Article sur Vincent Blénet par Danièle Chauvin
16 mai 2011 par vincent
Vincent Blénet aujourd’hui
Que Vincent vous accueille chez sa grand-mère, où il réside, ou chez sa mère, vous êtes frappé par la présence des livres. Il y en a du haut en bas ; les bibliothèques se sont approprié tous les espaces possibles. Il dit ne pas pouvoir lire un ouvrage de bout en bout. Force est pourtant de constater, aussi bien en l’écoutant parler qu’en le lisant, qu’il jouit d’une grande aisance d’expression. Sa passion est l’écriture, depuis son plus jeune âge. Plusieurs ouvrages ont d’ailleurs déjà été publiés dont l’un, Chroniques des ténèbres, rencontre un certain succès. Écrire Magazine lui a consacré un petit article accompagné d’une photo.
Mais l’écriture est capricieuse, et pendant un certain temps, elle lui a refusé l’inspiration indispensable pour avancer. Pourtant, les dernières pages rédigées n’attendaient plus que d’être relues et parachevées pour être publiées à leur tour. Heureusement, son dernier voyage à Paris, le 22 septembre 2010, lui a redonné le goût et l’énergie utiles à la poursuite de son travail. Son éditeur organise en effet chaque année une soirée pour tous les écrivains publiés récemment. Ce fut l’occasion de rencontres enrichissantes, notamment un descendant de Napoléon, personne haute en couleurs, qui entrera dès les heures suivantes dans un nouveau texte. L’ambiance était agréable et chaleureuse. Plusieurs personnes l’encouragèrent. Vincent prit des photos afin de garder vivant le souvenir de ces moments et l’envie lui prit presque immédiatement d’immortaliser la soirée et les personnes rencontrées là. Sur le cahier emporté dans ses bagages avec l’espoir d’écrire, naquirent, dans les vingt-quatre heures qui suivirent, deux textes.
Vincent souhaite aujourd’hui se montrer d’un point de vue extérieur. En effet, ses textes sont autobiographiques. Ils sont comme les faces d’un caléidoscope dont chacune montrerait un aspect de sa personnalité ou de son ressenti mais qui serait éclairée de l’intérieur. Il cherche à présent un regard qui dresse de lui un portrait de telle sorte que, dit-il : « En lisant votre travail, j’aie envie de me juger. »
L’univers de Vincent est très complexe. À l’heure où se construit la personnalité, il vécut des moments extrêmement difficiles. Maltraité par ses camarades de classe, incompris par les enseignants, il fut hospitalisé en psychiatrie alors qu’il n’avait que seize ans. Sa passion pour le cinéma et pour l’écriture, loin de le servir, ont aggravé son cas face au système. Il passa dans cet établissement six mois dont il garde un souvenir effroyable. Il en témoignera dans son premier recueil Je suis mort en 1999.
Étant d’un naturel observateur, d’une part, et très réceptif aux émotions d’autre part, il voulut extérioriser sa souffrance.
Mais Vincent est un écrivain. Il ne lui suffit pas de raconter les évènements et les sentiments qu’ils lui ont inspirés comme on écrit son journal. C’est un créatif. Il construit donc un univers où évoluent ses personnages. C’est ainsi que nous rencontrons, au fil de notre lecture, des anges, pures fictions au destin tout à fait original fréquentant les cimetières et se cachant derrière les ténèbres pour mieux observer les hommes, ou des personnes authentiques, telles son héros Marilyn Manson ou son ami Jean-Marie le dominicain, mis en scène dans des lieux réels, familiers comme l’appartement de sa grand-mère, ou connus, comme Los Angeles ou Nice. Ces choix, sont, comme il nous l’explique, les fruits à la fois de son vécu, de son ressenti et de son imagination d’écrivain. Il élabore méticuleusement chaque personnage dans son aspect, dans son mouvement, dans ses paroles, face aux autres personnages et à l’intérieur d’un décor précis. Il conçoit ses récits comme des séquences de cinéma : « Quand j’écris un texte, je suis comme une équipe de cinéma à moi tout seul : le réalisateur, le scénariste, le metteur en scène, le décorateur, l’éclairagiste… ».
