LES TEMOIGNAGES DE MESSAGERS IMMORTELS
8 oct 2011 par vincent
APOCALYPSE ÉMOTIONNELLE
Dans une église, le prêtre donne la cadence aux fidèles passifs, et de façon mécanique. Ils chantent des chants de prière sous l'observation d'un être étrange et invisible à leurs yeux. Il s'agit de l'archange Gabriel, sombrement vêtu mais avec raffinement, arborant des bagues gothiques, un crucifix autour du cou, des tatouages christiques sur ses bras avec le portrait d'une femme dominant le dessus de son bras gauche. Le contraste de cet être est frappant. Il fixe le prêtre, les fidèles ainsi que l'office tout entier avec détachement, à travers son regard archaïque et millénaire. Il essaie de trouver un sens à cela avec une certaine amertume. Lorsque le prêtre prie pour l'humanité, Gabriel déploie ses ailes et ses bras ésotériques en croix et hurle "enfants chéris de Dieu, vous pensez à sa place ? Vous vous détruisez vous mêmes et vous vous cloisonnez dans votre décadence". Les fidèles, qui n'ont bien sur rien entendu ni rien vu, prient et chantent sous le regard glacial, mais invisible à leurs yeux, de Gabriel. "Les époques se succèdent et les humains régressent par la déliquescence de la vie. Moi qui les observe depuis des millénaires, dans le silence, ils me déconcertent. C'est toujours le même ballet intemporel. Comment peuvent-ils être heureux dans leur anarchie qu'ils chérissent pourtant ? N'ont ils plus aucune des valeurs enseignées par le Christ ?" se dit Gabriel intérieurement. Il déambule chaque jour, observant les baptêmes et les enterrements. Quant il s'agit d'un baptême, il observe le nouveau né avec apitoiement, pour une vie à traverser dans ce chaos social. Par contre lors d'un enterrement il sourit car l'âme du défunt va enfin découvrir la vie éternelle. Ce qui le déconcerte c'est quand il fixe les proches du défunt dont certains ne sont pas sincères et jouent un rôle, une sorte d'illusion de compassion ou de chagrin alors qu'intérieurement ils se réjouissent des retrouvailles et des ripailles en famille.
Gabriel fixe les crucifix des cimetières, perplexe. "Comment peuvent-ils prier alors que la plupart d'entre eux ne croient plus en rien ?" pense-t-il. Il déambule un moment sans but puis observe la façon de vire des mortels. Parfois dans des clubs ou les concerts de métal, pleins de frénésie violente. Il regarde avec ses yeux si particuliers les gens jouer avec leur vie, mettre en péril leur équilibre, en toute insouciance. Il se moque des conséquences de leurs actes et se dit qu’ils ont choisi leur destin. Gabriel a perdu la notion de son éternité, il ne ressent aucune joie ou émotion. Seule la colère et l’auto destruction sont son essence évasive. Dans les clubs, il aime voir ces vagues massives désorganisées, sous l’assourdissement des DJ frénétiques. Il en est de même, et bien davantage, dans les concerts de métal où il regarde avec une sorte de dévotion le chanteur hurler sa douleur et son impulsivité agressive. Cela capte l’adrénaline de Gabriel qui, même figé, reste rêveur, se remémorant sa douleur existentielle.
C’est alors qu’il entend l’appel céleste pour la messe programmée aux cieux, où tous ses semblables font allégeance à Dieu et au Christ. Gabriel est mal perçu au paradis, et même là la solitude est sa seule alliée.. Durant la messe Divine, il écoute avec lassitude – comme les fidèles dans leurs églises – des anges chanter l’absolution pour les mortels. La rage monte en lui et se lit à travers son regard glacial et archaïque. Tout en restant silencieux. Alors que Dieu prêche pour le salut et la beauté de la vie, Gabriel le fixe avec colère « Encore le même ballet intemporel, n’a-t-il pas encore compris que cela n’a aucun sens pour les mortels qui se moquent de nous ? » repense-t-il. Après leur allégeance, Gabriel se dresse au sommet de sa cathédrale habituelle. Il regarde le tatouage de la femme sur le dessus de son bras gauche, un regard amer, puis il le couvre avec ses doigts bagués, verse des larmes et déploie ses ailes avant de fixer avec rage la lune, les bras en croix. Dès l’activation du clocher il hurle, avec ostentation, « Père Eternel, tue moi et sois satisfait » sans cesse sous la résonance des cloches. En vain, car il est un immortel au service de Dieu. Les cloches finissent par cesser, il fixe froidement la lune. Ces provocations attirent l’attention du Christ qui l’observe. Une certaine fascination se dessine en lui. Pendant la messe Divine aux cieux, Dieu prêche face à ses messagers attentifs. Jésus fixe la lassitude et la colère qui émanent de Gabriel, ainsi que son allure et ses tatouages. Tous font allégeance puis vaquent à leur routine éternelle, tout en regardant avec mépris Gabriel qui affiche son œil ténébreux. Pendant un enterrement Gabriel regarde méditatif l’office et les sacrements d’absolution. Il se sent toujours et inlassablement seul et confus.
Il observe de jeunes amoureux flirter avec complicité, le cœur lacéré, lui rappelant douloureusement sa vulnérabilité et sa condition solitaire actuelle. Mais il continue de les regarder au bord des larmes, ces amoureux qui se blottissent tendrement l’un contre l’autre. Gabriel pleure et se redresse enragé au sommet de sa cathédrale et réitère sa prière suicidaire sous la cadence du clocher. La résonance ne déstabilise aucunement Gabriel qui brandit le portrait tatoué sur son bras et hurle à Dieu dans ce silence des cieux « la vois tu ? Pourquoi m’infliger tes règles ? Tu dois m’effacer, quelle importance y aurait-il pour des mortels insouciants qui nous dénient ! » Gabriel fixe la lune avec stoïcisme et nihilisme, car ses pleurs restent sans réponse, sous la cadence frénétique du clocher. Il ressent une présence à ses côtés, il tourne la tête et voit le Christ qui l’observe avec étonnement. Il lui demande pourquoi Gabriel éprouve t il la nécessité de provoquer Dieu en vain. Gabriel lui rétorque qu’il connaît déjà la réponse. Jésus regarde le tatouage de cette femme sur le bras de Gabriel et sourit de la pertinence dont Gabriel fait preuve, ils regardent un instant l’horizon panoramique où les fêtards se déchaînent « les émotions sont la clef de nos actes impulsifs, irréfléchis ou autres » dit Jésus. Gabriel lui demande comment les humains peuvent ils être aussi précaires et insouciants lorsqu’ils perdent leurs essences salvatrices pour avancer au milieu de cette désolation de l’existence. « Les mortels sont complexent et il en est ainsi depuis des millénaires. Ils ne se comprennent pas eux mêmes et restent dans l’indifférence populaire, dogmatique, qu’ils se sont créée » répond Jésus. Il demande à Gabriel le nom de cette femme tatouée sur son bras, ce dernier fixe l’horizon avec amertume et nostalgie, puis il souffle son nom : Aline. Jésus lui demande si il y a eu des moments fort qui ont marqués son immortalité à l’exception d’Aline « peut être la chute du mur de Berlin » dit il souriant en se remémorant ces instants historiques. Gabriel était dressé sur le haut du mur et observait la violence de la foule Berlinoise qui défiait la police et s’acharnait sur ce mur. C’est alors qu’il déployait ses ailes et fixait avec le sourire cette anarchie salvatrice. « Maintenant les mentalités ont régressées depuis. Rien n’est comparable en ces temps nouveaux ! » Lance Gabriel au Christ, celui-ci lui demande de lui raconter ce pourquoi il cherche à défier Dieu, d’Aline également. Gabriel consent et raconte l’histoire d’Aline, en se sentant moins ignoré.
