L’ANGE DÉCÉDÉ SAIT RESPIER
14 août 2024 par vincent
« Eh prêtre ?! Est-ce que tu m’écoutes toujours ?… ».
« Je n’ai pas encore fini de te raconter ma confession, de me disséquer la couane. De faire l’addition de tous mes péchés. Écoutes-moi encore, tes prières vont être exaucées ».
Ça y est c’est encore l’heure, c’est toujours l’heure. Chaque fin de millénaire je vais pointer à la potence réglementaire. C’est le deal pour m’éviter les limbes sanitaires, m’éviter d’être sanglé dans ce maudit cercueil de rouille. Je pointe à la boucherie publique, la potence judiciaire, l’accord de tutelle avec les maintenances de curatelle des curetons crâneux.
« L’ange respire, il expire, il prie, encore. Même après ses mille décès, l’ange respire ».
Chaque fin de millénaire, on m’escorte sur un bûcher au centre d’une galerie d’exposition.
Chaque fin de millénaire, je suis la viande disponible, la moins fraîche, la moins coûteuse, mais la plus troublée et la plus accessible pour qu’ils se défoulent.
Qu’ils puissent libérer toute l’animosité qui les possède. Ligoté et laissé au vent des crachats, à la brise des invectives gratuites, à l’assaut d’objets coupants sur mon épiderme.
Œuvre de lacérations « divine ».
« Soit notre Pasolini de la disgrâce, notre idole de la haine. Soit notre rejet le plus bestial, notre aversion la plus brutale. Soit la dévotion prête à recevoir la déversion de glaires ».
Je déambule, ruelle par ruelle. Les rêves ont l’odeur de la mort, la vie a une saveur de poison psychotrope. Je hurle, en crise, pour défouler les vociférations des pensées et peurs intérieures.
Le visage du nuage me murmure de me finir, j’alpague la faucheuse par son col et je la toise les yeux dans les yeux. Le trou noyé d’insectes me dévisage et mes brasiers déchainés la fixe.
Je masturbe sa faux et je la fait caresser mes pulsations sur ma jugulaire. Telle une salope nymphomane, je l’aguiche, je l’invite à une roulette russe invisible. Personne ne gagnera, personne ne perdra. La vie nous condamne tous deux à survivre dans les poubelles sans jamais connaître la paix ou le plaisir. Oui, la vie est une putain, une gagneuse sadique.
Tous les siècles on paye pour y goûter mais au final on s’est fait bien baiser par cette pute.
J’embrasse les flammes, les flammes me lèchent langoureusement l’être. Je la ken, je nique la mort jusqu’à plus soif. Elle couine comme une jeune libertine qui initie sa chatte à la grosseur d’un chibre d’enfoiré. Pendant que je palpe ses seins, mes va-et-vient entre ses reins, la mort souffle ses jouissements, l’haleine chargée de cadavres nécrosés, ramassés au passage avant l’heure tarifée, avec l’enflure hérétique que l’anus de dieu a craché aux enfers. MOI.
À chaque fois que l’aube apparaissait, tel un second rituel, un bilan pour chacune des nuits survécues, traversées et en surexposition. Une fois m’être assez vidé sur mes fantasmatiques amantes, ces attrayantes pucelles d’aimer. Après m’être masturbé, caché entre deux caveaux, sous deux immenses crucifix en marbre, rongés par le défilé des âges.
Je ramassais les petits bouts de bois à peine calcinés par les feux de messes noires et je les refaçonnais en forme de petites croix de prières. Je recyclais une combustion de culte satanique pour y fabriquer des petits crucifix de bois afin de m’en servir comme cierges de cas social et les planter entre les fleurs jonchant les tombeaux, puis de les faire flamber pour transmettre ma prière au St Jésus. Je faisais cela à chaque dépucelage du soleil sur nos enfers désertiques en espérant très fort, tellement tellement fort pour que jésus puisse entendre ma misérable prière et qu’il plaide ma cause à dieu afin qu’il m’autorise à vivre cette merveilleuse saveur parfumée de sexe avec elles, en elles et entre elles.
Chaque levée du soleil je recyclais les bois les moins cramés pour fabriquer mes petits crucifix et les enflammer en priant de ressentir, d’acquérir cette grâce vaginale.
D’être caressé par la main douce d’une jouvencelle, une orchidée de la nuit. Alors que je regardais les crucifix brûler, j’étais envahi de réflexions et d’angoisses.
Allait-il m’entendre ? M’écouterait-il ? Un petit peu ? Un moindre mot ?
À ce rituel quotidien, j’y ajoutais ma griffe personnelle. Pourquoi m’interdirais-je d’inclure mon autre plaisir à demander audience au patron, le PDG des cieux. À mon rituel, durant l’oxydation de petites croix, je me tailladais les bras. Même si ma chair immortelle cicatrisait à grande vitesse. Je pris plaisir à me scarifier chaque matin comme petit-déjeuner des loosers.
Je naviguais constamment dans des contradictions et dans des paradoxes conflictuels entre moi et moi-même. Entre mon âme, mon esprit et ma conscience. Je me ressentais, comme un sioux illégal, qui transmettrait des signaux de fumée vers le camp adverse. L’église n’étant qu’une grossière mascarade, une duperie, une parodie de travestis ecclésiastes se prétextant véhiculer la voix de dieu, mais servant les voies du machiavélique, du, appelons cela le : Mal.
