LA VIE, CETTE FOLLE QUI M’ENVAHIT
4 juil 2023 par vincent
Vivre, lorsqu’un brin de vie me traverse l’esprit, un instant où l’esprit se connecte avec la vie, un fragment où je perçois mille émotions, comme une ivresse, comme un nectar qui se déverse et m’enjaille, un élixir où mon âme s’inspire de ce que je vis de pire afin de mieux l’écrire, pour mieux vous le retranscrire. Vivre ça ne devrait pas se limiter à résumer qu’il n’y a que souffrir, qu’il nous faille subir l’immobilité d’un meuble afin de divertir vos plaisirs.
Chaque geste sous dosage d’éther en devient une épreuve. L’esprit sous camisoles est engourdi, sanglé, ficelé, asphyxié, bâillonné, mutilé, abruti. À la longue je deviens le forçat et le bagnard de mon propre corps, je suis docile parce que je suis bien débile.
Je suis vide car je me suis fait vider, dépecer par un venin provenant de l’intérieur.
Mais l’assassin est un malin, rusé, ce meurtrier habillé de blanc est habile, ses mains sont propres puisqu’il me rend complice de mon propre crime.
Tel un magicien il dupe la vérité, car de mon plein gré je m’élimine.
Petit à petit j’élime mes neurones, je suis l’auto-entrepreneur de mon autodestruction, je deviens l’artisan de la médecine, fille du « Mengelisme », start-up du génocide.
Autrefois l’Histoire évoquait la révolte des gens contre la religion, l’église craignait que les « déicides » prennent trop d’ampleur, mais non. Désormais les dieux, eux, ils ont choisi, ils ont planifié, stratégiquement ils nous ont orientés à coups de votes trafiqués, falsifiés.
Aujourd’hui nous sommes les entremets de leurs génocides en ‘Pay-Per-View’.
Le meurtrier en blanc diagnostique la folie, la pure folie, la dangereuse, celle qui effraie les petites chaumières tranquilles. Il ordonne l’aval de psychotropes censé annihiler les psychoses, il menace la mère et condamne la grand-mère.
J’obéis, j’avale, je gobe autant d’éther mortifère, censé réguler toute colère.
J’avale durant mille éclipses ces divers éthers, j’ingurgite autant de drogues funèbres qu’ils inscrivent par ordonnance. Elles m’ont dévasté l’âme et mes entrailles pendant mille apocalypses. Je suis accro à mon chaos, l’addiction aux pilules et aux cachets est obsession.
Seulement parfois la colère est l’expression d’une prière, la colère est le voile dévoilé de l’enfant qui n’a jamais pu rire. Bien guérir c’est bien se faire mourir.
Cependant je me réjouis d’avaler ma dose addictive, je sais qu’en me détruisant je guéris.
Parfois la colère est l’expression de la vie, l’expressionnisme du vouloir vivre.
Mais l’assassin en blanc s’en moque. Pour lui, si je suis traversé par de la vie cela signifie que la folie m’a envahi. Alors l’assassin en blanc rédige son meurtre proprement, à distance du futur marécage de sang. Il fustige son venin empoisonné par ordonnance. À ses yeux je ne suis rien en dehors d’un meuble reclus à de la survivance. Un meuble docile, un objet débile.
Être sanitaire au lieu d’être une prière, au lieu d’être une colère, un être tout simplement.
Si je vis, si je ris, si j’écris, ils diront que c’est la folie qui m’envahit. Ici tout m’est interdit.
Ici je dois me réduire à avaler des camisoles et des psychotropes, je dois me réduire la vie, je dois avancer plus près de mon départ, je dois m’approcher près de la mort car je ne suis aucunement utile, je suis simplement autorisé à être un objet docile, un mobilier bien débile.
« L’humain est l’architecte de l’enfer, l’éther est sa première déclaration de guerre ».