PEINE D’OMBRES (l’Enfer-Me-Ment)
15 juil 2021 par vincent
J’ai l’ivresse des abysses, j’ai l’addiction des excès. Je désire survivre, je désire fuir mes pulsions mortifères. Mais sans frisson, sans émotion, le vide n’est que trop présent.
J’ai appris au degré des siècles, au fur et à mesure des millénaires, j’ai appris la gravité des conséquences lorsqu’on allume la mèche, lorsqu’on déclenche l’étincelle. J’ai appris que les flammes se maîtrisent, j’ai appris qu’elles sont délicates comme elles peuvent être d’une rage écarlate, capables de marquer les affres du temps et signer chaque époque par une bise lacératrice. J’ai mesuré la violence que l’étreinte des flammes m’a apportée.
J’ai vu tellement de nuits enlacées dans l’excès, je n’ai jamais pu connaître la caresse du vent sur mes ailes aguerries. Je n’ai jamais contemplé cet aube dont on parle tant.
J’entends Éros hurler les verbes chaotiques des enfers à travers la pulsation de mes veines.
J’essaie de lutter, j’essaie d’esquiver, j’essaie de fuir l’envoûtant nectar que me procure l’élégance des Ténèbres. Moi, je les aperçois dans une perspective d’approche différente. Je n’aime pas les cantiques de l’occulte, je m’abstiens loin des richesses de l’ecclésiaste satanique. J’en ai même la peur paralysante. Par contre je suis réceptif, sensible même aux chants des excès et des pulsations provocatrices. J’aime l’esthétique des flammes tout en ayant conscience de son attractive dangerosité. Ce qui me plaît dans « mes ténèbres » c’est d’être à part, original dans mon triste carcéral bocal. Ce que j’aime dans mon esquisse ténébreuse c’est d’avoir une signature de singularité, déployer mes ailes identitaires avec assurance et fierté d’être dans le cadastre aux milles maux-dits. Une singularité d’être, même sans être.
Ce que j’aime parmi tant d’âmes en pleurs dans les ténèbres, c’est que nous nous comprenons. Nous connaissons nos blessures sans savoir maîtriser l’exubérance de notre démesure.
Nous voyons le coup de bluff derrière le menteur, nous voyons l’échiquier mais également les manipulateurs tirer trop fort sur la corde et briser le fil.
La conscience n’est pas toujours une chance, la clairvoyance non plus d’ailleurs. Ça aide.
Je zigzague dans l’impasse. Je m’ancre dans la tenaille des impossibles. Je résiste à mes soupirs. Je bataille contre mes traits de caractère, je résiste envers certains de mes désirs.
J’aime regarder la lumière au-dessus de l’abime, j’aime cette légère lueur de bonheur, si tendre et si frêle. J’aime les prières de la Ste Mère. J’aimerais prier le « vivre-ensemble ».
Seulement je m’efforce de nier l’ivresse de cette noirceur, noirceur provocatrice qui galope dans mes veines aussi vive que l’électricité qui parcourt son objectif.
Je brûle de pulsions, je crame de jouissance à travers « ma vengeance ». Je ne parviens pas à m’extraire du damné labyrinthe de l’abstinence. La frustration et l’enclave de l’érotisme tarifé me sont insoutenables.
Les faveurs de la chatte sont mon exil, ma délivrance purificatrice et c’est comme ça !
J’entends Éros hurler les verbes chaotiques des enfers à travers la pulsation de mes veines.
Assis au milieu des tombes, tête penchée et ailes recroquevillées, alors que les siècles se fanent et que le sablier se ralentit de plus en plus vers un manque d’espace, un manque d’existence, je fixe la terre aux mille poussières, absent, abstrait et quelque part ‘omniprésent’ dans mon calvaire inconscient. J’observe chaque visage de mes tourments, chaque reflet aux mille sentiments. J’écoute chaque hurlement de mes traumas, puis je regarde le fil du temps qui s’est écoulé inlassablement, inévitablement, ce temps immuable et imperceptible, ce temps éternel qui m’a broyé, qui m’a violé, violenté et ce temps-là, celui-là même qui a fini par me défigurer au point que mes congénères ne réussissent plus à me reconnaître, ni même à m’identifier. Un temps de scaphandre, un temps d’hiver. Un temps sans elles, un temps sans ‘ailes’. L’immortalité est un échiquier, jeux de dupes, faux-semblants et vraisemblances.
Le silence est assourdissant, le silence est un vacarme asphyxiant. Le vent me glace le sang.
Traquer la nuit entière dans l’espérance fantasmatique de trouver une « faille » dans les remparts du Jardin parfumé d’elles. Ressentir un timide frissonnement d’un toucher de peau à peau avec les délicieuses déesses aux mille charmes et milliers de plaisirs.
Prisonnier des abysses, venin de mille pisses, je n’ai jamais pu jouir avec les jolies courtisanes aux milliers de plaisirs. Mes jolies jouvencelles, déesses de l’excellence, présentes au cœur de mes plus intimes prières, des déesses qui hantent mes cantiques les plus extrêmes.
Soudé dans les Enfers pendant trop longtemps, défiguré et dénaturé, je n’éjacule que dans l’excès, l’outrancier, la provocation et la désinvolture. Là où mes versets ridiculisent, me délectant d’humilier les pisseurs d’Éden, les « apollons » en carton. J’aime les terroriser avec leurs ‘pudeurs’, j’aime les posséder par la frayeur à travers leurs bêtises.
