grotesque et si ignoble que la téléréalité est devenue un style de vie à suivre si vous voulez éviter d’être cramés sur le bûcher des losers.
Ils vont même jusqu’à faire des émissions sur la grossesse des candidats de téléréalités, filmant les accouchements lorsque la fille expulse son bébé, déchirant son vagin dans la salle de travail. Et après ils font des comptes Instagram sur les enfants en bas-âge des candidats de téléréalités.
Les gens ne réfléchissent plus, c’est la télévision qui pense à leur place. La bêtise est une institution. Le système va brandir quelques guignols médiatiques, appelés ‘philosophes’, pour qu’ils débattent sur le reportage diffusé et donne l’opinion que les téléspectateurs doivent retenir sans aller faire l’effort de réfléchir eux-mêmes et se documenter par eux-mêmes.
En fait la société met des étiquettes à tout-va, comme pour labéliser qui doit être qui. Une étiquette pour classer les esprits, les genres, les identités et puis en faire un marché. Mais également des cibles. Laquelle doit être valorisée et laquelle doit être stigmatisé. Laquelle sera jugée et laquelle sera acceptée, et ainsi de suite, ils ressassent la même rengaine, la même ritournelle.
Parce qu’au lieu d’essayer de comprendre ce qu’ils ne conçoivent pas, les normaux classent, identifient et châtient ce qui ne leur convient pas.
De nos jours vous regroupez une catégorie, sur laquelle vous collez une étiquette précise, vous rassemblez votre secte et vous pointez tous en cœur du doigt la personne qui vous « dérange ». Vous obtenez une cohésion d’unité sociétaire. Ça rassure ceux qui participent joyeusement au jeu des chaises musicales de la mode et des codes. Ils se sentent apaisés, normaux et civiques. En plus de cela ils pensent faire une bonne action en lynchant le « différent », ils peuvent laisser la barbarie assombrie de leurs occultes natures profondes exorciser leurs sinistres pulsions et ils sont réconfortés de masquer l’horreur inhumaine de leurs actions, tout en se mentant à eux-mêmes, avec bonne conscience, en affirmant que c’est pour le bien de la société.
Le premier confinement a illustré avec élégance ce portrait hypocrite de l’humain. Etre enfermé pendant deux mois a été lourd à subir, psychologiquement et psychiquement.
Par contre, les gens ont affiché (surtout aux JT du 20H) une obéissance rigoureuse, un sens collectif citoyen et de bonne complaisance, toujours avec le sourire.
Mais dès qu’ils ont été déconfinés, ils se sont rué tous complètements accros à leurs bars de jeunes pour se noyer dans l’ivresse alcoolisée et d’excès. Là ils ont révélé la froideur sauvageonne de leurs pulsions, de leurs distractions. Certains se réunissaient en teknival sur des monuments aux morts, tombés pour la France à la guerre de 14-18.
J’ai vu des gosses pisser sur le monument d’hommage aux soldats tombés pour la France. Les jeunes se droguaient et buvaient comme des sangsues boulimiques, en inondant le lieu sacré de cadavres de mégots (cigarettes et pétards de cannabis, ou de shit), et aussi des tonnes de bouteilles, parfois éclatées en mille morceaux, partout sur ce symbole sacralisé de l’Histoire.
L’Histoire au fil des siècles s’est écrite dans le sang et la conquête des royaumes. Le vivre-ensemble est bien plus difficile à acquérir que le besoin de dominance des terres chez l’humain. Depuis les époques successives la guerre des classes a fait ravage dans les castes. En tout temps. Même avoir la Foi posa souvent problème en fonction de votre appartenance au catholicisme ou au protestantisme. Pour une virgule qui se plaça à droite ou à gauche d’un verbe, d’une phrase dans un évangile biblique, vous deviez faire serment d’allégeance et même de guerre avec la communauté religieuse où votre Foi porta sa préférence, soit elle est à droite ou bien à gauche de la virgule dogmatique. Résultat une guerre de cent ans, un génocide pour la même croyance, la même appartenance chrétienne, mais dans un expressionnisme un peu différent.
Transformer la Foi en mantras de guerre. Transformer la joie en rancœurs frustratives, objets de convoitises qui menèrent à bien des fascismes, à divers totalitarismes. Bénéficier de la dictature au nom de la paix. Bénéficier de la haine au nom de l’amour. Galvauder l’amour en symbole de haine. Et puis recycler l’odeur du souffre pour en faire un business-plan lucratif, Tweets à gogos, etc.etc.etc. Telle est la sordide nature profonde de l’humain.
L’humain, nous en avons trafiqué nous tous à notre avantage la notion, l’essence même. Nous avons perverti les faits dans le but d’avoir des excuses légitimes pour justifier nos crimes, nos offenses et nos déviances.
Sandrine Turquier : « Mort sûre d’amour » est une œuvre libidinale où la force créatrice semble atteindre son apogée. La fantasmagorie et la sensualité s’épousent, invitant dans leur danse la beauté d’une écriture docte et douloureuse qui s’appuie sur le désamour des femmes à votre égard malgré votre sensibilité et romantisme noir qui dévoile la belle âme qui vous habite.
Si vous aviez un message à transmettre à l’intention des femmes et de vos futures lectrices quel serait ce message ?
Vincent Blénet :
J’ai l’obsession de ces femmes aux milles charmes pour moins penser à mes flammes aux milles drames.
Pour moi, l’érotisme, la sensualité, la sexualité dans les bras des femmes, je ne partage pas forcément la vision scabreuse hardcore des ébats de nuits féminines.
Ce que je ressens dans l’amour sensuel, c’est ma spiritualité, la mienne, celle qui me fait ressentir que je suis vivant, je suis « humain », un p’tit peu.
Lorsque j’essaie de m’abandonner dans les douceurs de femmes, je recherche du plaisir oui, mais j’aime cette sensation de douces caresses et de frôlages de lèvres, la danse de nos deux langues juste elle et moi.
Toucher l’intimité d’une fille, partager sa sensualité, être en symbiose des corps elle et moi, et nos lèvres qui se frôlent sous quelques caresses c’est comme si je rencontrais Dieu. Comme si tout ce chaos qui m’est à vif s’était arrêté le temps de cet instant avec elle.
C’est comme si j’avais été pardonné par le Ciel et que je ressentais cet amour incommensurable de la vie à l’état pur.