Je léchais mes plaies avant qu’elles ne reprirent jeunesse éternelle. Boire mon sang et triturer les bouts de chairs coupées avec ma langue. À défaut de cunnilinguer une ravissante belle.
J’oubliais également l’odeur pourrissante du « cadavre » de mon cœur, en décomposition près des grilles rouillées, lui qui fut bouffé sauvagement aux manières d’un Caravage, grillé sur un barbecue par les bêtes les plus folles, gisant à côté de l’entrée du cimetière oublié des enfers infinis. « Si le sang est l’image de la vie, ainsi il en fera l’icône précise de ma vie ».
À chaque crise, je manifeste l’expression funéraire d’un énième ressenti de vie qui n’a jamais pu éclore. À chaque crise, je porte le deuil de l’existence passée sous silence.
Je m’isole dans une des cryptes de mon cimetière à branlettes, massives et expiatoires.
Je parle tout seul, j’adresse ma rage ainsi que mes nombreuses « rancuneries » en tête-à-tête avec ma raison et aussi avec ma déraison. Je fais office d’avocat et de procureur général pour animer le procès, ma séance de crématorium flagellatoire, de ma présence ici-bas.
Ma condamnation déjà mainte et maintes fois prononcé. « La geôle ou la gnôle ?! ».
Je regarde la rosace, illustrée d’icônes de l’éternité, elle sert de vasistas pour éclater l’intérieur de la crypte. Parfois j’invective la rosace et parfois j’insulte le crucifix qui est au milieu contre le mur du fond de la crypte.
La rosace et cette croix me servent d’interlocuteurs oculaires, lorsque j’aboie vindicativement. Je respire la peur émanée de ses soupirs. J’entends l’horreur émaner de ses désirs. La mort et la haine caressent, l’une et l’autre, chacune ses plaisirs. Plaisirs de détruire et de se détruire.
« L’ange respire, il transpire, il prie, encore. L’ange prédit, il s’exorcise. L’ange se tue ».
Chaque printemps, chaque automne, la ritournelle d’une boucherie inquisitrice, le rituel sur l’autel exhibitionniste d’une mise à mort théâtrale, une galerie d’exposition pour égayer des monarques infâmes. Les crachats et les dagues affinées, aiguisées à l’extrême finesse meurtrière, tout ça caressant la haine et le bûcher qui me baise en cramant ma chair éternelle.
Et puis une fois la féroce violence sanitaire pour chaque millénaire, tutelle réglementaire, on me libéra de la potence, et j’errais paisiblement, affaibli, sur des ruelles encombrées de chaos et de désespérances.
J’entendis les réclamations des vampires clochards vers des délégations de prêtres crâneurs. J’entendis les cris débauchés dans des églises aménagées en bazars de fortune. J’y entendis les vociférations d’anges déchus se bastonner avec des anges déçus pour grappiller, sous paiements secs à des diacres de petites morales, le peu de substances – cocaïnes mal coupées, héroïnes périmées, déjà entamées par les enfants de cœurs bénévoles – j’entends la voix de Satan dans la gueule de tous les anges damnés, qu’ils soient déçus ou déchus.
J’entends des vampirettes tapinant leurs fraîcheurs pour gagner une dosette de sang d’éternité, récupérée dans les veines d’anges suicidés et allongés dans une morgue insalubre aux fins fonds des annexes des limbes purgatoires.
J’entends des anges autrefois déchus puis devenus déçus pour finir par être des anges détruits, zombies prêts à gober les phallus en plastiques sur des saints transgenres, mandatés par l’éden pour le quottât des instances « démocratiques ».
J’entendis ces trans béatifiés leurs argumenter « si tu désires jouir, viens avaler mon sida et dieu te laissera mourir en guise de guérison. Viens, viens… ».
C’est d’ailleurs leur meilleure vente dans la perdition de nos enfers. L’héroïne me semble être la meilleure morphine, l’héroïne me paraît être la plus douce médecine. L’héroïne est câline.
Le long des corniches, même la puanteur du Styx, même les cris égosillés des squelettes rongés n’atténuent pas les multiples groupes d’évangélistes à têtes de cobra.
Ils scandent sans arrêt qu’accepter la douleur et épouser la souffrance c’est embrasser la vie dans sa robe nuptiale la plus pure. Les cobras évangélistes à la langue très sectaire et rigide sont maîtres dans l’art de lessiver l’âme des nombreux anges déçus, tous désespérés de ne pouvoir payer la trithérapie d’une couche sensuelle avec une délicieuse « Jouvence’HELL ».
Les égarés ailés, déçus permanents, ils se laissent plonger, têtes enfoncées jusqu’à y noyer leurs auréoles, dans le bourbier du Styx. Fleuve jadis mystique devenu la poubelle toxique, une benne pratique et moins onéreuse, une chiotte publique en somme.
Les cobras ensevelissent l’ailé désarçonné, celui-ci s’abandonne et abandonne toutes prières de belles, chapelets de lui-même. Juste avant de les plonger, les cobras agrippent les cheveux des anges, ils le fixent en activant l’œil reptile hypnotisant la victime.
« Par cette disgrâce, reçois l’amour de dieu par un baiser de la mort » récitent les cobras d’un hymne charmeur avant d’embrasser langoureusement l’ange décédé. Les cobras galochent avec leurs langues venimeuses. L’auréole du malheureux se dépérit, elle devient vert moisissure. Les yeux de l’ange deviennent ocre puis noir fané, ils se plissent et se ferment.
