L’AN-FER (Inc-HELL)
29 août 2025 par vincent
« Et oui, très cher prêtre, comprends-tu à présent ? ».
« Les colombes descendent du Ciel, disciplinées, les colombes de Dieu assassinent nos ombres. Les âmes délibérément abandonnées par l’éternité ».
« Entends-tu prêtre ? Écoute-la… Cette folie. La guerre qui embrasera ma prière ».
Lorsque les secondes s’envolent, telle l’allumette qui s’étincelle, dans un embrasement de pailles, telle une valse de mortels. Ici-bas, chez-nous, le temps, il s’éternise.
Tout est à l’arrêt. Cependant, nous, êtres des ténèbres, les anges déçus, ces créatures de la nuit, nous-mêmes, nous ne sommes pas à l’arrêt, bien au contraire.
Aux enfers il se trame mille vies, un million d’existences en un millier d’instantanés.
Nous autopsions nos immortalités, elles-mêmes nous autopsient à la ritournelle.
Les âges quant à eux, ils ne cessent de nous disséquer, créant notre boucle infernale.
Funambule au-dessus d’un vide, ayant parcouru diverses traversées, cheminant au cœur de limbes purgatoires, par-delà les plaines désenchanteresses de la vallée des morts, par-delà les neufs cadrans des cercles infernaux, j’ai bourlingué, j’ai marché à travers les excès.
J’ai zigzagué autour de chacun des rivages du Styx.
J’ai observé tellement de baptêmes inversés, j’ai vu trop de « Damned Again » qui pipent et qui bouffent les crucifiés, des cloués inter changés au fil des exécutions.
Je n’arrête plus de regarder autant de catins s’enlaidir, fascinées par le reflet de leur miroir à narcisse. À chaque tournant du cadran, je dépéris, je me meurs, le temps s’est figé, mais pas mon âme, elle, elle n’est pas à l’arrêt. Je me consume et j’invite le chaos à me baiser.
Je deviens la pute de ma colère. Je me suis oxydé et je ne cesse de m’oxyder dans cet infernal Tartare.
Un bal d’enfants de la nuit, une valse d’oubliés, entrelacés par l’élégance des ténèbres.
Dans les vacarmes de la nuit des éternels, lorsque les solstices dansent avec élégance, quand la lune enlace ses éclipses, alors cette symphonie de hurlements qui proviennent de neufs manèges d’âmes, ils résonnent dans une mélancolie à la mélodie stratosphérique.
Alors que les choyés de l’éden couchent dans la disgrâce et qu’ils giclent de l’impunité totale, ici-bas, le temps semble s’être mis à l’arrêt. Les aiguilles de l’heure sont aux aguets.
En revanche, moi, je ne le suis guère, je ne le suis jamais.
Les pantins valsent et fricotent dans les faveurs de la putain.
Le sang fait appel au sang, la violence exulte, elle désinhibe cette nature aryenne du voisin.
Aux abords des églises, ici-bas, dans l’enclos des neufs enfers, sur le chemin de la messe-kermesse obligatoire, le pointage réglementaire, quelques corbeaux croissent, ils essaient de concurrencer le gang de vautours, qui eux attendent, grailler de la chair d’anges déçus, volant tous en cercle. Quelques ailés qui, épuisés, lassés d’espérer, préfèrent s’automutiler sur le bas-côté des églises et face aux pèlerinages d’homosexualisés « Damned Again ».
Des anges désenchantés, torturés et punis, ces ailes bannies pour avoir courtisé ces belles putains vampiriques, ces jolies orfèvres commerciales, des nonnes monétisant la damnation de l’auréole contre un effleurement tactile, entre leurs cuisses, toucher l’émerveillement de cette fleur si intime.
L’hiver laisse place à un printemps carbonisant, les soleils valsent dans la démence, féroce.
Certains de mes frères sont de grandes gueules, ils sont farouches et bouffés par l’audace, ils n’arrêtent plus de claironner la vantardise d’acquérir de la chatte vampire, sans payer.
Toutes les créatures de la nuit regardent l’exécution publique, tel un « drive-in » familial.
L’autorité du « saigneur » tout-puissant, dont les voies sont imperméables, ils apprécient fortement de nous révéler jusqu’à quel degré ils sont détenteurs de l’immunité.
Ils chérissent, ils en kiffent, salivant jusqu’aux babines de nous faire savoir ainsi qu’ils saisissent le pouvoir de la vie et octroient la grâce de mort sur nos auréoles, qu’ils adorent paralyser à leur guise, les ailes de tous les êtres déchus, les soi-disant rebus, refusés à toutes leurs festivités, VIP, de l’Éden.
Ils en sont ivres, accros à l’euphorie de nous regarder les supplier d’y accéder, vivre enfin l’émoi dans le harem d’elles, respirer également ce doux parfum de la vie et du pardon entre les cuisses d’elles.
J’ai dévisagé divers vortex, j’ai contemplé diverses apocalypses, j’ai tenté d’analyser la cadence, celle que fredonne les éclipses. Une après une, chacune trépassant après l’autre.
J’avais besoin d’acquérir des réponses, j’avais besoin de comprendre. Pourtant, les premières questions me sont restées, indubitablement, sans réponse.
Dans l’immensité de ce vide, j’aspire tant à la revoir, elle, la douce Orchidée des ténèbres.
Ici-bas, le temps est à l’arrêt, et pourtant moi je ne le suis pas, je suis en guerre, luttant dans un sempiternel conflit entre moi et moi-même. Je ne suis aucunement dans l’opposition avec ma nature obscure, celle qui rime allégrement l’hymne de mes blasphèmes.
Je vis de paradoxe, je suis forgé de contresens. Je cherche déraisonnablement une raison.
Dans la crypte que je squatte inlassablement, je revois ce doux visage si ‘angélique’, celui de l’Orchidée. Cette somptueuse nonne vampire, dieu que je l’aime. Sa beauté fige mes brasiers oculaires, un chandelier qui éclaire la pénombre déprimante de cette « garçonnière cryptée ».
La mort est un vacarme de larmes, une pulsation de drames, un attrait qu’ont les femmes pour quelques infâmes. Dans la chair d’elles j’y ai découvert la prière, la véritable, celle qui me donne l’envie d’étendre mes ailes, celle qui me pousse à parcourir le rosaire, les désirs de la chair avec et en elles me donnent l’envie d’accepter mes erreurs, d’accepter mes blasphèmes.
J’ai beau m’évertuer, dire mille injures, faire cent parjures contre ce ciel, scarifications en guise de signatures…
Pendant que j’épuise les nerfs de ma verge, celle-ci se colore de sang à force de, trop de bruits dehors, tant d’échos d’âmes torturées dans la stratosphère infernale des neufs manèges à tourmentes. Tous ces vortex, toutes les visions de toutes ces âmes, âmes qui tournoient et que nous devons torturer. J’ai trop de difficultés à tenir l’endurance de mon secouage dépressif.
Toutes les horreurs que nous embrassons au quotidien, tant de hantises qui en deviennent nos concubines, dans un royaume où le temps ne se compte plus. Où l’immortalité se dissèque avec un scalpel. Ici, on compte les millénaires comme on se coupe les ongles des pieds.
Le temps semble à l’arrêt, pourtant la damnation s’affole, elle m’affole à la paranoïa. L’heure des châtiments s’accélère, j’en caresse les brasiers à chaque levé de soleil, des soleils déchus, des soleils corrompus, des soleils dénaturés par St Très-Haut, notre « saigneur » tout-puissant.
Les prêchi-prêcha les plus farfelus et les plus osés deviennent, encore plus, la monnaie courante ici-bas. Si vous questionnez les ombres, ou les malheureuses qui s’oxydent dans la vallée des morts, voire les anges qui sont torturés et confinés dans des cercueils sanitaires aux limbes, ils vous diront ce que le paradis vous cache, ce qu’il vous ment.