Le cinéma est sa deuxième passion. Très jeune, il écrivit un scénario complet. Sa culture cinématographique, dans son aspect technique, fut construite à partir des nombreux films, tournages, best off, interviews transmis à la télévision. Pendant une période, en 2001 pour meubler sa solitude et s’évader de son cadre de vie, il regarda beaucoup les films où les acteurs Brad Pitt et Léonardo Dicaprio jouaient. Ces artistes attiraient son attention car il aurait aimé être capable, comme eux, d’interpréter des rôles de composition divers et intéressants. Ils étaient ses repères. Dicaprio lui permit même de rêver encore, malgré les camisoles chimiques, grâce à une photo de lui sur le tournage de La plage, affichée sous ses yeux. Il sera l’un des personnages mis en scène dans le texte Foi innovatrice.
Il imaginait aussi que ces gens pouvaient être accessibles. Illusion ! Se rendant à l’évidence qu’ils ne pouvaient être approchés car ils appartenaient à un système impénétrable, il pensa que Tom Cruise, qui répétait à l’envi qu’il voulait aider les autres, serait différent et accepterait une rencontre. Celui-ci lui infligea une déception sévère et douloureuse car en réalité, il ne s’intéresse à personne. Seule sa secte de scientologie lui importe.
Exit Tom Cruise.
Aujourd’hui, avec le recul, Vincent voit les choses de manière plus objective : il replace ces acteurs dans leur contexte, avec leur talent, certes, mais aussi avec leurs défauts et leurs faiblesses et il est devenu très désabusé. Julianne Moore a porté le coup de grâce à ce qui lui restait d’illusion à travers le film Chloé. Son opinion se fait très méprisante car il estime qu’aujourd’hui, dans le monde du spectacle et de l’édition, on produit n’importe quoi du moment qu’on est payé cher. Ce n’est pas ce qu’il considère comme de l’art, mais plutôt une sorte de vénalité soumise. C’est dit-il, scandaleux de ne donner de l’importance qu’à des gens déjà en vogue, sans aucune considération pour les nouveaux-venus. Pourtant, si les artistes célèbres n’avaient pas commencé avec des personnes alors peu connues, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Ainsi, il trouve scandaleuse cette attitude mercantile qui n’accepte de s’intéresser qu’à ceux qui ont des moyens financiers importants. Cela ferme les portes du succès aux plus modestes, ou aux auteurs encore inconnus même s’ils ont matière à s’exprimer. Seuls ceux susceptibles de faire vendre en quantité sont pris en compte. Or, actuellement, le public n’aime que le sexe, l’horreur, le glauque semble-t-il. C’est très limité ! Si vous n’êtes pas de ceux-là, « Ils vous crucifient. Aucun soutien, aucune publicité aucune ouverture. Le système est déformé. Il n’a pas de structure, plus de sens. On vend n’importe quoi. J’essaye d’être sincère. Les gens n’aiment pas ça.»
Pour comprendre Vincent, il faut s’attarder sur son évolution spirituelle. Enfant, il était chrétien, mais rejeté par son entourage, il se détacha de Dieu « Pour Lequel je n’étais qu’un spécimen sans intérêt et qui me laissait souffrir le martyre. Je sais que Dieu existe mais je ne veux pas en parler. Pour la rédaction de Section 19 j’ai inventé le personnage chrétien de Pierre Fairfax. A partir de ce texte, j’ai renoué avec la foi. A ce moment-là, durant l’été 2003, j’ai connu les intégristes à l’occasion d’un désir de confession. Le prêtre était absent et j’ai discuté avec un homme qui nettoyait les autels. C’était un intégriste qui m’a introduit dans leur groupe ».