L’écriture est tout mon être, mon oxygène vital, et la sensualité conjuguée d’érotisme avec ces demoiselles c’est la sensation de vivre en tant qu’humain, c’est ce pardon de là-haut que j’espère un jour.
Après je n’ai jamais vécu d’orgasme, ni de plaisir, parce que je n’ai traversé que des expériences d’escort-girls et je n’ai jamais trouvé chaussure à mon pied.
Si je poursuis cette prison de l’escorting, c’est parce que c’est la seule option que j’ai pour toucher la peau d’une femme, de parvenir à embrasser délicatement les lèvres et le corps d’une femme. C’est une souffrance atroce que j’endure. Lorsque je vois ces belles jeunes femmes, dont beaucoup me plaisent davantage que la plupart des escortes que je rencontre. Je reconnais qu’à vue externe j’ai l’air d’un zombie en manque, d’un chien affamé. Et pourtant je m’oblige à tracer ma route loin en m’insultant parce que je suis indigne d’elles.
C’est vrai que je pars perdant d’avance, je n’engage aucun dialogue, je n’essaie plus aucune tentative. Je projette l’échec d’avance et je me conditionne en perdant, qui n’a droit à rien d’elles.
En ce qui concerne l’amour, si je rejette toute idée de fidélité, de romantisme et de relations amoureuses, c’est parce que ça me renvoie à ce que j’étais dans le passé. Lorsque je préférais me détruire et me cloisonner dans la dépression en restant prisonnier de la même fille durant plusieurs années sans avancer ni évoluer.
Être « volage » et « libertin » c’est une manière de me préserver de ma pulsion autodestructrice, ivresse suicidaire.
J’ai besoin d’émotions mais je me dois d’être davantage « bienveillant » vis-à-vis de ma vie et de mon bien-être psychologique. Afin d’éviter de sombrer dans la folie.
Par contre lors de mes errances chez les gens, la sociabilisassion, j’ai tellement reçu de gifles, toutes plus violentes les unes que les autres ! A tellement me répéter que « les gros ça ne baise pas », que « si elles me touchent, c’est comme un film d’horreur ». Ça m’a paralysé, je suis trop figé et bloqué dans toute initiative. Alors au lieu de m’aventurer, je me lacère psychologiquement et je me punis. Mais j’ai aussi bien appris le dogme des Montpelliérains.
Je passe pour un obsédé, un mateur en manque. Mais au fond de moi, à l’intérieur de mes prières charnelles, je rêve de traverser l’amour d’une nuit, sentiments, complicités comprises avec ces demoiselles qui me font vaciller dans mes tristes journées.
Ce qui se trame actuellement est gravissime, on est en train de forger de plus en plus un fossé entre les hommes et les femmes.
Les mouvements féministes qui accusent tous les hommes sans exception, créent une violente guerre des sexes. Au lieu de rendre justice à toutes les vraies victimes de violences multiples, elles ne font que jouer le jeu des PDG machistes qui utilisent MeToo afin de boursouffler l’offre et la demande.
Plus vous stigmatisez un amour entre un homme gentil, qui rêve de faire l’amour avec celle qu’il aime depuis le premier jour, mais a trop peur de lui dire « je t’aime » à cause des folles ultras qui ont un orgasme dès qu’elles tabassent un mec. Plus le garçon fragile va être d’accord de payer fort pour parvenir à coucher et aimer la fille de ses rêves.
Le désespoir pousse à la consommation.
Les féministes d’aujourd’hui n’ont rien compris, beaucoup de jeunes femmes se servent de leur beauté comme un passe-droit. Elles croient qu’à travers leur fraicheur, leurs charmes renversants, déstabilisants, qui troublent nos faits et gestes de pauvres bougres, elles meuvent tout Mais à leur insu elles sont utilisées par le système pour faire cracher les billets, certaines en sont conscientes et choisissent d’en être les prêtresses, sadiques et perverses. Elles finissent par devenir les complices de ceux qui ont martyrisé leurs sœurs. Le serpent se mord la queue, en boucle et en rond.
Les jeunes femmes actuelles croient qu’elles décident, qu’elles ont le « contrôle » mais c’est faux. En fait elles l’ignorent, mais elles sont les pions stratégiques d’un échiquier lucratif de commerces et d’argent. Elles s’exhibent sur les réseaux, elles jouent avec les limites et elles ne font que se soumettre à s’enliser comme des affiches publicitaires humaines pour faire cracher les billets par un potentiel de clientèles masculines tous frustrés et empoisonnés par la dépression de leur vie.
Je trouve qu’il rôde un parfum empoisonné de vénalité et de « chasse aux sorcières » dans l’attitude des codes et comportements de séductions, notamment du point de vue des femmes, surtout de leur part à elles. Dans leurs yeux, je ressens (j’interprète vite parfois, certes, mais c’est quand même assez déstabilisant), je vois la façon narquoise, la désinvolture arrogante, l’agressivité de la façon dont elles me jugent et m’infériorisent sèchement rien qu’avec un coin d’œil glacé sur mon cadavre. Limite une inquisition 2.0 où je suis déjà condamné à brûler sur le bûcher.
Elles ont des exigences de plus en plus « swastika fashionista ». Elles ont l’incapacité de nous regarder avec le cœur, nous misérables gueux, nous pauvres Jacquouilles sans ressource MasterCard.
Elles pensent qu’elles ont les clés mais elles sont manipulées par les PDG, les publicitaires, les politiques, etc.etc…
Par exemple, les jouvencelles qui se prennent en selfies maladivement sur les réseaux et qui ne vivent qu’à travers leur téléphone portable dernier cri. Est-ce qu’honnêtement elles sont libres ?… Non, je regrette mais non.
Ces jeunes femmes sont prisonnières de leur beauté et de leurs virtualités. Elles ne sont qu’une affiche pub pour commercialiser des sacs à mains de luxe ou des chaussures de dévergondées. Oui elles sont très bien, trop bien même, payées.
Cependant ces jeunes femmes deviennent le miroir du miroir du miroir. Elles ne sont plus qu’un reflet marketing dans un monde de business et dans un fanatisme de ventes sans âme.
J’ai trop souvent tendance à dévoiler mon aspect enragé envers les jeunes femmes qui, pour beaucoup d’entre elles, sont des filles qui m’attirent beaucoup.