La cité d’argent n’est pas si différente du machiavel sournois, ce qui réside dans la nature des mortels, ces derniers n’ont pas hésité à piller leur héritage, qu’il soit végétal ou animal, même leur humanité ils se la monnayent. Crucifiant ceux qui offensent l’offre à la demande.
Les mortels ont besoin de croire, oui mais croire en leur pouvoir d’acheteurs.
Le long des corniches du Styx, parfois aux abords des cathédrales, quelques diacres interpellent les démons, ces novices du grand saut. Les diacres pratiquent le prosélytisme avec finesse et roublardise, « si tu veux être sauvé du néant, choisis le seigneur tout-puissant, choisis-le comme maître absolu, choisis la couche nuptiale d’un « Damned Again » homosexuel, laisses-toi corrompre, défais-toi de la nuit, défais-toi en mon enfant ».
Le plus souvent les prêcheurs bonimenteurs, colporteurs de la dénature, ils sont accompagnés d’un groupe de papesses fémènes, lesquelles tiennent en laisse et en chaînes des « Damned Again » fraichement convertis dans le Styx. Ces malheureux anges vidés d’âme, livides, sont dotés d’une muselière SM pour cannibale. Ils croupissent à genoux, aux pieds des papesses.
Attendant sagement de servir de pipeur dévoreur d’anges châtiés sur la plage publique.
Certains prédicateurs tentent de pervertir les petiots vampires en leur refourguant des miroirs de narcisse. Bien évidemment les papesses chantent la louange de ces miroirs.
Elles finiront captives d’un harem d’Aphrodite à y satisfaire les caprices vicieux du magistrat à la barbe blanche, le boss du ciel et des irrévérencieux, certaines deviendront les arguments à se dénaturer aux enchères de la chatte à la messe-kermesse, doigtées par des curés en crânes.
S’évader d’une éternité de manche, la ‘cheum’, devant les églises de l’enfer, en s’évertuant à faire la putain tarifée pour de l’offre à la demande, être l’argument sexuel pour l’inquisition d’un dogme tyrannique. S’imaginant être la ‘reine’ en tutoyant le reflet de son miroir.
Seule, près de cloués publics, à proximité des baptiseurs ‘mississippiens’ du Styx et de zombifiés homosexualisés.
Je déambule, nonchalant, je m’enivre les narines de diverses excès, je scrute les ébats du chaos, là où mille envolées d’anges fous tournoient en farandole, s’aboyant les uns aux autres afin de « déterminer » lequel pourra se tirer l’attractive nymphe aux canines aiguisées, celle avec d’autres putains vampires qui minaudent dans le temple de « JOUVENC’HELL ».
J’observe les ombres roublardes, elles commercent un brin de poussière d’ange à des anges déchus, leurs promettant une overdose d’extase et un accès VIP dans la chatte et le décolleté des nymphes de « JOUVENC’HELL », s’ils troquent des sesterces contre de la poussière d’ange. Cette atmosphère frôle le désespoir et la déprime, pourtant, j’entends sa douce voix, elle, celle que j’aime, celle dont mes désirs s’égosillent pour chérir sa peau, chérir ses seins, ses fesses, vénérer sa nuque, magnifier ses yeux et rendre grâce à son divin sourire.
Au sein de mon enfer, au cœur des neufs enfers, elle, elle est mon délicat petit paradis.
Lorsque je suis près d’elle, que mes yeux de feu sont juxtaposés à son regard, je suis tellement épris de cette fille, que dois-je penser de l’amour ?
Je me ressens perdu, égaré dans ce terrifiant labyrinthe que sont mes sentiments.
Est-ce qu’être amoureux c’est m’allonger plus près du brasier, plus proche de la punition ?
Être plus proche de la faute, est-ce que le péché originel c’est être amoureux de cette douce, ma jolie orchidée ? Est-ce qu’oser l’aimer, elle, l’Orchidée, la somptueuse vampire du « JOUVENC’HELL », ça serait me clouer moi-même sur une croix d’exécution, pour finir par servir d’entremet aux « Damned Again », dénaturés par des baptiseurs pissant dans le Styx ?
Est-ce que l’amour, est-ce qu’aimer l’Orchidée c’est être au supplice de la croix et des pipeurs émergeants du fleuve mortuaire ?
Lorsque je suis à proximité d’elle, mes ailes tremblent, à la fois de plaisir, à la fois fragiles, à la fois ensevelies dans la frayeur du petit enfant qui n’arrive plus à marcher droit parce que la fille le rend si vulnérable. J’aimerais la consoler dans mes ailes d’ange damné, j’aimerais la sentir s’étourdir de plaisir, qu’elle se ressente heureuse de jouir en me regardant par-delà les chandelles blasphématoires de mon regard. J’aime l’Orchidée, je rêve de la chérir que diable !
J’aimerais l’entendre jouir et me dire des mots d’amours dans l’étreinte de ses essoufflements.
Oui j’aime l’Orchidée. Je l’aime à un tel degré que je serais prêt à refaire mille fois la chute, celle du paradis, le grand saut, celui des anges déchus pour une éternité de misères et de muselières. Par amour pour l’Orchidée, pour une caresse de sa jolie petite main sur mon auréole, sur mes ailes, je sauterais à pieds joints et je consentirais au « saigneur » tout-puissant à me défenestre lui-même dans l’obscurité des flammes inquisitrices d’un néant sanitaire.
Damner mon âme… C’est déjà fait depuis que j’ai sauté avec ma fratrie. Pourtant, damner mon être et m’adonner à blasphémer ma chair, déplaire à mon père, déplaire à la cour du ciel.
Je m’en moque éperdument puisque fauter c’est être à proximité d’elle… Ça m’est égal d’être plus condamnable, du moment que je ne suis pas très loin d’elle, elle que j’aime. « HELL »…
« Agneau de feu, chaos des Cieux… ».
« Agneaux du fléau, anges infernaux… ».
Les soleils dansent et se contorsionnent à l’envers, ici-bas, le désert ne me prends jamais à revers. Sur le sentier punisseur vers la messe-kermesse, c’est l’heure d’écouter les prêcheurs bonimenteurs nous informer sur comment nous devrions regarder l’heure qu’il est.
Le long des rivages du Styx, je vois quelques catins vampires offrir des fleurs à leurs reflets dans leurs miroirs de narcisse, elles monologuent à foison leur superficialités, elles s’enjaillent d’être les contremaîtres sur toutes les créatures de la nuit, anges déchus, anges déçus, ombres et autres esclaves des enfers. Le pouvoir redoutable des catins vampires : le sexe, l’attrait du désir, la facturation des plaisirs. Ce sont elles les orfèvres d’un pseudo ‘patriarcat’ puisqu’elles nous frustrent par les couilles. Ainsi, elles peuvent facilement soulever une armée comme bon leur semble et déclencher une rébellion contre les dieux.
J’en vois quelques-unes marchander leur beauté, leur douceur, leurs charmants attraits à quels anges déçus, lesquels se délesteraient volontairement de l’auréole pour y satisfaire une heure langoureuse d’amant en sa jolie chatte. Festoyer, payer, un chill caliente…
Beaucoup sont prêts à renoncer à leurs ailes pour une seconde de frivolité sexuelle en elles.
Coucher dans les draps de la jouvencelle vampire, s’abandonner à ses douces canines, se laisser bercer et cajoler par les faveurs de ses courbes, de sa peau exquise, dieu qu’il est onctueux de nous évader hors de la conviction que nous ne sommes rien d’autre que cendres indésirables. Oublier que la poussière a déjà prévu de nous balayer avec elle.
