CON-FESS€S-TOI, CON-FE$$ES-MOI
14 août 2024 par vincent
Père, pardonnez-moi, je ne suis qu’un humble pécheur. En effet, je l’assume. J’avoue. Je vous le confesse et je le revendique. Je n’ai pas un seul regret. Non. C’est tout le contraire.
J’aime la vie, je rêve de la vivre, pulsionnellement. Pris de culpabilité, rongé de déplaire à mes maîtres tortionnaires, j’ai eu l’envie soudaine d’entrer dans cette cathédrale, perdue au cœur des enfers, bien avant que la messe-kermesse quotidienne tente de m’y re-lessiver l’âme.
Soigner mon addiction pathologique à « l’en-VIE » de vivre, avalant l’hostie neuroleptique, psychotrope mortifère, communion de Ste négation. Pourquoi ?
Parce qu’il nous faut bien mourir afin de mieux guérir. J’ai voulu être transparent avec Père, avouer cet affreux et affligeant crime par l’intermédiaire de l’oreille d’un prêtre crâneux.
Avoir faim de ces somptueuses putains, désirer l’onctuosité du lendemain, décliner l’obéissance, décliner l’obsolescence au profit d’un certain déclin.
J’ai faim d’elles, j’ai faim de ces attrayantes catins, ces femelles machiavels, vouées au mal, perfides tourterelles jouissant des maux de notre « mâle-être ».
« Si elle, si elles, si ailes, elle qui est mon Ciel. Que m’importe de respirer quelques baisers de brasiers puisque c’est au sein des enfers qu’elle m’offre ses plus douces promesses ».
« Que m’importe l’enfer puisque c’est ici-bas que j’ai droit à ses plus belles caresses ».
Même à travers les dix mille brûlures que m’ont infligées les lumières immortelles, ces éclaircies intemporelles. J’ai traqué l’amour, j’ai pourchassé la tendresse. J’ai été hérétique.
Dans cette vielle église, là où le silence est assourdissant, là où la solitude y est omniprésente. Je regarde les cierges se calciner dans le vide, ces cierges qui se consument, seuls, là, en vain.
Je contemple ces quelques prières que nous avions une à une allumées au fil des temps, nous tous, anges déçus, ailés désarçonnées. Au cœur de cette vielle chapelle nous y allumâmes ces bougies poussiéreuses de prières. Dans une fulgurance d’espérance, dans une boulimie d’ivresse, une envie d’y croire. Bien que les enfers nous aient aveuglés, bien qu’ils nous aient sanglés, nous contraignants à une étouffante anorexie collective. Uniforme et uniformisée.
Dieu et le diable jouent au jeu d’échecs avec des âmes en guise de pions, des âmes qui se sont abîmées au fil des siècles, des âmes qui se sentent écorchées par le gré des âges, des âmes errantes, des âmes terrifiées à l’idée d’aborder le reflet de leurs propres ombres.
Perdu dans cette église aux mille traîtrises, je ne suis rien de moins que ce vieux bénitier décrépi où les heureux de l’Éternel passent tour à tour afin d’y cracher, uriner et déféquer.
Lorsque j’observe les quelques cierges se consumer, isolés dans le silence de cette église, j’ai la sensation de regarder l’immensité de chacune des éternités, traversées, défénestrées et parcourues. Encore et encore, tel un rallongement se raccourcir puis se circoncire pour se recoller à un prolongement. Je vois l’accumulation de siècles enchanteurs, puis désenchantés.
Je contemple des âges qui fondent, des âges qui finissent par se morfondre pour se confondre.
Des âges qui se condensent entre la fragilité d’une seconde qui épouse la lenteur de chaque heure. Les siècles tournoient et ils se contorsionnent, parfois ils se conditionnent à contre-sens. Les limbes vocifèrent. La brûlure qui ronge la cire des cierges, oubliés dans un silence, elle m’interpelle. Je revois ces instants où j’ai contemplé la danse lascive, la danse passive, une valse terriblement suggestive. Une danse qui entraîne de nombreux cercles purgatoires et chaotiques, embrasés à s’embrasser dans les travers de la « dementia ».
Les pervers sont des friands de « père-vers ».