Tout s’est passé il y a quelques années. Gabriel observait les offices cherchant à cerner les mortels en vain. Il assistait à toutes les prières et chants rédempteurs confus car hors des églises, les gens ne sont pas aussi pieux. Chaque prière chantée par les enfants de chœur le laissait dubitatif. Il observait nonchalamment les fidèles jusqu’au jour où il aperçut Aline chanter. Gabriel se figea et ne la quitta pas des yeux. Il restait troublé par sa beauté et la clarté de sa peau de nacre, qu’il en oubliait les prières et ces questions sur les gens. Cette mortelle captait son attention et le fascinait. Il se mit à la suivre dans son quotidien habituel. Il fixait chacune des expressions qu’elle affichait et l’observait avec ses amis, lorsqu’elle regardait un film dans son salon, essayant d’imaginer qu’elle puisse sentir sa présence. Lors de la messe aux cieux, Gabriel écouta Dieu prêcher aux anges le devoir strict de ne pas intervenir et apparaître face aux mortels, en soulignant que si Ils n’y croient pas, leur rédemption est démultipliée. Le cœur émotionnel de Gabriel saigna car cela signifiait qu’Aline ne pourrait jamais sentir l’amour intense qui la rattache à l’éternité vide de Gabriel. Il se sentit détaché de ce qu’il lui a été prodigué depuis le commencement. Alors que Dieu soulignait « ce sont les règles, n’intervenez jamais ». Gabriel resta glacé à l’énoncé de cette règle céleste. Il suivit tourmenté chaque journée les faits et geste d’Aline. Lorsqu’elle discute avec une amie de son sentiment de solitude et de la nécessité d’être aimé. Sa copine lui suggère des techniques pour être aimée sous les pleurs silencieux de Gabriel.
Une fois chez elle, Aline regarde la télévision, Gabriel assis à côté d’elle immortalise son visage sur son bras gauche. Il pose sa main sur la sienne en déployant ses ailes. Aline tourne la tête, Gabriel euphorique croit qu’elle l’a senti, il sourit – se moquant des règles – mais elle se lève aussitôt et éteint une pièce où elle avait oublié la lumière. Gabriel est désemparé et verse des larmes amères mais recommence à l’entourer avec toute son affection, sans qu’elle puisse s’en rendre compte. Il prononce en sanglots une prière protectrice, déploie ses ailes et chante ce qu’il entend aux offices de Dieu en concentrant son énergie et en canalisant ses émotions afin qu’Aline ressente sa présence et son amour, qui le déchire entre deux mondes opposés. Il démultiplie ses forces jusqu’à ce qu’Aline frissonne et se pose des questions.
Aline parla à ses amies de ce qu’elle avait ressenti, une forte sensation romantique et pure l’avait traversée « croyez vous qu’il y ait des forces ou esprits qui nous aiment autant, au point d’en souffrir, pour nous protéger et veiller sur nous ? ». « Tu as peut être un ange gardien prêt à traverser l’apocalypse du mariage pour t’aimer éternellement. Pas comme mon enfoiré de mari qui n’est pas foutu de se souvenir de mon anniversaire et le passe à sauter sa collaboratrice. Quand il rentre ravi, il ose me dire t’a passé une bonne journée chérie ? Connard, foutu contrat de mariage de communauté de biens. » Ironise une amie. Aline l’écoute attentivement lui dire que si Dieu veille sur nous et qu’un ange gardien est présent pour l’aimer et la protéger, c’est un don du ciel. Qu’être aimé c’est l’essence même de la vie. Aline sourit et reste évasive « c’est étrange car ce que j’ai ressenti, c’est de l’amour passionnel. Mais j’ai perçu que cet amour était d’une terrible vulnérabilité à tel point qu’il consume aussi cet esprit » dit-elle « dans les mythes nous sommes séparés par d’autres mondes ! Cela dit si ton ange gardien a partagé ses émotions avec toi, c’est qu’il est prêt à traverser la vallée de la mort afin de t’émouvoir » lance une de ses amies. Aline médite sur cela pendant que Gabriel écoute les chants Christiques et le prêche de Dieu « vous ne devez avoir aucun contact avec les mortels. Il en est ainsi depuis la nuit des temps, l’Alpha, cela doit être maintenu et respecté. N’ayez aucun remords car ils ont choisi leur destin, c’est à eux de prouver qu’ils méritent la vie éternelle ». Gabriel n’est pas de cet avis, en fixant Dieu il choisit d’être un renégat céleste, tellement Aline compte au sein de son immortalité. Il décide de se consacrer à la protéger.
De retour sur terre, il suit le quotidien d’Aline. Pendant qu’elle chante des louanges à l’église, il l’entoure en déployant ses ailes, illuminant son regard ténébreux et figé et s’évertue avec le sourire à ce qu’elle le sente près d’elle. Aline frissonne et sourit à l’idée de sa présence près d’elle. Gabriel est euphorique et la serre dans ses bras totalement amoureux, en se fichant des règles. Aline se sentait moins seule et osa s’aventurer dans les lieux publics, regardant la fourmilière sociale en se demandant qui est l’être qui veille sur elle et l’aime avec intensité. Elle songea au monde moderne qui est insensible et complètement opposé à cette romance qu’elle traverse. Gabriel lisant ses pensées posa sa main sur la sienne afin de lui transmettre la sienne « je te fais offrande de mon amour éternel ainsi que ma bénédiction, ma tendre et douce pour laquelle je mourrais pour toi ! » Aline frissonna et entendit la pensée de Gabriel, elle sourit de ravissement, apaisée. Gabriel observait les baptêmes sous un regard nouveau, il enchaîna les bénédictions des nouveaux nés en ayant la sensation d’un partage affectif.