Comme je me projette d’avance dans l’échec, perdant d’avance, j’anticipe qu’elles vont me dire des horreurs. Je vois que le regard qu’elles ont sur moi est assez hostile et froid. Même si je fais beaucoup de psychoses paranoïaques et que j’interprète trop rapidement la réponse à la question, j’ai néanmoins reçu dans la réalité beaucoup de mots cruels, vicieux et destructeurs, voire inacceptables et déshumanisants du vocabulaire des jeunes femmes Montpelliéraines.
J’en veux à pas mal d’elles parce qu’elles nous reprochent ce qu’elles devraient reprocher aux connards machos et tapeurs de poses qui les traitent comme des Tampax souillés. Alors qu’il y a des garçons qui sont gentils et qui ont envie d’être bienveillants nounours avec les filles.
J’en veux à beaucoup d’entre elles parce qu’elles nous mentent et nous manipulent vicieusement, elles vont beaucoup michetonner dans les bars de luxe. Et elles sont incapables de révéler authentiquement leur cœur.
Je reconnais, j’avoue même, que le désir sensuel, sexuel, ce besoin me possède comme une ivresse addictive. Ce désir que je ressens et que mon être réclame comme la prière de la dernière chance est un bien-être psychique vital, nécessaire à mon âme et mon cœur.
La privation, la férocité de la frustration, tout en regardant les normaux batifoler avec onirisme dans l’extase des plaisirs légers avec les femmes. Ça me renvoie à ma souffrance, à mes morts successives, à cette exécution de l’enfance dans la cellule de l’hôpital psychiatrique. Ça me renvoie à ce talion qui clame que je suis un monstre, une chose immonde, ignoble et repoussante. Ça me renvoie à ce blocage psychosomatique où j’affirme tête brûlée, à faire pâlir une rangée de détecteurs de mensonges, que je suis une énorme erreur de Dieu, l’ignoble blasphème, l’hérésie dépressive, arme de destruction massive. Ça me place dans l’idée que les femmes et les jeunes femmes ne doivent pas me considérer et me chasser de toute humanité.
Je comprends tout à fait qu’elles soient en quête d’un prétendant sublime et frôlant la perfection.
Mais me détruire et me lacérer l’âme ça ne rime à rien sauf à éponger leur cruauté narcissique et leurs sentiments de toute-puissance vénale à l’impunité totale made in Schiappa.
Chères femmes et jeunes femmes, jouvencelles de l’excellence, n’ayez crainte de mon regard pour vous. C’est vrai que je déborde d’affection et de désirs, enivrants supplices qui lacèrent mes pensées et mes prières.
Je peux comprendre que mon trop-plein d’émotions vous fasse peur. Je conçois que ma fragilité et ma colère vous font prendre des distances avec moi maintenant. Je reconnais que j’ai l’approche maladroite et la posture d’un homme qui est en chien, que mon regard qui vous fixe dans la rue vous semble inquiétant.
Cependant vous faites erreur sur mon compte. Mon âme ainsi que mon cœur vous pleure, chaque fois que j’ai la vision de votre élégance et votre beauté charnelle, je ne vous regarde pas comme des Tampax ou des proies, ni même comme des trophées d’égo misogyne et narcissiques à « passion virilisé ».
Non absolument pas.
Lorsque je vous aperçois et que, pour beaucoup d’entre elles, je suis subjugué par la magnificence de votre sex-appeal si troublant, si déstabilisant, au point que mes pas citadins vacillent et trébuchent sur le pavé du centre-ville.
Sachez bien que moi, au fond de mon être et de mes sentiments, je vous contemple comme les merveilleuses déesses, des princesses inaccessibles. Des femmes qui hantent mes songes et troublent mes rêves érotiques, sensualités amoureuses.
Au fond je ne suis pas cette tarentule terrifiante mais je suis ce triste nounours gothique qui ne rêve que de faire des tendres câlins avec celles qui habitent mes fantasmes.
Ces jolies filles normales et citadines qui ont le pouvoir salutaire de m’extirper hors de mon enfer carcéral dégueulasse rien qu’à travers un regard humain et chaleureux en posant vos yeux féminins sur moi et me voir comme un humain.
La véritable meurtrissure ainsi que la véritable personne qui est blessée dans nos croisements de route, dans nos échanges de regards, c’est moi-même. Je pleure beaucoup plus que je ne mords.
Lorsque vous laissez apparaître la cruauté viscérale dans vos yeux vers moi, c’est moi qui me fais violer, empoisonné par l’existence. Une vie de souffrances et de chagrins qui me définissent comme une abomination de la nature humaine.
Sandrine Turquier : Le chapitre « être sans être » de « Mort sûre d’amours » s’ouvre par une citation d’Honoré de Balzac « L’espoir est une mémoire qui désire, le souvenir est une mémoire qui a joui. » tiré de son ouvrage « Les fantaisies de Claudine ».
L’espoir n’est-il pas le sentiment indéfectible qui permet d’exister ?
Vincent Blénet :
Je pense que si j’écris bien l’aspect dépressif et chaotique dans mes livres c’est avant tout parce que je le subis dans les détails. Je reconnais que ma zone de confort littéraire se retranscrit mieux dans cette épreuve mélancolique de mon existence. Je serais presque incapable d’écrire une histoire plus soft et agréable à lire. Mes textes se basent sur mon émotionnel, ma réflexion, mon incompréhension du monde extérieur, mes pensées tourmentées, mes larmes romantiques et sensuelles frustrées.
Depuis longtemps (22 janvier 1999) je ne me sens plus humain. Je me sens loin de la vie, une vie fatiguée faite de joies dont je suis privé et interdit de ressentir. J’essaie de tenir le coup et de survivre tant bien que mal, mais je n’ai qu’une saveur fade et morte dans mon cœur.
J’observe la vie et je regarde ces normaux évoluer dans la farandole de la démence et de la violence. La disgrâce est une apogée de la modernisation. Ils ne sont pas conscients de la magnificence qui est à leur portée, ça me rend hargneux, hystérique de blasphèmes. Lorsque vous traversez l’envers du miroir et que vous êtes de l’autre côté de la barrière, c’est là que vous découvrirez toutes ces merveilleuses choses que Dieu vous a offertes et que vous avez traitées avec mépris et désinvolture arrogante. Croyez-moi, ces petites joies et ces moments de grâce furent pour vous banalement acquises de droit. Croyez-moi sur parole, dès que vous franchirez la frontière vers notre rivage, c’est à ce moment-là que vous pourrez fondre en larmes amères.