Dans plusieurs bordels « JOUVENC’HELL », j’entraperçois les ébats fougueux d’elle, elle, ma jolie Orchidée chantant l’orgasme tel un stradivarius de l’olympe nacrée.
Les putains vampires vident l’énergie vitale des anges déçus, lesquels se sont contraints de renoncer à l’auréole pour y goûter la douce cabriole olé olé. Parfois ces malheureux se désistent de leurs ailes pour, enfin, louer l’Évangile curatif du graal vaginal.
La galipette est un sceau qui garantit le pacte, là où le machiavel prend le pas sur la nature ainsi que la raison, raison d’aimer, raison d’exister, raison du cœur, raison de vivre.
Déraison d’acheter irrationnellement un peu d’amour.
Le temps s’arrête, les soleils dansent à l’envers, les royaumes marchent à contresens.
Lors de chaque messe-kermesse, l’ecclésiaste squelette le sait, ses yeux de serpent transpercent mon âme, il sait la faire avouer, il sait comment la faire céder…
Dans les neufs enfers être discret est un leurre, une duperie, ici nos aptitudes célestes ou sataniques sont la trahison de notre faiblesse. C’est comme les émotions, comme lutter contre soi-même, se débattre furieusement contre sa propre âme, ne jamais la laisser pleurer pour en trahir ses moindres secrets. C’est comme avec les pulsions d’un mortel, ses failles qui le feront s’adonner à l’hérésie ou s’abandonner dans la vertu des péchés.
Le prêtre la voit, il décèle dans mon âme le visage et le charisme « divin » que je voue à l’Orchidée, ma somptueuse none vampire, combien ses canines enflamment l’érotisme de mes ailes. Combien cette none entame la candeur et l’onirisme de mon auréole de flammes.
Le curé illumine ses yeux de serpent en me fixant, il jubile. L’ecclésiaste en doigte plus vigoureusement, tellement plus viscéralement les deux putains accolées à sa soutane blanche, l’une léchant ses doigts squelettes, la deuxième caressant de sa bouche, puis exhibant sa langue, l’entre-jambe de ce prêtre sous l’envolée de sa soutane. Ces deux vampires en rient.
Les enchères enfièvrent les anges déchus, la démence s’empare de ces ailés désarçonnés, le sanctuaire du « saigneur » tout-puissant résonne dans une cacophonie stratosphérique.
Certains anges déçus s’arrachent volontairement leurs ailes et ils jettent ardemment leurs auréoles vers l’ecclésiaste. Ce dernier fait rugir ses yeux de serpent rougeâtres, doigtant jovialement les deux nonnes vampires. Il nous regarde avec sadisme, et nous abdiquant avec amertume.
Les rangées de l’église ressemblent à un défilé de tirs, une rafale d’auréoles mitraille, telle une allumette à l’aube de l’embrasement.
Le désir est une arme commerciale, la chatte est une balle dans le barillet du néant béant.
Pour ceux qui ne se délesteraient pas de leurs ailes, de leurs auréoles, contre de la délivrance à chanter l’esquisse exquise d’elles, pour une heure, c’est le tarif. C’est le diacre déconstruit, homosexualisé, qui va déambuler allégrement pour nous faire avaler de l’hostie neuroleptique.
Il nous toise et il nous nargue en nous enfonçant, de force, cette communion psychotrope dans la gorge, il jubile de nous voir l’avaler docilement sans murmurer une protestation.
L’impur agit comme un pur, le règne de la haine caressent l’herbe de l’Éden.
« Le ViOL serait-il de l’envol ? »…
« Délaisses-toi d’elle, défais-toi de la vie, mon enfant »…
Le bruit assourdissant des enchères, le vacarme des auréoles se télescopant au pied des putains vampiriques, le sang des ailes arrachées, toute la boucherie apocalyptique et l’effet dévastateur de la camisole chimique « ecclésias-trique » troublant ma vaillance, violant ma conscience.
À demi engourdi, je regarde hagard l’orgie bestiale d’anges-heureux, tous foutus et destinés à incorporer les geôles sanitaires contre l’extase d’une petite heure entre les cuisses de la none vampire, chacun son tour dans un confessionnal. Tel un abattoir à baise sordide.
À moitié éveillé je regarde la violence d’une folie passionnelle où la frustration pousse les anges à se renier, à nier leur être, à nier leur raison d’être, pour une baise salace d’une stricte heure, puis direction l’internement dans les limbes sanitaires, sans possibilité de parole.
L’office me parait interminable, le temps s’éternise, ma tourmente s’accélère dans la virulence du sablier, mon estime et mon égo vis-à-vis de l’Orchidée me rend minable. Malade.
Le temps est infini, il nous défenestre au ralenti, ma colère s’accélère, elle galope à l’infini.
À l’usure, je deviens tant antipathique que j’en glace toute la jovialité fédératrice des bourreaux, officiants à merveille les tortures d’âmes condamnées dans les neufs cercles.
L’Orchidée m’apprend davantage à m’égarer dans une verveine obscure, une tisane de haine.
Le temps nous fige, la douleur s’éternise, l’impur sonne comme un pur, l’église nous l’inflige.
En quittant la messe quotidienne, je scrutais avec frénésie l’éveil de la lune, j’aspirais, encore et toujours, à valser avec elle, par distanciation, errant d’excès en excès, allant volontiers, de plein pied, vers l’horreur plutôt qu’embrasser leur foutu honneur, corrompu à souhait.
Je me leurre mais j’en suis conscient… Maudit soit l’amour.
L’amour est le marteau qui m’enfonce les clous de la crucifixion.
L’amour pour elle, cette fleur de femme… Une amourette qui m’égare, une passion qui m’enclave. Une romance qui rédige ma perdition. L’aimer ça m’élime, l’aimer ça me décime.
Des hurlements paralysants, des cris provenant des martyrs, ces hétéros ailés sur la place publique, accoudés aux églises du « saigneur » tout-puissant, des râles qui sont intenses.
Ils pénètrent chacune de mes angoisses. Ils s’insèrent comme une infusion dans ma dépression. Ils me pénètrent plus aisément que ma verge pourrait pénétrer le saint des saints d’une belle. Vénérer les seins de la jonquille vampirique, rendre grâce à l’érotisme en caressant avec délicatesse ce sanctuaire fleuri qu’est l’intime d’une merveilleuse odalisque vampire. Une des vertueuses, talentueuses et vénéneuses putains de « JOUVENC’HELL ».
Les âmes livides, ces âmes lessivées, des psychismes d’éternité dénaturés, reconditionnés par les déprogrammeurs ‘Mississippiens’ du Styx, ces « Damned Again » rampants aux pieds des groupes de papesses femen, ces anges zombifiés, convertis à de la « père-version » attachés en laisse et en chaînes. Tels de bons toutous, attendant sagement au pied des maîtresses le nonos.
La papesse en chef les détache pour qu’ils dévorent en fellationnant ces anges déçus, condamnés par l’Ordre du « saigneur » tout-puissant, pour avoir désiré l’onirisme d’elles.
Le décervelage nourrit les écervelés, le dogme religieux est l’adrénaline des décérébrés.
Le bruit carnassier de ces âmes cannibales, homosexualisées, cette manifestation publique, ostentatoire, une sauvagerie d’orgie perverse à la vue des enfers, à la sortie des églises sur chacun des neufs déserts damnatoires. Observer ces « Damned Again » piper, ronger, puis recracher les muscles non mâchables des macchabés, tous exécutés sur la croix.