Alors qu’elle chantait avec entrain, espérant sentir son protecteur, à l’église. Elle leva les yeux et aperçut Gabriel dans sa ténébreuse splendeur lui souriant et déployant ses ailes. Aline figée, le regarda et crut à une illusion. Ce qu’elle ignore c’est qu’il a violé les lois de Dieu par une forte impulsivité romantique, elle s’arrêta de chanter et fixa Gabriel qui fit de même. Toutes les théories rationnelles scientifiques se bousculèrent dans l’esprit d’Aline, elle tomba amoureuse de Gabriel en le dévisageant et il faisait de même et lui souriait. Cela dura quelques instants où leurs regards s’arrêtèrent sous les chants des fidèles. Gabriel profita de cet instant où leurs deux mondes se connectaient, puis il la signa avec ses doigts bagués, elle souriait en regardant ses tatouages, ses yeux millénaires et ses ailes en déploiement. Elle aperçut son visage sur le dessus du bras gauche de Gabriel, il lui souri encore avant de s’éclipser. Aline émue se signa, n’en revenant pas. Elle connaissait à présent son protecteur.
Elle alla voir un film en repensant à Gabriel sans connaître son nom. Pendant que lui, plutôt fier, alla prêter serment devant Dieu au cours de leur messe divine dans les cieux. Alors qu’elle rentrait chez elle fascinée par ce qu’elle a vu à l’église, elle se trouva face à des jeunes qui sortirent une arme à feu et tirèrent froidement sur elle afin de lui voler son argent et sa carte bleue. Pendant qu’elle agonise Gabriel l’entend mourir, pendant les chants des anges. Aussitôt il arrive près d’elle, en larmes. Il se penche et entend ses derniers mots « Ange éternel, où es tu, quel est ton nom ? » dit elle dans un souffle avant de s’éteindre. Gabriel s’effondre devant sa dépouille et implore son pardon. Il se lève, déploie ses ailes, éclaire son regard archaïque, les bras tatoués en croix « Père, pourquoi, au nom de l’Esprit Saint ? » hurle t’il avant de retourner aux cieux, furieux. Il interrompt la prédication de Dieu, braqué par tous les anges. « Elle n’avait pas le droit de mourir ainsi, nous ne nous sommes même pas parlé, elle ignore mon nom ! Pourquoi instaurer des règles stupides, les mortels nous ignorent et méprisent vos enseignements. Nous ne sommes pas des esclaves sans émotion. Je requiers le droit d’être avec elle » « Les mortels ont choisi, tout est écrit, les exceptions ne peuvent exister. Quant à cette femme, elle sera heureuse mais il vous est strictement interdit de l’approcher. Vous n’êtes qu’un messager, votre seul droit est d’observer les mortels, seul, c’est la règle ! » Réplique Dieu qui échange un regard glacial avec Gabriel. Ce dernier lui affiche sa colère silencieuse, mais perceptible.
Gabriel retourna au sommet de sa cathédrale, il fixa dans une fureur stoïque la lune en exposant le portrait d’Aline en s’adressant avec rage à Dieu « Père vous la voyez ? En son hommage je viendrai chaque soir, après avoir savouré la régression et l’anéantissement de vos enfants. Elle s’appelait Aline, elle était ma raison d’être, bien plus que vos règles et les mortels » il déploie ses ailes, les bras tatoués en croix, son regard gothique fixant la lune, il attend que les cloches résonnent. Dès que le clocher retentit « Père tues moi et sois satisfait, tues moi et sois satisfait (il se signe) au nom d’Aline (il affiche un doigt d’honneur exposant ses bagues gothiques) foutues règles, foutues règles insensées et je paye en ton nom » hurle t il. Les années défilèrent, Gabriel prit plus d’acharnement à se détester et d’enthousiasme en observant la décadence des mortels. A part fixer les crucifix des cimetières, assister aux offices de Dieu, lassé. Il focalise désormais son attention dans l’anarchie violente, destructrice et assourdissante des clubs électro, ainsi que les concerts de métal énergiques. Sa popularité chez ses semblables aux cieux en a pâtie. Il ne cesse de hurler sa prière suicidaire sous la résonance du clocher de sa cathédrale attitrée, habité par la violence qu’il s’inflige. Il observe les humains dans leur régression et s’en moque. Il n’éprouve plus aucune pitié pour eux, il doit subir sa douloureuse absence lacrymatoire, sa solitude et le détachement qu’il a appris à ses dépend.
Face à cette confession le Christ compatit et regarde le portrait d’Aline « ce tatouage est tout ce qui me reste d’elle. Elle n’a pu me voir que quelques instants et elle ignore mon nom. Je me hais de n’avoir pu la sauver, quel ange puis je être si je ne l’ai pas protégée. Ce qu’elle peut me manquer, ça me torture, elle me hante avec la profondeur de l’éternité en boucle » sanglote Gabriel « quelle que soit ta douleur, tu es un archange à part, non pour ton allure contradictoire mais intéressante. Tu es différent car tu as fais un don d’amour pur et non pas parce que tu es un messager de Dieu. Le sacrifice est un don sacré dans la mythologie. Quand tu jettes une bouteille de prières à la mer, pleine de bonnes intentions, même si elle coule au fond de l’océan, Dieu ne l’a pas oublié. Je ne te juge pas de blâmer nos modes et les règles à tes détriments » dit Jésus, Gabriel sourit et lui demande si Aline est heureuse au royaume des cieux. Jésus le rassure « croit elle que je l’ai abandonnée lors de son décès ? » Le Christ le rassure et lui confirme qu’il reste dans les pensés positives de celle qu’il aime. Gabriel sourit et pleure. Il va passer le reste de son éternité à observer l’évolution des mortels au fil des siècles avec la pensée d’Aline qu’il ressasse. Son immortalité fade se résume à hanter les clubs et les concerts violents afin de se défouler émotionnellement. Puis il médite sans cesse au son du clocher sa condition solitaire. « Le ballet intemporel est sans fin ! » Repense t il
LA BATAILLE SYMBOLIQUE
Depuis des siècles j’observe les humains, entre les multiples assauts avortés des anges de l’enfer, au sein de nos messes d’allégeances et de communions avec le père éternel ainsi que le christ. Le monde se délite et l’humanité cherche à atteindre le fond par l’inconscience de ce jeu de défi envers Dieu, elle suit la déliquescence avec vertu. Ils créent des conflits inutiles semant de nombreuses victimes réelles. J’appartiens au régiment céleste censé protéger le royaume des cieux contre les attaques des fantassins de l’enfer. Chaque festivité religieuse, comme la commémoration de la naissance du christ rédempteur, est symbole de paix et de fraternité chez les mortels. Pour nous c’est la grande rébellion massive, pendant que mes semblables chantent les absolutions avec Dieu. Nous, nous sommes aux aguets, guettant chaque intrusions clandestines. Les fantassins arrivent par exode en hurlant leur éventuelle victoire, ils ont l’apparence de squelettes entourés de flammes autour de leurs entités. Pendant les prières célestes, nous chargeons vers nos ennemis en les fixant glacialement sous la cadence de nos clochers et trompettes censés nous préparer à l’attaque, avec nos ailes déployées. Nous combattons dans la souffrance afin de protéger le salut des âmes humaines pour maintenir le salut de notre patrimoine millénaire ésotérique.