Lorsque j’étais un enfant rêveur, la vie a brisé, broyé, tous mes vœux et mes prières. Mes rêves furent démantelés un par un, chacun dans une orgie de souffrances qui forgeront mon âme dans un cynisme virulent.
Plus je traverse le temps, au fur et à mesure des années interminables et répétées, plus je deviens insensible, immuable à l’optimisme et l’espoir. Les rêves me font l’effet d’un poison vicieux et pervers. Les chimères sont assassines.
J’ai la sensation d’être un être sans être. Une âme décédée, laquelle se défenestre en boucle sans une issue optimiste. Il en est de même lorsque je suis en devoir de sustenter aux besoins organiques de mon cadavre carcéral humain, lequel n’a jamais le droit de recevoir quelques caresses passionnées de jolies jeunes femmes.
Je m’isole avec mon téléphone et je traque la moindre sensualité féminine et le moindre érotisme dans la gratuité de vidéos XXX hardcore.
(Les tutos d’Angela White pour notice Ikea, avec Manuel Ferrara l’échelle Darwinienne rembobinée en marteau piqueur. Trois minutes de douceurs préliminaires et 55 minutes de chantier bulldozer en mode jeu vidéo Tetris.)
Au final je gicle sans avoir de jouissance, je cherche un plaisir sans avoir de plaisirs. Tout est fade et sans vie. Je survis dans une existence de défunt.
D’ailleurs, aujourd’hui c’est la réouverture de leurs bars adorés, j’ai vu tous ces normaux, tous ces humains être gorgés de vie et de joie. Je suis certain que beaucoup vont faire l’amour avec les femmes. Pour ma part je me sens un peu plus écrasé par le mazoutage de dépression neurodégénérative, neurasthénique, implanté en masse par les excès de zèle du gouvernement.
J’étais déjà affecté, secoué par la dépression mais j’ai eu un nouveau diplôme en la matière.
Je me laisse couler, tout en luttant contre moi-même afin de ne jamais me suicider.
À part mon écriture et ma maman, qui sont les deux seules raisons qui me font rester. Mais aussi parce que je suis un lâche, je n’arriverai pas à avoir les balloches de me finir parce que je suis un lâche, je suis une merde minable.
J’ai toujours absorbé la violence des autres sur moi-même. J’ai avalé toutes les souffrances damnées que les normaux ont craché dans ma bouche, souillant à vif mon cœur et mon esprit. Jamais je n’ai su me défendre j’ai toujours tout encaissé sans répliquer. Voilà pourquoi je suis emmuré dans la haine et la vengeance. Je suis incapable de faire ce que Jésus-Christ a enseigné à savoir « priez pour ceux-là qui vous persécutent, aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maltraitent ». Je n’y arrive pas ! J’ai si mal de vivre avec eux et j’ai mal de vivre tout court.
Lorsque je suis en face-à-face avec les gens qui batifolent et qui me bousille, j’ai une montée de rage et de désir de vengeance, vengeance pour ma vie qui a été détruite par EUX-MÊMES HUMAINS.
La plupart de gens ne me croient pas quand je leurs raconte ce qui m’arrive et ce qui m’est arrivé. Lorsque je dis que je suis dépressif, pareil, ils pensent que j’exagère, soi-disant qu’une personne malheureuse n’a pas autant d’appétit etc.
Pourtant lorsque vous traversez les abîmes, que vous caressez plusieurs fois le visage des abysses, à une extrémité telle que lorsque vous trouvez un « plaisir », limite malsain mais orgasmique, quand vous tailladez vos bras, que la scarification devient une mini boucherie dans l’évier de votre cuisine et que vous « jouissez » en tranchant votre chair et qu’il y a des minuscules fragments de corps qui tombent dans l’évier.
Idem lorsque vous déambulez dans les rues la nuit très tard, dans l’objectif de vous frotter aux excès, à la violence, la frontière fine et pas linéaire de votre propre vie. Traquer l’excès, traquer le suicide sans accepter de vous allonger avec.
D’une certaine manière ces émotions chaotiques et malfaisantes sont une forme de Graal, de distraction et d’exutoire, faute de ressentir la douce sensualité des jouvencelles, ainsi que les émotions positives réservées à celui qui y mettra le prix fort sur la prestation facturée. En effet se faire du bien ça coûte bonbon, alors que se foutre en l’air ça revient moins cher, donc accessible.
Et lorsque cela dure depuis beaucoup trop d’années à répétition, que cela finisse par façonner votre conscience dans une boucle quasi intemporelle, prisonnière d’une éternité sans issue, où la neurasthénie est au final journalière, familière, habituelle comme la cigarette que vous consumez depuis votre tendre adolescence.
A force, votre cynisme, pessimisme, abracadabra…
L’espoir est un moteur, mais il est désormais plus qu’à double tranchant. L’illusion et les chimères ont gangrénées nos espérances.
Il est essentiel d’avoir de l’espoir, « l’espoir fait vivre » c’est bien connu, et c’est avéré que l’espérance nous aide à mieux progresser.
Sandrine Turquier : Le capitalisme est l’égal de l’Enfer puisqu’il consume l’homme dans chaque parcelle de son être et vous parvenez avec maestria à dénoncer dans votre livre ce système et l’aspect souterrain de celui-ci chez l’homme en cette période de pandémie.
Enfermer, confiner n’est-il pas le déclic révélateur selon vous de la part obscure qui sommeillait en chacun ? Plus l’individu est isolé plus la véritable nature humaine se révèle ?
Vincent Blénet :
La bienséance et le politiquement correct est l’affiche géante et récurrente de la société humaine. Personne n’avouera avec franchise brutale ses défauts. L’hypocrisie est maîtresse dans notre société, dans notre époque.
Oui je suis persuadé qu’au fond des gens il y a la crasse, l’aryanisme, l’égoïsme, le vice et le tournevis. J’ai été témoin de nombreuses bassesses des gens dans le centre-ville, ma vie n’a fréquenté que des personnes qui n’ont même pas dissimulé leurs âmes machiavéliques, nocives, destructrices. Beaucoup ont été des salauds prodigieux.
Il est un fait, si vous bousillez l’esprit et l’émotionnel de quelqu’un, si vous le torturez à longueur de temps, à la fin vous verrez que cette ancienne victime est devenue votre pire cauchemar, le reflet de vos peurs les plus intimes, les plus absolues.
