LE SERMENT D’HYPOCRITES
18 mai 2023 par vincent
Le changement s’est inscrit depuis un sacré moment, Satan a racheté ses parts, désormais le diable, ainsi que ses anges personnels, ont pris possession du ciel.
Les enfants de la nuit sont les témoins d’une dégénérescente sauvagerie, un bordélique tintamarre qui narre la trame d’une genèse trafiquée, modèle de perversion à l’absolutisme.
Les enchères trahissent la nature des passions, elles dénaturent nos propres intentions.
Bienvenue sans filtrage au cœur d’aliénés cantiques, psaumes dépravés, la genèse reformatée, la vertu de ces tordus. Courir, en meute, auprès des ténèbres nous donne l’envie de caresser un brin de ce rayon du soleil, crépusculaire certes, mais c’est quand même un peu de cette intimité qui appartient au jour dont on nous a cruellement écartés.
La nuit se doit d’obéir à la folie d’un arbitraire rosaire, un rosaire pour ces effroyables pervers.
Le mal est une action en bourse très cotée. Les freluquets fous à lier ont revendu l’acte notarié d’Éden à un nouveau Satan, élu royalement grâce à une folle peur panique d’une soi-disant crise épileptique énoncée par des croquemitaines de pacotille.
Dieu nous oppose-t-il ? Lorsque le silence se fait, Lorsque la violence nous envahi, lorsque la lumière nous carbonise, lorsque nous avalons l’éther sacralisé de l’église ?
Dieu est-il le tortionnaire ou bien le mercenaire ?… Qui est-il ?…
Qui es-tu Dieu vraiment ? Quel est ce père qui s’est caché tout là-haut ?
Lorsque le solstice annonce les prémices, lorsque s’immisce de douloureuses apocalypses ? Lorsque l’éclipse est l’inquisitrice annonciatrice, lorsque l’église est l’éloge de nos éclipses ?
Fuir n’est pas à l’ordre du ‘jour’. Il ne sert à rien de chercher à m’extraire, l’horloge est inexorable. Elle compresse tout, joie, mélancolie, ennui, prières et déceptions. Elle avance.
Il ne sert à rien de courir avant l’heure, au final nous y arriverons tous, chacun à point.
Ici-bas le mal nous taille beaucoup trop de pipes. L’éternité s’est ressassée, elle nous lasse.
Les prêtres sont bonimenteurs, ils ont la bible trop bien pendue. Ils sont les prédateurs prédicateurs de blasphèmes, annexés aux saintes horreurs.
La soutane cache bien l’érection d’un âne analphabète possédé par l’analogique, trop hypocrite pour avouer qu’il est encore plus perverti, et même bien pire encore. Corrompu et corruptible, aussi pécheur que toute l’assemblée assoiffée de ses nombreux mensonges.
Le prêcheur est un artisan habile pour dénaturer la nature, il travestit les volontés du ciel pour gargariser ses vices personnels. Pécheurs inquisiteurs, prêcheurs bonimenteurs.
La ‘Führer’ d’un pet foireux dans une lueur majeure.
L’écho de puceaux attardés vocifère dans l’enclos de « JOUVENCE’HELL », chaque nonne vampirique sait faisander sa victime. Elles gargarisent leurs jeunesses immortelles, elles miment entre poses suggestives et langoureuses marchandes de leurs propre chatte, sans aucune retenue, aucune pudeur ni estime vis-à-vis d’elles-mêmes, tout est bon pour rentabiliser et rendre l’envie, l’amour le plus lucratif possible. Assis près de la croix élimée de la chapelle du cimetière, là où je m’secoue l’imaginaire relique de ce qui me reste en verge, fût-elle follement désireuse à goûter de la « pucelle d’aimer ».
Je suis tellement envieux de sentir et ressentir ce délicieux parfum de cerise féminine.
Je regarde paisiblement le carnaval désabusé des alouettes, celles qui croient pouvoir faire sensation sans leur miroir de poche, vous savez, le reflet des vanités, le miroir des mondanités. Paradoxalement, mes chandelles oculaires suivent l’exode des ombres et des abîmés oubliés. Tous les manutentionnaires négligés, finis, lessivés par un labeur acharné à œuvrer dans les cercles aux enfers infinis, tous ceux qui ont contribué à faire ce que l’enfer est depuis des milliers d’éternités, tous ceux-là épuisés, laminés.