Étant un lieutenant, je fixe nos ennemis de l’enfer et je hurle, à mes soldats aux portes des cieux, l’affrontement. Nous nous ruons vers la bataille et combattons, nous ressentons la peur pour notre patrie s’infiltrer en nos sensations ainsi que la peur de l’échec pour les mortels, mais aussi le baiser glacée de la mort libératrice qui traverse nos consciences d’immortels. Nous connaissons néanmoins les enjeux capitaux de ces conflits. Nombreux sont mes semblables qui trépassèrent au nom de la foi, je me dois cependant rester sur le qui-vive et terrasser ces hordes de soldats de l’enfer clamant les hurlements d’agonies au travers des flammes qui les entourent. Nous combattons, parfois nous mourrons, mais nous arrivons à préserver les cieux et mes autres semblables préoccupés à prier pour la grâce vitale de la rédemption des mortels. Je fais mon rapport face à Dieu, avec les autres lieutenants de notre armée, avant de souffler en allant observer les inconscients pour qui nous combattons jusqu’à la mort. L’évolution des âges des humains où décadences et indécences des pudeurs multiples, s’évertuent ! Après ils arrivent comme des fleurs sous les résonances du clocher des cathédrales pour la messe, devenues de banales routines où ils récitent leurs dogmes appris par cœur, sans savoir qui nous combattons pour préserver ce don du Christ qu’ils ont reçus et qu’ils négligent par l’indécence de leurs comportements. Cela génère en mon âme de l’amertume acide vis-à-vis de ma motivation pour répondre présent sur le front, mais j’ai fais serment à Dieu et je m’y engage. J’observe les cantiques au ralentis chaque dimanches, après j’observe des vies se détériorer au sein des clubs où la frénésie frise l’anarchie dévastatrice sous le rythme assourdissant de la cadence musicale populaire. Pourtant j’entrevois de la prestigieuse noblesse chez certains artistes créatifs de métal industriel face à des vagues humaines déchaînés. Ces rockeurs me remémorent l’hommage de notre offrande sur le front contre les armées de l’enfer. Ces artistes s’évertuent artistiquement dans les excès à la fois pour divertir l’assistance et pour exorciser en revendiquant et affichant leurs douleurs passées ou leurs condoléances.
Mais il n’y a point de grève ou de trêve lors des fêtes religieuses ! Et mes semblables se réunissent auprès du père, du fils, au nom du saint esprit afin de prier et chanter inlassablement l’absolution des mortels. Pendant ce temps, moi et mes troupes attendons et surveillons les horizons, jusqu’à ce que nos ennemis cavalent vers nous férocement. Nous faisons barrages, nous les fixons froidement en nous demandant si nous allons survivre à cette éternelle Intifada douloureuse, sous les résonances des cloches qui nous raniment l’adrénaline suicidaire ainsi que les peurs qui nous assaillent. Nous devons ignorer nos frayeurs, nous prions avant de nous signer et établissons des stratégies d’attaques. Je fixe stoïquement l’approche hostile de nos adversaires, rythmant mon souffle ainsi que mes doutes au son des cloches avant de lancer la charge sous le leitmotiv de notre foi et de notre devoir de protecteurs éternels. Les batailles sont rudes et éprouvantes, nous sommes submergés par les assauts massifs, mais je parviens à survivre déplorant certaines pertes de mes compatriotes et deuils subtils sur notre mission. Je combats désormais avec l’espérance d’embrasser la mort, je me nourris de l’adrénaline suicidaire. Tuer un fantassin de l’enfer m’enivre au point de me remettre en question. Mon immortalité invisible au service du salut des mortels, qui peut être anéantie par la lame enflammée d’un soldat de l’enfer. Que pourrait être la paix, puisque je reste seul avec moi-même au cœur de l’omniprésente peur traversant mon éternité, d’échouer dans ma tâche. La frayeur que le sablier du temps me transforme en archange glaciale et sans pitié, car les émotions restent absentes chez moi. Pourquoi ne puis je pas trépasser enfin, qu’attend Dieu de moi si ce n’est servir la déliquescence des humains ? Néanmoins je crois en la pureté de son amour ainsi que le sacrifice rédempteur du Christ pour les hommes, seraient ils seulement capables de le comprendre et de l’admettre ? Lorsque j’affronte mes ennemis, qui cherchent à prendre en otage et brandirent leurs étendards au sein de la chapelle de Dieu, ou de les voir cavaler en masses sous l’infinie résonance des clochers et trompettes de notre royaume. Nous indiquant le temps de l’affrontement et de la prière accompagnée de la peur et adrénaline suicidaire, je n’ai personne à qui m’accrocher, cela implique un vide éternel. Alors je fonce dans le tas me moquant de mon existence, de ma mission, seul mon quota d’ennemis éradiqué symbolise mon hostie salvatrice. Les hurlements de chaque combattant sont mon requiem, j’observe le champ de bataille et déplore cet Armageddon biblique.
Dans ces instants il est pénible de réfléchir, il faut rester sur ses gardes en constance. Après avoir survécus, je je contemple la grâce religieuse pour les funérailles de mortels qu’on enterrent, afin qu’ils reposent en paix et traversent vers le royaume des morts, sous les liturgies respectueuses non dogmatiques. C’est à cet instant qu’une fille prend la parole afin de rendre hommage, elle se nomme Hortense, son visage de nacre à la peau d’une finesse et d’une douceur exquise sous de beaux cheveux blonds, illumine mon âme archaïque millénaire. Quel est ce sentiment qui me traverse ? Serait ce les fameuses émotions que mes semblables cherchent à sauver lors de mes affrontements où le suicide délecte mon palais. Dont les mortels ignore la signification symbolique de cette offrande divine qu’ils déforment au fil des âges. Cette fille, Hortense, me fascine et capte mon attention. Serait elle la clé de ma rédemption pour affronter l’Armageddon au sein des cieux ? Cela me semble possible, tel un aperçu du message de Dieu concernant les mortels, les messagers immortels et nous autres soldats célestes millénaires. Bien que ces émotions me soient totalement étrangères, dès que mon armée et moi-même fixons l’ennemi en le défiant stoïquement par le silence sous la résonance des cloches et trompettes, je repense à ma tendre et chère Hortense au cœur de mes prières en me signant avant d’aller au front. J’ai remplacé l’adrénaline suicidaire par l’espoir de protéger et revoir Hortense au fil de son existence, elle est désormais ma raison motivante de survivre au sein de ces batailles religieuses et symboliques. Au nom de la sainte foi, amen !