Mais leur prosélytisme fit fuir Vincent pendant plusieurs années. En 2006, il chercha à retrouver leurs traces afin surtout de se distraire, car leurs cérémonies relevaient du spectacle. On lui indiqua l’église des Carmes où il se rendit alors pendant huit mois à pied, chaque mercredi. Vincent décrit :
─ Je voyais tous ces mecs qui se levaient et disaient : « Prions le Seigneur. Je reconnais que je suis pécheur, je suis pécheur, je suis pécheur ! Je vais mourir» Vincent se lève et se frappe énergiquement la poitrine, comme eux. Nous sourions.
Vincent reprend :
─ L’un d’eux commence à lire « Lettre selon Saint… » Puis : « Frères, l’Apocalypse est là. » Et le “sergent chef instructeur” se mettait à hurler : « Le Christ est venu ! Vous allez mourir ».
Mais il venait là aussi pour serrer, au moment du geste de fraternité, la main d’une femme qui, malheureusement, n’interpréta pas du tout son attitude comme il le souhaitait. D’abord elle ne montra aucun signe d’intérêt. Alors, un jour, pour la faire réagir, il alla prendre l’hostie. Cela fut immédiat : elle l’aborda en lui demandant s’il avait fait sa première communion. À la réponse négative de Vincent, elle s’offusqua : « Ce n’est pas bien, vous savez !.. » Il aurait aimé une relation d’amitié. Elle ne pensa qu’à lui servir des arguments religieux « éducatifs» en particulier en lui offrant, en réponse à un cadeau qu’il lui fit ─ un médaillon de la Vierge─ un bouquin sur la religion avec un marque-page à l’intérieur portant l’inscription : Comment faire sa première communion.
Relation nulle !
Son évolution est fortement influencée par ses rencontres intellectuelles et tangibles avec des gens qu’il fit par la suite entrer dans ses textes.
L’entourage familial est le creuset de la personnalité. Vincent eut des rapports très différents avec les membres de sa famille.
De son grand-père, aujourd’hui aux États–Unis, il dit garder l’amer souvenir de quelqu’un qui fit souffrir les siens et lui en particulier. Il se sentit toujours rejeté de cet aïeul et aussi de son propre père.
Avec sa mère, les relations sont complexes et variables, car il ne se sent pas toujours en phase avec elle quant à l’analyse des évènements vécus ou à venir. C’est, somme toute, ce qui se passe généralement dans les familles. Malgré cette apparente discordance, Vincent sent sa présence protectrice autour de lui. Elle fit d’ailleurs le voyage à Paris avec lui. Elle a une place prépondérante dans sa vie. Mais, comme les oiseaux qui sortent un jour du nid pour voler de leurs propres ailes, Vincent ressentit un besoin de distance par rapport à elle pour se définir et pour s’exprimer en liberté. C’est pourquoi elle n’apparaît pas dans ses premiers textes. Aujourd’hui, ayant affirmé par ailleurs sa personnalité en toute indépendance, il peut la considérer d’un regard extérieur et la mettre en scène dans l’un de ses derniers textes où son personnage évoluera naturellement.
A Paris, il eut le grand bonheur de faire la connaissance de sa nièce, la fille de son demi-frère. C’est une petite fille de trois ans dont il avait appris la naissance par un texto et dont il n’avait jusqu’alors vu que des photos. Cette rencontre fut pour lui un moment très fort. Son rôle d’oncle lui semble primordial. Il souhaite ardemment faire partie de la vie de cette enfant, qu’elle sache qu’il l’aime profondément. Très heureux d’être avec elle, il lui dit : « Fais-moi un bisou. » Pas de réaction.
─ Tu as peur, demande-t-il ?
─ Ça pique ! » Répondit-elle, déclenchant le sourire protecteur de son oncle.