De même avec l’argent, plus vous avez d’options, de droits, de possibilités, de faveurs charnelles de la part des femmes, plus serez aptes à préserver le masque hypocrite du correct et du respect de l’humain. Par contre plus vous êtes isolé, sans évasion, aucune possibilité financière, peu de confort, aucun choix de hautes qualités gastronomiques, pas de considération puisque vous êtes un « fauché », un « disgracié », que les femmes vous rejette avec férocité et qu’elles vous bannisse puis vous condamne de toutes saveurs sensuelles et érotiques avec elles, plus vous touchez le fond et vous n’avez que la colère à portée de main. Alors vous laissez transparaitre votre nature sombre. La noirceur de l’être est basée sur l’asphyxie de l’âme. Plus on est enragé, plus on exprime une envie, un besoin vital de vivre et de ressentir.
Pour la situation sanitaire, effectivement il y a des exagérations un peu trop explicites. Je conçois qu’il est primordial de protéger et vacciner les gens. Par contre, enfermer et empêcher toutes activités (notamment celles des petits artistes, lesquels n’ont pas les soutiens nécessaires pour partager leurs œuvres) à des personnes vulnérables, fragiles et déjà privées des options variées qu’offre l’argent, toutes ces séquestrations ne représentent en rien une précaution sanitaire mais une privation à ces personnes, afin qu’elles aient la motivation et la force de survivre psychiquement à cette douloureuse passe sanitaire.
Donc le gouvernement français a une attitude assez nationale-socialiste dans les déclarations à la presse, presque comme s’ils étaient des Godefroid de Montmirail lançant des miettes avariées du vieux pain aux Jacquouilles, assis par terre loin de la table des Seigneurs, lorsqu’ils évoquent ce qu’ils autorisent et ce qu’ils interdisent aux citoyens français avec les vagues Covid.
C’est par ailleurs assez étrange que l’on ait baptisé ce virus Covid-19 ?! Certains nous dirons que c’est parce qu’il a été créé et diffusé « around the world » fin 2019, ou qu’il a été fabriqué par laboratoire en 2019 (les mêmes genres de labos qui façonnent les neuroleptiques que j’avale tous les jours, les mêmes complices de la matrone psychiatrie).
Mais lorsque vous lancez une opération commando pour savater ceux qui ne plaisent pas, lorsque vous lancez une opération de guerre contre des « ennemis », vous verrez que les militaires sont habitués à mettre des chiffres en lien avec l’ennemi à abattre.
Et comme le farfadet farfelu de l’Élysée, chat-perché halluciné dans son monde virtuel de totalitarisme. Comme le farfadet illuminé de sa secte nous a dit en prime-time : « nous sommes en guerre, l’ennemi est là ». Mais qui est vraiment cet ennemi ?
Est-ce son virus ou est-ce nous les habitants de France ?…
Je ne suis pas à dire qu’il n’y a pas eu de victimes, non ça il y a eu des personnes tombées à cause de cette épidémie.
Par contre l’exagération, l’outrance dictatoriale en revanche…
J’ajouterai cette définition du mot : PROPAGANDE :
Propagande nom féminin
Action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir et à appuyer certaines idées (surtout politiques). Propagande électorale. Faire de la propagande pour qqch. qqn.
D’ailleurs que faites-vous quand vous êtes envahis par des individus qui vous embêtent, qui vous encombrent ? Vous les gazez et vous faites le nécessaire pour retrouver votre confort.
Je fais référence aux bestioles qui squattent mon domicile. Je suis infesté de punaises de lit, j’ai des moucherons et quelques cafards.
Et pourtant je nettoie mon appartement au mieux, mais je ne suis pas un fou furieux de l’Ajax, je laisse ça aux meurtrières psychos genre Dexter ou Hannibal Lecter.
Avec les cafards ça va je cohabite bien avec eux, on s’est réparti les espaces vitaux. Ils me foutent la paix dans ma chambre et je les laisse gambader dans certains coins de ma cuisine. On est dans un vivre-ensemble assez courtois et sympa.
Par contre les punaises, ça fait 3 ans que je les subis. Ces bêbêtes sont des X-Mens, presque des mutants increvables. J’ai tout essayé pour m’en débarrasser, mais bon, c’est vrai que je suis un excellent Leader Price Mc Donald pour ces bestioles.
Déjà qu’elles peuvent faire Blablacar avec mes tee-shirts quand je m’écroule de sommeil neuroleptisé. Les punaises sont comme des kamikazes Djihadistes ultras, pareil qu’avec les escadrilles de moustiques tigrés. Elles utilisent les plis de draps et d’oreillers comme les montagnes de Tora bora quand les GI Amerloques traquaient Oussama en Afghanistan.
Mon petit avantage sur ces bestioles c’est que mon sang est inondé de camisoles chimiques, ça les droguent un maximum. J’ai plus qu’à les dégommer alors qu’elles tentent de m’échapper, toutes bien défoncées, comme si elles étaient en soirées alcoolisée et qu’elles rentraient chez elles puis flashées sur l’autoroute. Par contre je les verbalise à la Vincent Blénet.
Si je raconte cet exemple scabreux, c’est pour illustrer guignolesquement les agissements extrêmes qu’ont fait les responsables de ces confinements. On peut vacciner, c’est très bien. On doit faire attention aux personnes âgées, c’est important. Mais de là à jouer, faire mumuse avec la fragilité, la souffrance psychique et psychologique de tout un chacun, là il y a des limites qui ont étés largement dépassées.
En gros les Français ont bien râlés, Macron les a tous gazés (comme pour la pub Sony).
La roulette russe n’a servi qu’à des fins politiques dans le but de roublardiser encore une fois la cervelle des cons-sommateurs. De toutes façon eux ils s’en moquent puisqu’ils ont retrouvé l’ivresse sordide dans leurs bars de petits cons. Et aussi ils vont flamber leurs CB dans des magasins d’objets inutiles ou de fringues farfelues, mais avec des étiquettes de marques.
Matérialismes, consommation abrutissantes, superficialités et religion de l’apparence.