LA CONVICTION ÉTEINTE
La résonance des clochers de la cathédrale, berces mon immortalité fade et silencieuse, au fil des siècles écoulés. Chaque messe du dimanche pour les mortels, symbolise les uniques moments où j’observe leurs dévotions calculées. J’oublie dans ces instants ma condition dans le fonctionnement hiérarchique céleste. Je suis l’archange de la mort, j’ai adopté l’apparence d’un gentleman du début du vingtième siècle, tout en noir avec des notions de gothisme. Mes ailes sont à l’aise avec mon costume et mon regard de braises ésotériques qui contemple la déliquescence de l’humanité. Pendant que les mortels prient à la chaîne avec cadence, je suis fasciné par l’archaïsme de la cathédrale. Les symboles religieux et les crucifix sont magnifique, ainsi que celle qui capte mon intérêt : Agathe, jeune femme à la douce peau de nacre et aux traits d’une finesse exquise sous une robe de cheveux longs châtains, soyeux.
Pendant que je contemple le ballet de cette magnificence des damnés, face au crucifix dominant l’église, je me remémore l’époque du Moyen âge. Ici même en cette cathédrale où je suivais le défilé éternel, des aubes aux crépuscules, les nombreux droits d’asile d’épouses battues. Elles trouvaient le refuge au sein de la prière afin d’être délivrés des douleurs sanguines imposés par les traditions religieuses misogynes, espérant que Dieu m’enverrai les conduire vers la paix céleste éternelle. Ce que je fis la plupart du temps, car les époux trouvaient toujours des ruses par le biais de chantages filiales, pour les faire sortir de l’église, afin d’établir leurs droits de leurs dictatures machistes. Une épouse qui refuse l’abnégation violente conjugale, était condamnée d’avance. Je lisais la terreur inscrite sur leurs visages, lorsqu’elles priaient le père éternel d’abréger leurs souffrances, avant qu’elles ne me rencontrent comme un sauveur rédempteur afin que je les conduise vers les cieux. Mais au Moyen âge la barbarie était très vaste, répandue et populaire majoritairement mise au nom du Christ. L’excuse était si facile pour se dédouaner de tous pêchés ou de responsabilités. Je me commençais à remettre en question les mortels, de quels vices, sentiments, compassions et natures constituait leurs esprits. Je libérais souvent des âmes de la torture publique et distrayante, où les humains se dévoilés sanguinaires et assoiffés de violences, à travers la souffrance aphrodisiaque d’un innocent. Que cherchent vraiment les mortels au fil des siècles, à travers leurs actes ? Lorsque j’entendis l’appel d’un séraphin pour la messe avec Dieu. Tous les anges se rassemblèrent avec moi, nous sommes frères et messagers du père éternel, néanmoins mon rôle laissait mes semblables distants. Les angélus chanté par des anges sous la lumière divine qui entourait leurs entités, près du trône de Dieu qui restait attentif et réflexogène sur l’évolution de la création, en les regardant illuminer notre patrie. La confusion m’envahissait, suis assez qualifié face au salut des mortels après les éloges au cœur des funérailles de leurs proches, pour les diriger vers le mythe immortel du paradis bien réel ?
De retour sur terre, je poursuivis ma tâche funeste et libératrice envers ces femmes qui affichent leurs dignités clandestines, car les hommes les réduisent au silence. La cause féministe fut ma croyance par la suite. Au fil de mon éternité, j’écoutais la consonance des clochers afin de m’évader, chaque dimanche à l’église. Je guidais des âmes et priais avec intensité, durant les angélus de nos messes au royaume des cieux, pour la cause féminine au milieu de mes semblables. Dieu et ses anges étaient captés par l’illumination rédemptrice de ceux qui par leurs chants rayonnaient ésoteriquement face à nous, alors que moi je restais concentré sur mes prières envers ces femmes qui luttaient pour être entendus. Ma nature se solidifiait et je suivais avec amertume la négligence de l’offrande romantique pure et chaste des compagnes des personnes issues de l’aristocratie bourgeoise, qui trouvaient plus aisé de battre ces être à l’apparence fragile, mais dotés d’une force et d’une résistance émotionnelle frappante. Même les petites filles étaient de trop, voire encombrantes car il fallait les tenir en laisse et les marier de forces à un noble âgé. Certains géniteurs finissaient par m’envoyer leurs filles pour désobéissances et rébellion envers la marche établie par les normes conformistes de l’époque. Ces enfants observaient avec fascinations mon apparence religieuse, au travers de mes ailes et de mon regard de braises immortelles archaïques, avant de les guider vers la délivrance et la paix éternelle dans l’amour de Dieu.
Pendant la révolution Française en 1789, je contemplais l’anarchie dévastatrice des citoyens ivres de vengeances, à la recherche d’un salut purificateur. Au point de tuer, violer, brûler, ravager toute la ville Parisienne. Pendant qu’ils prenaient d’assauts la prison de La Bastille telle une armée de l’apocalypse, je ne chômait guère et fis des constants allers-retours vers les cieux. Durant l’apocalypse de ce 14 Juillet 1789, une enfant fut tuée alors qu’elle ne comprenait aucunement la situation politique, à sa mort je tentais de la rassurer sereinement, pendant que l’émeute nationale était en effervescence autour de nous deux. Que pourrait on penser de ces chefs d’états successifs qui revendiquent le nom sanctifié du patriotisme à l’effigie de cette anarchie assassine, pensent ils que ces meurtres justifient qu’on reste silencieux la main contre la poitrine durant l’hymne patriotique, voire dogmatique, à mon sens ils n’ont rien saisis du message populaire et se masquent afin d’endormir leurs citoyens. Durant la messe aux cieux, le séraphin s’évertuer à souffler dans sa trompette l’appel religieux envers mes semblables. Nous priâmes, certains prirent la parole – dont moi – afin de témoigner de nos ressentis respectifs. Dieu nous écouta avec attentions. Lors de mon témoignage, mes semblables me fixaient perplexes, ils avaient du mal à concevoir que l’archange de la mort puisse croire en la force de la femme, que je déplore et pleure les décès d’enfants et que je leurs explique que nous devons préserver les existences des innocents, victimes du conformisme humain établis. Dieu me figea perplexe pendant mon discours vu ma tâche funeste éternelle.