Ceux-ci doivent renoncer à l’éveil et suivre le défilé des exportés. Tous en ligne ils défilent en exode vers les limbes, dans le quartier des sommeils approfondis.
Désormais qu’ils n’ont plus d’utilité, faute de vaillance fraîche, donc plus aucun intérêt. Ces derniers doivent se faire effacer de la surface du désert pour renforcer l’image infernale et terrorisante d’un enfer digne du désenchantement divin, digne de la disgrâce immortelle.
Un grand inquisiteur crâneux, pasteur calomnieux, missionné pour s’assurer que le cortège suit bien la ligne des condamnés. Il s’est dressé au-dessus d’un rocher, toisant les abîmes, il brandit un glaive enflammé en forme de croix de fer, il récite un laïus pessimiste comme un mantra suicidaire et neurasthénique, poussant plus aisément son cortège à accepter d’aller être confiné et rongé au fond du quartier des sommeils approfondis.
L’exode est saisissant, toutes ces âmes sont conscientes et résilientes, toutes concèdent qu’après s’être usées, après s’être sacrifiées, défenestrées en vain, pour rien, rien d’autre qu’un labeur de vide et vide de sens, vide de notion valable. Juste un périlleux leurre qui prouvait qu’ils faisaient partie d’un carrousel bien machiavélique.
Des manutentionnaires pénitentiaires bousillés qu’on jette à l’oubliette, juste bons à nourrir l’abattoir de charognards bouchers, ceux-ci ayant les babines pleines de salive jouissive dès qu’un morceau de chair arrive au menu.
Les charognards ont été privés depuis le Mathusalem « alea jacta est » de tous les plaisirs des sens hétérosexuels, ils n’ont jamais revu de belles jouvencelles après la mise en place des royaumes. Ils furent élevés et conditionnés à se délecter de tortures médiévales, cannibales d’âmes éternelles, pendant que ces dernières sont plongées dans un profond sommeil.
On ne peut pas vous tuer alors on vous enterre au fond du puits pour zapper que nous étions des enfoirés et qu’on vous a manipulés, extorqués, déshumanisés, exploités jusqu’à plus soif, pour au final vous enterrer au fond des limbes, sans excuse et sans culpabilité envisageable.
Vous qui êtes en sommeil, confinés dans un cercueil « ehpadien », oublié et dévoré pour l’éternité sans que vous puissiez comprendre que vous vous êtes fait enfumer, les hauts d’en haut qui se sont déjà lavé les mains, ils se gonflent le goitre, bombe le torse et multiplient les sourires hypocrites et non les pains de notre quotidien.
Pris entre deux spectacles, chacun aussi terrifiants et aussi glaçants l’un que l’autre, je vois une vieille âme s’écartant légèrement, brièvement, de son cortège.
Cette dernière s’immobilise un instant pour zieuter un peu du baroufle pornographique émis par les attrayantes donzelles vampiriques, toutes traitant soigneusement de leurs charmes, hypnotisant à souhait pour faire raquer du péquenot analphabète, lui-même n’étant qu’un reflet du reflet de l’écho d’un écho du reflet au miroir de la faussemblance.
Les nonnes vampiriques susurrent délicatement les mots d’amours tant espérés pour quiconque survit et sévit ici-bas « laisses-toi aller, confesses-toi à moi, con-fesses-toi vers moi » émanent-elle en s’effleurant sensuellement la chatte, caressant doucement les pages de la bible déconstruite.
L’écervelé se délaisse et abandonne son âme aux canines de la nonne. Celle-ci absorbe la vie de ses veines dans une danse érotique suggestive, aussi torride qu’inespérée.
Malgré cette vision d’épouvante, cet aperçu de cynisme, de nihilisme, un être en « mâle-être » prêt à sacrifier son énergie, son mantra, ses passions et scellant toutes condamnations, direction les oubliettes du Tartare une fois son utilité en enfer terminée, rien que pour acquérir et ressentir le baiser passionné d’une belle tourterelle aux ténèbres infinies.
Dans la nuit aucun chat n’est gris. La vieille âme hésite une fraction de seconde avant de rentrer dans le rang. Elle regarde les autres nonnes langoureuses de « JOUVENCE’HELL ».
La vielle âme brûle de désirs, elle se carbonise de l’intérieur parce qu’elle rêve d’aller sentir les cerises vampiriques, elle rêve d’entendre l’amour de ces pucelles d’aimer pour elle.