La victime est plongée dans le Styx WC. Le ciel fait des étincelles, comme un feu d’artifices national, signifiant chaque point victorieux pour l’éden qui veut nous crever.
« Dis-moi prêtre, est-ce que tu dors ? », « Est-ce la peur qui t’enlise ? ».
« J’entends ton soupir ralentir. », « Attends la suite, très cher prêtre ».
L’outrage, l’offense qui me caractérise particulièrement, c’est à l’église que je la pratique le mieux, lorsque je suis dans une crise psychotique, dans une rage d’émotions, toutes mixées.
Quand se déroule la messe-kermesse quotidienne, quand le prédicateur nous somme d’avaler nos merdes psychiatriques plutôt que d’écouter l’orage de doléances que nos lèvres musèlent.
Ayant plus peur d’exprimer notre envie de vivre, de nous laisser aller à divulguer nos plaisirs, avec elles, en elles et entre elles. Non, non… Nous sommes sommés d’avaler notre poison mortuaire. Cette satanée hostie mortifère. Ces prêtres qui habillent l’insulte plus qu’ils ne sont le parjure à nos existences. Alors oui, j’avoue prendre plaisir à interrompre l’office.
Oui, je stoppe la messe et j’incendie mes yeux de milliers de flammes hérétiques. Certaines sont rouge sang, d’autres sont orange punitives. Certaines sont noires de vengeance et de colère. Certaines sont bleues de doléances, mais jamais déférentes envers les curetons.
J’exulte. Être l’assistant, être l’inquisiteur. Être mon propre et sempiternel persécuteur.
J’exulte. Être l’accusé, être le persécuté. Un paranoïaque gesticulant comme un vers de terre accroché sur la potence de sa propre existence. Mes yeux de brasiers suivent langoureux le ballet des va-et-vient de cet auto-suicidaire « peep-show ». Infernal, sidéral, libéral.
J’interromps cette fête foraine ecclésiastique, cette foire de « propagande-ère ».
J’attrape la bouteille de vin clérical, je dévisage les fous paroissiaux en faisant tournoyer les diverses couleurs de flammes sataniques, tel une danse de cercles en harmonieuse folie.
Je m’immole de cette vinasse amère, je leur communique ma haine. Mon mantra, quant à lui, il leurs transmet comme un e-mail. La vinasse dégouline sur mon visage et donne un contraste, comme un filtre d’Instagram, à mes feux oculaires, lesquels dansent en virulence.
J’exulte. Je m’enjaille à chaque organe qui m’est arraché. Je m’enjaille à chaque poing, à chaque crachat. Je m’enjaille à chaque phrase et sur chacune de leurs injures. Je m’enjaille à chaque entaille. Je m’enjaille à toiser mes failles. Je m’enjaille, leurs regards m’entaille.
Se sentir vivre, caresser l’instant, caresser le moment vivant.
Ressentir l’extase de l’existence en découpant ma propre chair. Laisser la plaie de chaque entaille, chaque scarification, s’ouvrir comme la mer rouge.
Comme un sexe de femme ouvrir les bras, prêt à recevoir et accueillir les plaisirs.
Observer les bouts de ma chair plonger pour épouser la poussière et le par terre. Ces infimes lambeaux d’épidermes s’allonger innocemment telle une sombre noce d’amants, embrasser le point zéro à chaque fin de nuit. Comme si j’ôtais les pétales d’un chrysanthème, un rite à la fois funambule et funéraire. Hommage à un chaos chronique, un vacarme rhétorique.
L’asphyxie transparaît une folle et virulente ivresse, une explosion d’adrénaline.
Mes oppresseurs baignant dans l’opulence de nénuphars aphrodisiaques, nettoyé par de ravissantes salopes, d’une beauté démoniaque. Des garces qui absolvent l’enfer par des fellations, jetant l’effroi d’un regard en biais. Un œil glacé qui baise nos prières, un œil qui biaise notre misère et enflamme la muselière qui sangle nos sanglots.
Un éloge de la peine, l’étendard de notre haine.
Tous ces paramètres s’invitent dans l’élaboration, pulsions d’équations jusqu’au passage à l’acte. Saisir la nuque du prêtre crâneux, faire pression sur sa mâchoire inférieure et enfoncer mes doigts au seuil de ses yeux serpents rouges vifs.
Déchaîner la fureur du feu pécheur dans la foudroyante de mes yeux. Je ressens la jouissance mélomane que le mal chantonne à mon être.
Se décomplexer, libérer l’intensité de sa violence, laisser libre cours à la voix envoûtante émise par son dragon thoracique, thorazine intime.
Je n’arrêtais pas de faire un va-et-vient d’allers-retours entre l’esprit de l’oppresseur cléricaliste et la douce réalité de ma main resserrant les voies impénétrables de sa liberté d’être. Je ne cessais de dévisager les garces vampiriques léchant avec lâcheté les couilles flétries de l’ecclésiaste.
J’étais possédé par le vide et l’asphyxie qui me ronge, d’un appétit féroce et omniprésent.
Alors que l’orage de flammes enrage et déploie ma violence en vilipendant le regard serpent du cureton, alors que je lui vocifère ma virulence. Alors qu’il cède à l’inquiétude, pour sa vie, pour son grade, gare à celui-ci qui ne sait maitriser ses ouailles si esclaves. Dieu saura tout.