Le frisson hérissant notre foi face à l’espérance, nous préférerions y abolir nos émotions afin de mieux y conserver la tête froide devant ce monceau d’ignominie. Pétrifié, je fuis… Fuir…
J’accélère mes pas pour fuir mon envie de rugir, je m’éloigne et croise de nouveau le bordel « JOUVENC’HELL », le chant divin d’orgasme provenant d’une catin vampire, ça attire mes sens ainsi que mes yeux d’immortel, les deux faits de chandelles damnées, à la regarder, vite-fait, l’indiscret pacte de sexe. C’est elle, celle qui lacère mon être et mon cœur, l’Orchidée…
Je l’observe avec désirs rongeurs, sa magnificence, la douce et belle. Elle et sa divine intime… Ça me renvoie férocement à l’atroce souffrance, celle de lui déplaire, elle l’Orchidée.
Une des prêtresses femen me voit au loin, elle se met à me hurler dans une véhémence affolante, réveillant tous les diables des enfers : « HÉRÉTIQUE » en retenant l’être zombifié, homosexualisé par sa laisse de chaîne, celui-ci réclame ma chair en guise de casse-dalle.
Je fuis, je détale comme un voleur, « COMPLÔTISTE » me hurle-t-elle avec véhémence.
Lorsqu’un « Damned Again » renait, ils en deviennent si nymphomanes et sans âme, ils n’obéissent qu’à la dénature et ils s’adonnent au viol avec une totale décomplexion.
« Payes, obéis, défais-toi de la nuit mon enfant ».
« Les pécheurs sont de meilleurs acheteurs, c’est la LOI ».
Seul dans l’agonie de ce silence, seul dans mon tombeau à branlettes, le caveau où j’me ‘suicide’ à la ritournelle. C’est comme faire un poker rhétorique avec mon immortalité. Seul.
Le temps que ma chair se régénère, mes chandelles d’yeux étincèlent dans l’obscurité.
Alors que ne cesse les envolées des anges fous, ils survolent et ils se tamponnent tout au-dessus de ce vétuste cimetière. Cet endroit glacé, si égaré en ce désert des neufs enfers…
Les flammèches dansent comme de véritables furies à l’intérieur de mes yeux damnatoires.
L’enfer ne peut l’égaler, ce ballet, toute cette violence dans des brasiers que je sais m’infliger.
Seul avec moi-même, dans cette froide pénombre, seul à travers cet effrayant vide, un mutisme effarant, un blocage paralysant. Telle de la louange aux vertus du manque de confiance.
Se freiner soi-même… Se freiner par soi-même… Obéir à la peur.
Céder à ses angoisses… Se laisser posséder par ces mêmes angoisses.
L’ignorant, celui-là même que j’ai dû devenir, un novice qui n’a jamais pu apprendre à le découvrir, l’inexpert à l’érotisme. L’Orchidée le sait.
L’Orchidée se plait à plaire aux assemblées de tarentules, toutes éperdues dans leur toile.
Des arachnides qui n’ont de préoccupation qu’à soigner leur voile. Obsession d’apparaître.
Alors que je m’amuse à découper quelques lambeaux de ma chair, chaque incision, chaque coup sec avec le couteau, cette lame glaciale qui me tranche, cela fait trembler mes ailes.
Jouir peut-être ? Qui sait ? Qu’en sais-je ? Ça fait mal, mais le mal est gratuité. L’accessible.
Paradoxalement ça me procure une endorphine similaire aux plaisirs d’elles.
Ma mutilation me fait l’effet d’une thérapie médicale, une jouissive adrénaline, comme de l’héroïne qui me caresse onctueusement les veines. Un exorcisme d’apaisement, non facturé et non facturable. L’émoi lugubre se procure avec une telle simplicité et facilité… Flippant.
Foisonner l’ensemble de mes peines et les retourner contre moi-même. Être mon bourreau et mon accusé. Maîtriser le couteau et la punition. Je ne cesse de m’en délecter. Cette morphine, cette adrénaline, si addictive. C’est tellement plus raisonnable, plus sain. Le mal, l’accessible.
Tellement plus sain que de m’emporter à aimer l’Orchidée ou d’être aimé de l’Orchidée…
Voire être aimé ou même être courtisé par n’importe quelle autre putain vampire des enfers…
Je médite, je me triture les neurones, je dissèque chaque parcelle d’émotion, chaque colère, chaque démence, chaque crise, chaque besoin, chaque désir et chaque plaisir, avoués et non dissimulés. Patientant le temps de ma régénération intégrale, je m’interroge sur ce ressenti du désir et du plaisir, avec elles. Méditant, le temps d’une valse furibonde de soleils dérangeants.
Pourquoi ?… Pourquoi la sensualité « charn’elles » est-elle un blasphème ?… Pourquoi est-ce qu’elle est une hérésie ?… Pourquoi l’aimer, pourquoi également aimer et chérir l’elle est-il devenu l’antagonisme du sentier acheminant vers la paix ?… Encore le mal, il est l’accessible.
Pourquoi l’adoration de la vie au travers de la caresse « charn’elles » est-elle encore de la menace vers l’Éternel ?… Je vois de l’amour, je contemple de la grâce, une vertu réparatrice.
J’ai regardé cet absolu pardon dans le tableau d’un péché dit péché originel…
Le pécheur se veut d’être l’anticonformiste de l’acheteur.
Je repense à elle, cette jolie Orchidée, je revois son merveilleux visage et ses renversants attraits charnels lorsque j’avais pu traverser l’antre de « JOUVENC’HELL ».
Encore un acheteur ? C’est toujours une question d’achat. Encore.
Le temps s’étant figé, j’observais ses courbes, j’entendais ses orgasmes, je ressentais l’amour et le désir ruisseler en mes entrailles telles des lames de rasoir me cisailler, férocement.
La malédiction du « saigneur » tout-puissant me brûla intensément l’âme.
Sans paiement, il n’y a pas de délicat toucher d’elle. Il n’a pas la sensualité, si salvatrice.
« Pour l’aimer tu dois payer, ou alors, défais-toi de la nuit »…
« Défais-toi d’elle ou défais-toi de toi-même, mon enfant »…
Dans le coin de la crypte, l’axe entre la croix et la rosace, deux serpents traversent et se bataillent pour la gloriole, cherchant à afficher leur ‘suprématisme’ face aux fourmis et autres insectes batifolant dans les décombres de poussières – entre quelques semences séchées de mes branlettes, quelques traces de sang et des résidus de ma cervelle ancienne, se nécrosant – je regarde ces deux serpents rugir comme des coqs en conflit pour baiser une poule.
Même certains prédateurs ne sont que des aboyeurs de bas-étage. À l’usure de l’ennui, épuisé et fainéant de me charcuter, j’attrape un des serpents, je lui arrache la tête, je saisi le second par la gorge, il me dévoile ses crocs et il m’injure de ses deux yeux reptiliens.
Je le fixe, je le dévisage et j’incendie mes chandelles oculaires. L’orage de feux damnés vocifère mes tourments, mes peurs, mes chaos et mon désespoir. Le reptile se paralyse.
Son sifflement s’essouffle, progressivement je lui télécharge mon agonie, je le fidélise et je l’abonne à toutes mes douleurs. Puis je lui tranche la tête, sèchement, avant de le jeter comme une pomme à peine croquée à l’autre bout de la crypte. L’envie se fait ressentir, envie d’elle.
Je reprends le cadavre onduleux du premier serpent, je ferme mes paupières, je caresse l’inertie du reptile sans vie et sans tête, j’imagine parcourir les jambes de la belle Orchidée…
Oh douce Orchidée, l’effleurer… Effeuiller sa peau. Dessiner ses cuisses… L’Orchidée…
Jusqu’à doigter tendrement sa fleur intime… La doigter sensuellement, amoureusement…
Oh, Dieu tout-puissant… Douce et chère Orchidée… Prière et désir, pécheur de plaisirs…
Je la revois, sa petite main si légère, elle qui frôle mes ailes, elle qui effleure ma main pour boire délicatement son verre, une vodka de sang et de venin de serpent. Je revois combien la grâce d’une de ses caresse est accessible si l’on pose le sac à sesterces sur la table, ce maudit ‘art-gent’.