Le visage cataclysmique d’en haut survient dans les nuages rougeâtres, il descend et se colle à l’oreille de la vielle âme. Le visage lui murmure que tout est fini, il n’y a rien pour lui. Il doit partir, il doit s’en aller sommeiller au fond des limbes.
L’âme doit suivre l’exode et traverser de l’autre côté des rivages du Styx. L’âme doit s’exiler dans l’oubli. Résigner ses passions, ses pulsions, la moindre essence d’existence. S’en aller.
Le visage s’arrête et s’éclipse, la vielle âme verse ses pleurs en regardant une dernière fois la magnificence des tourterelles de ténèbres. Regarder une dernière fois la beauté magnifique d’un voluptueux décolleté, des jambes satinées, des cuisses lissées en bas résille. Regarder une ultime fois ses doigts féminins qui caressent sa chatte avec sensorielle indolence.
Regarder une dernière fois, sans jamais avoir pu la connaitre, sans jamais avoir su l’effet que fait l’amour charn’elles avec elles. Oui, regarder une dernière fois, regarder pour la dernière des dernière fois la somptueuse tourterelle, puis s’en aller, s’éclipser pour mieux s’élimer.
« M’as-tu vu ? Est-ce qu’on m’a vu ? Est-ce que je vais pouvoir exister ? ». « Si tu ne m’as pas vu, est-ce que je peux exister ? ». « M’as-tu vu ? Est-ce que j’existe pour de vrai ? ».
« Blanc bonnet et benêt blanc, interné dans l’internet. Blanc benêt et bonnet blanc, interné dans l’Ethernet ».
L’aigreur, la laideur, l’horreur, toutes ces peurs dans toute leur splendeur.
Cette marche infernale me hante. Il m’est indispensable et d’une nécessité absolue de les regarder droit dans leurs yeux pour mieux avancer.
La laideur est un choc thermique, assez efficace pour révéler les coulisses des hypocrisies. L’aigreur est le piment efficace pour motiver sa truffe dans la quête de vérité. L’horreur quant à elle, elle est à la fois la sentence et la délivrance de ce qui sommeille en nous-mêmes.
Alors que les enfers sont assiégés, la fleur du lys inscrit le seau des sévices, elle dérègle le sens des aiguilles de l’apocalypse, pervertissant la danse des solstices, infligeant une caresse mortuaire aux éclipses.
Alors que je me chatouille ce qui me reste encore de verge, fantasmant à la couche charnelle d’une jolie jouvencelle, alors que la masturbation sous psychotropes ressemble à une boucherie insalubre, j’entends le chant des anges succomber à la folie, à l’agonie pure.
Je regarde ces escadrons ailés tournoyer en symphonie avec les nuages de sang.
Je vois ce ballet désenchanté où autrefois la fine fleur des Cieux, celle qui resplendissait, celle qui nous émerveillait. Désormais je les regarde brûler lascivement, en vol chorégraphique, ces nuées d’anges oubliés, délaissés, tombant dans les flammes d’une simple envolée.
Les anges brûlent, la valse du chaos retentit, les hurlements pétrifiants d’enfants horrifiés, meurtris et figés par cette méchante carbonisation.
Pourquoi ? À cause de leurs désirs, l’envie irrésistible de l’amour « charn’elles ».
J’entends en même temps plusieurs prieurés de moines réitérer, inlassablement en boucle, tout un tas de prêchi-prêcha infâmes, préenregistrés depuis la messe-kermesse. J’entends les clochers éclater, pétrifiant les quatre coins des enfers. La consonance mélomane de la punition éternelle refroidit l’ensemble des cercles dantesques.
Ici-bas, le glas nous a tous mis au pas. Le glas nous fige et nous figera jusqu’à trépas.
Alors que je dois déclarer forfait, résigner mes tentatives de chatouillements coquins, résilience oblige, absence récurrente de jouvencelles immortelles.
J’ai droit, à la place, à un opéra stratosphérique d’une chorégraphie d’anges fous à lier, chacun s’égosillant à tort et travers jusqu’à la mort, tout en brûlant massivement dans leur envol. Des nuées d’ailés consumés par les flammes, des milliers de cris déchirants, d’anges déçus qui s’en vont chuter dans de profonds néants.
J’ai droit à un récital de monastiques conditionnés, à la cervelle religieusement lessivée, ils rabâchent tous, ânonnant fortement combien la « génocides-ères » c’est l’éclate. Père-version.