Dans notre jargon l’excommunication c’est une révélation. L’excommunication n’est aucunement perçue comme étant le signe d’une malédiction. Bien au contraire. Chez nous, l’excommunication c’est le synonyme d’acquérir un don. La gifle est l’éducation. C’est une admission, une simple formalité pour l’éveil, un réveil, comme ce vaccin d’une folle brutalité.
L’appel du seigneur n’est jamais qu’un rappel à l’appel de notre saigneur.
L’éveil derrière le miroir est un harem de cadavres brisés au sein d’un abattoir. Chaque croix calcinée, chaque ombre desséchée, chaque âme abusée. Leur sang est versé dans ce calice du mécréant, l’alliance des malfaisants, la communion des déviants. Le solstice qui se marie à ce crépuscule d’abominations refoulées. Le coming-out d’une vielle croix gammée.
Ma haine n’est plus qu’un vaste requiem, l’étendard d’un échiquier composé de blasphèmes.
L’errance de la damnation, nous damnés vagabonds d’âges nauséabonds. Chaque émergence de siècle qui, autrefois, fut perçue comme de la fraîcheur et une brise de quintessence.
J’échange avec les ténèbres dans une simplicité, si folle, et parfois, tellement déconcertante.
« L’errance de la damnation, l’ère rance de la Dame Nation ».
Le soleil qui se tourne à l’envers, la lune qui se danse à contre-sens. Les cartes qui se distribuent sans complaisance. Le silence nous vocifère sa plus féroce violence.
Quant à notre résilience, elle, elle laisse éclater toute sa virulence avec insolence.
Le vide dépressif nourrit l’adrénaline, cette poussée de fièvre qui nous exalte à tutoyer la horde des dangers, tous parsemés, tous rangés sur l’aridité qu’est notre infernal désert.
Seule la nécessité de vouloir nous oxygéner compte davantage à nos yeux d’immortels.
Au cœur de nos pleurs, frôlement de nos désirs et de nos peurs. À l’injonction de nos douleurs et de nos fautes. À l’unisson du déshonneur et des horreurs.
Le brasier de l’éternité se ruisselle bien mieux dans les travers de notre colère, bien plus qu’il écoule toutes nos prières. Je la regarde, elle, cette fleur obscure qui valse gaiement dans les hurlements du néant. Elle, cette rose exquise, cette sublime jonquille de la nuit.
Elle qui est si belle. Elle, elle fleur de lys, elle fleur des limbes, elle rose des enfers. « Hell ».
Elle avec laquelle la grâce des immortelles, la quintessence des intemporelles, se rime à merveille. Elle, elle qui s’affiche, elle s’effeuillant, doucement, lentement, sulfureusement.
Elle, elle qui révèle sa fraîcheur si délicate, une innocence tellement onctueuse.
Elle qui dévêtit d’un strip-tease mes désirs, elle qui incendie mes plaisirs.
Je la regarde avec tant d’émerveillement ! Sa beauté et ses charmes font rougir, rugir, les pupilles damnatoires de mes yeux.
Cette rose onctueuse et savoureuse, une rose immaculée, brillant depuis le tréfonds des néants. Même ses longs cheveux d’or ne pourraient éblouir toute l’étendue des étoiles qui se sont fanées, étoiles peuplant et hantant mes désirs, mes prières et mes défunts plaisirs.
Nourrissant une vertigineuse colère, une rage qui vocifère, un ulcère d’irrévérences tout le long de mon âme. Une fièvre vindicative envers celui qui est l’impur. L’impur est ce déloyal, l’impur est cet abruti, le conquérant qui la pollue salacement.
Elle qui est à mes yeux l’extase de sa chair, de son décolleté. L’impardonnable.
La plus délicate et délicieuse création que l’Éternel offrit aux rosiers, parfumés d’excellence. L’atout le plus discret, le plus redoutable, le plus attrayant, le plus émouvant, pour une belle.
L’attrait qui saisit chaque essence de la vie. Le saint des Seins. La vie à l’extase pure.
Elle, sublime rose des ténèbres, elle la douce orchidée de la nuit, celle qui vampirisa mon être.
Elle, coquelicot embrasé au sein d’un jardin ombragé par l’excès. Elle qui a envoûté mes prières, elle qui a endiablé mes névroses et mes désirs. La nuit est un passeport vers l’obscur, mes nuits sont un tumulte vers un azur désenchanté. Elle, elle est ma sublime jonquille de la nuit. Elle, elle est la douce orchidée de mes nuits. Celle-là même qui fait vaciller la chandelle enflammant mes yeux. Elle m’a vampirisé l’être, elle m’a envoûté l’âme.