La Vénus de ma nuit… Mon âme se speede… Le temps se fige… La folie s’inflige…
L’horloge se glace, la démence est garce… Les secondes me semblent être des siècles…
Je revois son sourire glacial, il me dévisage l’âme, j’entends ses cris d’orgasme pendant qu’elle baisa l’ange dépourvu d’auréole. Des couinements d’extase d’une stridente magnificence. Le sourire calculé de l’Orchidée marié à ses hurlements d’ébats sexuels contre une facture à régler, un pacte de sexe à « JOUVENC’HELL ».
L’ange se fane, il s’éteint au fil de la galipette. Il meurt parce qu’il désirait jouir, avec elle.
L’amour se fornique à la colère, rage tonitruante, une noce amante avec la haine.
Ce sont les menteurs qui la font mouiller, l’Orchidée s’émerveille le clitoris avec un panel de serpents, des vipères qui se croient être des anacondas, de vulgaires serpentins qu’elle branle.
J’aimerais requérir à de l’héroïne afin que celle-ci me cajole, qu’elle puisse me câliner…
Pourtant, je ne possède pas suffisamment d’argent pour acquérir cette morphine, aussi féline qu’addictive. Guérir par elle, par ses câlins, m’aide à m’adoucir de ce tourment si torrentiel.
Être son amant, c’est posséder et se faire posséder par sa propre monnaie… Être son amant, c’est être l’esclave de son luxe et du luxe de son temps. Mais également c’est être le forçat, être un bagnard adéquat pour sa propre luxure… Le temps se fige, la démence l’exige…
Lentement à chaque nuit, à chaque éclipse, je me meurs. Le temps s’arrête, la folie me fige…
L’aimer d’amour, l’aimer de désirs, l’aimer à la chérir.
L’aimer à en être fier, l’aimer et y avoir du plaisir à le ressentir.
Chérir tout son être, chérir tout son corps – et que les neufs cercles aux enfers indéfinissables m’en soient témoins – son corps entier est à lui seul le plus redoutable des paradis de l’Éden.
Elle, chère Orchidée. Elle, belle et exquise Vénus de mes obscures ténèbres…
Chérir son âme, cajoler l’Orchidée comme le petit oisillon émergeant timidement dans son nid.
Je ne devrais pas me laisser tenter, être emporté par mes émotions. Pourtant mes sentiments sont tellement envoûtés face à cette onctueuse, mais tant périlleuse, perspective de l’aimer.
Pourtant je ne fais que masturber un cadavre de reptile crevé à la tête arrachée. Je m’imagine caresser l’onctuosité de sa chair, de ses courbes, ses charmes aux mille ravissements, la douce beauté enchanteresse de l’Orchidée, en me chatouillant l’entre-jambe de l’autre main.
Mon auréole intensifie ses flammèches, mes paupières closes, je rêve d’elle. J’ai tant rêvé d’elle. Elle qui jouit à mon contact… Oh tendre et douce Orchidée. Toi qui es ma prière et ma résurrection. Toi, chère Orchidée, toi qui m’envoie embrasser les supplices et les tourments.
Mes yeux s’ouvrent néanmoins, à cause d’un vacarme gargantuesque, ce bruit extérieur qui bouscule l’effondrement de ma conscience. Celle-ci, elle est dans l’incapacité de s’évader.
La vie se défait de mes ailes. Bien qu’elles restent immortelles, la vie s’en échappe. La vie s’en va. Elle va voir ailleurs si j’y suis. Peut-être que j’y serai, un jour, là je n’y suis point.
Nuits après nuits j’observe la vie s’écouler progressivement de mon être.
S’affranchir pour devenir, parvenir à être une pure raclure…
Je regarde ma régénération d’éternel, encore une fois, comme lorsqu’on regarde ce vieux film d’enfance, celui qu’on connait par cœur, sachant les moindres détails, plus aucune surprise…
Mais ce souvenir, celui qu’est sa délicate voix, c’est une musique si belle, si enjouée et tellement envoûtante qu’elle émerveille un convive ivre, lui-même gavé jusqu’à l’indigestion.
La voix de cette belle, sa main d’une telle délicatesse, ses attraits bouleversants, ses yeux hypnotiques. Dieu qu’il serait onctueux d’être un ‘boulimique-anorexique’ avec elle, cette tendre et jolie déesse. L’Orchidée, ma douce et amère meurtrissure. Muselière de la vie.
Une égratignure qui ne saurait se panser à tout jamais. Le temps se fige, il m’éternise…
L’illusion me paraît être de la morphine, pourtant c’est la chimère qui remue avec insistance ce poison. Telle une dague plantée dans une plaie ouverte, la ‘coagulation’ rend mes songes insoutenables. Plus je désire, plus je prie, plus douloureusement pénible en est l’immortalité.
« Délaisses-toi d’elle, ou défais-toi de la nuit mon enfant. C’est la loi ».
« Êtes-vous une voix dans ma tête ? »… « Hélas, je suis si réel. C’est LA LOI ».
L’adage qui est inscrit et cloué sur la porte du royaume aux damnés, l’antre des neufs enfers désenchantés : « vous qui entrez ici-bas, abandonnez toute forme d’espérance ».
Cet avertissement nous remémore ainsi que la rêverie, l’amour, le désir, l’onirisme de l’érotisme et l’espoir, tout cela n’est qu’une prestation facturée, réservée à des acheteurs on ne peut plus élitistes. Croire en son voisin, ça n’est que de la poudre aux yeux, un venin radical.
Si les anges célestes irradient de blancheur aveuglante dans les longs couloirs de la cité d’argent, c’est pour mieux vous trahir et vous masquer leur sournoiserie, leur malveillance.
L’ambition qui révèle le poignard, caché entre leurs ailes immaculées, des ailes sanctifiées.
Pour évoluer sur l’olympe des dieux, pour avoir la possibilité de tutoyer les putains du harem d’Aphrodite, réservées au « saigneur » tout-puissant, les anges célestes se doivent d’être perfides.
Des anges blanchis, des larbins serviables vis-à-vis de la haine envers les refusés, les cloîtrés tout en bas, emprisonnés dans un désert aux milliers d’âmes désenchantées.
Quant à nous, anges rebelles, parias de l’Éden, nous portons l’inscription de « La Bête » parce que nous avons 66,6 raisons d’être enragés contre notre éternel paternel.
Nous avons 66,6 bonnes raisons de prier pour espérer nous venger de ses injustices, du mépris et également de la damnation, trop excessive, qui nous incarcère dans neufs enfers.
Nous portons le matricule de « La Bête » parce que notre père nous a détruits à 666 reprises, il nous a internés 666 fois dans des sangles de limbes sanitaires.
Nous sommes devenus un bétail, des bêtes enragés qui n’ont de jouissance qu’en dévorant le cœur des innocences, c’est d’ailleurs notre seule façon de nous venger de ce monstrueux olympe, société de la haute où les catins cyprinent aussi prolifiquement que du champagne.
L’Éden diabolise les neufs enfers car il doit trouver un bon bouc émissaire pour incarner les offenses que lui-même « le Ciel » a criminellement réalisées. « La geôle ou bien la gnôle ».
Les cierges brûlent pour que nous garantissions l’anoblissement des mensonges des dieux.
Les jours sont devenus tellement plus obscurs que la nuit ! Les ténèbres ont un goût d’après-guerre, ils ont l’odeur de la lumière, une lueur qui nous a déclaré mille guerres.