─ N’oublie jamais que je t’aime très fort », lui dit-il en lui caressant les cheveux. Bien sûr, il faudra le lui répéter à chaque occasion, elle n’a que trois ans ! Mais il plaît à Vincent de penser à elle : « Quand je suis dans mon chaos quotidien, je pense que quelque part, il faut préserver cette enfant. Dans ma noirceur glaciale, je pense à son innocence vulnérable. »
Quand j’évoque sa grand-mère, un sourire rayonnant éclaire son visage :
─ Ma grand-mère est la personne la plus importante pour moi dans ma famille, la plus sincère et la plus sympathique avec moi. La majorité des petits-enfants n’aiment pas leurs grands-parents ou profitent d’eux. J’ai toujours voulu vivre avec elle dans sa maison. »
C’est à elle qu’il est le plus attaché. Elle apparaît à plusieurs reprises dans ses textes, toujours en hôtesse accueillante et souriante, offrant du café à ses visiteurs, et discutant « avec sa verve habituelle ». Elle y rit beaucoup avec ceux qui l’entourent.
C’est elle qui lui fit rencontrer le père Jean-Marie, prêtre dominicain.
En effet, suite à l’expérience intégriste, Vincent eut besoin de connaître une opinion différente par rapport à la religion, à la foi. D’autre part, il souhaita avoir un avis et une aide à propos d’un texte en cours d’écriture. Une amitié naquit dès la première rencontre, et des rendez-vous réguliers s’instaurèrent. Puis cette personne fut mutée à Nice. La communication devint plus difficile. Vincent sait que le Père Jean-Marie obéit à la règle de son ordre. Il trouve justement que ces règles ne correspondent pas à l’esprit du christianisme, qui est en principe de créer des liens entre les gens. Elles sont, pense-t-il, établies par le Vatican qui n’est qu’une représentativité de Dieu par les hommes et qui est en contradiction avec les principes de vie qu’il enseigne. Il prétend en effet qu’il faut être pauvre, alors que les évêques et autres cardinaux portent des bijoux et des vêtements d’une grande valeur marchande. « Les Chrétiens aujourd’hui sont sourds et aveugles, dit-il. Ils prêchent le pardon mais ils ne l’appliquent pas. » Vincent entreprit six voyages à Nice pour revoir le père Jean-Marie, en augmentant petit à petit la durée du séjour afin d’établir ses repaires progressivement dans cette ville.
C’est au cours du troisième séjour que le texte Ad vitam aeternam naquit. Vincent écoutait la musique de Marilyn Manson, son baladeur sur les oreilles, installé dans l’église où Jean-Marie officiait habituellement, à côté de l’orgue, entouré des peintures ornant les murs. Il eut le désir de mettre en scène ensemble les gens qui comptaient pour lui : Marilyn Manson, la femme de celui-ci Dita Von Teese, Jean-Marie et sa grand-mère. Il réunit ainsi le côté ténébreux de Marilyne Manson, l’esprit lumineux de Jean-Marie, la douceur de Dita Von Teese et le caractère enjoué de sa grand-mère. Un texte vit le jour, puis un autre et encore un autre. Il travailla ensuite dessus pour les réunir en un ensemble homogène et cohérant.
C’est à Nice que Vincent fit la connaissance d’autres personnes importantes : sœur Rachel, Petite Sœur de la Charité, est une femme très charitable. L’association qu’elle a fondée, « Les Fourneaux Économiques », offre un espace d’expression et de communication aux gens en difficulté qui en éprouvent le besoin.
Sa condisciple, sœur Olga participe aussi à cette association. Elle est réputée pour ses réactions vives : « En tout cas, Marilyn a filé droit avec sœur Olga », écrit Vincent dans Ad vitam aeternam.
Enfin, Mireille, bénévole de l’association de sœur Rachel est auxiliaire d’aumônerie à la prison. Elle collabore avec Jean-Marie dans l’écoute des personnes, certaines d’entre elles préférant s’adresser à un homme, d’autres au contraire à une femme.
Toutes ses personnes font partie de l’entourage de Vincent, et elles sont tellement particulières, hautes en couleurs dans leur comportement et dans leur façon de considérer la vie, que Vincent les fait entrer tout naturellement dans ses écrits.