D’autres nonnes vampiriques n’ont de vertu qu’à y congratuler leur miroir de narcisse, faire-valoir aliénant. Etourdie dans une étreinte de violence équestre. Des cavaleries maladroitement exécutées par quelques idiots, des rustres complètement inexpérimentés.
Leur soleil ne fait que tourner à l’envers et la lune se danse dans la violence.
Assis près de la croix, je médite sur le paradoxe ostentatoire de ma présence ici-bas.
Je regarde la sculpture faite en bois, crucifiée, représentant le fils rédempteur, ce grand philosophe qui traversa en « blablacar » l’effroyable jardin desséché.
Celui-là même que nous arpentons à chaque graine se défénestrant dans le sablier fou de dieu.
Ciel si elles, ciel si ailes. Ciel « Hell ». Mes enfers ont l’instinct, mes enfers ont le flair.
Tout se réitère, l’air n’est que serre et les prières sont désormais la muselière, ma muselière.
Guérir ou mieux en mourir ? Certains sont embrasés par la grâce lorsque je fus embrassé par la mort, son baiser y est parfumé d’éther. Ses mains glacées, ses caresses mortifères.
Un doigté sensuel, un doigté mortel. Doigté que nous imposa la censure mortuaire. L’enfer est un panel de rêves échoués, de cycles fanés. L’éther est un doigté vénal, un funambule ivre au-dessus d’un vide vertigineux. Un vide sidéral, un vide qui s’avère souvent déloyal.
Les jonquilles sont de fragiles mimines que ne saurait jardiner la main verte, ici, ici-bas.
« Si elles, celles qui sont mon ciel », effectivement Père, j’en suis l’hérétique et j’en suis fier.
Les clochers foisonnent leur résonnances, chaque être déchu et déçu se met à faire éclater toute la virulence, collective et festive. Chaque ange désarçonné sautant comme un fichu cabri sous amphétamine. Même les confinés, bien sanglés dans leur sommeil, roupillon forcé. Même cloisonnés à l’intérieur de leurs cercueils. Tous ces oubliés somnolant dans de dépressifs et mélancoliques méandres, au fond des limbes purgatoires.
Chaque ange perdu, égaré, troublé, ils se mirent à tambouriner et à swinguer des hanches. En rythmique et en cadence. Dansant sur la vocifération des clochers implacables. Martelant et mélodiques. Chacun nous annonçant l’aliénation réglementaire. L’ensemble des neufs cercles du chaos se mirent alors tous à y chantonner « viva la violence » dans un florilège d’unisson.
Les anges marchandent les anges déchus. Les chahuteurs des neufs cercles, aux enfers indéfinissables, se revendent leurs collections d’ongles coupés et noircis par l’usure des âges.
La tombola des charognards, une loterie de carnassiers cannibales.
Les enfers sont une proie si facile, chaque ailé, chaque ombre oubliée, tous ne seront qu’un langoureux steak assaisonné. Une viande fraîchement mijotée par l’angoisse. Une barbaque bien cuisinée par une terreur paralysante, une peur psychosomatique. Une frayeur si légère qui enlise la paranoïa dans le psychisme interne.
L’effrayant vertige qu’est cette chute abyssale, ce périlleux saut de l’ange, l’incarnation des limbes, icone du non-retour, divinité du néant, messe de la ligne à ne point franchir.
Là où il s’y accumule, là où il s’y télescope, là où il s’entremêle toute une stratosphère de voix cacophoniques. Des grondements gargantuesques d’âmes esquintées par l’éternité. Des âmes toutes abîmées par une lancinante inquisition. Un procès d’un blâme éternel qui se veut trop répressif. D’une intransigeance de fer et de glace. Même si ici les enfers sont une prairie de flammes. Une sentence « divine », maîtrisée de certains orfèvres de la torture, « divine ».
Quelques anges désarçonnés excellent dans l’artisanat de l’abattoir. Au fur et à l’usure que les âges se dévergondent, qu’ils s’abusent et se désabusent de chaque éternité.