Vers le début du 21ème siècle, j’observais les excès de la jeunesse, ivre de frénésies existentielle à la limite de provoquer ma rencontre avec eux, au sein de leurs paradis factice qui les rongent et consument l’innocence de leurs enfances jadis oubliées, par rébellion envers leurs parents, à petits feux. La débauche a ressurgis plus forte qu’auparavant. Des filles de joies sont exploitées tels des jouets rentables, avant d’être violées et de me rejoindre. Certaines sont des victimes, alors qu’actuellement les filles jouent à celles pour qui la vertu n’est qu’une illusion apparente. Je me mis en conflits avec moi-même ainsi qu’avec ma croyance ancestrale, je ne savais plus de quel côté mes émotions et mes convictions se plaçaient. Elles s’effondraient violemment de manières inattendue au fil du temps. L’humanité se délite et se dévergonde d’avantage dans l’inconscience et l’excès de la débauche. Je pris du recul et me mis à distances progressivement de la compassion humaine, encore plus vis-à-vis de mon engagement à préserver la dignité déchue des femmes. A voir la disgrâce que celles d’aujourd’hui instaurent à leurs ancêtres, qui ont bataillés violemment dans le silence afin que l’égalité soit respectée. Ces jeunes femmes contemporaines se sont soumises au dictats machistes, l’éloge est défunt et j’en suis le témoin. Pendant que le séraphin nous résonne pour la messe avec Dieu, je suis perplexe vis-à-vis de mon témoignage. Nous prions sous les angélus rayonnants des anges et recevons la bénédiction du père éternel. Lorsque c’est à mon tour de témoigner, j’incendie mes croyances défuntes et relate la déformation de l’évolution des âges sous la cadence de la déliquescence contemporaine. Les anges ainsi que Dieu me fixent, dans la froideur du silence, surpris par l’anéantissement de mes convictions, la rage envers les mortels me submerge. L’assistance céleste est pantoise et s’interroge sur l’avenir des humains, si l’archange de la mort prêchant jadis pour la protection et la grâce du pardon, ne croit plus en la décence des mortels et devient glaciale, c’est que des limites ont étés consumés. Dieu, le Christ, la sainte vierge Marie ainsi que tous les anges m’observent avec désolation en silence, mais attentifs
Depuis je poursuis mon rôle d’archange de la mort, sans dévoiler une émotion perceptible car je les juge néfastes à présent. Ces émotions m’ont poignardés violemment à travers un conflit contre moi-même et le désenchantement de la grâce jadis d’un courage, d’une dignité volontaire féminines afin de survivre résonnent fade au sein de mon immortalité. J’assiste aux messes religieuses des cieux – absent – et je me berce par la cadence gothique du clocher de la cathédrale, le dimanche. La vue d’Agathe suivant la magnificence des damnés me rend confus. Elle est attrayante, mais n’est ce qu’une apparence qui dissimule une être froide et calculatrice impitoyable. Je m’interdis désormais de faire confiance en la nature humaine, plutôt que de me laisser transporter par des mensonges d’une hypocrisie majeure. Peut être y a-t-il plus de d’apaisement salvateur dans la mort, dont je demeure le guide, qu’au sein de cette existence déformée ? La question est vague, elle me tourmente.
LA QUÊTE DE LA PAIX
Depuis mon allégeance au père éternel, je remplis la mission qui m’a été attribuée avec ardeur. J’observe via mon regard millénaire de braise, l’évolution de la création humaine ainsi que les prières ou actions des mortels, qu’elles soient rédemptrices ou blasphématoires. Aussi je scrute la valse cadencée des damnations et autres bénédictions sans interruption, à la chaîne car la fourmilière dans sa complexitée ne cesse jamais la danse. Au fil des siècles je ne cessais d’observer générant un détachement ainsi qu’une quête émotionnelle frénétique et perplexe à la fois. Tant d’âmes ont circulées vers les enfers, ont priées afin d’offrir la grâce protectrice religieuse envers un être cher ! Ce ballet millénaire m’a laissé lassé car ce désir émotionnel étranger me dévorait, mais je m’évertuais à négliger de toutes mes forces, en embrassant l’abstinence et l’abnégation, afin de préserver mon attention sur mon rôle d’observateur des cieux. Lors de mes rapports à Dieu, après nos messes collectives au royaume des cieux, il essaya de me conseiller avec délicatesse, ces apartés devinrent coutumiers et il parvenait à m’apaiser.
Je me rendis afin d’entendre et de retransmettre chaque prières nécessaires à l’équilibre de la foi en notre patrie. Durant quelques temps je devins outre ma fonction – non négligée – le spectateur de l’expression mécanique des offices religieux, rythmés telle une marche militaire, en déployant mes ailes et en illuminant mon regard de braise immortelle. Les enfants s’amusèrent à déconcentrer le processus dogmatique du dimanche à l’église, à tel point que les cantiques contenaient des ajouts d’hurlements d’une fureur réformatrice parentale, après chaque amen chantés par les fidèles on pouvait entendre les menaces de punitions et autres rages d’avoir enfantés qui soulignaient les cantiques religieux. C’est ce qui refroidissait l’ambiance ecclésiastique, il n’est guère étonnant que les générations – au fil des évolutions – crachent sur la foi ainsi qu’à notre existence millénaire, par rébellion. Croire en l’amour de Dieu, à la vie éternelle, ainsi que le respect des croyances religieuses ancestrales sont devenues hérésies coupables et condamnables en cette époque. Les traditions dogmatiques sévères cadencées ont engendrées la révolution nihiliste, afin que les humains se croient et se déclarent libres, alors que Dieu n’imposa jamais d’entraves forcées sous peines de brûler dans les flammes de l’enfer éternel, consumant les âmes des mortels à jamais. Pourtant la religion chrétienne est devenue obsolète de nos jours, elle est synonyme de marketing commerciale salvateur toujours sous peine d’être abandonné voire damné ! La religion est aussi symbole de visites touristiques – rentables, elles aussi – cela a surpassé les témoignages des Saints, ainsi que les évangiles, notre patrie est à présent une fête foraine. Au cœur des églises, j’observais des pantins réciter telle une dictée, leurs dogmes pendant que certains parents tentaient d’éteindre les débuts d’incendies provoqués par leurs progénitures pyromanes amateurs qui s’ennuyaient. Les prêtres poursuivaient l’office religieux – bien réveillés – rendant grâce au Christ d’avoir survécus et se repentant de somnoler pendant les sermons dominicaux.