J’ai droit à un assourdissant vacarme de carillons punitifs me rappelant que je suis seul, coincé aux enfers pour l’éternité. Que le bonheur appartient aux irrévérents-cieux de Dieu.
Que l’immortalité c’est de survivre sans rien, avoir faim sans fin, en étant camé d’éther niqué.
Pendant que la braise déblaye un tas de cendres, pendant que l’ardeur du vent lacère la peau écharnée des malheureux exhibés publics, crucifiés sur d’immenses croix, exposés aux yeux de n’importe quel damné, lequel sera sollicité à s’acheter des pierres tranchantes pour lapider les crucifiés, avant que le bourreau ne les brûle vif, sous les louanges pastorales bon enfant.
Le désespoir m’enivre, il m’entraîne à danser follement dans une fureur blasphématrice avec quelques flammes de l’enfer.
Je danse, je m’agite tel un irlandais fou, la tête à l’ouest, dans une danse d’autodestruction.
Je m’immunise contre une mort, mais j’exulte à jouir de souffrir le martyr, dans la calcination j’exulte à jouir de me haïr, là je ne peux pas mentir, ni me mentir.
La démence machiavélique des carmélites déconstruites pousse un nombre d’anges-heureux à chuter volontairement dans l’incendie des châtiments, la purification du chat qui ment.
Je me revois à l’église lorsque le curé crâneux m’enfonce l’hostie chimique dans la bouche « avales ça, le poison c’est bon pour la raison » me susurre-t-il avec un sourire diabolique.
Je revois le grand bénitier de flammes jaillir pour valider l’acceptation de la sentence funèbre.
Je revois les couloirs de ma conscience, ils s’égarent dans le déséquilibre, ils se perdent entre inconscience et rationalité. Je danse de plus belle dans un feu destructeur et j’exulte à jouir de m’autodétruire, j’en éclate de rire. Je ris si violemment que les limbes elles-mêmes se taisent pour mieux paramétrer l’efficacité de la douleur à infliger à toutes ces âmes abandonnées.
Les carmélites déconstruites chantent de plus en plus férocement la doctrine du génocide généalogique. Elles provoquent la famine à sévir de plus en plus brutalement.
La brutalité c’est le dada du diacre déconstruit, la prêtresse infâme en frétille son clitoris desséché. Dans ses verbes résonnent l’angélus des quatre cavaliers de toutes fins des temps.
Je revois l’essence de la vie, la nature de la nuit. J’apprends à assimiler que pour mieux guérir c’est de bien mourir, lentement mais sûrement, bien apprendre à se laisser dépérir.
Si je souhaite éviter d’être sanglé, si j’espère y réchapper, éviter l’internement de force au cœur de ce barbare et néanmoins cruel Tartare. Là où la lumière du soleil nous brûle les ailes à chaque réveil. Là où la brûlure s’y étend jusque dans le sein de nos veines.
J’en ai passé des siècles confiné dans ce maux-dits Tartare. J’ai embrassé plusieurs embrasées de soleils levant, sanglé de force dans le quartier des cercueils sanitaires. La lumière m’a rendu fou, totalement barjo, à tel point que l’irrationnel m’aveugla un bon quart de siècle.
Les carmélites provoquent un éloquent scandale, un violent baroufle de mille diables, au point d’en réveiller quelques défunts. Ces morts-là, eux, n’avaient plus pris part au cadastre depuis la première éclipse. Ils se mirent à frapper, canarder à coups de poings même leurs tombes, déchirant leurs vieux cercueils. Les cimetières devinrent de gigantesques rassemblements ostentatoires. La contestation vint nuire à la doctrine du pasteur crâneux, nous commencèrent à rallumer nos auréoles de flammes, toutes vives d’une espérance, autrefois résignée à se laisser éteindre, fanant de deuils en deuils, dans un cycle d’inexistence.
Mais cela ne plaît guère au serment d’hypocrites. Non. Eux désirent qu’il n’y ait qu’un seul son de cloche, le leur. Sinon il ne doit n’y avoir que du silence. Un silence de défunt.
Silence de résilience, silence d’obéissance. Du silence ou bien c’est la sentence offensive.
Si je veux éviter l’internement et l’orfèvrerie des soleils levant, je me dois d’avaler correctement le poison létale à chaque communion réglementaire, chaque prière doit servir la cause des prêcheurs mortifères. J’avale, J’avale, J’avale. J’ingurgite la petite mort à feux doux « killing me softly ». Entre temps éphémères, je m’en vais danser fou à lier dans la brûlure des flammes canoniques des enfers, gloire sacro-sainte à l’éther niqué. Père-version l’exige.