A mon sens, la pandémie est devenue plus qu’une crise sanitaire, cette tragédie, cette catastrophe est presque devenue un outil politique dans le but d’imposer les caprices électoraux de tel ou tel. Les médias sont un vecteur ambulant de frayeurs et de conditionnements cérébraux. Plus vous maintenez la peur, la terreur à vos fidèles plus ils s’empresseront d’obéir à toutes vos exigences. C’est le même théorème qui s’applique à travers les religions, les sectes, les fascismes, les despotismes totalitaires, les trouilles communautaires. Plus les gens sont ignorants plus ils avalent la propagande distribuée facilement et directement. Plus vous pointez la différence, ou bien les chiffres de sondages (ceux-ci peuvent être aisément trafiquables et manipulables selon ce qui sera diffusé par les médias), d’ailleurs avec un bon monteur on fait dire ce qu’on veut aux images. Ne dit-on pas que la vérité dépend de celui qui la manipule, au bon vouloir de sa guise et de ses objectifs, de ses intentions personnelles, ambitieuses. Plus vous avez une assemblé de personnes effrayées, traumatisées par l’impossibilité d’acheter leurs inepties matérialistes, comme un manque de shoot d’héroïnes, plus vous les isolez d’une base informative et les cloîtrez dans des émissions stupides et focalisées sur le paraître, plus vous bombardez de la trouille dans l’esprit des gens et cela à longueur de journées en les abrutissant qu’ils n’ont aucune alternative autre que d’obéir à toutes vos exigences ; même les plus dingues, plus vous faites cela inlassablement, alors au final vous obtenez une population de débiles tous soumis et dociles prêts à faire tous ce que vous souhaitez. Et le pire c’est que les gens fonctionnent en troupeaux, pensée unique et collective, alors dès qu’une personne va poser des questions différentes, décalées avec le slogan arbitraire et marketing, là les gens vous accusent de « complôtisme », de troubler l’ordre civique et citoyen. Alors que pas du tout puisque vous cherchez juste à comprendre ce qu’il se passe autour de vous et vous utilisez votre cerveau. Mais ça c’était avant…
L’âme humaine est sale, l’émergence des nouvelles mentalités a permis la commercialisation de l’hérésie, la marchandisation et le tariffage des blasphèmes. Ce qui est vil est devenu démocratisé. Plus c’est abject et dégoûtant plus lourd va en être le bénéfice, et par essence même le marché à faire, les stock-options rentables aux courtiers cradingues de Wall-Street.
Regardez les informations, plus c’est dégueulasse, plus c’est choquant, plus c’est violent, plus ils vont zoomer sur l’horreur. Pourquoi ? Parce que ça génère de l’audimat. Les gens sont outrés mais ils vont regarder et ils vont même être fascinés. Après, aux yeux des autres ils vont jouer les offusqués, les pudiques et ils vont mentir à toute la terre en disant que c’est monstrueux, patati patata (pas tatie Pattaya). Alors qu’en vrai ils vont chercher le sensationnel, le scandale, ça les excite. Le voyeurisme fut quelque chose de condamnable à une époque, aujourd’hui c’est monnaie courante, c’est une industrie trop lucrative. Les vedettes de télé-réalités sont exposées et vénérées comme des Dieux de l’Olympe, c’est presque messianique de squatter les programmes des quatre heures et le prime-time des foyers. Vous avez subi les employeurs et les remontrances esclavagistes, puis vous rentrez assommés pour vous laisser abrutir par les doléances de Kimberly qui a oublié son string dans la chambre de Kévin, ça finit par des pugilas dans la villa ultra luxueuse prêtée par un gros bourgeois pour le tournage des Marseillais stupides, et plus ils gueulent et s’insultent férocement, plus ça va buzzer un max sur les urinoirs sociaux. Le grabuge ça se vend et ça se vend trop bien aujourd’hui.
La peur et les promesses inatteignables de sexualité avec les belles jouvencelles c’est un amas d’argent, l’âme et le cœur de l’humain c’est la tune. D’ailleurs les médias vont diviser pour mieux régner. Plus vous instaurez le chaos et la zizanie plus vous contrôlez tout. L’amour est un bon argument de vente du moment qu’il ne s’atteint pas, en revanche la haine sera toujours un argument béton pour rentabiliser les caisses de l’état, la grande distribution et tout le toutim bordélique de ce monde décadent en perpétuelle déchéance.
Les médias travestissent les faits, grâce aux montages, aux infos recoupées et tout un ramassis de rumeurs le plus souvent non vérifiées, avec plus de liberté, de morale, et moins d’éthique de conscience dans les rédactions toutes trop occupées à gratter du buzz pour être souverains de l’info présidentielle. Parce qu’il y a beaucoup d’audimat en jeu, et qui dit audimat, dit pognon à la clé, alors la vérification des faits pourquoi donc ?!..
Les journalistes ont désormais une sale réputation et c’est compréhensible, ils sont devenus les Judas du monde, ils sont prêts à exhumer leurs ancêtres défénestrés pour du buzz et une promotion dans la rédaction, pourquoi pas dans la régie afin de manipuler les images et les montages par eux-mêmes. Celui qui trafique la vérité, aujourd’hui c’est celui qui dit la vérité.
Beaucoup de gens surnomment les médias des « journalopes », je préfère les appeler des « Judas-List ». Parce qu’ils participent, parfois de plein pied, parfois sans savoir, mais c’est rare. Le Judas-List informera ce qu’on lui commandera d’informer contre de l’argent. Parce qu’aujourd’hui les médias sont des mercenaires de la publicité. Ils refusent de voir, d’entendre et de considérer les petits artistes, les petits écrivains à compte d’auteur pour beaucoup, parce qu’ils estiment que nous ne sommes rien, nous ne rapportons pas assez d’audimat et de pognon. Il y a, de ce fait, une discrimination outrageante et revendiquée par le système.
Comme quoi, malgré les réclames hypocrites sur le politiquement correct qui s’enchaînent dans nos téléviseur, les gens restent grossophobes, antisémites, claniques, capitalistes, méprisants et louables à la traîtrise ainsi qu’au mensonge. L’humain est corruptible, manipulable et monnayable.
Les « Judas-List » sont ceux qui bâtissent la modernité sociale de la ‘swastika fashionista’. Les Judas-List vont être ceux qui désignent qui doit-on croire, qui va boire leurs paroles, qui est notre maître, qui sont les différents, les différents à chasser, à exécuter, à détruire sournoisement et bannir de toutes joies sensuelles avec elles.
Sandrine Turquier : La morsure d’amour pour jouer du double sens du titre de votre ouvrage est l’empreinte sexuelle qui laisse trace donc qui ouvre l’arcane du souvenir charnel et émotionnel et par cela même vous rend vivant avec ce sentiment d’exister, la subtilité du choix de votre titre n’est-il pas un questionnement qui ouvre sur plusieurs réflexions d’ordre sexuel mais aussi existentiel ?