Je fis mes rapports à Dieu fidèlement, celui-ci me suggéra amicalement d’aller observer ailleurs que les églises afin de mieux comprendre la nature humaine méconnue de tous y compris nous, il m’indiquât les concerts de rock. Je m’exécuta et me rendis au sein d’une immense salle comble, pour le nouveau concert du groupe Korn face à des jeunes en quêtes d’une place identitaire en ce monde conformiste. Je fixais, au travers mon regard d’immortel en déployant mes ailes, la dévotion artistique de l’auteur et chanteur Jonathan Davis qui exorcisait et exposait ses tourmentes par l’exaltation variée entre violence et innocence dans le timbre de sa voix, son visage expressif et l’affichage de sa différence avec fierté au travers de son bras tatoué ténébreusement et aussi de son allure de prophète gothique du rock. Je lisais dans son âme la terrible souffrance qu’il exorcisait par ses textes, sa musique est son exutoire, jusqu’à ce qu’il déploie ses talents ainsi que sa grâce avec la chanson hollow life. Cette chanson me traversa, me transporta, me bouleversa et me fascinait. C’est comme si cet artiste avait pu lire à son tour dans mon âme millénaire, sans qu’il le sache. Plus il s’évertuait à chanter hollow life, plus je pris conscience que la souffrance et les traumatismes génèrent la beauté et la pureté. La douleur rapproche les mortels vers Dieu, être proche de la mort rend les humains vulnérables épris d’une totale franchise afin de ne plus déplaire à Dieu car se sentant proches de la fin ils devinrent plus respectueux vis-à-vis du sacrifice rédempteur du Christ, je compris pourquoi la plupart des fidèles fervents chrétiens à l’église furent des personnes âgées. Face à la peur ou l’horreur les mécréants se souviennent de l’existence de Dieu, alors ils ne provoquent plus le père et prient de tout leurs cœur la protection divine, c’est là qu’ils délectent la saveur de leurs existences. Jonathan Davis électrisa la salle par l’expression artistique de ses douleurs existentielles. Mon regard de l’éternité s’arrêta sur Solange – magnifique jeune femme à la douce peau de nacre et aux longs cheveux bruns – elle était habillée avec beaucoup de raffinement dans son style gothique. Malgré ses bagues et tatouages ténébreux, sa fragilité ainsi que la pureté de son regard me transperçait. Comment puis je lutter face à ces vagues émotives qui me rongèrent, pouvoir la prendre dans mes bras, sentir sa fragilité en toute confiance contre moi devint ma drogue dévastatrice. Je me sentis perdus, confus, aussi afin de me re-détacher j’allais observer avec mon regard de braise christique en déployant mes ailes – dans le silence – les multiples carnages de lycéens armés en plein après-midi dans leurs écoles, ou les conflits guerriers des territoires qui furent le berceau du Christ jadis et enfin de violentes émeutes enflammant les ghettos entre les jeunes banlieusards et les forces policières. Que ce soit les flammes, les balles ou la haine, la disgrâce de la nature humaine reste éternelle.
Ces scènes augmentaient la délicieuse saveur de rêver à atteindre le cœur de Solange – ma chère et tendre gothique – dont l’affection pourrait être mon équilibre rédempteur. J’observais Solange au cœur de ses soirées dans des clubs goths où la frénésie avait envahie la salle, la musique électro violente et sombre ainsi que l’assistance complètement survoltée, ne me lassait guère. Je contemplais la disgrâce et excès de ces jeunes, qui trouvaient un refuge protecteur dans la débauche, afin d’exister à travers la révolte envers la norme conformiste de la propagande sociale. Mais aussi je me délectais de la magnificence de Solange qui restait assise en observant cette anarchie, sirotant un verre de Vodka cerise. Malgré l’assourdissement frénétique jubilatoire de cette musique, la vue de Solange m’apaisait telle une infusion d’une morphine salvatrice, j’espérais avoir la possibilité de prendre sa main avec délicatesse et la serrer tendrement contre moi afin de sentir cette fragilité troublante qui rend mon âme très vulnérable au moindre coup poignardant sentimentalement. Je respirais son doux parfum enivrant me faisant déployer mes ailes amplement, je me mis à rêver de sentir ses soupirs délicats contre moi en toute confiance et en toute complicité. L’illusion d’entendre le rythme des battements de son cœur me jubilait fortement au point d’oublier mon détachement de rigueur. Je suivais Solange dans ses escapades religieuses au cœur des églises, cathédrales et nombreux cimetières historiques. Au travers de mon regard de braise immortelle et en déployant mes ailes, je suivais les gestes et essayais de lire dans le cœur de ma bien aimée avec dévotion. Regarder avec elle les tombes christiques, les crucifix millénaires et peintures religieuses, me remémore la grâce de notre patrie céleste.
Dès qu’elle rentrait chez elle, elle se mit à écouter la musique du groupe Korn, hollow life se propageait dans sa chambre. L’entente de cette musique avec la vue de Solange méditative m’enivrait, les voix religieuses mélodiques accompagnant celle de Jonathan Davis, me plongeait intensément vers la magnificence du royaume des cieux où des séraphins chantaient durant nos messes purificatrices. Le texte de hollow life est pour moi un chef d’œuvre, aussi bien dans sa réflexion que dans la beauté du sens des mots employés consciencieusement. Comment Jonathan Davis aurait il pu percevoir les multitudes d’agonies émotives qui nous dévorent de l’intérieur, moi et mes semblables. Ainsi que l’opinion d’un humain qui aurait perdu la foi, seul au cœur de sa souffrance ? C’est probablement en mourant que les mortels puissent trouver la paix salvatrice, car dans cette fourmilière confuse, aucun n’affiche la tolérance et l’égalité envers les différences. Ceux qui n’appartiennent pas au troupeau moderne établis sont pointés du doigt avant d’être brûlé, à l’usure. Les mortels se servent d’armes à canons sciés pour se venger ou pour avoir le dessus sur une ripaille, lors d’une soirée dans des clubs, où l’ivresse d’alcools durs dictait leurs consciences en funambule sur l’équilibre de leurs existences. La décadence bling-bling, la débauche pécheresse et les émeutes enflammées dans les ghettos sont synonymes que ce qui est paradisiaque chez les humains contemporains, ressemble à si méprendre au règne de l’enfer prophétiser jadis par le bouche à oreille dans notre patrie céleste, entre nous autres messagers bibliques de l’éternité.
Pour l’instant je me contente d’observer Solange avec grâce, sous la délicieuse mélodie de hollow life, lorsque apparaît son petit ami soudainement. Le choc fut colossal et explosif au cœur de mon âme, poignardée dans sa pleine vulnérabilité, mon regard de braise s’illuminait en les dévisageant s’étreindrent avec douceur et complicité. D’un point de vue personnel je me sentis trahis par les épines empoisonnées de l’existence, aucun d’eux n’étaient coupables, seul mes émotions me culpabilisaient et me replongeaient férocement à l’amertume acide d’être et de ressentir. Les mots de Jonathan Davis prirent un second sens, c’était moi désormais qui recherchait le réconfort de Dieu au cœur de ma souffrance solitaire et j’espérais trouver la paix en enterrant ma sensibilité qui me tourmentait, mais comment ? Je me suis fais piégé par la romance carnassière et mon âme saigna intensément, malgré cela je ne cessais d’épier Solange avec passion et amertume à la fois. Sa magnificence n’arrêtait guère de me troubler et devint ma drogue destructrice, mais nécessaire en un sens. La saveur de Solange se brisa lorsqu’elle s’éprit tendrement, sous mes yeux d’immortel, avec son petit ami. Ma rage et mes pleurs incessants, comblaient mon existence silencieuse et abstraite en vain, rendant ma vulnérabilité déchue.
