portrait de Vincent Blénet par sa grand-mère Hélène Blénet !
30 nov 2012 par vincent
Vincent vient de perdre son père Robert, mort rapide et imprévisible, surtout pour lui. Malgré le « peu » d’amour que son père lui témoignait Vincent est très malheureux. Il ne faut, parait-il, ne jamais dire du mal d’un défunt mais moi, je ne vois que la vérité. Il est terrible, insupportable qu’un enfant (l’âge ne compte pas) puisse réaliser et dire « papa ne m’aimait pas ». Robert n’a jamais aimé son fils, il ne lui pardonnait pas d’être différent. Les critiques, la destruction de sa vie étaient semble t il une forme de vengeance pour ne pas être comme il voulait que son fils soit.
Depuis 7 ans, Vincent est devenu un fan de Marilyn Manson et s’est mis à écrire sur lui. Des écrits nombreux, et des lectures de nombreux livres sur sa vie. Il n’avait qu’une ambition : le rencontrer, lui offrir les livres qu’il a écrits sur lui, pour lui, composant aussi des chansons pour son répertoire en espérant pouvoir les lui offrir un jour pour qu’il puisse les interpréter. Il a également écrit et préparé minutieusement tout une interview, mais…déception (le mot est faible) : RIEN ! Le barrage est sévère, la star est injoignable, inaccessible.
Un espoir est né récemment lorsque cet artiste est venu se produire dans la région. Ma fille, sa mère, a contacté ses réseaux de journalistes pour faciliter une éventuelle rencontre, même furtive. Un journaliste et son ami le directeur du festival où se produisait Marilyn ont accepté de l’aider. Grandes promesses, une organisation semble t il bonne, mais ….. Vincent arrive sur place au concert avec ses écrits et reliés avec soin, plus ses deux derniers livres édités. Le directeur et le journaliste lui disent qu’il faut tenter la rencontre avant le concert. En fait, il fallait essayer après car le chanteur doit rester concentré. Ils auraient dû le savoir ! Naturellement, refus de Marilyn et de son manager pour une rencontre à ce moment là. Vincent est effondré, le concert est pour lui presqu’une épreuve alors qu’il adore cet artiste ! Le voir, l’entendre si près car il était dans les premiers rangs, mais si loin cependant ! Quand il est revenu à Montpellier il était anéanti, désespéré. Tout ce travail réalisé, tant d’implication, de recherches, tout cela pour rien, d’autant qu’il n’est pas toujours en France.
Vincent ne croit plus en la possibilité de pouvoir rencontrer cet artiste qui représente tant pour lui, comme un père de substitution pour compenser l’absence, le vide abyssal créé par son géniteur naturel. Il ne veut plus écrire « je suis un incapable, je veux mourir » dit il. En somme une « joie » parfaite !… Il me semble que, tant le journaliste que le directeur auraient dû savoir qu’il était préférable de tenter une rencontre après le concert, surtout pas avant, compte tenu de la concentration extrême des artistes avant un spectacle de cette nature. Proposer une rencontre avant c’était un échec prévisible, à mon sens. Récemment Vincent ne voulant pas tuer son héros, a réécrit deux textes sur Marilyn. L’un est un nouveau vrai-faux portrait « l’énigme de la foi » et le second est une continuité à cette rencontre entre l’Artiste et ses amis de Nice « le Stovefest tour ». Ce texte évoque l’amitié de cette rock star pour son amie Sœur Rachel. Quant à son meilleur ami prêtre Dominicain Jean Marie Zanga, il a réagit par messagerie informatique sur ce texte « Le style est toujours alerte, les différentes étapes de ce Stovefest Tour s'enchaînent sans difficulté, avec un Marylin détendu et très relationnel, qui semble avoir mis jusqu'à Sr Olga dans sa poche. Je m'interroge sur l'écharpe qui est offerte à Sr Rachel, ne portait-elle pas quelque motif, disons… particulier? Quant à l'arrivée à Lourdes, elle vaut son pesant d'or! » Ecrira t il. Vincent m’a confié qu’il a surpassé le choc violent que son héros Marilyn lui a infligé à Carcassonne et l’a fait apparaître sous son humanité profonde, telle qu’il aurait aimé la recevoir de la part de cette rock star gothique. En ce qui concerne Sœur Rachel c’est un chaos Apocalyptique, car elle a été mutée et a coupé froidement les liens. Bref « le Stovefest tour » décrit l’hommage affectif de Vincent envers Marilyn et sa souffrance face au silence glacé de Sœur Rachel, mais il relate légèrement le parcours créatif de Marilyn avec le nouveau disque paru : born villain.