Mais le héros de Vincent est Marilyn Manson, et son idéal féminin, Dita Von Teese ! Tous deux furent mariés ensemble durant une période de leur vie.
Il est à remarquer que Vincent s’intéressa à chacun d’eux en deux temps.
En effet, lorsqu’il découvrit Marilyn Manson la première fois c’était en 1997, à la télévision aux États-Unis. Enfant, il n’avait pas la même perception des choses qu’aujourd’hui et il le trouva un peu bizarre, il en eut même peur car il pensait qu’il incarnait le Mal. Au contact des intégristes, il le considéra comme un être malfaisant. Mais à la suite de la brutale déception provoquée par Tom Cruise il acheta le livre de Chuck Palahniuk, Stranger than fiction, le seul qu’il pût lire en entier. Ayant déjà lu un article de cet auteur à propos de Marilyn Manson, il commença à réviser son point de vue sur la rock star. Il s’acheta un DVD de l’artiste et le regarda. Sa première réaction fut un certain recul : « Il est barge » pensa-t-il. Puis il chercha à le connaître davantage et peu à peu son intérêt pour lui grandit. Jean-Marie l’ayant conforté dans son opinion selon laquelle il n’y avait rien de répréhensible ni de contradictoire avec le christianisme dans ses œuvres, Marilyn Manson devint alors son moteur. Cet homme l’aida réellement à retrouver une identité. Il devint pour Vincent plus important que son propre père. Quand Vincent n’a même plus la force de regarder quelque chose le concernant, cela est le signe qu’il va vraiment très mal. Car en effet, cet artiste, exceptionnel selon lui, l’apaise et le calme. Aujourd’hui, les anciens fans du chanteur se sont détournés de lui. Mais Vincent, bien qu’il le trouve grossi et que le look qu’il arbore à présent lui plaise moins que celui de ses débuts, le trouve toujours intelligent, lucide, sérieux, drôle, créatif et amusant. Il est certes devenu plus intimiste, selon les termes de Vincent. Il lui est source d’énergie. « Quand j’étais au fond du trou, c’est grâce à lui que j’ai réécrit. »
Quand Vincent découvrit Marylin Manson, celui-ci était marié avec Dita Von Teese. Mais ce n’est qu’en 2009 que cette femme l’intéressa vraiment. Il éprouva à son égard une sorte d’attrait. Elle lui permit de comprendre enfin certains aspects de la vie émotionnelle, et aussi physique, qui lui avaient échappé jusque-là, que les autres femmes ne lui avaient jamais inspiré. Elle lui a ouvert des horizons nouveaux. Non seulement sa beauté le charma, mais il trouva, et trouve encore aujourd’hui, en elle, une personnalité originale, quelqu’un hors du commun, quelqu’un qui se distingue des autres par son talent et son travail. Elle évolue dans son propre univers. « J’ai cherché à travers elle un réconfort», dit-il. Ce qui lui manqua toujours dans sa vie, c’est l’affection féminine. Quand une femme lui plaît, il souhaiterait surtout établir avec elle une relation d’amitié, de tendresse, de consolation et d’affection. Il souhaite vivre avec Dita Von Teese la complicité, la connivence, le partage. « Le plus important pour moi est de sentir la douceur d’une personne que l’on tient dans ses bras. » Et Dita Von Teese représente tout ce qu’il recherche chez une femme : elle est douce et en même temps jolie et attirante.
Un prêtre récemment rencontré lui demanda quelle était sa vision du Paradis. Vincent, aussitôt évoqua Dita Von Teese. Sa version personnelle du Paradis se vit dans l’amitié de Marilyn Manson et sous la protection sentimentale de Dita Von Teese. « J’ai fait un rêve magnifique : mon mariage avec Dita Von Teese. Son visage, sa douceur, son innocence et sa fragilité. J’aimerais tant qu’elle sache que je souhaite sa complicité. » Il aurait aimé la connaître, la rencontrer et, comble du bonheur, la serrer dans ses bras.