Vincent Blénet :
Pour commencer, il y a ce « tatouage » de vie que j’ai retranscris sur mes bras par le biais de couteaux de cuisine, en symbole de défiance agressive, d’exposition publique et ostentatoire à l’égard de la Vie, cette vie qui ne permet rien, cette vie qui ne pardonne rien envers les « différents », les « refusés » comme moi. Il fallait que je jette sur la place publique de tous ces normaux le revers du miroir que nous, les oubliés, recevons. A la base il s’agissait d’afficher ma souffrance et mes excès à la vue de tous, quitte à offusquer, quitte à scandaliser. Au contraire, plus j’affichais la peur, plus j’exultais de « plaisir » dans le sens où je devenais l’inverse de mon enfance, je devenais le révélateur cauchemardesque de toutes les offenses et les crimes psychiques de tous ces normaux envers moi, lorsque mon retrait, mon abstraction, mon introversion maladive m’empêchaient de répliquer quand la vie viola mon âme.
Donc les premières morsures furent des tatouages de souffrances pour démontrer que leur idéologie commet des assassinats émotionnels sous l’acclamation du système, comme la cour des traîtres à Versailles. Faire peur pour être révélateur.
En second plan il y a l’illustration de la mort certaine pour une soi-disant bonne cause civique. Au nom du devoir civique, du geste citoyen, on confine, on séquestre, on empêche certains de respirer leur bien-être psychique jusqu’à ce qu’ils deviennent dingues et cherchent à se détruire ou se suicider. Mais au nom de la responsabilité civique et du devoir citoyen, on nous trucide sans vergogne, peu leur importe qu’on soit en train de mourir, du moment qu’on obéit à l’excès. Pas grave qu’on se suicide du moment qu’on obéit à leurs règles.
Par amour je vous enferme, je vous empêche d’avoir vos activités vitales pour votre bien-être, je vous séquestre dans la folie autodestructrice, je vous verbalise si vous essayez de vivre, je vous détruis la cervelle. Je vous assassine froidement et proprement, mais je vous tue par amour.
Un autre symbole dans le titre de ce livre, c’est la dédicace à ces nuits de sociabilisassions que j’ai faites à Montpellier, notamment dans mes observations pour mes précédents ouvrages. Ainsi qu’une dédicace à toutes ces jolies jouvencelles que j’ai aimées lors de mes vagabondages dans la surface des humains normaux. La morsure d’amour pour Lise qui m’a sûrement fait mourir d’amour, et d’autres jeunes femmes qui ont broyé mon cœur. C’est également la morsure empoisonnée des jeunes femmes que j’ai rencontrées qui ont perverti le féminisme qui était en moi. La mort sûre de mon cœur, lequel se meurt par amour, amour qui n’a pas de place chez les normaux.
Bien évidemment oui, mon titre et l’âme de mon nouvel ouvrage posent la question au monde, pourquoi et pourquoi pas ?!…
Sandrine Turquier : Vincent Blénet, terminons cette interview sur une question surréaliste. Vous déjeunez à la table de Jérôme Bosch ce peintre flamand de génie qui sut décrire dans ses peintures la quintessence des allégories morales accompagné d’Arthur Schopenhauer, quels sont les deux sujets principaux que vous abordez ?
Vincent Blénet :
Tout d’abord je ne connaissais pas vraiment les œuvres de ces deux artistes. Grâce à vous chère sœur d’écriture, j’ai commencé à découvrir le parcours de Mr Arthur Schopenhauer.
Il se trouve que j’ai noté quelques similarités de parcours entre ce philosophe et certains des maux de mon passé.
Je ne partage pas toute sa philo sur le regard qu’il porte mais je partage quelques points de vue avec cet homme. Notamment le témoignage qu’il retranscrit suite à sa vision horrifique des galériens au bagne de Toulon, lesquels furent privés d’émotions, enchaînés à un monde clos, une prison terrifiante, des forçats dépourvus de joie et sans aucune perspective d’avenir, aucun but. En cela je retrouve mes précédentes observations, lorsque je traversais le monde des vivants, et que j’ai observé avec effroi comment les normaux cons-sommateurs traitaient les gens SDF dans le quotidien.
La fourmilière des acheteurs compulsifs était disciplinée et rigoureuse. Comme un ballet mécanique et froid de robots glacés. Les cons-sommateurs faisaient exprès d’ignorer les salutations bienveillantes des sans-abris parce que dans leur subconscient si vous n’êtes pas de ceux qui font et refont le pouvoir d’achat, alors vous n’êtes rien. Comme si la possession de cartes bancaires et du nombre de zéros sur un compte offraient plus de considération et de politesses humanisées envers autrui.
Même concept vis-à-vis de l’escorting. Plus vous allez facturer, plus l’instant sera féerique. Avec une somme modique et dérisoire vous ne faites que survivre au chaos par une expérience cauchemardesque, mais accessible, à votre portée.
Schopenhauer pensait qu’il n’y a pas de monde derrière notre univers, il ne croyait pas à l’au-delà. Sur ce point je suis ambigu. En effet je suis d’origine croyant, j’ai une spiritualité (un peu spéciale c’est vrai, c’est une spiritualité recomposée de flammes à la Vinsou Blénet).
Par contre depuis le décès de ma grand-mère Hélène, l’idée qu’elle n’est plus qu’en cendres, emmurée dans un columbarium, cela a un peu égratigné une vision absolue d’une après-vie. J’ai perdu un peu la Foi. Et je comprends Schopenhauer quand il se résigne à croire à l’existence de l’âme. Cependant je ne peux me résoudre à cette vision radicale.
Nous sommes dotés d’émotions, de sentiments trop complexes, nos désirs, nos actions, nos impulsivités ne peuvent pas être résumées à un scaphandre organique de chair et de sang, bêtement, froidement comme ça.
Par contre le corps est un espace qui vit, il s’exprime et coexiste avec notre esprit. Comme un Ying et un Yang qui se conjuguent avec harmonie (pas toujours mais bon) dans un ballet symphonique de l’évolution humaine.
Il est très compliqué voire extrêmement difficile de concevoir l’existence, métaphasique ou spirituelle, d’un lieu d’amour et de paix où nos prières sont prises en compte par Dieu, les saints, nos êtres chers disparus, voire les anges, lorsqu’on est trop habitué à fréquenter le désert, tutoyer le désespoir, le chaos et la souffrance.
