MILLE ANS (l’Enfer-Me-Ment)
23 oct 2021 par vincent
« ŒIL POUR ŒIL, DENTS POUR DENTS », peu importe car « l’Enfer-Me-Ment ».
Loin d’elles, près d’HELL, peu importe car « l’Enfer-Me-Ment ».
Mille ans s’écoulent, mille ans se perdent. Apprendre de ses péchés, apprendre isolé de ses fautes, apprendre seul avec soi-même de ses propres frayeurs, de ses catatoniques erreurs. Mille ans s’écoulent, mille ans s’effacent, mille ans me glace.
L’éternité me renvoie à travers chacun de mes reflets énigmatiques. L’immortalité m’interroge, elle me fige dans l’émancipation de mes pensées.
J’avance vers la lumière du ciel, mais le soleil d’Éden me lacère l’épiderme, je crame pas à pas vers la main tendue par Dieu. Mille ans se passent, mille ans s’effacent.
Désormais on anoblit les enfoirés, on sacralise les fumiers, on béatifie les enculés. Mais on crache tous ses glaires sur les damnés, on stigmatise les refusés, on crame aisément sur le bûcher les plus apeurés. Canonisation de la déchéance et de la dégénérescence. Mille ans s’effacent, mille ans m’exploitent, mille ans me dévaste et m’immole dans la pure démence.
L’immortalité s’est enclavée dans les failles répétitives d’une horlogerie vétuste. Mille ans s’écoulent, mille ans se trafiquent, mille ans se dénaturent, mille ans me dévaste.
Plus la misère resserre son barbelé aiguisé sur ma jugulaire, plus j’ai de saveur extatique à travers la haine et l’ivresse autodestructrices. À force de biberonner la souffrance, j’y ai dégusté une horrifique sensation de fraîcheur envoûtante de vivre. Mon subconscient s’est déglingué et il a renversé la notion du bien avec le mal. L’exclusion, la frustration ouvrent les portes de la dégénérescence dépressive, de la déviance hérétique au seuil de « l’Enfer-Me-Ment ».
Truander, tricher et magouiller l’autorité pour toucher « l’exister ». Voir le bon à travers l’horreur, assimiler la vertu au néfaste. À la longue, plus l’isolement resserre son emprise, plus le manque d’existence étrangle l’âme apeurée, assoiffée de vivre, « l’Enfer-Me-Ment »…
Plus grande est l’inquisition, plus lourde est la suffocation ainsi que la pesanteur d’un œil omniprésent et omniscient, contrôlant la mesure de nos démesures afin de pouvoir gratter un peu d’air de vivre. Plus la damnation ne se goûtera comme un nectar aphrodisiaque, un exquis dessert onctueux et voluptueux. Ici-bas dans l’énigmatique miroir labyrinthique aux mille reflets brisés, il n’y a jamais eu de Messie, juste la vessie d’Éden et celle-ci est pleine, pleine de haine. Loin d’elles, près d’HELL « l’Enfer-Me-Ment ».
Mille ans s’écoulent, mille ans me traversent, mille ans me transpercent. Le vent me lacère.
Au cœur des méandres infernaux, dans le foisonnement symphonique des enfers, dans le ballet chorégraphique des flammes aux mille charmes, je marche bout à bout sur un parterre d’œufs jadis Fabergé. J’ai la peur au ventre, la trouille dans chaque verbe prononcé.
J’approche des portes de l’enfer, le seuil de ce donjon effroyable. Je vois des nuées d’anges damnés, volants en cercles, dansants avec les nuages rouges sang, tel un splendide chaos géométrique, éblouissant, hypnotisant, resplendissant à faire succomber un milliard d’âmes vertueuses dans un pacte corruptif de stratagèmes damnatoires. Le souffre embrasse mes ailes, les cendres giflent ma face. Mais mes yeux de chandelle se figent, fascinés, vers la lumière écarlate, verdâtre, des frontières de royaumes, particulièrement celles d’Eden.
Celles du Ciel. Celles de Dieu. Celles de Père. Celles-là même qui dansent avec elles.
Mille ans me traversent, milles années me dévastent, elles me transpercent…
Le ballet des anges désenchantés bat sa pleine mesure, l’extase chaotique flirte avec sa démesure. Les brasiers jonglent à foison autour de nous tous ici-bas.
Les cendres caressent la tourmente d’âmes désarçonnées, des âmes tellement effrayées par l’amertume d’une infinie digestion de leurs sentences, soumission et résilience d’application de peines. En revanche dans ce Ciel éternel, à travers les belles fleurs immortelles de l’Éden, le bal des fous ne perd jamais la démesure de sa mesure.
Alors qu’elle, frimousse d’argile, nymphe machiavélique, celle qui hante mes sentiments depuis l’apocalypse. Elle qui est en valse, s’abandonnant abondamment dans les bras d’analphabètes illuminés, s’offrant aux plus offrants. Elle m’envoie un joli sourire de cruauté.
Sa jolie frimousse de petit angelot, délicieuse « sainte ni touche », elle qui sait parfaitement à quelle démesure je prendrai jouissance à m’infliger diverses écorchures.