Toutes ces expériences, ces ressentis fertilisent son écriture. Vincent articule ses récits autour des personnes qui l’entourent habituellement, directement ou par le biais de la télévision, du cinéma, de la musique ou de la lecture d’articles les concernant.
Le contexte où il nous les présente est parfois réel : il s’agit des endroits où Vincent vit, et des villes lointaines qui nous permettent de voyager avec ses personnages, de nous éloigner de Montpellier, petite agglomération peuplée de peu de gens intéressants. Los Angeles, en particulier, représente pour lui tout ce qui concerne le cinéma. D’autres villes sont propices à certaines actions ou certaines attitudes de ses personnages car la culture qui y prévaut, les admet.
C’est d’ailleurs ce qui fait l’originalité et la force des récits où toutes ces personnes se côtoient et parlent ensemble. Une nouveauté apparaît dans son écriture actuelle : Vincent n’intervient pas à la première personne dans son texte entre ses personnages, il les fait discuter seuls, sans lui. Il se place dans la position du rapporteur des paroles et des gestes de ses amis et de ses héros.
Les clubs électro, observés principalement à la télévision, sont des lieux de débauche où règne la frénésie, où tous les gens s‘agitent convulsivement et qui ne lui plaisent pas. D’ailleurs, voulant participer à une soirée dans un club gothique, il se vit rejeté, comme par les extrémistes catholiques un peu plus tôt. Il se sent donc : « Pas assez chrétien pour les chrétiens, pas assez gothique pour les gothiques ». Quelqu’un lui dit qu’en fait, il est entre les deux, le trait d’union. Il se sent porteur des deux cultures. Il a inventé ce mode d’existence : « Marier le gothisme, le romantisme et le mysticisme chrétien, ce qui fait mon univers personnel ».
Mais son « paradis », son lieu de prédilection se trouve pourtant à Montpellier puisqu’il s’agit du cimetière Saint Lazare. Dès son jeune âge, Vincent, maltraité par les autres enfants, se réfugiait dans un cimetière où il se sentait en sécurité dans le mysticisme que ce lieu inspirait. Aujourd’hui il écrit : « Les cimetières sont des lieux sanctifiés plus purs que ces affiches des paradis terrestres qui sont l’attrait des vivants ». De nombreuses scènes se situent à l’intérieur d’un cimetière, tant dans les fictions où apparaissent des humains, que dans celles dont le personnage principal est un ange.
Au cours de son voyage à Paris, Vincent ne s’autorisa qu’une seule visite : le Père Lachaise, « Le Los Angeles des cimetières ». Il avait vu une photographie de Dita Von Teese où elle posait devant la tombe de Victor Noir. Il se rendit au Père Lachaise devant ladite tombe. Instant d’émotion, de penser que l’artiste s’était trouvée à cet endroit précis, avait touché la statue du journaliste. Il effleura à son tour la joue de la statue « pour être peut-être en communication avec Dita Von Teese ». Il prit des photos et emporta de cette visite un souvenir impérissable.
D’autres personnages fascinants habitent les textes de Vincent. Ce sont les anges, des êtres différents des humains car les humains sont trop cruels à ses yeux. Ils sont millénaires, pour évoquer le rapport que Vincent entretien avec la vie et la mort. Vincent pensa au suicide à plusieurs reprises, mais il « n’a jamais pu mourir ». Les anges ne peuvent pas mourir, ils sont éternels. « D’ailleurs, dit Vincent, la vie ne finit jamais. » Ce sont des êtres créés par Vincent spécialement pour évoluer et faire partie de son univers personnel, pour avoir une particularité, quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs. Ces êtres sont dans les ténèbres, c’est à dire qu’ils existent dans un lieu caché du monde, on ne les voit pas, mais eux regardent les hommes et ils souffrent, mais personne ne s’en soucie. Ils ont un rapport étroit avec leur auteur qui se sent toujours seul et qui souffre, mais qui n’est jamais entendu.