À cet instant, je saisi promptement une seconde bouteille de vinasse cléricale et de ma deuxième main, j’engouffre quelques gorgées pour tout recracher sur le crâne du prêtre et ses coéquipiers de messe-kermesse.
« À mon tour d’éjaculer toutes les malédictions qui possèdent mon être » hurlais-je.
Je finis de vider la bouteille en lançant la vinasse pourrie sur mon visage et sur mon auréole en pleine excitation, elle est embrasée à l’extrême, ses flammes oscillent entre bleu de gazinière et entre orange rougéen d’incendie infernal. Le curé me fixe et regarde aussi le ballet désenchanté du brasier trop expressif que lui offre la vue de mon auréole en vive colère.
L’ecclésiaste murmurait quelques bribes de soupirs en morse, comme pour envoyer un SMS à la direction d’éden du genre : « au secours, j’ai perdu le contrôle, que dois-je faire ? Ça craint pour mon matricule… ». En effet si l’éternel l’apprend il descendra sur le champ pour abattre d’une balle dans le ciboulot le cureton incapable, sous nos yeux, en pleine exécution messianique, office clérical, éloge du despotisme de l’immaculée propagande des règles.
L’ecclésiaste le sait, il sait que je le sais également, il panique, il flippe de plus en plus.
C’est alors que j’ouvre ma mâchoire et libère une fumée très obscure voire glaireuse où certaines illustrations de mes pensées colériques se mirent en formes et valsèrent face à lui, ses yeux serpents s’élargissent de panique psychotique, il finit par perdre le cap de son self-control récurent, sa rhétorique finit par émettre des bégaiements d’enfant autiste.
La danse, le vacarme des voix émanant de mes pensées enragées, la valse des formes illustratrices de mes frustrations, mes peurs, mes angoisses, mon injustice, tout ça dansant devant lui et censé l’intimider. Chaque va-et-vient de mon âme observant l’œil aguicheur et pervers des déesses vampiriques, soumises, et tapinant les couilles molles du cureton malsain.
Chaque retour vers ses yeux serpents, vers son audace à nous mépriser, nous enchainer à la désespérance et la violence d’un chaos infernal aux versets indéfinis et sans issue.
Mon auréole en harmonie symbiotique avec mes yeux, deux ballets incendiaires de flammes bleutées gazinière et de feu rouge colère, tous deux déchainés à l’extrême outrance.
Le curé se fige de peur, jusqu’à ce qu’apparaisse les pleurs, remords tardifs.
Mais quelques remords d’hypocrites, d’hypocrisies, une façade qui tente de soudoyer le droit d’être épargné, allant jusqu’à abjurer Dieu, son maître, la main qui l’immuniserai.
La fumée glaireuse de ma bouche enlace la tête crâne du cureton et elle vocifère en triplex hallucinatoire le nom et l’attrait sexuel des déesses succubes vampiriques, des nonnes vendues à l’indifférence de laideur VIP. Ma fumée inquisitrice, un reflet inversé de l’exorciste qui devrait recevoir la bile verdâtre de la fille possédée. La fumée gueule et engueule l’ecclésiaste. Un instant, quelques-uns de mes frères crurent à un miracle et se mirent à croire qu’un espoir peut vivre et nous libérer de l’oppression « tyra-nique ». Et soudainement un éclair pétrit l’église, une voix gigantesque, un grondement énorme hurla « IL SUFFIT !!! »…
Une immense lumière aveuglante pris d’assaut la cathédrale. Tel un groupe de GIGN hyper entraîné, la lumière encercla chaque coin et recoin de l’église. Dieu gronda par sa forte voix mais également par l’irradiation. La lumière brûla nos ailes et lacera notre épiderme.
Pris à la « gorge », nous nous agenouillons aussitôt en tremblotant avec la première des prières que nous avions toujours su réciter : « que va-t-il nous arriver ? ». Chaque rosace étant le fusil d’assaut braqué sur nos tempes, nos ailes. Chaque rosace musèle nos auréoles.
Dieu nous apparut à travers un épais brouillard, son visage et sa prestance prirent vite forme.
Ses yeux rouges sang incendiaires me fixaient atrocement. L’orgue se mit à prendre feu, un feu extrêmement colérique. Dieu veut me faire savoir que sa haine est plus importante que ma vengeance, mon injustice n’égalera jamais l’appétit de sa tyrannie déloyale.
« IL SUFFIT ! » Hurlait-il à deux reprises, pendant que l’assemblée d’anges maudits tremblaient sous les coups de soleil célestes, tous agenouillés et lacérés de brûlures via les rosaces colorés d’icônes illustrées, en compagnie de dessins de saints.
Dieu dans son épaisse fumée grise avança son visage devant moi, il me dévisageait par ses yeux rouges ivres de rage, quelques éclairs tressaillaient de ses orbites.
« Il suffit. » Murmura-t-il la voix chargée et vraiment rauque. Je dessaisi le prêtre.
Je m’égare puis je me gare dans la folie qui dicte le labyrinthe de mes pensées. Je triture sans mesure le fichu Rubik’s cube que forment mes tourments.
Je regarde tour à tour le crucifix et puis la rosace dans la crypte de mon cimetière garçonnière. Je revois chaque mise à mort distractive que l’office sanitaire exigea me faire subir.