L’immortalité se définit dans la mise à mort de son propre chef, dans le reniement de ses prières, de ses désirs catatoniques. Les enfers amènent à l’éther et l’éther fait vivre les enfers.
Auparavant on avait quelques baby-boomers, désormais on est gavés de boomer-sanitaires.
« M’as-tu vu ? Est-ce qu’on m’a vu ? Est-ce que je vais pouvoir exister ? ». « Si tu ne m’as pas vu, est-ce que je peux exister ? ». « M’as-tu vu ? Est-ce que j’existe pour de vrai ? ».
« Blanc bonnet et benêt blanc, interné dans l’internet. Blanc benêt et bonnet blanc, interné dans l’Ethernet ».
Pendant que les corneilles volent en cercles avec les vautours, chacun se pinaillant la part de cadavres avariés à becter. Pendant que je m’épuise à trouver de l’inspiration érotique pour embellir la tristesse et la sordide masturbation, chaotique, en rêvant de caresser la chair parfumée et satinée de ces délicieuses jouvencelles, hantant mes prières ainsi que mes plaisirs.
L’enfer et l’éther me ralentissent, mes soupirs trahissent un épouvantable couinement de zombie, toxicomane et anorexique en stade « 66.6″ sous les ‘sunshines’ horrifiques des enfers.
Soudain j’entends le chant délicieux de courtisanes, futures nonnes de la Père-version.
La voix de ces ravissantes créatures aux mille désirs oniriques me trouble, je suis contraint de me faire torture pour ne pas succomber à l’envie envoûtante de m’approcher d’elles, ça coûte trop cher et mon auréole n’est pas à vendre. Pourtant je suis fauché, non pas par la mort mais par la misère, je ne suis qu’un sale vandale vu que je ne suis qu’un ailé désargenté. Déçu.
La fortune est l’anoblissement des vendus, ceux-là qui ont signé le serment d’hypocrites.
Ceux-là même qui nous refourguent par forcing le surdosage intensif de camisoles chimiques pourrissant toute l’hostie ecclésias-trique sous prétexte qu’il nous faut être reconnaissants de cette « renaissance, en marche » dont nous n’avons jamais voulu et que l’artiste arbitraire nous fait bouffer viscéralement à longueur d’éternité. Il aime nous narguer lorsque le visage cauchemardesque nous hurle « BLASPHÈMES, VOUS ÊTES BLASPHÈMES ». Il nous toise et nous rit au nez « turlututu chapeau pointu » nous clame-t-il, la gueule enfarinée.
Agonie, vociférations bipolaires, les boucheries du Tartare, les scarifications d’âmes toutes devenues folles, là, tout en bas au fond des limbes.
Quelques crânes défénestrés ressurgissent, s’égosillant de leurs âmes, leurs pleurs émanant à la surface d’un Styx inondé de déjections VIP et de détritus festifs tous périmés.
Même l’odeur qui y transpire est une senteur insoutenable pour n’importe quelle créature de l’immortalité. Nous ici, on est coutumiers de cette « délicate » habitude, hélas, hélas…
Espiègle, je dirais même que je me l’autorise, je pourrais « tricher » honnêtement et grimper sur le sommet de la petite chapelle qui domine le cimetière. Là où je pourrais me secouer à l’aise et sans devoir payer, ce qui me reste en verge ‘comestible’ pour rester poli.
Au-dessus des tombes, entre les nuages rouges de sang et les volatiles croassant ce désespoir abyssal, j’ai réussi à gratter du ‘Pay-Per-View’ sensuel sensoriel de ces belles charn’elles.
Elles dansent, langoureusement elles effleurent leurs seins de douces caresses.
Elles parcheminent leurs élégantes fesses, elles dessinent leurs jolies silhouettes.
Elles caressent leur ventre, elles déploient leurs cheveux fins. Elles caressent leurs cuisses jusqu’à se faire jouir délicatement la chatte. Uniquement pour ceux-là mêmes qui jetteront un maximum d’argent dans la fontaine maudite d’art-gent de ce « JOUVENCE’HELL ».
Les belles ondulent, elles rusent dans ce strip-tease monnayé mais tellement bien interprété.