Mon petit fils, que des prêtres dominicains à Nice ont surnommé « l’archimandrite », est un titre religieux que Vincent prend très à cœur et dont il est fier. Il s’est d’ailleurs baptisé lui-même « l’Archimandrite ténébreux » ! Certes ses rêves furent poignardés froidement. Outre Marilyn, Vincent espérait l’estime de certains Artistes qui en « valent la peine » selon lui, tels : les chanteurs Ozzy Osbourne, Amy Lee, Jonathan Davis. Ainsi que le batteur Joey Jordison, l’écrivaine Anne Rice et bien sur l’effeuilleuse burlesque Dita Von Teese. C’est ainsi que Vincent s’est construit sa petite « famille » de substitution à ses blessures. Marilyn est son repère identitaire créatif, Ozzy l’émeut beaucoup car il s’est occupé de ses enfants. Vincent éprouve de profonds sentiments affectueux à l’égard de Dita Von Teese, elle symbolise et évoque la Passion. Dita est la femme dont il espérait atteindre le cœur de façon affective. Quand je dis son cœur, il s’agit de son cœur de femme et non pour l’artifice, Vincent aimerait impressionner Heather Sweet (alias Dita Von Teese) à travers ses écritures. Il souffre d’absence affective féminine et complice et ressent avec cette femme une certaine sécurité lorsqu’il se sent à terre. Il en est de même avec son héros Marilyn, sur d’autres fronts.
Vincent se sait condamné d’avance par un système cruel, contemporain et lapidaire. Aussi il perd le goût de vivre et d’affiner son labeur, car les jugements récurrents qu’il entend sans cesse (son écriture, ses Artistes, ses objectifs etc…) le tuent au fil du temps qui s’écoule. Je sais que mon petit fils se hait férocement « c’est dans ma nature et c’est ce que l’on m’a appris à l’école ou en HP, un interné reste toujours un interné quoiqu’il fasse» me confesse t il face à mon désarroi. Que puis-je faire ? La haine que Vincent éprouve pour lui-même dépasse celle que son père ressentait en raison de sa différence. Robert avait également beaucoup de mépris pour le travail de son fils. Vincent évoque souvent sa déliquescence face à tous ces auteurs marketing en vogue, afin de se détruire. Lorsqu’il se trouve en manque d’argument « Anne Rice est bien plus épatante que mes écritures navrantes et stupides » dit il, il est vrai que cette auteure a marqué son adolescence par le film « Entretien avec un vampire ». Vincent s’immergea aussitôt dans l’univers qui alimentera ses œuvres avec la foi catholique.
Ce film exorcisera sa phobie des vampires et fera écho à sa vie actuelle. Vincent souffre d’insomnies de temps à autres, il mène cette vie vampirique : seul, caché dans l’ombre à observer une société en désaccord avec sa nature, mais aussi pleurant sur ses nostalgies et nombreuses souffrances.Il fut marqué, depuis son enfance, par les mythes chrétiens. Très jeune, il espéra mourir afin de terrasser ses douleurs. Chaque jour j’entends mon petit fils faire les cents pas, sa radio en boucle et fort. Lorsque je l’interroge après l’avoir vu tourner en rond pensif « c’est un réflexe que j’ai conservé de mon incarcération dans ma cellule en psychiatrie. La vie est un océan de larmes acides dans lesquelles je me noie » me confesse t il. Vincent est un sujet de querelles dans notre famille, pourtant j’essaye de partager avec lui ses centres d’intérêts en écoutant ses disques où j’ai aimé certaines chansons de Marilyn, telle « mobscene », « they said that hell’s not hot » et « redeemer ». Comment Vincent parviendra t il à trouver sa place dans une vie qu’il déteste au cœur de cette ville qu’il exècre ? Je suis terrassée d’inquiétudes à son sujet, car je sais qu’il rode sans cesse dans les rues à la recherche de sa mort. Vincent ne s’en cache guère, il est suicidaire depuis son enfance, pourtant il s’était acharné dans ses écritures par « survie subtile et fade » me dira t il.