Lorsque Dieu faisait scintiller les éclairs rouges vifs de ses yeux ivres, qu’il me ligotait par la télékinésie et m’électrocutait par une nouvelle lumière « divine ». J’entendis les voix de monarques hurler, parier et requérir à des enchères sur ma nouvelle mise à mort. Cependant, lorsqu’on est décédé un nombre incalculable de fois, l’attrait d’un viol perd de sa valeur, la viande a de moins en moins de saveur, les enchères se font rares et deviennent moins chères.
Foudroyé, paralysé, la lumière de dieu, la punition des Cieux téléchargea un torrent de souffrances et de visions infernales, une apocalypse personnalisée pour me châtier.
Les déesses vampiriques baignant dans l’opulence des nénuphars pornographiques, elles lâchèrent les couilles ramollies du prêtre pour venir tour à tour griffer mon visage à travers mon subconscient et mon inconscient. Elles revinrent en boucle pour me lacérer, comme un manège d’enfants cherchant à capturer le « pompon » au-dessus du visage de gremlins sataniques, voraces de charcuteries fraîches. Le hurlement strident de ces succubes, vociférations identiques aux gorgones déstabilisantes, tailladant mes oreilles.
Le grondement tout puissant de Dieu éclatant dans chaque parcelle de mon être, conscient et inconscient. « IL SUFFIT », « BLASPHÈME, TU N’ES QUE BLASPHÈME ».
« Eh prêtre… Es-tu encore là ?… À mon écoute ?… ».
« Eh prêtre… Ta bible en bafouillera l’émoi du clitoris ».
La mousson ici-bas se matérialise en pluie acide, un geyser foudroyant qui nous tabasse comme une frappe aérienne d’UFC. C’est un escadron d’anges-heureux, une milice personnelle de Père, le saigneur tout-puissant. Ils sont perchés aux abords des portes sacrées d’Éden, entourage de St Pierre qui triture ses satanées clefs en or. St Pierre nous regarde avec mépris et suffisance pendant que l’escadron d’anges-heureux nous envoie des crachats empoisonnés brûlants et nous urine également sur le visage, tous mariés à la tourmente.
La pluie de molars très glaireux résonnent comme de violents coups de poing asséchant nos paupières déjà suffisamment bousculées par la brise de souffre poussiéreux.
St Pierre jette un rapide coup d’œil sur les cobras de « Jéhovah MacroNIQUE » noyant bon nombre d’anges perdus dans le Styx, après leur avoir moisi l’auréole de pue, sclérose sanitaire, sclérose démocratique. St Pierre oublie qu’il manipule le trousseau de clefs ouvrant la porte du paradis, en scrutant l’aliénation réalisée par les cobras évangélistes.
St Pierre se mit à masturber ses clefs comme s’il doigtait une jeune moule soumise, fasciné par le baiser mortifère et le galoché fatal de la langue des reptiles assaisonnant l’âme de l’ange damné. Encore quelques étincelles d’artifices pour les Cieux.
Un tour, deux tours et j’t’embrouille « majaxxx ».
Les jours sont et seront dans le même synonyme. Les siècles s’écriront dans un quinconce similaire. Les millénaires s’épellent avec la même interface artificielle.
C’est dans la récurrence de ces moments que la mort parvient à obtenir sa gâterie avec moi. Au fond je ne suis qu’un sous ailé destiné à se faire élimer, comme une pâquerette romancée pour émoustiller la chatte de la grande faucheuse. Cette farouche mortuaire ne se doigte jamais l’abricot puisqu’avec moi elle prend son pied le plus somptueux. La mort me baise, puis elle retourne mes brasiers pour mieux me consumer et ensuite me consommer.
La mort est inssassiable, elle m’entraîne dans les virgules temporelles afin de me forniquer à l’infini. Dieu lui offre quotidiennement ma carcasse ainsi que mon âme pour qu’elle y gang-bang voracement chaque entité de mon incarcération, psychique, ésotérique, spirituelle ou corporelle. La grande faucheuse se divertit comme une effrontée, comme la garce libertine qui n’a jamais assez d’orgasme à la fois dans une partouze sordide, remplie de vieux chnoques bouffis de billets de change. La mort est le viol légal que m’offre la vie.
Durant les ébats trop fougueux, abusant encore et encore du reliquat d’innocence qui subsiste en moi, j’entends les ricanements et également les couinements de catins qui émanaient des déesses vampiriques.
Celles-ci nous regardaient par les entailles du temps, tel un « peep-show » en Pay-Per-View offert par la grâce de dieu, saigneur tout-puissant. Les putains aux canines acérées n’arrêtaient guère leurs transes pornographiques à s’en saigner le majeur et l’index dans la fente vaginale qui leur servait de moyen d’existence et de communication.
L’enfer, tartare ivre d’animosité, dénué d’humanisme. Les enfers et leurs mille revers, le flair.
Errance à travers l’ère rance. Désespérance face à quelques millions de voix agonisantes, toutes figées et confinées dans des miroirs d’alouette.
Le long des corniches du Styx, à droite les cobras de « Jéhovah MacroNIQUE » enchaînant les baptêmes inversés, à gauche une ribambelle de zombies crucifiés à la vue de tous.
Exposés au grand « jour », ils hurlent, les cordes vocales affaiblies « charn’elles, charn’elles ».
Les « Damned Again » surgissant du Styx, l’auréole verdâtre et les yeux noircis par la galoche envenimée des cobras évangéliques. Ils s’approchent des crucifiés de l’autre côté de la rive.