Comment concevoir la présence, éventuelle ou supposée, d’un Dieu bienveillant qui vous aime ?! La présence d’un paradis alors qu’on est enclavé à un enfer bien réel et trop palpable ?!
Personnellement je crois davantage à la punition, l’abandon et le rejet de la part du Ciel, de la part de Dieu. Toutes mes souffrances et mes regrets ont pris le dessus sur mon subconscient. Je vois tellement de vies et de privilèges aux autres, aux humains normaux, à ceux qui sont les bourreaux de mon donjon journalier. Je vois l’amour de Dieu pour eux et jamais à mon égard. Peut-être que je me trompe, que j’ai tort, qui sait ? Mais le silence est un poison pour la Foi, il pousse mes doutes et mes peurs à croire au rejet et à cette haine du Ciel.
Et puis, c’est plus facile et sans prise de tête de ne pas y croire et de s’autoriser à n’importe quelle bassesse, n’importe quel blasphème, n’importe quelle hérésie, puisque le présent c’est le néant. Juste le bénéfice de la bouffée d’oxygène sans remontrance.
D’où le foisonnement de festivals d’excès en tous genres, comme le « Burning Man » aux États-Unis où les participants se lâchent et se dévergondent dans l’outrance et l’absurde. Pareil pour les soirées étudiantes où frôler les excès est symbole de faire la fête. Aujourd’hui plus vous allez toucher les limites de la vie, parfois jusqu’à toucher le trépas définitif, plus vous croyez ressentir la vie à l’état brut. Beaucoup de jeunes font cela, parce que la société incite les gens à masquer leurs émotions. Toujours répéter « ça va » quand on vous le demande. Eviter de pleurer, de vous confier sur votre tristesse, éviter de dévoiler ses faiblesses, ses fragilités, ses doutes, toujours besoin d’afficher une assurance déstabilisante à présenter dans le cadastre sociétal. Les gens se disent « êtres humains » mais ils s’interdisent d’êtres humains, ils bannissent l’essence même de l’humain, qui est de respecter ses limites et accepter qu’on n’est pas tous identiques ni insurdomptables.
Je découvre avec une grande surprise heureuse ce peintre Jérôme Bosch.
Il est vrai que j’ai une écriture très compliquée à cerner. Un ami portier, Mehdi, me l’a dit pour m’aider à comprendre pourquoi j’ai des difficultés à trouver un lectorat avec mes livres.
Je suis constamment enfermé dans mon subconscient et mes pensées tous azimuts. Moi-même je comprends mes sens cachés, mes métaphores mystiques, mes sous-textes. Mais les gens qui ne me connaissent pas ne peuvent pas percevoir mes névroses littéraires et les origines de mon inspiration. J’ai tendance à trop compliquer mes écrits et me cloisonner dans une approche assez rétro d’un style qui frôle l’écriture pompeuse.
En fait j’aimerais que ma plume puisse danser en équation rythmique et cadencée sur la beauté poétique de la littérature des auteurs de l’ancien siècle, ces écrivains majestueux qui me fascinent et dont j’espère être un bon élève.
Parfois je ne pourrais pas expliquer moi-même l’entière analyse de ce que j’écris. J’écris des lignes dont je maîtrise certaines philosophies et certaines phrases s’y ajoutent dans la foulée et puis ça donne plus de profondeur à chaque texte. Suis-je érudit, suis-je inconscient de ma prose ?… Je ne sais pas. Je ne crois pas être quelqu’un d’intelligent, je me dénigre tout seul (lorsque ce n’est pas les normaux du centre-ville de Montpellier).
Je pense qu’il y a une part de hasard qui rendra la beauté ainsi que la force dans une œuvre d’art pour chaque créateur. C’est ce qui en fait la magie. Ne pas toujours avoir à calculer les algorithmes des émotions, de l’Entertainment, de la réussite lucrative, du marchandising, de tout et sur tout. Le problème aujourd’hui c’est que l’artiste est un produit marketing, un produit robotique.
Il n’y a plus une découverte inattendue, aucune surprise émotive, plus rien de rien.
L’argent dicte comment on devrait se distraire, comment on devrait rêver etc.
C’est justement l’interprétation propre à chacun, du regard envers un livre, de l’écoute envers la musique ou de la contemplation sur une peinture qui rend la noblesse de l’art intemporelle, que l’art est immortel, magique et magnifique.
La première question de débats d’idées que je poserais éventuellement à Arthur Schopenhauer serait :
« Ne trouvez-vous pas triste que malgré les prouesses franchies par l’évolution de l’humanité, malgré toutes ces avancées de connaissances, d’ouvertures philosophiques etc.etc… Les gens restent ancrés à des impulsions grégaires, des stigmatisations d’autrui, en masse collective. Que malgré les traversées des siècles et tous les enseignements de l’Histoire, nous sommes encore une espèce primitive, décadente, irréfléchie, irresponsable, fasciste, imbécile et vouée à l’échec permanent comme toutes les époques ayant succombé au déclin ? ».
« Pourquoi chercher à enrichir l’esprit des gens puisque seul le matérialisme et la souveraineté bestiale avec beaucoup d’argent obsède l’humanité ? ».
Je crois que je demanderais à Jérôme Bosch :
« Devrait-on abolir la grandeur des artistes en abrutissant le cerveau des gens par de la merde qui se vend, qui se Tweet, qui se like à gogo et qui fait trop de buzz ? Au détriment de la recherche de spiritualité, de ses doutes, de ses peurs, de la quête de soi et de trouver sa place dans le monde ? »
Schopenhauer décrit la religion, la raison et l’Histoire comme étant un « carnaval, bal masqué des passions et des convictions ». Je suis entièrement en harmonie avec cette analyse.
N’est-ce pas dans le blasphème, dans l’hérésie, le sacrilège, que beaucoup d’artistes ont illuminé la magnificence de l’être humain ? N’est-ce pas lorsque l’on caresse la disgrâce, qu’on révèle et que l’on confesse ses véritables faiblesses que la retranscription d’une œuvre d’art est un chef d’œuvre ?
Actuellement c’est dans la bêtise et l’argent que l’on considère un trimard comme un artiste.
Interview réalisée avec Sandrine Turquier (Poétesse et Auteure). Publiée sur le site de l’ami des auteurs par Frédéric Candian Auteur. Nouvel ouvrage (dix-septième) « Mort Sûre d’Amours » publié aux éditions « La Compagnie Littéraire ».
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