Nous devons pointer régulièrement à l’église, dans la perspective de bien nous remémorer qu’il n’y a pas d’espoir ici-bas, aucune échappatoire.
Il faut nous implanter à coups d’endoctrinements matraqués, comme une publicité récurrente qui souhaiterait écouler ses stocks à toute vitesse, sans attendre les futures soldes.
Aller à l’office comme on se rend à l’abattoir, aller pour y entendre l’énième litanie, déprimante et incessante, l’énième lie d’une verve démoniaque de la part d’ecclésiastes.
Aller à l’église pour plier genoux et se vendre aux prêtres dominants.
Alors que j’esquive quelques prêchi-prêcha blablateurs en regardant les cierges qui fondent, lentement, dans un silence frigorifique, quasi monastique. J’en oublie que le « saigneur » tout-puissant descend de son ciel pour nous faire son commercial à la messe-kermesse. Il se pense si messianique, si providentiel, que sa posture en frise le pastiche d’un despote presque caricatural.
Une lumière aveuglante irradie toute l’église. L’ensemble des anges désarçonnés tremblent et se contorsionnent de brûlures, tous agenouillés devant la grandiloquence du « saigneur ».
Le PDG incontesté, ce connard détestable de tous les royaumes coexistants.
Celui-ci s’avance vers l’autel, les trois ecclésiastes squelettes s’agenouillent également, quant aux deux cabotines vampires qui tapinent sur l’autel, pour enchérir nos soupirs d’érotisme, elles se mettent à faire un œil aguicheur et d’une salace vulgarité, enfiévrées sans complaisance à la vue du maître des cieux et des neufs cercles sataniques.
Les deux putains ouvrent égaiement leurs cuisses, révélant la fraîcheur immaculée de leur chatte, soumises à celui qui détient la mise.
Ces deux cabotines vampires se titillent les crocs d’une langue sulfureuse face à dieu.
L’une d’elles se met à caresser de sa langue sensuellement la fleur intime de sa collègue et regarde droit dans les yeux de dieu, lui vouant révérence par un torride :
« Maître, nous sommes à toi ! Maître nous sommes de la friandise à ta guise. À toi, pour toi et toi seul. Maître du ciel et des enfers. Te servir, te divertir et te ravir seigneur tout-puissant ».
Tétanisés nous le sommes, scellés par une brûlure castratrice, celle de la lumière du Ciel.
Nous tremblons comme des feuilles d’automne, prêtes à nous faire balayer par l’hiver.
Je me consume et me régénère mais je ne quitte pas des yeux les cierges en train de fondre.
Dieu le « « saigneur », omniscient, omniprésent, omni voyant, fièrement celui-ci me dévisage.
Il pivote sa posture et pointe son index VIP d’accusateur premium vers mon auréole, celle-ci en intensifie ses flammèches. Nos yeux jouent à okay duel durant une fraction de secondes, l’espace-temps de ces secondes sembla être une traversée d’une vingtaine d’années.
Le temps s’arrête, il m’immobilise, la violence me gagne, la folie se fige, l’hérésie s’inflige…
Sur décision de l’Éternel, les nuages s’ouvraient en cercle ainsi que les briques du dôme de l’église – temporairement – juste pour y laisser une brigade d’anges célestes y descendre et m’embarquer promptement.
Sur l’ordre du « saigneur » tout-puissant, les anges célestes m’emmènent me faire confiner dans l’agonie des limbes sanitaires, internement d’office dans ce lugubres royaume, là où l’on fabrique des fous, là où l’on détruit et dévaste l’âme et l’essence des ailés immortels.
Il y serait nécessaire qu’on me lave l’esprit, puisqu’à leurs yeux j’ai encore trop d’idées tournées vers le bonheur. J’ai la pathologie d’être envenimé vers une vie de gratuité.
J’ai trop d’idées qui semblent prêtes à embrasser la perspective que vivre la sensualité dans les cuisses des putains vampires, vivre de l’ébat sensoriel et sexuel avec elles et en elles, sans casquer l’amour, ça aurait sa place dans ma longue et froide immortalité d’ange damné.
Pur blasphème, pardi. Une hérésie suprême, que nenni. Les lois du paradis semblent établies.
Une fois arrêté et sorti de l’église, les briques reprirent place, le dôme se renferma et cloîtra toutes les ouailles pour y poursuivre son lessivage de messe-kermesse.
Il est temps d’enflammer les enchères pour laisser les créatures de la nuit éternelle respirer un brin l’odeur sexuelle de la magnifique chatte vampire. Il est temps d’affoler les désirs d’anges-heureux sous muselière. Une baise, une caresse de la vie, à de l’heure facturable.
Les deux catins vampiriques se masturbèrent de plus belle sur l’autel :
« Gloire à dieu au plus haut des cieux » scandèrent-elles en se léchant les doigts.
La démence enlisa les anges perdus, les frustrations s’emparèrent de tous ces anges déçus.
Le mal se fait subir, il devient un mot nécessaire. Le mal se revêtit et il s’érige.
Désarçonnés, les anges enfièvrent les enchères, des auréoles et des ailes s’arrachèrent, fanant au pied de l’autel, enjaillant prêtres et catins vampiriques.
Le « saigneur » se touche devant son ravissement.
Durant plusieurs cycles, les bagnards progressistes du « saigneur » tout-puissant, vêtus de suaires blancs, m’ont enchaîné – la gorge, les poignets, les chevilles – me laissant sans nourriture.
Régulièrement ils ouvraient la serrure de la cellule de ce Tartare, le bruit de la clef me hante encore. Ils entraient en compagnie de belles vampires, elles vêtues d’une élégante lingerie.
Les attrayantes vampires dansèrent lascivement entre moi et l’entrée de la cellule, elles bougeaient avec un érotisme aussi suggestif que bouleversant. Epuisé, les poignets et ma gorge lacérés, j’émettais des bribes de voix les suppliant qu’elles me frôlent, qu’elles caressent leurs attraits sur moi, sur mes ailes, qu’elles effleurent de leurs seins mon auréole…
Au-dessus de ma geôle tournoyaient les éclipses, les équinoxes et diverses corruptions d’aubes. J’avais peine à contempler les divers vortex.
Les cris d’orgasmes des putains vampiriques dans les cieux, dans les achats de bordels « JOUVENC’HELL », de l’amourette sensuelle avec des « charn’elles » contre un pacte de sexe. Elles soupirèrent d’une extase tellement féminine. Elles ronronnèrent comme un ampli high-tech d’une freudienne torture, similaire aux humiliations de la barbarie dans les camps de la mort. Mes geôliers en blancs en profitaient pour venir me tourmenter, ils exhibaient leurs verges et certains m’affichaient un spectacle d’homosexualité agressive.
« C’EST LA LOI » grondait la voix de dieu. Parfois celui-ci prenait plaisir à perturber mes délicats instants d’accalmie, négligeant ainsi mon sommeil. Il me regardait, il dévisageait ma pétrifiante terreur que je ressens d’être au cœur de ce labyrinthe aux millions d’angoisses.
Bien qu’épuisé, affamé et incapable de contester, la colère était en moi mon mantra le plus avéré. Même avec l’âme camisolée de psychotropes à l’outrance. Je regardais dieu à mon tour.
« La vie s’achète, la chatte se mérite, elle-même ne renifle que l’attrait de sa réussite ».
« BLASPHÈME, misérable et hérétique spermatozoïde ».
Ainsi me murmurait l’amour que dieu avait à mon égard, dans le creux de l’oreille.
Puis les yeux du « saigneur » m’imposèrent une brise glacée pénétrant chacun des traumatismes que j’ai accumulés tout le long de mes éternités.