Ils s’avancent et dégrafent le bassin des zombies cloués sur d’immenses croix de chêne.
Les « Damned Again » se mettent à effectuer des fellations insalubres sur la verge des zombies, des verges déjà occupées par des asticots, des limaces.
Les « Damned Again » chantent « c’est la loi, la grandeur de ‘dame’ démocratie est là… C’est la loi, c’est la loi ». Quant aux crucifiés zombies, l’œil désabusé, regardant les nuages incendiaires valser dans le silence absolu, voire intransigeant de dieu, répondre à leurs prières.
Les crucifiés répètent en boucle les yeux vers les Cieux, alors qu’ils se font tailler des pipes sordides, « charn’elles, charn’elles. 4000 sesterces la jouvencelle. Charn’elles, charn’elles. C’est votre loi, votre talion idéologique ».
Une loi qui s’est rédigé par une tribu d’hurluberlus, un talion réglementaire régularisé par des fous dénaturés, une loi inscrite dans les formulaires des « Inc-HELL ».
Les « Damned Again » peaufinaient leurs turlutes bon marché en attaquant la chair, rôties par la brûlure du soleil irradiant, des crucifiés cloués au grand public.
L’entre-jambe des cloués sur d’immenses croix de chêne servait d’Happy-Meal du mercredi après-midi pour les « Damned Again » affamés de démocratie. Chaque crucifié cherchant l’issue évasive les yeux fixés vers les Cieux, ils étaient les objets de décoration sous une inscription placardée sur la tête de leur croix disant « j’ai pactisé avec les « Inc-HELL » ».
Je regardais les morts de nouveau s’enjailler et s’acharner sur le futur cadavre accroché sur les immenses crucifix de chêne, tous sculptés dans un bois brut, un bois robuste.
Le bruit des mâchoires déchiquetant et broyant les morceaux de chair, de la bite jusqu’à l’estomac et le foie, ils devinrent la musiquette à touristes semblable à cet asile parisien, une sanctification inégalable qu’est St Montmartre. « Caprice des dieux… ».
L’héroïne est mon héroïne, elle m’est câline, elle m’est féline.
Les crucifiés, exhibés, finissant de se faire tailler des pipes. Tout juste avant de servir de goûter ‘Happy-Meal’ enfantins, ils dirent, ornés d’un sourire béat proche d’une illumination pseudo divine « Seigneur, ton palais a une saveur de démocratie », « le Saigneur est la vie ».
Quelques diacres s’approchèrent, ils brandirent un chapelet canonisé, ils récitent un laïus bénédictin. Ils diffusent de l’encens aux quatre coins énergétiques, en deuil, sur chaque exhibé cloué sur la croix, bouffé et pipé par les dents et la langue des « Damned Again ».
Pour consacrer la nature de leur dénature, les diacres invoquent ce mantra de ‘lessive-âges’, à savoir « In Nomine Sancti, In Nomine Patris » réitèrent-ils religieusement.
La rage envahissait mes brasiers oculaires, l’inertie enflammait ma déraisonnable pulsion.
L’héroïne est mon héroïne, elle m’est féline, elle m’est câline. « Caprices de dieu… ».
« La geôle ou alors la gnôle ? », à quel poison j’optimise ma raison, ma vie, au sein de la prison ? Chaque fois que les phalanges osseuses me tendent l’hostie psychotrope, symbole d’une communion psychiatrique dans une église de fous.
J’avale et j’ingurgite l’amer goût de résignation, l’entremet d’une résilience.
Je suis obsolescent. Je suis un échantillon défectueux. Je remercie la disgrâce qui m’offre le don, la grâce même, la joie de subir les foudres de l’Éternel en avalant la mort à petites doses.
Pendant qu’ils nous implantent l’effroyable, une énième propagande de l’horreur, un énième chapelet orné de cantiques cataclysmiques, la réalité d’un disfonctionnement « sociétaire » prônant machiavel et sordide. L’effet de l’hostie paralyse mes ailes, il capitonne mon auréole.
Je deviens un éternel sans vie, un immortel qui tutoie les morts, futur membre d’un club funéraire en attente dans un sas, bloqué par les paramètres paradoxaux de la transaction entre vie et mort. L’ecclésiaste jacasse, ses yeux serpent foisonnent d’éclairs flashy.
Toute la messe est amorphe, une assemblée d’ailés déçus, déchus, perdus.
Tous devinrent lobotomisés, tous gobant en chœurs, dans la chaleur du saigneur, des paraboles de maux dévastateurs.
Le mal ressemble à un gang-bang où la catin c’est le curé à tête de crâne cyprinant son venin.
Nous autres, nous sommes les anges non désirés de dieu, nous nous agenouillons sagement pour ouvrir nos gueules et avaler le jus infâme en douce courtisane.
Moi, même sanglé par la drogue qui ronge mes veines et assoupi mes ailes, celle qui assouplit mon auréole, je regarde groqi les croix et grands crucifix décoratifs de la cathédrale.
Ils sont un des rares signes évasifs qui apaisent mon âme. Mon inconscient calme ses ardeurs lorsqu’il réagit aux signaux de mes chandelles oculaires dès qu’elles voient une croix.
J’aime ces visions de calme avant que se mettent à chanter les chaos paroissiaux.
Le vacarme des prêchi-prêcha est un bruit d’acouphène. Regarder les croix, rêvasser à cet idéal, un songe d’espoir, c’est un médicament qui n’existe pas ici-bas. Il n’existe plus.