Ces anges sont bien particuliers car ils portent des lentilles blanches, des tatouages et leurs ailes ont un rôle important. Ils sont humains sans l’être car certains détails les différencient totalement. Vincent est fasciné par ce regard très spécial que donne la lentille blanche de Marilyn Manson. « Les yeux sont le miroir de l’âme, tout se décrit à travers le regard. »
Vincent a toujours aimé les tatouages et aurait aimé en porter. Malheureusement, à la suite d’essais malheureux certains lui déconseillèrent fortement de se faire tatouer. Vincent les considère comme des vêtements qui habillent ses personnages et les distinguent, de même que les lentilles, les bagues et les crucifix autour du cou.
Dans les films, généralement, les anges ne portent pas d’ailes. Vincent trouve que c’est bien dommage : ils ne sont pas des hommes mortels et il faut le montrer. Les ailes de l’ange sont les signes de son appartenance à son monde. Il aime évoquer l’image qu’il conçut de l’archange Gabriel : il « se dresse au sommet de sa cathédrale habituelle. […] il déploie ses ailes avant de fixer avec rage la lune, les bras en croix. Dès l’activation du clocher, il hurle avec ostentation : “Père éternel, tue-moi et sois satisfait” sans cesse sous la résonnance des cloches ». Spectacle grandiose.
Depuis que Vincent écrit, il parle de sa souffrance, directement ou à travers ses personnages. Il se sent seul, dans une solitude glaciale. « Personne ne m’appelle pour prendre de mes nouvelles. Je reste chez moi. Je ne sors que lorsque j’y suis obligé. » Il cherche de moins en moins à faire des rencontres. « J’ai été poignardé quand j’ai voulu aller vers les gens. J’ai été manipulé. Aujourd’hui, je me mets en retrait. Je ne fais plus confiance. » Il est très vulnérable dans le domaine de la romance, de l’amour. Quand, dans la rue, il voit un joli visage, il n’essaye même pas de l’approcher. Il la laisse passer en ayant le cœur broyé car il pense : « Soit elle va me mépriser, soit elle va me manipuler, ou alors elle à déjà un ami ». C’est comme une drogue pour lui, ce besoin d’être serré dans les bras d’une jolie fille. Alors, il aime voir des visages, même s’il doit respecter la règle : il n’a pas le droit d’entrer en contact avec elles car son expérience lui fait dire qu’elles vont le faire souffrir.
Ses premiers textes sont sombres. Il y est toujours présent, il y intervient par ses remarques, ses jugements. L’auteur souhaiterait encore écrire des scénarios originaux. « Je souhaiterais créer quelque chose de plus humoristique. Je veux être créatif et drôle, inventer beaucoup de situations et faire rire. »
Dans des fictions récentes, il se détache de ses personnages et nous les décrit, restant lui-même hors champ. Il aborde une nouvelle forme d’écriture où, en particulier, il lui tient à cœur d’intégrer les personnes réelles qui lui sont sympathiques et positives ; c’est une forme de remerciement, de clin d’œil à leur amabilité ou à leur gentillesse à son égard.
Si son inspiration prend toujours ses racines dans sa souffrance et la piètre opinion qu’il a de l’humanité, il souhaite réaliser un travail d’auteur en quête de renouvellement, de positionnement différent par rapport à ses personnages.
Pourtant, après tant de travail non reconnu, douze ans pour rien, sa plume se délite. Aujourd’hui, il a encore beaucoup de souffrance et de révolte à exprimer, mais, écœuré par le système actuel, il est tenté d’abandonner. Il en arrive même à détester ce qui autrefois le faisait respirer.
Il n’avait que seize ans, la tête pleine d’espérances, mais le conformisme ambiant à une hiérarchie factice des valeurs commerciales a transformé ses rêves en cauchemars.
D. Chauvin
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