Chacune qui s’y succèdent et qui s’y succèdera.
Au fur et à l’usure que les soleils se fanent et qu’ils s’assèchent, dans une infatigable course, les charognards deviennent d’effroyables bagnards, transfigurés en de véritables salopards. Des connards qui sont chargés d’exécuter les basses besognes, comme la molestation d’apeurés et autres tourmentés.
Être conscient d’être à la fois l’appât, le ménestrel et le repas. Un encas qui est jeté en pâture pour y être viscéralement broyé, puis, pour y être dévoré sans aucune vergogne.
Puis, enfin, pour joindre ce ballet infini d’agonisés. Hurler tour à tour sur la douleur en perpétuelle ritournelle. Les charognards lèchent salement leurs babines si affûtées.
J’entends les démons qui chantent à tue-tête, je les entends festoyer avec allégresse, dans une gigantesque orgie de cannibales. J’entends les clochers qui se galochent dans une parade nuptiale, ils chantent le « lessive-âge aliénataire », l’essorage cadencé, chaloupé.
J’entends les élitistes qui ânonnent l’irrévérence. J’entends leurs religieux, fanatiques aseptisés, je les entends réitérer bêtement et aveuglément. Je m’évertue à zigzaguer, encore et encore, dans une danse salsa où il me faut éviter une pluie de crachats, des molards bien glaireux, postillonnés par sieur Dieu et l’ensemble de sa jardinerie.
Tel un serpent qui enlace doucement sa victime, lentement, sûrement, progressivement. Cette terreur qui vous glace les veines, cette peur qui achemine le sang au ralenti de vos pulsations.
Vous savez, la petite peur, la frayeur anxiogène, l’angoissante phobie qui vous ronge, vous ronge et vous agonise jusqu’à la paranoïa.
La peur d’être emmené au-dessus du gouffre infernal, un vide suspendu au-dessus d’une bouche géante et démoniaque. Une mâchoire affamée de monarques, de technocrates, jusqu’à y embrasser la démagogie du machiavel. Là où tous nos pires cauchemars tournoient en permanence, dansant follement en cadence dans un néant béant.
Un vertige d’âmes en souffrance, un vestige d’âmes qui hurlent un milliard d’horreurs. Des âmes qui pleurent et qui se scarifient à l’extrême dans une éternelle agonie.
Je scrutais le ballet des âmes qui crament et la valse des charognards qui s’acharnent.
Le saut périlleux d’un ange déchu résiste dans la rédemption d’un diable déçu. Masturber l’assaisonnement des saisons qui se tanguent et des saisons qui se mentent. Encore, encore.
La nuit exauce chaque revers et tous pervers. Les ombres se mettent à danser sous une vocifération de clochers. Les émissaires de l’éternel orchestrent le sanctuaire sectaire.
La communion s’officie par l’égorgement de ces quelques vampires, créatures de ténèbres traînant sur le seuil de l’église immaculée de dieu, le point relais de l’An-Fer au sein des enfers. Le prêtre trancha les poignets ainsi que la jugulaire de chaque vampire. Ces derniers ne sont d’aucune valeur, puisqu’ils sont catalogués comme des parasites qui font la manche.
En effet, vu qu’ils nécessitent de s’hydrater de sang frais, le sang des éternels. Notre sang.
Les vampires ne sont que de simples immortels. Des clandos qui, seulement une fois traversé de l’autre côté, chez nous, leur requête est perçue par le propriétaire – dieu – comme impure.
Le sang des immortels est une aberration, une faute non compatible avec le sang des éternels.
Égorgés comme de vulgaires sangsues à la foire, le prêtre exhibe la libido qui enivre sa haine névrotique aux regards des damnés, ailés que nous sommes. L’ecclésiaste saisit férocement le cadavre exsangue d’un des vampires, l’exposant ainsi entre la conjoncture de la rosace et des verrières de l’église, là où la lumière carbonisante de dieu révèle l’ignominie de l’immortalité.
La lumière ‘divine’ l’incendie, exposant à nos yeux de flammes, deux brasiers caressés par les ténèbres, les voies de la peur. Il s’en suit une danse macabre et frénétique des clochers.
« L’éternel est la vie, l’unique et la seule vie qui se doit dans les voix de l’univers » dit-il.