Elles font mine de dévoiler leurs jolies intimités, jouant de leurs caprices, mais elles se ravivent en cachant soigneusement leur graal vaginal par l’emblème de l’oiseau bleu.
Lentement, sensuellement, leurs caprices distanciés mais facturables à la carte, l’offre à la demande exige et parfois elle nous oblige. Leurs langoureux caprices incarnent le calice sublime et sublimé de nos plaisirs et surtout de nos désirs.
Perché sur le sommet de ma chapelle, je suis écartelé mentalement entre l’envie impulsive de ruisseler le liquide interdit, symbole de ma jouissance fantasmée auprès d’elles, dans le cajolement de leurs miaulements minaudés.
Mais en même temps je brûle, je crame, ma passion est un vacarme de drames, j’entends l’énoncé infernal me lanciner « délaisse-la, délaisse cette âme si tu désires caresser sa flamme, à elle, rebelle renégate des odalisques ». L’enfer vocifère, l’éther me musèle.
L’acharnement est un internement incessant.
J’en deviens l’amant damné d’un instant trop pressant.
Épris de ses charmes, elle et elle encore et toujours elle également. L’oiseau bleu me rend fou, il paralyse ma raison et enflamme mes frustrations. La famine brûle mon discernement, elle dérègle le stoïcisme qui impose une raison gardée en déraison incontrôlée.
Épris d’elles, sans le packaging cliquetis futile bien entendu mais malheureusement indispensable pour allécher la femelle vénale mais tellement désirable et dont l’attraction sensorielle, sensuelle et déraisonnable empoisonne la résilience que je dois adopter puisque je n’ai pas signé le forfait traîtrise et jamais je ne serai membre du serment d’hypocrites.
Épris de ses charmes, prisonnier de mon psychosomatique drame. Le désir orgiaque m’enivre mais la chute vertigineuse de l’innocence est une injection létale implacable. Celle-ci me ramène à la réalité des vandales miséreux, ceux qui n’achètent pas, et rien de superficiel.
Parfois, alors que je me chatouille le bout de verge entaillé de cicatrices sanguines et imbibé d’éther ecclésiastique. Je la regarde se caresser l’entre-jambes en faisant danser sa langue délicate, sensuellement autour de ses lèvres exquises. Je sais qu’elle m’a grillé et qu’elle sait que je gratte le panorama ‘Pay-Per-View’ en visionnement illégal car je suis désargenté.
Elle est encore plus excitée de me savoir à l’agonie d’un rêve qui m’est prohibitif et auquel je n’ai pas accès, mais plutôt cette horrible misère, celle qui est mienne, celle qui est l’irritation d’un abcès cruel réservé aux enfants de la nuit, ainsi qu’à toutes créatures de l’abîme.
Faute de ne point éjaculer de plaisir, je décide de me lacérer la chair.
Je trouve un jouissif plaisir dans la scarification nihiliste.
Plus je m’entaille l’épiderme, plus je me sens maître de mon propre supplice. Je ne tremble pas lorsque j’exécute cette traversée de funambulisme au-dessus de ce vide sidéral où mes plus grandes peurs d’habitude me dominent. Je deviens le modérateur de ma douleur.
J’esquisse un rictus de défiance vis-à-vis de la backroom des vendus à la nef des hypocrites.
Ensanglanté à souhait, j’éclate d’un rire effrayant et je fixe la femelle qui m’excite, celle-ci même qui appuie sur la détente du subtil et invisible flingue, accélérant le compteur de blasphèmes hérétiques sur l’ardoise de mes erreurs criminelles, lesquelles sont le sceau des motifs ‘justifiables’ pour m’interdire l’extase de joies parfumées à la douce galipette sensorielle en compagnie de belles et attrayantes minettes sensuelles de « JOUVENCE’HELL ».
Le « signale-ment », cette petite délation si facile, gratuite et non fortuite.
La petite délation fatale, énoncé empoisonné de la greluche vénale qui cherche à brailler son exposé de supériorité, l’emblème d’un empire dénaturé, déconstruit de toute réalité.
Je peaufine les lacérations sur mon épiderme puis je m’en vais peinturlurer les tombes du petit cimetière, ma garçonnière, ma planque à branlette. Je fais des inclusions avec de la poussière sur les pierres tombales en faisant d’insolents graffitis revanchards avec ma propre sanguine.
Les yeux enflammés, l’auréole embrasée, ivre de m’autodétruire et d’enragement, je tague à mort le venin de ma colère, en intraveineuse énergétique, sur la décrépitude des tombeaux.