Indolence, déliquescence, indécence, existence…
Elle le sait, elle en rit, d’un éclatant rire orgiaque.
Dans son âme machiavélique siège une assemblée de sombres voix vicieuses.
Un syndic de copropriété dans âme noire, aussi obscure que le vertigineux néant, gouffre infernal des limbes. Toutes ces voix cauchemardesques tournoient violemment dans son être et forment une sordide partouze dégueulasse. Sa petite frimousse angélique rit de plus belle.
Mille ans me traversent, mille années me transpercent, mille éternités me mentent.
Ici-bas dans cette effarante foire aux désenchantés, ici-bas je m’instaure plusieurs blessures en harmonie mélodique sur la démesure des fous à lier, là-haut dans ce jardin forfaitaire.
Un paradis marchandé, travesti et corrompu par la dégénérescence d’une élite d’imbéciles.
Le ballet des charognards et la troupe d’ombres défénestrées hurlent en symphonique cacophonie, je m’amuse de la disgrâce qui pèse sur mes ailes. Je me torture, je triture mes peurs, mes hantises, mes péchés et mes pleurs. Je me châtie dans l’allégresse autodestructrice.
J’essaie de danser avec elle, dans un respect des « classes barrières ». Je mesure l’ampleur de ma chute. Je respire le chaos, je renifle l’apocalypse, je sens où est sa place à elle.
Même si je me consume, même si je me calcine. Je danse avec elle en « classes barrières ».
Au seuil des horreurs, derrière la froideur de ces portes closes aux éternels enfers.
Scrutant la moindre brise émanant du Ciel, la moindre légère brise s’échappant hors de cette prison ici-bas… Quelque part, là où il se faufile un peu d’oxygène, là où il se parchemine un joli air de « vie »… J’aspire à effleurer un peu d’existence…
J’aspire à toucher un peu de la vie, « vivre »… J’aspire à survivre… J’aspire à ressentir…
Loin de cet enfer qui ne cesse de me mentir, loin de cette incarcération qui me ‘sers’ d’élixir, là où mes ailes déchues dansent sans elles… J’aspire à vivre… Vivre un p’tit peu…
Indolence, innocence, insolence, existence…
Subir le désir sans elles. Subir, s’affranchir et dépérir de désir sans elle. Elle qui danse seule avec l’éternité. Si douce et parfumée. Angélique Helena… Sans elles… Sans vie. Ici-bas.
Mille ans me traversent, mille années me dévastent, elles me transpercent…
Durant un temps, modeste fût-il, j’arpentais longuement le même chemin menant aux portes des enfers. Telle une ritournelle compulsive. Un besoin d’espace, ce besoin nécessaire de traquer de la vie, un besoin viscéral de survivre dans une espérance chimérique, dans une éventuelle « évasion spirituelle » même malsaine, même si elle me fait avancer à reculons.
Alors que l’orage gronde, alors qu’un ballet d’anges déçus danse avec violence, décadence harmonique chorégraphique, rhétorique symphonique s’orchestrant sur la fascinante géométrie chaotique de nuages rougeâtres, aux pastels sangs. Mille ans me traversent.
Le brouhaha rugissant des charognards, fraîchement baptisés à la fosse septique entre pisse, merde, sperme d’Éden et également du sang versé par les suicidés, trop affaibli pour supporter la rythmique en marche. Les ecclésiastes hurlent à qui veut l’entendre que nous sommes « BLASPHÈMES » que nous resterons à jamais « INFÂMES et INFÂMIE$ ». Les crânes surgissant de nos condoléances hors de ce satané Styx pour crier les voix infernales de l’horreur hérétique et nous accuser de tous « BLASPHÈME$ HÉRÉTIQUE$ ».
Derrière mes ailes il y a un horizon de flammes, de drames. Derrière mes ailes il y a de vastes champs de croix qui crament. Derrière mes ailes il y a beaucoup trop de souffrance et de douleurs. Derrière mes ailes il y a de plus en plus d’anges perdus, tous devenus fous à lier.
Je scotchais mon visage sur les portes, prêtant l’oreille, à l’écoute de la moindre forme d’existence derrière ma satanée prison ici-bas. Le froid me terrasse, il me lacère l’épiderme mais cela m’est égal puisque derrière les portes de l’enfer il y a la vie, de la vie avec elles.
Traquer la vie, traquer ce besoin de ressentir, quitte à en périr. Mille années me transpercent.
Sans désir il n’y a pas d’ailes. Sans elles je ne vis qu’à travers « HELL ». Un Ciel sans vie, un Ciel sans elles. Un Graal sans ailes, un Graal sans vie, un Graal sans elles… Ici-bas.
Bien qu’Éden fleurit d’apollons à trois francs six sous. Bien sûr je ne puis échapper aux vociférations gratuites sur notre sortilège. Blâmant nos misères, blâmant nos craintes et nos pires frayeurs. Se moquant de nos peurs, ridiculisant nos profondes terreurs.