J’esquissais ce petit rictus de résilience, face à face avec l’hostilité gratuite. Une animosité provenant de chaque église des dieux. Un stand-up officiant ses saignées à la chaîne de vampires clochards, une déversée en offrande à plusieurs bibles, toutes établies par l’éternel.
Plus je me laisse assoupir par cette danse lascive, cette valse torride, une bachata endiablée entre les nuages de sang et les flammes, orage de rages dans tous les enfers.
Une osmose de grâce et d’onirisme sensuel entre chaos et beauté machiavel.
Je n’avais de cesse à ressasser ma requête, celle d’enlacer, celle d’embrasser, celle de chérir chacune des parcelles de plaisir de ce corps fin. Finesse pulpeuse de la belle rose du néant.
Je priais à l’anéantissement des cieux, à travers l’ivre perspective de noyer mes caresses sur sa chair, sur ses seins et ses fesses. Je brûlais d’un ardent et terrifiant désir. Je commençais à brûler tout simplement par ordonnance, prescription de mes souffrances, mes fureurs.
Enlacé de flammes, un feu qui se délecte de mes ailes, de ma chair. Tel un drap teinté de soie douce et pure, je m’embourbe dans l’oxydation. Dévisageant les croix de l’église en train de se recroqueviller, puis les cierges se mirent à rétrécir sous les boniments du prédicateur.
Amères ou meilleures, les heures restent des pleurs et la lueur semble être un leurre.
Je louais l’adoration de ses charmes. Elle qui envahit ma conscience par un sulfureux érotisme, rigoureusement et formellement banni à toutes ailes damnées survivant au cœur de ces enfers. La danse suggestive des nuées de nuages sang, tous forniquant avec les brasiers du jardin desséché. Ils clamèrent une injure, le pur parjure, l’injure à l’An-Fer, l’ordre qui fait la fierté du patron au très-haut, exhibant sa « père-version » sur un défilé de chars.
Ciel si elles, oh elle, que les enfers sont dotés d’un satané flair.
Je me terre dans ce cimetière vétuste où même les ombres ont la terreur de s’y aventurer.
Les ombres craignent ce cimetière pour y faire rôder et y faire instaurer leurs pleurs, quelques « maledictis » un peu fanés par-ci par-là et par-delà. Alors qu’à l’extérieur, dans toute l’étendue des enfers, c’est vertigineusement qu’il y règne une horde de « flamibous sacris ».
Je me terre au sein de ce vieux cimetière et je m’évertue à m’y ‘taire’ vu que je ne suis rien d’autre qu’un ailé prolétaire, vulgaire.
Elle, elles qui semblent être à la fois le doux remède mais également la féroce infection.
Me chatouiller l’entre-jambe en y fantasmant, à ses soupirs, à son frétillement, à ses frissons, les tremblements où la belle jouit, jouit de plus belle. Où ma jouvencelle s’abandonne et qu’elle s’enivre sous les caresses de ma langue. Oh désespoir, que l’espérance est l’entremet d’un plaisir onctueux, un plaisir tellement savoureux, mais un plaisir si périlleux.
Ce songe, ce doux rêve de m’égarer dans la vertu curative et on ne peut plus salvatrice qu’est son décolleté, oubliant précisément le sens circulaire du délicat massage sur ses fesses.
Elle, elle, si belle est ma jouvencelle.
Brûler de désirs, m’oxyder l’être par chacun de mes plaisirs. Se laisser envahir par le dessaisir, se laisser consumer par l’irrépressible, la nécessité d’une envie de ressaisir l’instant.
De saisir sa peau, saisir ses courbes, saisir ses formes, saisir la vie, et le pardon de l’univers.
L’envie de l’effleurer, d’effleurer l’odeur de sa fleur intime, d’effleurer l’écoute à ses prières.
Je m’incendie l’âme dès que le rêve me la révèle, dès qu’il révèle l’esquisse d’une belle. Je m’enflamme et je charme toute la noirceur, cette nature obscure qui séduit mes pulsions.
Cette noirceur qui dicte l’ingérence de mes impulsions.
Les nuits me sont un passeport vers l’obscur. L’addiction est un poison, une prison qui m’asservit. J’en suis le bon esclave. Obéissant aux dogmes des multiples prisons, lesquelles règnent sur les impulsions qui enflamment ma déraison.