Je regarde quelques crucifix oubliés dans le cimetière, je peins et je rigole de plus belle car je n’ai pas le droit de goûter à la douce chatte jouvencéllique de « JOUVENCE’HELL ».
Dansant jovialement dans le cimetière « garçonnière », balançant mon sang dans tous les sens, mes plaies ouvertes.
Je hurle toute ma colère contre les deux bataillons de voix infernales qui se télescopent vers moi, « délaisse la, oublie ton âme si tu désires caresser sa flamme vaginale » me dit l’une d’elles. « Non !! Embrasse plutôt des phallus. Le phallus est à même de prodiguer la sensualité onirique nécessaire à l’ordre renaissant. Phallus dans ta bouche, phallus dans tes orifices, du phallus… J’EXIGE LE PHALLUS » me crie l’autre voix.
Je danse encore plus indécemment dans une rage invective. J’enflamme de mille feux mes yeux, mes ailes et mon auréole. Là je suis l’amant de la fin des temps. J’ai faim de temps.
Je regarde les nuages inondés de ce sang écarlate, je regarde le visage de ce ciel, je dévisage la prêtresse des folles furieuses, j’enchaine et je déchaîne ce virulent alphabet ostentatoire, quasi blasphématoire, celui qui stagne dans mes entrailles, celui qui est la muse de mon éther muselière. Un monstrueux paraphrasé d’horrifiques qui n’ira pas dans leurs sens.
Les deux salves de voix se surenchérissent, de plus en plus fortes elles ne me laissent guère tranquille et ne cessent la surenchère.
« Enlace ce phallus, embrasse le, AVALE LE ».
« Délaisse ton âme pour embrasser ses charmes ».
Le tonnerre gronde, les soldats de Dieu descendent dans une parade militaire chorégraphique, ils me sanglent. J’entends l’émoi émoustillé de la sombre prêtresse tout là-haut.
« Non, caresse ces phallus… Avale… J’EXIGE ».
« Délaisse la, soulage toi, savoure la, con-fesses-toi ».
Le diacre déconstruit baragouine son argot LGBT, les clochers éclatent, ils résonnent furieusement, annonçant une messe-kermesse express.
L’allocution obligatoire pour la promotion suppositoire de la déconstruction.
La prêtresse des folles furieuses, accompagnée de son diacre déconstruit, baragouine un jargon hétérophobique haineux et vindicatif. Le tonnerre d’éden retentit, la colère des hypocrites gronde, elle rugit d’un châtiment inquisitoire. J’ai regardé les délices de la chatte sans avoir casqué, je suis à blâmer. Ici on ne fait pas de crédit, même l’aumône est prohibée.
Les clochards sont les premières victimes des charognards, la proie idéale sans justificatif.
Ligoté par des goules de chœurs, les ailes enchaînées, un foulard couvrant mon auréole. Les curés crâneux noient mon visage dans le bénitier de flammes. Le diacre déconstruit bénéficie de mon supplice pour y baragouiner un prêche d’inversement à la loi de la nature originelle.
La vigueur haineuse des crâneurs ecclésiastes-triques se ressent à la pression de leurs mains étranglant ma nuque noyée dans les flammes du gigantesque bénitier.
« Hérétique, calomnieux est celui qui désire la fleur interdite des tourterelles ».
« Payez ou mourrez ». Invective le diacre déconstruit, la ‘führer’ aux yeux.
Ma tête fait des cabrioles d’aller-retour entre la surface limite du bénitier et l’intérieur inondé de flammes de ce géant bénitier. J’entraperçois le crâne hargneux aux orbites rouges serpent éclatants, rire de fierté suprématiste avec les onomatopées de la bouche LGBT du diacre.
Je scrute partiellement la mimine éteinte de mes compagnons ailés dans l’église, tous bouffés par l’éther canonique avalé durant l’eucharistie obligatoire. Le reste de l’assemblée fait office de figurant pour donner l’impression d’un « ensaignement » biblique d’une pseudo grandeur.
Déterminé, j’expose, j’impose à mon tour toute l’aversion hostile envers l’assemblée.
« OUI ! PÉCHEUR, je le suis. Effectivement BLASPHÉMATEUR, je le suis ! J’AIME LA CHATTE, JE LE REVENDIQUE, HAUT ET FORT ! »
« La seule chose déconstruite, celle dont vous pouvez avoir la fierté de m’avoir fait faire déconstruire, c’est de croire, ou d’avoir pu croire en l’innocence de la femelle, de toutes femelles, chacune sera coupable désormais, à mes yeux ».