Ils ont beau aboyer si férocement, si violemment, toujours trop fort. Malgré la froideur de mon silence, malgré la tessiture glaciale de ma ‘résilience’, au sein de mon enclave thoracique, j’ai la violence foisonnante d’un volcan en colère.
Ceux qui essaient de cracher plus fort ne peuvent que brasser du vent. Ceux-là mêmes qui s’emmurent dans une résilience, ces ombres d’anges déchus qui autrefois firent trembler les arrogances monégasques du Ciel corrompu par le Lys.
Ces mêmes damnés, oubliés de la dégénérescence ecclésiastique, les ombres grondent un tonnerre de furieuse vengeance et gare à celui qui embrasera l’allumette.
Le passé est un tableau oublié de la Renaissance, un somptueux buffet évoquant toutes nos espérances. Le présent n’est qu’une orgie de la décadence, un vulgaire carrefour d’amalgames aux vertus foutrement tordues. L’avenir est une castration de l’innocence, une cellule capitonnée pour nous guérir contre nos prières et contre nos désirs.
L’avenir ici-bas c’est notre endoctrinement à laisser les ecclésiastes nous catéchiser la dégénérescence dépressive comme issue du bonheur, avaler l’hostie déglinguée de la dégénérescence ecclésiastique. Le temps s’arrête, tout est une succession de châtiments, une caresse de tourments à la rafale. Le vent est incessant, un poison très lent.
Le temps est insolence, il est omniprésent mais il frôle l’indécence.
L’horlogerie s’immobilise, le sablier se glace, le vent me traverse et me transperce. Le temps s’arrête puis s’accélère, et ainsi de suite en boucle, malsaine rhétorique, machiavélique sens logique. À mes yeux le temps n’est qu’une succession de châtiments, un French-Cancan répétitif « d’ŒIL POUR ŒIL, DENTS POUR DENTS ». Le temps s’arrête, le vent s’affole, pour moi le temps n’est qu’une succession de tourments. Mille années m’échappent.
Dans les méandres du temps, à travers une insatiable traque d’un instantané sentiment traversé, moment figé, mélancolique reflet d’un passé dont l’usure des âges a déformé l’apparence. Cette atroce tristesse qui me frôle, cette viscérale ritournelle dépressive, laquelle m’appelle à ne point m’y défaire en y exhibant mes peurs, tenace comme inquisitrice à application des peines. Cette onctueuse mélancolique tristesse à l’usure devient une chaotique caresse, douce et amère à la fois. Fredonnant « ŒIL POUR ŒIL, DENTS POUR DENTS ».
Un instant tellement ardent qu’on souhaitera capturer, un fragment de temps que l’on voudrait figer, quasi l’immobiliser, presque geler l’impensable. Un instant court et fragile à la fois.
Ce précieux moment qui aide à se guérir lors de la traversée dans le glacial labyrinthe. Un fragment d’existence vécue, devenue comme un plat tiède qu’on essaie de réchauffer à l’infini, un encas qu’on n’a jamais assez cessé de recycler jusqu’à ce que le dégoût s’immisce et initie votre alphabet dans un marasme neurasthénique, dépressif.
Une réaction puérile digne d’une crétinerie infantile, refusant d’évoluer. S’abandonner et se laisser punir en remuant ses complaintes c’est comme une séance de sexe très orgasmique, voire trop d’ailleurs. Érotisme intense, langoureuse quintessence, lascive déliquescence.
Tourments et châtiments se conjuguent si parfaitement que la maîtrise symbiotique d’une confusion schizophrénique en devient éclectique. Le Ying perd son sens, pervertissant la notion de son Yang. Les rôles s’inversent et ma conscience se télescope à l’indécence, flirtant une insolence à l’outrance. La violence trop intense transpire une féroce adrénaline longeant les dérapages patauds de mes veines, l’ivresse de l’excès me paraît être la plus douce morphine, comme un plaisir qui m’enivre. Un exorcisme qui me délivre.
Un Ciel sans vie, un Ciel sans elles, une goule enivrée de haine dont l’excès est sa verveine.
Indolence, inconscience, délivrance, existence…
Le vent m’embrasse, il m’enlace et me lacère l’épiderme. Le temps s’arrête, le sablier me terrifie, il me pétrifie, figé dans mes psychoses j’ai l’angoisse folle chevillée au corps.
« ŒIL POUR ŒIL, DENTS POUR DENTS », peu importe car « l’Enfer-Me-Ment ».
Loin d’elles, près d’HELL, peu importe car « l’Enfer-Me-Ment ».
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Sans désirs il n’y a pas d’ailes. Sans elles je ne vis qu’à travers HELL. Un Graal sans vie, un Graal sans ailes, un sacrilège sans elles.
L’éternité est truffée de brasiers, « l’Enfer-Me-Ment ».
Un Ciel sans vie, un Ciel sans ailes, un parjure à traverser sans elles, un goule enivré par la haine dont l’excès est sa verveine.
L’immortalité est un miroir brisé aux reflets hypocrites, « l’Enfer-Me-Ment ».
My OWN Heaven Rhyme With WOMEN. (She’s my GRAAL).
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