Que fuis-je ? Je ne passe mes heures qu’à engranger mes peurs et à foisonner mes pleurs.
J’erre sans remord dans des sentiers qui ne me sont pas adaptés.
Je cherche à tutoyer ce que je ne sais maîtriser. L’adrénaline me semble être la morphine la plus agréable afin d’oublier tous ces siècles de confinements. Oublier tous ces millénaires, d’asphyxies, de tortures, par des anges ornés d’une immaculée blancheur. Enfermé dans un cercueil restreint, au fond des abîmes, sans notion du temps s’écoulant dans un vide absolu.
Je vagabonde dans une marée d’excès, angoissé par l’œil persécuteur du père.
Un papa absent. Un papa jamais présent. Ni au bon ni au mauvais instant. J’entends toutes ses remontrances qui se télescopent au cœur de mon âme. J’entends ses ricanements.
Il se moque de ma naïveté lorsque j’exécute le saut de l’ange déchu. J’entends son rire.
« Branles-toi sans elles ! Fils, meurs de tes propres ailes. La vie se doit d’être la plus belle ».
Le désir, les plaisirs, l’essence de l’existence. Cela se goûte et s’affine dans l’art de l’argent.
Ciel, si elles, si elle. Les enfers ne sont jamais à court de revers. Ciel, les diables ont le flair.
Dans l’isolement monastique, catatonie psychiatrique, la prière est l’amante de la colère et la colère est la concubine de la prière.
Cloîtré et cloisonné, cramant et me tailladant la verge jusqu’au sang.
S’astiquer en rêvassant à des visions de cornes d’anges charnelles, chevauchant toutes à califourchon l’auréole des diablotins, baisant dans le cœur floral. Des fleurs embrasées.
L’Éden en flammes, l’Éden se crame, l’Éden c’est son charme. L’Éden encanaille l’enchère.
J’invective la cour des mirages. J’enrage. J’aboie, plus vindicatif que ces orages de passage.
Les fantasmes sont des flammes, elles me crament l’âme. Les fantasmes sont ces femmes qui charment mes drames. Un bal d’anges désenchantés qui embrasse une folle amertume. Un bal qui caresse ma profonde noirceur, ma solitude la plus noire. Le bal des anges désarçonnés embrase l’addiction dépressive. Il enlace ma nymphomanie d’un feu d’une furieuse virulence.
Solstice de mes désirs, mon cœur est en larmes, il la pleure. Équinoxe de ma douleur, mon âme la réclame. Mais mon âme clame également la vengeance et la fureur. Étouffé par mes peurs, mon âme séduit l’orage de flammes. Mon mantra s’enrage envers tellement de femmes.
L’automne m’est davantage une philharmonique sur l’assoupissement de mes hormones.
Alors que la torture est à la chaîne, alors que la maestria de douleurs s’enchaine à la ritournelle. Alors qu’ils désirent me dépecer d’une manière bouchère et très peu cachère.
Une chirurgie insalubre afin de mieux me tabasser en profondeur, dans une orgie prolongée.
Pendant que les cadrans aux neufs cercles dantesques ondulent à la perfection, chacun harmonisant à son rythme chaque hurlement d’agonie, écho d’une précision à la Suisse.
La mort se rapprocha, elle me susurra ses quelques mots d’amour puisque je suis son « maux d’Hell ». Elle aguiche mes peurs et ces trouilles qui tournent dans une folle mais rhétorique farandole. L’ensemble des cadrans, conçus aux stylismes Dantesques, tournoient comme des chaises musicales endiablées.
L’air se resserre et l’ère se réitère. La muselière a une saveur amère, la mort s’y avère être d’un gourmet parsemé de nos misères. La mort est un goûter feuilleté de nos prières.
Les soleils se ternissent, les soleils en deviennent si éphémères, ils finissent par n’être qu’un vulgaire amas de poussière. « Divine maledictis ».
Essuyer tous les crachats s’allongeant sur mon visage, fulgurante élégance qu’est cette calomnie de la négation, comme une simple formulation de politesse.
« Quel était l’aberration qui apparaissait dans l’éternité ? Au jour de notre éternité ? L’aberration qui offensa mon horizon de perfection. Ma rhétorique de narcissique ? ».