Comment décrire Vincent ? Une seule phrase suffirait : il est malheureux, et même désespéré. Le monde n’est pour lui que rejet. « Je ne suis pas de ce monde, seule la mort me délivrera. Je trouverai enfin la paix et ne souffrirai plus » me dit il. Parfois il m’explique avoir peur de Dieu car il considère qu’il est trop haïssable pour que Dieu se penche vers lui. « J’aurais besoin d’un regard qui m’absout pour me faire comprendre qu’Il m’aime ». Très superstitieux, il n’ose pas faire, dire, lire, agir, tout au long des jours car, s’il le fait, Dieu, qu’il transforme en Père fouettard, va le punir. « Je suis trop petit, au fond je ne suis rien, Il ne peut pas m’aimer. Mais malgré ma peur, je L’aime mais j’ai peur d’aller en enfer, ce qui me rempli de terreur ». Il semble confus sur la stabilité salvatrice du Christianisme, à la fois il défend l’étendard de la Foi Catholique et à la fois il parvient à des accès de rage envers la Religion qu’il estime hiérarchisée.
Son tempérament suicidaire le pousse à provoquer le Christ et Dieu avec violence dans ces « blasphèmes ». Il se croit et se déclare damné et donc exclu du royaume des cieux d’avance. « Au cimetière, je trouve la paix et le repos. Ce sont des lieux remplis de beauté architecturale archaïque et de mysticisme. Que je sois à St Lazare ou au Père Lachaise, ce sont pour moi des lieux proches de Dieu où la spiritualité est reine, la Foi transcende le silence. On est vraiment connecté avec la Religion et le Christianisme. Lorsque je suis dans la rue, je respire la mort sauvage, car je contemple les excès que fait cette jeunesse. Elle s’enivre de décadences et consume ses possibilités, elle se brûle les ailes. L’indécence tourne autour de nous. Au cœur des cimetières archaïques, je ressens tout de suite une paix qui m’environne. On est en connexion avec l’immortalité des âmes. C’est un lieu de vérité, car là on ne peut mentir à Dieu. Vivant, nous sommes pêcheurs, souvent ignorants les préceptes du Christianisme, qui souvent nous semble une atteinte à notre liberté. Notre nature nous pousse à pécher. Au cimetière, je suis en méditation sur ma vie insignifiante, avortée et chaotique. Je pense à celles que j’aurais aimé avoir, mais je découvre au fil du temps que tout n’est que désolation. La paix est pour moi une inconnue, tout est échecs. Je suis un extrémiste, tout est noir ou blanc, il n’y a pas de place pour le gris. Dans l’environnement de mes cimetières, j’observe ces tombes qui symbolisent un pur acte de Foi, ainsi que les magnifiques crucifix » m’explique t il.
Il s’est créé une forme de religion qu’il appelle « les ténèbres christiques », c'est-à-dire un mélange de gothisme dans sa perception sombre et romantique, et la musique métal combinée avec la pureté du mysticisme chrétien. Cela semble un drôle de mélange et pourtant Vincent a réellement la foi. Seuls les frères dominicains le comprennent et essaient de le rassurer. J’essaie de lui dire en deux mots : « Dieu est grand, les hommes sont petits et souvent intolérants ». Mais tous autour de lui : amis (!), connaissances et même la famille dont son père (Dieu ait son âme) lui ont dit et répété à l’envie qu’il était possédé (!). Cela donne un enfant, un homme maintenant, marqué à vie. Nous nous retrouvons, sa mère – ma fille – et moi-même désemparées et ne pouvant parvenir à redresser la barre. Son père et mon ex-mari, c'est-à-dire son grand père maternel lui ont toujours dit qu’il était un « parasite ». La conséquence de tout ceci est que Vincent est persuadé que si il meurt, sa mère à leurs yeux sera « délivrée » !!! Une hérésie criminelle. Une partie de ses nuits se passent dehors où ses rencontres diverses « drogués, alcooliques, clochards, paumés de toutes sortes, révoltés divers et variés » le critiquent de façon récurrente : « Tu n’es rien ». Mais malgré tout cela Vincent préfère sortir. Il dort peu et mal. Son tête à tête avec lui-même le fait immanquablement souffrir et fait ressortir ses carences affectives. Je ne peux plus l’attendre tard comme je le faisais auparavant parce que je me couche plus tôt. Sa présence chez moi la nuit me rassure car j’ai besoin de lui auprès de moi maintenant que j’ai pris de l’âge. Il veille sur moi.