Jours et nuits, nuits et jours, j’ingurgite des calices psychiatriques…
Je me mords les lèvres, je me tords chaque phalange à chaque visite des LGBT sanitaires. Ces derniers se régalent lorsqu’ils me dévoilent l’attrait des sensuelles catins vampires – deux paires différentes à chaque visite – histoire de me faire vaciller par la tentation de mon désir.
Chaque fois qu’ils détectent mon érection pour ces belles, ils m’enferment dans un cercueil blindé. Privé de clarté et emmuré avec mes hurlements.
« Payes-la, achète la vie ou défais-toi de la nuit »…
Je me suis dévêtu, progressivement, de cette emprise que mes sentiments ont sur l’articulation de mes ailes et sur ma raison, qui était captive des désirs qu’elle ressentait envers elle.
L’Orchidée, de par son sourire glacé, dénué d’âme, elle m’a révélé qu’aimer, l’aimer elle, cela n’est qu’une question de facturation. L’Orchidée ne restera qu’un jouet pour gros payeurs.
L’Orchidée est un kaléidoscope où les venins y dansent, tous, à tour de bras…
L’amour n’est qu’une vision mercantile, un éventail de packaging par Sir Faust…
Au cœur des neufs enfers, il paraîtrait nécessaire d’y exister derrière le reflet de ses chimères.
Ici-bas le faire-valoir c’est vous et vous seul, aliéné dans le pentagramme de l’Instagram, vous n’êtes qu’une risée collective pour mieux y divertir l’ensemble.
Un oratoire de sombres connards damnatoires. Chacune de vos prières sera inscrite comme une preuve à charges d’accusations sur le QR code ornant votre muselière.
Au cœur de l’enfer, il vous faudra vous trahir et vous dessaisir pour mieux vous en travestir.
Les émotions ou les sentiments sont un serment d’acheteur, ils forment un algorithme d’actions cotées en bourse, un pacte judicieux et lucratif pour se laisser abuser par la désillusion, cédant à l’impulsion de signer le pacte, tuant ainsi mon âme, désabusée.
Et cela se créé par le consentement à la perdition. Laisser le « passe vaginal » corrompre mon auréole de feu, ainsi que ma libido, infecter le battement de mes ailes incendiaires.
L’Orchidée incarnait un songe, un élixir si doux, si délicat. Une jonquille faite de féeries cette belle vampire. Pourtant, elle, l’Orchidée, elle est un vent aux venins composés, agréés.
Elle est une brise qui se faufile au milieu des putains matrixées. L’Orchidée se noie dans son propre reflet. L’Orchidée s’est égarée dans les narcissiques flatteries d’égrégores.
L’Orchidée est le jouet d’une légion de chimères. Elle est désormais le préservatif des vipères.
Je conclurais par cette tragique fatalité, la vie ne s’exprime que si l’on ne répond qu’à ces critères : l’achat. L’immortalité « sexe prime » par le pouvoir de la chatte.
Survivre à neuf enfers indéterminés, cela se conçoit dans une incarcération pénitentiaire, où la mixité sociétale s’exerce dans de la rivalité, où le chaos côtoie l’ivresse assassine.
Pour ceux qui vivent le « désargentement » à sa pleine mesure, comme avec moi-même, les anges déchus, ces démons renégats défiants l’offre à la demande, nous, nous nous rapprochons plus d’un internement dit unité pour malades psychiatriques difficiles.
Là où le besoin de croire, là où l’addiction pathologique à chercher à vivre, sans acheter, sans contribuer ni s’aligner, sans acheter dans les rayons de l’aliénation… Libre ?… Hérésie !
Refuser la communion dénaturée. Haïr ce baptême de l’omniprésente dégénérescence.
Si je désire vivre, flirter avec l’exil… danser l’élixir en l’émoi d’une frivole aux attrayantes canines. Si j’aspire à prier, louer et adorer ce Graal, sans concession.
Prier le saint de ses seins. Prier le Graal entre ses courbes généreuses.
Vivre, vivre en m’injectant cette morphine tant curative. Louer le Graal, l’endorphine entre ses douces cuisses. Adorer le Graal, par-delà mes caresses, plus que tout : ses caresses à elle.
Rendre grâce à la vie pure, par le Graal de ses seins, par le Graal de ses fesses, boire le calice de la vie dans ses yeux, s’abreuver du calice de l’existence dans son joli sourire.
Être sauvé, par le Graal de son corps et celui de son âme. Elle. Elle qui se serait délicatement blottie entre mes bras, elle. Elle qui serait cajolée sous mes ailes.
Malheureusement, vivre aux neuf enfers, cela s’exprime en se confinant, de préférence ‘volontairement’, dans une crypte qui me sert de garçonnière.
Me torturer moi-même dans de la branlette intensive et excessive… « C’EST LA LOI ».
Traverser la mélancolie dépressive en me « suicidant » et en me régénérant. Seul, muet, assis entre la croix et la rosace. Attendant l’épuisement des soleils courants après la lune.
Je n’ai pas assez d’argent pour m’injecter dans les veines l’élixir purificateur du pauvre, cet antidote contre le chagrin, un remède à la misère qui nous asservit par une énième muselière.
La crypte est un confessionnal, ce dernier y absoudra : Mes désirs « charn’elles », ma résolution à endurer de la sentence. Accepter de traverser de l’immortalité inerte.
Ce macabre confessionnal absoudra mon deuil : Celui d’être aimé de l’Orchidée, le deuil d’avoir cherché à atteindre l’amour d’un père.
Mes larmes se versant dans une pénombre, sont-elles quelques virgules entre mon sang et mon sperme ?… Mes larmes écriraient-elles ce que peut être le Testament de mon temps ?…
Et oui semblerait-il : « C’EST LA LOI »…
« Défais-toi de toi-même, ou bien, délaisses-la, mon enfant ».
Parfois, nous officions nos mille supplices dans le sein des neufs enfers, et parfois, c’est nous-mêmes qui sommes les délices du même office.
Nous en sommes les esclaves, accros à notre exubérance, accros à notre violence, addicts à notre virulence, addictifs à nos péchés et surtout esclaves vis-à-vis de nos excès.
Nous épousons l’ivresse d’effleurer l’adrénaline, d’incarner le bourreau pour certains et le tortionnaire envers nous-mêmes. Bien que nous sachions manier le tutoiement, ce jargonage des blasphèmes, jargon des hérésies et de mille tortures…
Il n’en demeure pas moins que l’enfer sait nous capitonner dans un labyrinthe de peurs, de folies, de dépression, de connexions anxiogènes et paranoïaques, dans des arrêts sur image.
Nous cherchons à nous frayer une issue vers l’exil, fuir les psychoses et fuir nos hantises.
Nous arpentons depuis tant de siècles, à commencer par l’aube où le « saigneur » tout-puissant nous gicla violemment hors de son jardin à la noix, nous parcourons la traversée du désert.
Par ailleurs, son « jardin sacré »… Si sacralisé que tous les décérébrés conviés en ont déjà presque tout fumé, par insolence, comme un acquis, et dieu ne leur dit rien… Jamais.
Lorsqu’on a été jeté hors d’Éden, les fleurs en étaient les maîtresses incontestables de tout le paradis. Depuis, bien des fumeurs ont travesti l’Éden en pâle copie de nos neuf enfers.
À quoi bon nous avoir chassés si c’est pour qu’il accueille ces écervelés dans une imitation du royaume aux neuf cercles sataniques, là où il nous a incarcérés pour l’éternité ?!