Ce bon larron tellement content à nous servir de paillasson, docile esclave résilient, un pantin kleenex pour torcher chaque joie capricieuse des petits spermatozoïdes insolents et pas finis.
Les frayeurs attisent chacune de nos peurs, quant à la douleur elle n’est que le moteur récurrent. La souffrance motive les mouvements, la motricité de notre colère.
La rancune devient au fur à fur la réponse à nos prières. Les erreurs canonisent les horreurs. Les pleurs n’offrent qu’un ballet dansant d’éloges envers tous nos offenseurs.
Les honneurs ne sont que les déshonneurs.
Périr avant l’heure ? Guérir ou devenir ? Travestir l’avenir ou écrire l’à-venir ?
Parfois notre vide nous semble bien moins livide que la puanteur de ce parfum flétri, une odeur venant des festins d’occasion qu’il y a eu à l’heure du dîner.
C’est Byzance si nous mangeons les miettes, voire les restes avariés. Nous croyons à la guérison par l’affliction de nos sinistres addictions.
Dans nos enfers, s’y aventurer c’est l’équivalence à y valser la Viennoise avec plusieurs hachoirs. Les enfers se sont composés de molaires cariées et de glaires poisseux.
Telle une mâchoire acérée, c’est un écosystème schizophrénique, cette vague qui forme une mâchoire, elle macère et lacère toute chair. L’immortalité n’est qu’un reflet de chaque siècle s’étant défénestré à l’infinie ritournelle. Les damnés se confondent et se soudent dans le mal des addictions, ils traquent un amour qu’ils ne trouveront pas parmi l’éternité.
« L’errance de la damnation, l’ère rance de la Dame Nation ».
Ciel si elles, si ailes, si elle, j’ai pourchassé l’indolence, j’ai troqué l’amour par de la violence.
Observer l’aube éclipser la kermesse des excès, la danse des ombres. Attendre le sommeil en écoutant la berceuse de la douleur. La mort, en bonne polymorphe, vient chahuter ma traque du passage vers le sommeil et l’accès aux rêves. Des rêves où je prie de tout mon cœur de rencontrer les déesses de l’érotisme, l’académie d’Aphrodite.
La mort paralyse mes songes, elle a pris l’apparence de la plus délicieuse des tourterelles, celles qui hantent mes plus sulfureux désirs. La mort vient embrasser fougueusement mes lèvres, sa langue valse la viennoise avec ma langue, elle mord ma lèvre inférieure.
Elle me regarde dans la chandelle embrasée de mes yeux, puis elle soupire frénétiquement et d’un rythme saccadé comme pour me signifier qu’elle jouit de plus belle.
Je n’y vois que du « feu » car l’envoûtement, l’hypnotisant et paralysant calmant, dupe mon esprit à comprendre que la mort se délecte de mon essence et de mon âme vulnérable.
Que m’importe si elle m’infecte, qu’elle m’empoisonne, dans l’assouplissement et le rituel funèbre, l’OnlyFans gratuit, je ressens enfin du plaisir « charn’elles », une symbiose sensuelle et sexuelle avec une nymphe gracieuse de « Jouvence’HELL ».
Parfois la vie est une succession de médicaments dévastateurs, obtempérer me fait l’effet de m’effacer. Bien que j’aspire à vivre, bien qu’éveillé je ne cesse de décliner les avances suggestives de cette mort, me réfugiant dans la violence et dans l’outrage pour donner un sens à mon oxygène, une raison d’exister, alors que dehors tout m’exècre.
L’ardent kiff de regarder ces cercles brûler et de cracher ma véhémence sur les ailes calcinées des aseptisés puisqu’ils n’étaient pas capables de laisser mon cierge cramer en paix.
Est-ce qu’on oserait demander aux soleils de danser à l’envers ?
Comment savourer l’aube d’un À-venir si on fait l’accouchement à l’envers en y paramétrant chaque gêne dans un dysfonctionnement bordélique ?
Générations ou bien « génère-rations » de timbrés tous façonnés à tire-larigot ?
Si la chair tremble, qu’elle est écharnée par cent ans, l’esprit quant à lui s’est macéré par une traversée dans mille années. L’âme, elle, elle flirte avec l’éternité. Qui sait si par quelques nuits d’amours enlacées avec elle et en elle, j’aurais pu y vénérer la grâce de l’Éternel.