Prisonnier de l’abîme hérétique, l’odeur du souffre carbonise mes narines, je deviens une énigme, un paradoxe assez désemparé. Prisonnier dans leurs pisses, je suis un blasphème ainsi qu’une contradiction. Pour me déchiffrer aujourd’hui il ne faut pas de codex mais les faveurs du sexe avec ces ravissantes pucelles, lesquelles n’en sont pas exactement.
Point de pucelles, d’ébats équestres, plutôt des pucelles du cœur. Des pucelles « d’aimer ».
À quoi sert de lutter contre ce qui m’anime, l’amour de Dieu n’est qu’une violente gifle. Le pardon n’est qu’un poignard empoisonné dans mon sang. Le Très-Haut ne chérirait-il que les pisseurs d’Éden ? N’accorderait-il sa grâce ainsi que l’indolente étreinte de sa bienveillance qu’envers des salauds, d’en haut, des trimards qui trahissent ? Des tartuffes qui mentent, qui tuent et qui piétinent sans vergogne le faible et le refusé ?
Le soleil n’éclaire que les bassesses. Les vertueux sont bannis par l’ombre du jugement dernier. L’amour et la douceur ne sont rien de plus que de vulgaires stock-options accessibles à celui-là même qui y tarifera le prix le plus élevé.
Certains se purifient à travers la rigueur des dogmes. Moi je veux me purifier dans l’extase de la chatte onctueuse des belles jouvencelles. Je désire acquérir les faveurs les plus intimes, les plus sensuelles et que mes ailes caressent délicatement la peau d’elles. Je désire que ma langue danse avec leurs langues, faire l’amour avec elles, coucher avec elles encore et encore jusqu’à ce que l’absolution soit épuisée, jusqu’à perdre l’ivresse et devenir noyé dans le sexe d’elles, encore et toujours.
Être sans être. Aimer sans toucher. Ressentir sans frisson. Mourir sans vivre.
J’entends Éros hurler les verbes chaotiques des enfers à travers la pulsation de mes veines.
Je zigzague et je valse dans les flammes, j’embrasse et je crache vers ce Ciel qui n’a aucun état d’âme. Je n’aperçois pas d’issue, je savoure la condamnation avec mesure. Je cherche toujours des excuses face à mes démesures. Les tourterelles versent de l’huile sur ma blessure.
Je prie en vain, je prie les inquisiteurs de me laisser inspirer l’envoûtement érotique à travers la couche des belles jouvencelles. À genoux je les supplie de m’épargner la torture des sentiments. Si nos émotions sont une clé rédemptrice, en revanche, nos sentiments nous conduisent à chuter vertigineusement dans l’offense à travers la fin des temps, à gifler notre patriarche.
Je danse en décadence avec le feu hérétique, je joue avec les braises des blasphèmes comme un enfant inconscient, lequel n’est préoccupé que par son propre divertissement d’enfant. Je lèche lascivement mes cicatrices et imite un showcase pornographique, ostentatoire, défiant et négationniste en fixant de mes yeux de flammes désenchantés les pisseurs d’Éden qui, EUX, peuvent jouir avec elles et en elles sur la verdure tarifée de ce satané jardin parfumé.
La damnation est un labyrinthe dont la folie est une amante, elle chassera son gibier, MOI-MÊME, sans relâche jusqu’à ce que mon âme lâche. Éden me le rabâche.
J’entends Éros hurler les verbes chaotiques des enfers à travers la pulsation de mes veines.
Le Ciel s’embrase d’hérésie, sulfureuse et foisonnante, l’Éden se crame de tartufferies débauchées. Le sens des aiguilles de l’horlogerie, au profit de l’offre et de la disgrâce à la demande, est déréglé. Le parfumeur aux blasphèmes monnayables enivre l’étendue du jardin. La floraison est souillée par la pisse nauséabonde, les fleurs de lys sont sans odeur ni saveur. Autrefois la nuit était poésie. Désormais ces maudits tartuffes ont déglingué la beauté onirique de Dame Lune, ils l’ont dévergondée comme de brutaux violeurs.
Traqué, ciblé et chassé de leurs baisers. Elles m’ont enclavé au ballet des mille brasiers.
Être sans être. Survivre sans vivre. Ressentir sans avoir de frissons. Aimer sans avoir touché. Mourir sans avoir vécu. J’ai vu un million de nuits enlacées dans un immense brasier des excès mais je n’ai jamais pu connaître la tendre, apaisante, fraîcheur de l’Aube, cette douce caresse du vent matinal sur mes ailes aguerries. Le temps est insolent, je l’attends encore.
L’immortalité est un vaste échiquier où l’éternité s’est conjuguée aux jeux de dupes, aux chaises musicales des faux-semblants et vraisemblances. Le vent me glace le sang.
J’entends les verbes des enfers, hurlé par Éros, ça résonne dans la pulsation de mes veines.
#VincentBlénet #LaCompagnieLittéraire
Behind the Night, Behind their Lights.
Behind the Dark, Behind Sharks.
Behind LIFE, Behind their Faith.
Behind Tears, Behind Fears.
Behind Names, Behind SHAME$.
Behind LOVE$, Behind Graves.
Behind Stabbed Breath, Behind Stabbed Faith.
Behind…. Behind…. BEHIND…. BEHIND.
Confess Dirt and SIN$.
Priests Cutting your Wriests.
Church Paint Blame on your Tears.
Church Paint Flammes on your Fears.
Confess Dirt and SIN$.
Priests Baptized Pains on your Veins.
Taste Evil, Church Slaved Chaos on your HELL.
Taste Evil, Priests Served It in White Graal.
Behind…. Behind…. BEHIND…. BEHIND.
#VincentBlénet #LaCompagnieLittéraire