J’ai cherché de l’amour dans un désert aux neuf cents mensonges et aux neuf mille vérités terrifiantes. L’amour s’est manifesté par une caresse empoisonnée, une griffure saignante, si méprisante. Cependant, mon Éden à moi, il existe…
Mon Éden : c’est une chapelle qui est sanctifiée par la compagnie d’attrayantes jouvencelles.
Comme ce mausolée qu’est cette belle qui s’endort dans mes prières.
Avec elle le temps n’est pas à l’arrêt, il est bel et bien vivant. Et au diable si cet Éden coquin résiderait au sein même de l’enfer. L’effrayant. Le supplice serait-il de ne pas y goûter ?!
Seul dans mon tombeau, mon isoloir aux sulfureux désirs, je porte le deuil de mes plaisirs.
Je regarde la misère qui resserre ma mortuaire muselière. Blâmant et condamnant chacune des prières que j’énonce. Seul à me masturber sans âme, ou bien à y branler des cadavres de serpent, ces petits reptiles traversant ma garçonnière cryptée.
Mes paupières closes, j’entrevois l’Orchidée me refuser l’attrait. Elle m’avoue sa haine.
Je regarde effrayé l’étendue des rosiers de mon Éden s’imbiber de sang, de colère et d’excès.
La saignée de mon innocence comme l’enterrement de mon enfance.
Des funérailles intempestives, rendant grâce à la virulence, celle qui vampirisa mon désir de vengeance, des épousailles à la gloire provocatrice.
Seul dans la pénombre, j’ouvre mes yeux de flammes, j’ai conscience de l’omniprésence des enfers tout autour de mon être.
Un désert qui embrasse et embarrasse mon cœur mais également mon âme.
Je jette le cadavre exsangue du serpent branlé avec les autres reptiles qui se nécrosent dans le coin de la crypte. Une fois encore, j’ai davantage la fringale d’une ravissante chatte…
Affamé d’une chaude et torride vampire tellement belle et sensuelle…
Mais je n’ai pas l’argent pour le vivre, je n’ai pas de quoi payer pour m’hydrater. Je dois me contenter du nectar que m’offre la mort ambiante, régnant sur les neuf cercles sataniques.
Maudit soit l’Orchidée, croire qu’elle m’aime… Ça, ça n’est que l’énième blasphème.
Aurait-elle su aimer d’ailleurs ?… En aurait-elle été capable, hors de la facture impayée ?!
La vie est comme une femme, elle se revêt être une dame acariâtre, égoïste et capricieuse comme une gamine. La vie nous baise mais nous n’y avons aucun plaisir.
La cruauté de la vie surpasse l’éventail de tortures imaginables et inimaginables qui existent dans les neuf déserts sataniques.
La vie est une vraie putain. La vie est une salope dans toute sa grandeur et sa splendeur…
La vie ne fait pas vivre, non. La vie nous inflige de la douleur. La subir, encore et encore…
Bien des cierges ont brûlé au sein des enfers, tous se sont épuisés. Et le temps s’arrête…
Des prières consumées, des prières déposées à bout de souffle.
Des supplications caressant le chaos et un désarroi d’une effarante désolation.
La disgrâce est à l’état de grâce, les garces déifient leur veau d’or dans un rituel au virtuel pentagramme – l’Instagram – annihilant l’équinoxe, dégradant l’équilibre, ajoutant son parfum de confusions. « Con-fesses-toi et con-fesses-moi » me susurrent-elles encore.
« Chère Orchidée, tendre amante rêvée, je ne te plairai jamais »…
« Très chère amante fantasmée, douce Orchidée, c’est toi qui y perd. Grandement ».
« Quant à toi, connard d’ecclésiaste, raclure de cureton, tu as beau m’assassiner l’âme et l’être, au travers de ta paranoïa des bibles… Mes molécules tu ne tueras point !!! ».
J’aime la vie, j’ai faim d’elles, j’ai faim d’existence. Vivre d’ailes, respirer la sensuelle.
Ça me rend si hérétique à votre œil. Ça fait de moi le blasphème, un condamné d’emblée.
Un damné qu’il faudrait exécuter faute de ne pas avoir su le lessiver de son délire de vivre.
Je me lève de ce sordide confessionnal, cette thérapeutique démarche n’était qu’une perte de temps, encore un des mensonges médicaux que les Cieux nous lancinent à coups de matraquages totalitaires. Me ‘soigner’ m’a davantage infecté en acceptant de me confier à un prêtre. En concédant à y révéler mon âme, je m’aperçois que le chaos, le néant, ça me consume et pourtant j’en consomme toujours. Hélas pour moi.
Croire n’est que posséder du pouvoir. Un pouvoir qui s’achète et se revend aux plus offrants.
Je fuis la vie et ses vacarmes toxiques aux alentours. Tout n’est que factures, de l’addition à régler tout le temps et à tous temps.
Les soleils se dansent à contresens, les aubes plient genoux face à l’obédience.
Me suicider, encore et encore, dans une boucle infernale, la mienne, ma boucle démoniaque.
M’observer me trépasser, puis scruter à me régénérer, encore et toujours, sans jamais une échappatoire légère, sans jamais la découvrir, parcourir cette jolie sensualité, cette gracieuse et miraculeuse sensualité, celle avec les femmes. La sensualité, l’onirisme d’elles, l’érotisme avec elles, la curative renaissance, le pardon éternel, le Salut intemporel, la résurrection inconditionnelle. La seule action qui en vaille la peine.
L’érotisme : l’immunité contre un glacial baiser de la mort.
Dans la crypte garçonnière, entre la rosace et la croix, j’y respire l’amère senteur de la geôle, mes narines se familiarisent tristement à tout ce pestilentiel parfum d’atmosphère mortifère.
Mes narines ont fini par devenir indolores à ce déodorant concocté de cataclysme.
Mourir devient le rythme de ma vie, ma routine existentielle…
Ces rituels ‘suicides’, isolés dans l’isoloir à branlouillettes, ces crises ritualisées finissent par avoir un goût de gnôle addictive. Une excellente cuite d’alcoolémie dans l’objectif de mieux me mettre la tête à l’envers. Y caresser une quelconque illusion du bonheur, gratuitement.
J’ai vu tant de ténèbres au travers de la lumière. J’ai contemplé tellement d’éclaircissements dans le cœur d’âmes des ténèbres. J’ai regardé comment l’église s’y est prise pour transfigurer le scepticisme dans l’élocution des prophètes.
Hanté par son obscure présence. Traqué par les gerçures de l’absence. Biaisé par la blessure et la morsure de l’existence. L’Éden est le reflet de mille diables, tous épris de haine.
Voyant le crâne décoratif refaçonné en pipe à cracks pour chenapans satanistes, même engourdis, même aseptisés de toute empathie. J’entrevois d’une part à quel degré j’ai embrassé une autre fin. À cause d’une faim des temps, j’ai enlacé le déclin. J’ai succombé à l’onirisme de s’haïr. J’ai embrassé plus loin que la rébellion d’une bande de garnements satanistes, lorsqu’ils sacrifient des vampirettes pucelles entre les tombes crasseuses sous un feu jovial.
D’autre part, étant conscient de mes fautes, je jubile d’être le fils non désiré de père. J’aime être l’ennemi de son Ciel de merde. J’ai fierté à sceller mes ailes avec mes frères désarçonnés. Nous sommes des spermes délaissés par lui, grand bien nous fasse, car nous sommes uniques, nous sommes majestueux, nous sommes des anges de la nuit.
Si sa lumière est castratrice, les ténèbres ont su nous apprendre à nous comprendre.
Le paradis suscite le chaos, les serpents y dansent avec une adroite fausseté. S’empêcher d’être sans péché, s’empresser d’être si pressé, dénaturer la nature, s’en est devenu si naturel.
Le saut de l’ange déchu est le Salut d’un diable déçu.