Je meurs et je mourrai un nombre incalculable de fois. Un homicide en streaming illimité.
Ma déshydratation n’égalera point ma faim des temps. Je quitterai ma chrysalide pour en façonner de nouvelles et me rendre barjot tout autant qu’avant.
Tourmenté par la horde de désillusions, égaré dans ma prière de sexe « charn’elles ».
Pendant que les petites croix de bois, dont j’ai façonné chacun des traits, sont en train d’allègrement cramer, transmettant chacune, en morse, ma prière-SMS à St Jésus.
Je me délectais à mutiler mes bras et mes poignets. L’adrénaline, l’aphrodisiaque de me scarifier dans une esquisse jubilatoire de sanguine fait maison.
Découper des lambeaux de chairs et les regarder s’allonger à terre pour devenir néant.
Cette désincarnation, ça n’est plus une messe noire mais davantage une messe grise.
Je me charcutais l’épiderme en hommage à ces nombreuses pucelles d’aimer dont jamais, jamais je ne pourrai en découvrir l’étreinte exquise et savourer la galipette miraculeuse.
Coucherie avec ces jouvencelles c’était ma guérison de Lourdes, c’était mon âme qui obtenait le pardon divin, l’acquittement de toutes ces sentences prononcées dans les verbes de Dieu.
L’immortalité n’est qu’un suicide, une lame si finement aiguisée qu’elle s’avère plus efficace, plus rentable, que l’acheteur en deviendra l’esclave, addictif à sa propre consommation.
Mes yeux de flammes en transe fixent mes petits crucifix sculptés brûler auprès des morceaux de chair découpés. La résilience est, la résistance hait.
J’hurlais comme un possédé Irlandais, j’embrasais mes chandelles oculaires, fixant la petite rosace puis jonglant de gifles enflammées le crucifix de la crypte.
Assez d’avaler les fadaises d’une prédication cléricale qui consiste à nous bourrer d’éther mortifère déguisé en hostie cléricale.
Là où nos besoins, nos désirs se résument à troquer notre sang dans les babines de vampires sans domicile fixe, cachées dans les catacombes de la cathédrale.
Des petiotes vampires qui en dehors de faire la manche, et accessoirement de se faire inaugurer leurs visages d’innombrables crachats et de nombreuses insultes venimeuses.
Des petiotes vampires qui servent d’amusements aux ecclésiastes, entre deux messes de l’épouvantable. Mais ces crachats-là et ces insultes-là, là en revanche ça vient de la haute.
Autant dire que la calomnie gratuite devint soudainement les maux d’amours du Très-Haut.
Les anges déchus échangent leur sang éternel contre quelques galipettes crasseuses, fissa fissa, illico presto. L’exhibition inquisitrice, plaisir coupable de monarques en manque de sensations fortes pour y stimuler leurs hideuses libidos.
Des yeux qui scrutent le mal, un « peep-show » collectif, mondanité sordide.
Je hurlais pour chaque fois où je suis contraint d’ensanglanter ma triste verge comme un désaxé, matrixé à la publicité d’une faim des temps. Pendant que la lune et le soleil n’arrêtèrent pas de se courir l’un après l’autre, à travers une affolante vitesse.
Pendant que les nuages flambants rouges carbonisaient les colères au-dessus des enfers.
Je hurlais parce que j’ai horreur de souiller une jeune vampire clocharde de 1900 ans faute de ne pouvoir me soigner par une thérapie de « Jouvence’HELL » attrayante, troublante et adaptée à calmer mes maux d’amours. Je hurlais par rage d’être ‘héroïné’ par la délicate tendresse des lèvres de cette vampirette qui extorque mon sang d’éternité et me dévêtit progressivement de la vie qui s’agonise au fil de mes veines. S’évader dans l’apocalypse des cauchemars parce qu’une existence traversée au sein de votre idéalisme, effectuant un rythme saccadé entre les reins de cette garce de survivance diabolique, n’est pas supportable.
Dieu remplace le diable dans l’exercice de l’exorcisme, il triture nos membres dans une orgie prolongée de douleurs, son pouvoir d’emprise vient des besoins que nous désirons vivre, ressentir. Aucun exorciste ne peut nous délivrer de notre saigneur tout-puissant.
Traverser la dérive des angoisses afin de mieux fuir la tyrannique de la vie, leur rêve inhumain, leur espoirs despotiques. Je hurle parce que je suis épuisé de crier souffrance en éjaculant une goutte de foutre au milieu d’une flaque faite du sang de ma verge.
Avant et après avoir fait brûler mes petites croix de bois pour envoyer un SMS-prière au fils dans un réseau incapable d’effectuer une transmission Wi-Fi correcte.
Je pointe mon majeur puis mon index accusateur, vindicatif, incisif vers la barbe blanche de dieu, saigneur tout puissant. « OUI PÈRE, je t’accuse de tout leur offrir ».
« OUI je t’accuse de tout leur pardonner, de tout leur céder et concéder. Oui PÈRE, je te hais de les aimer alors qu’ils n’aiment rien d’autre qu’eux-mêmes et leurs trafics ».
« Leurs manigances, leurs caprices d’exigeants. Tu les approvisionne et tu les comble alors qu’ils prennent plaisir voire aisance à dénaturer tes cadeaux et tes caresses de parents ».