Il allait souvent voir celui qu’il a surnommé « le nazi » à cause de l’admiration que ce garçon porte au Reich. Il ne le verra plus car ce garçon a quitté son travail, et j’en suis soulagée. Il avait une mauvaise influence et ce n’était pas à mon avis une bonne relation pour lui car il le critiquait sans cesse tant sur son physique que sur sa personne toute entière. Il allait cependant le voir car me disait il « je ne vois pratiquement personne et, entre les critiques, nous parlons…un peu ! ». A plusieurs reprises il m’a amené des connaissances en galère pour qu’ils passent la nuit à la maison dans une petite pièce du grenier aménagée en chambre. Malheureusement, ces individus étaient la plupart du temps intéressés et sans morale. Ils savaient se faire plaindre et profiter de sa gentillesse et de ma patience. Tout ceci s’est révélé assez négatif pour Vincent qui a beaucoup souffert de ces ébauches amicales déçues. Une fois il m’a été ramené par sa mère, le visage en sang suite à une agression. Elle était venue le récupérer après avoir été appelée par des gens effarés de voir Vincent dans cet état. Le lendemain, après que ma fille l’ait conduit au commissariat pour porter plainte, Vincent est rentré chez moi et s’est arrêté pour parler avec une personne qui se disait être une « amie ». En guise de réconfort, cette femme l’a assommé de reproches lui disant que tout était de sa faute parce qu’il portait un crucifix autour du cou !!!! Un comble ! Vive la liberté, dans quel monde vivons nous ? Depuis je suis toujours inquiète quand il sort la nuit et je crains les mauvaises rencontres. Il dit qu’il n’a pas peur de la mort, qu’il l’attend avec impatience. Alors moi je crains qu’il ne provoque une situation qui pourrait virer au drame.
Après plusieurs séjours à Nice, nous n’y allons plus. Jean Marie, son ami dominicains, est dévoré par son travail et s’épuise. Mireille, visiteuse de prison avec Jean Marie est elle aussi absorbée par trop de choses. Résultat, ils ne peuvent plus lui consacrer autant de temps qu’auparavant. Sœur Rachel a été mutée à Besançon, son ordre ayant besoin des ses capacités. Elle a donc quitté Nice et les raisons d’y retourner se sont faites plus rares. Vincent se sent très seul, ses amis dispersés par la vie, Paul au séminaire, les amis d’Ichthus (le groupe religieux où il était percussionniste) partis de part le monde faire leur vie…., Les amis de Nice trop pris par leurs occupations diverses, il se sent abandonné. Il ne lui reste que sa mère et moi. Ses cousins ne l’appellent jamais, il en a pourtant 8 tout près de lui, sur Montpellier et Lunel. Tout cela fait vivre mon petit fils dans une atmosphère difficile et douloureuse et pèse sur son vécu. Il a écrit une forme de journal sur 2 ans dans lequel il relate sa vie, vision qui me peine car je ressens sa souffrance abyssale que ni moi ni sa mère ne parvenons à apaiser.
La profondeur de ses écrits, la puissance des mots, tout cela représente sans doute pour Vincent un exutoire salvateur, à tout le moins un moyen de trouver parfois un apaisement. Il ne croit pas en lui, mais d’autres y croient pour lui ! Sa mère, qui l’encourage depuis toujours à persévérer dans ce travail d’écriture qui lui permet d’évacuer le trop plein de douleurs, son éditeur aussi, qui publie régulièrement ses livres. Et quelques personnes, dont je fais partie.
J’espère et souhaite si fort qu’il puisse parvenir, un jour, à ressentir la joie que procure la reconnaissance du travail accompli. Il mérite cela, immensément.
Hélène Blénet
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