« Désormais je n’aurai plus d’égard, je les désirerai comme la chair tendre qu’elles aiment exhiber contre argent content. Vous n’avez fait que déconstruire la Foi que je portais en mes en entrailles, point ma haine. Je suis un laid’heure, je suis votre laid’heure ».
« J’AIME LA CHATTE. Je suis votre hérétique, qu’il en soit ainsi », mes mots sont mes maux.
J’essuie quelques gouttes de ce brûlant bénitier qui traversent mon visage, j’en essuie certaines avec ma langue tel un rude affront. J’y ajoute même « humm, se haïr est d’un pur délice. Bien meilleur que boire votre insignifiant calice. Ne trouvez-vous pas ? ».
Sur ordre de la prêtresse en chef, son diacre déconstruit lève un irradiant glaive géant en forme de crucifix, le braque vers moi, la lumière qui en jaillit transperce mon subconscient et y grave la malédiction de toutes les femelles. Mais également le sceau des parias, des louffias, des ingrat dont même les rats déshonorent le fumet une fois qu’on sera crevés.
Certains nous disaient que l’apocalypse ça voulait dire les ‘révélations’. Raisons, religion ?
Je n’oublierai jamais cette nuit-là. Je n’oublierai jamais lorsque cette lumière imposa son fléau et qu’elle me téléchargea l’intégralité de ses vérités trafiquées dans mon esprit.
À travers l’irradiation de ce glaive, dans mon subconscient s’entremêlent et se télescopent un tourbillon de psychoses, tournoyants avec des frayeurs paranoïaques.
Chacune d’elles figent le mouvement de mes ailes, chacune paralyse la motricité de mon âme.
Dans l’effroi je vois un million de chaos, un milliard de désirs et de rêves avortés au forceps.
Dans la stupeur effrayante j’entraperçois l’extase de la violence répondant à milles sentences, sans allusion, défénestré par les illusions, obsédé par la désillusion.
Ma virulence n’est-elle que l’excellence, ou est-ce l’excellence qui forge ma violence ?!…
« M’as-tu vu ? Est-ce qu’on m’a vu ? Est-ce que je vais pouvoir exister ? ». « Si tu ne m’as pas vu, est-ce que je peux exister ? ». « M’as-tu vu ? Est-ce que j’existe pour de vrai ? ».
« Blanc bonnet et benêt blanc, interné dans l’internet. Blanc benêt et bonnet blanc, interné dans l’Ethernet ».
L’horreur et l’horloge se disputent la balle de match. Je me noie dans un calice vétuste où prônent les caprices, où profanent à leur guise les maîtresses vampires.
Mes yeux de chandelles en brûlent encore de mille révoltes. Aucune n’y trouvera de réponse.
Durant trop de solstices, pendant tellement d’éclipses, j’ai eu la fâcheuse perception de ne toujours blâmer que Dieu. À mon jugement c’était plus facile et c’était surtout plus pratique.
Puisque le Seigneur est notre créateur, tout-puissant est-il, il est évident à mes yeux qu’il soit l’instigateur d’une horde de cauchemars, stratosphériques et atmosphériques. ‘Père-version’.
Pour moi, Dieu était davantage l’incarnation suprême de celui qui se délectait à chacune de mes cicatrices, celui qui ressentait l’onctueuse jouissance lorsque je saignais de mes sévices.
J’ai laissé en mon âme et conscience les ténèbres baigner et berner mon regard, j’ai aimé embrasser certains plaisirs de la nuit. Elle m’a permis de me trouver, d’avoir une identité à moi, une identité propre, opposé à ceux-là mêmes qui sont les bourreaux dans mon parcours.
J’en ai dévisagé des nuits, j’ai scruté et observé un milliards de nuits, tous les chats ne sont pas gris, au contraire. Ils sont conscients et partisans de leurs appartenances au noir ou au blanc. La nuit est un ballet poétique, une prose de romantisme. Ce sont ces maudits freluquets de la journée qui l’ont dénaturée, c’est eux qui ont perverti cette douceur de nuit.
« Le passé est l’empreinte, celle qui imprègne ton présent. Ton présent n’est que l’auteur de ton futur. Le moment présent est celui qui écrit ce qu’il y aura dans ton À-venir ».
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