« Tu es un meurtrier habillé de louanges rackettée aux plus démunis ».
« Oui PÈRE, tu n’es pas moins différent du moustachu sous amphétamines ayant exterminé plusieurs espèces de bipèdes terrestres ».
« Alors cher prêtre, as-tu l’estomac aussi solide ? ».
« Es-tu prêt pour écouter le reste à confesse ? ».
À la longue, plus aucun des fruits pourri n’a la valeur de traquer la moindre adrénaline.
Toute cette violence, toute cette sécheresse, toute cette amertume, tout ce chaos désenchanteur. Ça ne mérite pas d’aimer cette putain de survivance dégueulasse ici-bas.
Traquer une ligne d’adrénaline, mieux vaut chercher une trace d’héroïne, même si elle est mal coupée, même si elle est vendue avariée. L’héroïne est cette amante qui me câline.
Lorsque j’étrangle l’ecclésiaste, lorsque Dieu me carbonise à travers les rosaces ‘GIGN’.
Lorsque mille éclipses et qu’un million d’apocalypses me traversent les ailes. Lorsque les siècles et les millénaires branlent langoureusement la vessie de la mort, lorsque le néant me défenestre la chair. Lorsque l’existence baptise à une énième reprise la naissance de mon nouveau cadavre carcéral. Lorsque la colère est meilleure rentière que mille prières, chacune jetée comme des kleenex blindés de foutre dans le trou abyssal d’une crypte « Glory-Hole ».
L’héroïne est mon héroïne. L’héroïne est l’amie qui me câline. Chaque levée du soleil est une procession funéraire, chaque aube est une verge qui pénètre la chatte de la misère.
Autrefois le baiser de Judas était l’annonce de la fin des innocences.
Si la cicatrice et la douleur sont les marques d’amour de dieu, alors nous vivons dans une cinématographie pornographique, nous sommes les pantins inanimés du film nous laissant être violés, désabusés et dieu, saigneur tout-puissant, il s’enflamme les couilles en se masturbant trop fort, beaucoup trop fort.
À tel point que chaque couille qui claque sur le trône éternel, résonne comme le son du marteau d’un juge d’instruction au sein des neufs cercles aux enfers indéfinissables.
Elle qui est une si jolie ange aux manières des démones. Elle dont le cœur tangue entre frivole et vie folle. Elle qui appartient à ces légions de désolations.
Mais je m’en moque éperdument, si entre quelques passe-passe d’horloge elle m’offre une seconde d’éternité, une légère parenthèse au milieu des verbes de la mort.
Par la grâce curative, par l’extase thérapeutique de sa sensualité, de sa divinité d’érotisme.
Je ne suis pas partouzeur, mais vivre avec elle ces quelques heures pour mieux guérir mon cœur, celui que les bêtes ont dévoré à maintes et maintes reprises.
J’aurai tellement aimé sécher mes larmes dans l’attrait de ses charmes, atténuer ma peine dans l’étreinte de ses caresses. Me pardonner dans l’euphorie de ses soupirs.
Me pardonner dans la jovialité de ses plaisirs, me pardonner à travers ses désirs, à travers son sourire, lui-même ivre d’innocence.
Elle qui est mon remède, elle, cette fille qui par intermède ouvrirai les cadenas des multiples impasses auxquels je suis soumis. Elle, elle, cette jouvencelle qui est mon Ciel.
Elle qui anime mes ailes. Elle qui pourrait me délivrer des enfers. Elle, elle, elle…
« Très chère nonne, ta peau si exquise. J’ai tant brûlé. J’ai tellement cramé ».
« Je me suis oxydé à de multiples reprises. J’ai savouré m’infliger un milliard de péchés, à n’en plus savoir quoi faire. Je ne suis qu’un enfant docile, aimant, plein d’incertitudes ».
« Je suis un enfant qui apprécie de répéter ses quatre cents coups. Un galopin qui se sent préservé à se réfugier dans une amitié auprès de certaines ténèbres ».
Chaque printemps où je caresse le néant, chaque automne où j’embrasse la faim des temps. Comme le ver gesticulant dans la chrysalide qui fait office de cellule de confinement, geôle capitonnée où le corps se meurt encore. Traverser une nouvelle mort.
Faire le rangement de ses nouvelles convictions, ses acquis de désillusions, de nouvelles déceptions. Faire le tri dans ce farfouilli de chaos. Mourir et éclore, encore pour se renouveler de pollutions et emmagasiner d’autres violences, d’autres disgrâces.
Apprendre plus encore à réceptionner la gifle divine, la baffe du créateur, saigneur trop puissant. S’améliorer à mieux devenir le pire du pire. Apprenti sage de l’apprentissage.
Si le sang c’est l’existence, si le mal c’est la raison pour laquelle on embrasse l’infernal.
Si le sang c’est l’audace d’y imposer son insolence, alors le sang écrit les pactes d’incarcérations à l’immortalité. Le sang est ma noce hérétique, le mal devient l’offense.
La gifle pour laquelle j’embrase mille et mille blasphèmes.
L’ange a conscience de l’omniprésence des silences qui l’emprisonne. Ses ailes se paralysent, son auréole se musèle en fumigène et ses yeux de feux s’éteignent doucement, progressivement. L’ange est emmuré vivant au sein de son cadavre se mourant à vive instant.
« L’ange respire, l’ange prie, l’ange se meurt, encore et encore plus gore ».