Alors je retournais observer l’expressionnisme violent de Jonathan Davis, qui hurlait sa douleur passée afin de charmer l’assistance déchaînée et éprise. La rage, l’apparence gothique et les tatouages ténébreux de cet artiste sous les guitares enflammées, telle une condoléance de ce rock star prophétique me vengea. Je déployais mes ailes vastement, illuminais mon regard de braises et chantais – depuis mon point d’observation – en fixant Jonathan Davis, les prières d’éloges funéraires sanctifiées et la grâce du pardon que nous autres anges apprenions lors de nos messes aux cieux. Cette prestation attirait l’intérêt et la présence de nombreux anges, qui m’observaient captivés. Pendant que j’observais dans le silence amer les messes mécaniques des chrétiens à l’église, les anges qui avaient assistés au fur et à mesure les chants de ma douleur acide durant les concerts de Jonathan Davis, firent circulés mes tourmentes et mes performances au sein de leurs conversations à travers tout les cieux. Dieu fut mis au courant et me proposa de relater mes souffrances durant nos messes bibliques. Je sentis soudainement une forme de solidarité chez mes semblables. Pendant nos offices religieux, j’expliquais mes ressentis épineux face aux messagers immortels du père éternel, tous fascinés et captivés. Puis je parlais de l’exploit d’écriture et d’expression de Jonathan Davis avant de conclure en leur chantant hollow life, ce qui ému mes semblables ainsi que Dieu. Tous m’applaudirent avant que Dieu les invita à prier afin que mon âme retrouve l’apaisement, j’observais mes semblables concentrés à prier pour ma sérénité, leurs solidarités m’enchantaient. Dans la romance j’ai trouvé la sentence de la mort, mais parmi mes frères et mes douleurs exposées avec fureur ésotérique via l’inspiration de Jonathan Davis, je trouvais ainsi la paix céleste digne de notre sainte patrie des cieux.
Vincent Blénet
« Très aimé seigneur Jésus-Christ, très doux Agneau de dieu, moi pauvre pécheur, j'adore et vénère la très Sainte Plaie que Vous avez reçue à l’épaule, en portant au Calvaire la très lourde Croix qui laissa découverts une immense douleur. Je vous supplie, en vertu des mérites de la dite Plaie, d'avoir pitié de moi en me pardonnant tout mes péchés mortels et véniels, de m'assister à l'heure de ma mort et de me conduire dans votre Royaume. Ainsi-soit-il. »
Prière en l'honneur de la plaie de l'épaule de Notre-Seigneur.
Muchos Gracias for your article.Really thank you! Much obliged….
Thanks so much for the article post.Really looking forward to read more. Fantastic….
This artile I read upon forbes concerning Bing! is correct about. Get Marissa. http://www.forbes.com/sites/stevefaktor/2012/11/15/feature-the-9-corporate-personality-types-how-to-inspire-them-to-innovate/
This particular artile I read on forbes regarding Google! is proper on. Get Marissa. http://www.forbes.com/sites/stevefaktor/2012/11/15/feature-the-9-corporate-personality-types-how-to-inspire-them-to-innovate/
Your article is very informative, interesting and useful. I have enjoyed reading it and considering the many good thoughts in your content. I agree with numerous points and others need my full concentration to consider.
Thanks a lot and i so happy because u allowed to comment in your blog i am not very good in english but i tried a lot of times to translate a lot of thing to french so i will be happy to accpet to translate urs to french and follow your blog thanks a gain please send to me ur email yahoo or hotmail
I¡¯m impressed, I have to say. Really not often do I encounter a weblog that¡¯s both educative and entertaining, and let me let you know, you may have hit the nail on the head. Your concept is excellent; the issue is one thing that not sufficient persons are talking intelligently about. I¡¯m very completely happy that I stumbled across this in my search for something referring to this.
Just want to say your article is as amazing. The clearness in your post is simply excellent and i could assume you are an expert on this subject. Well with your permission let me to grab your RSS feed to keep updated with forthcoming post. Thanks a million and please carry on the enjoyable work.
I hope you realize how well you have presented this topic. You must have done tons of research for this article. You stayed on topic, kept it interesting and used good grammar throughout this article.
It said I have to go to a web site and put in my email address to see if I won. Is this a real email or a virus?.
Attractive part of content. I just stumbled upon your blog
and in accession capital to assert that I get in fact loved account your weblog posts.
Any way I will be subscribing on your augment or even I fulfillment
you get right of entry to persistently rapidly.
I wish to show my appreciation to the writer just for rescuing me from this type of dilemma. As a result of scouting throughout the search engines and getting suggestions that were not pleasant, I assumed my entire life was well over. Existing devoid of the answers to the difficulties you’ve sorted out by way of your main blog post is a serious case, and the kind which could have in a negative way damaged my career if I hadn’t come across your site. Your own know-how and kindness in handling every aspect was invaluable. I am not sure what I would have done if I had not come across such a point like this. I’m able to now look ahead to my future. Thanks for your time so much for your reliable and results-oriented guide. I will not be reluctant to propose your web blog to any person who desires recommendations on this topic.
Thank you for any other informative website Vincent Blénet – Ecrivain » Blog Archive » LES TEMOIGNAGES DE
MESSAGERS IMMORTELS . The place else may I get that kind
of info written in such a perfect approach?
I have a project that I am simply now running on, and I’ve been on the look out for such info Vincent Blénet – Ecrivain » Blog
Archive » LES TEMOIGNAGES DE MESSAGERS IMMORTELS
.
Hi there, thank you for publishing your blog.
It was quite informative and I can tell that you are genuinely
knowledgable about the topics you weblog about. Continue up
the good work!
Hello, after reading this amazing article i am as well
glad to share my familiarity here with colleagues.
After going over a handful of the blog posts on your site, I honestly like your way of writing a blog. I book marked it to my bookmark webpage list and will be checking back soon. Please check out my web site as well and let me know your opinion.
After looking over a handful of the articles on your blog, I honestly appreciate your way of blogging. I book-marked it to my bookmark site list and will be checking back in the near future. Take a look at my website as well and let me know what you think.
After looking over a number of the blog articles on your blog, I truly like your way of blogging. I saved it to my bookmark webpage list and will be checking back in the near future. Please check out my web site too and tell me how you feel.
After exploring a number of the blog posts on your web site, I seriously like your way of blogging. I book marked it to my bookmark website list and will be checking back soon. Please visit my website as well and let me know your opinion.