LA PASSION DU CHRIST
1 mar 2007 par vincent
De Mel Gibson
C'est un film sur la rédemption des hommes par la souffrance d'un seul homme.
Une nouvelle occasion de remettre sur le devant de la scène la vie de Jésus, sa mission et les évangiles. Et aussi de sensibiliser les jeunes générations à l'histoire des religions.
Investi de sa mission Divine et étant le fils de Dieu, Jésus n'en reste pas moins un homme qui éprouve et partage des sentiments, ce que le film nous laisse entrevoir, tandis que d'habitude on nous représente le Christ comme un Dieu "abstrait" qui parle en paraboles, sans émotion visible, dogmatique et sévère.
Alors qu'en vérité nul ne sait vraiment qui Il était réellement.
Il aimait (cf "fêtes et saisons" n°470, Décembre 1992 ) participer à des fêtes juives et s'amuser avec les gens de son village avant de rentrer officiellement dans sa vie publique, sa "mission".
D'ailleurs Mel Gibson nous montre deux scènes reflétant cela. Dans le premier flash back on voit la complicité – très explicite – entre Jésus et sa mère, et dans la scène du chemin de croix, à un moment, Marie vient soutenir son fils. Un flash back bref et répété de Jésus à 4 ans tombant et sa mère qui vient à son secours.
Gibson met donc aussi en avant l'amour d'une mère pour son fils.
Le film, certes violent, ne fait que refléter des faits historiques. Il est vrai que la longueur des scènes de brutalité et de flagélation est répétitive et trop accentuée.
Mais la description de la souffrance de Jésus passe par là ! et c'est cette souffrance qui lui a permis de racheter nos péchés.
Le film se devait d'être franc et de mettre le doigt sur la véritable cruauté des bourreaux de Jésus, ce qu'on avait tendance à gommer ou mettre de côté.
Je ne vois guère d'antisémitisme dans cette Passion du Christ, la plupart des romains sont aussi coupables que les pharisiens. Il faut rappeler que Jésus a été lynché publiquement, et que les gens qui l'ont insulté, haï et mis à mort étaient des deux côtés et sont cités dans les saintes écritures.
Jésus l'avait même annoncé à ses disciples !
Où est l'antisémitisme quand on voit les pharisiens ( des intégristes extrémistes radicaux ) vouloir tuer Jésus parce qu'ils n'acceptaient pas ses visions de la religion, qui allaient à l'encontre des leurs.
Il existe la même chose avec les intégristes actuels de n'importe quelle nation.
La population hystérique, et souvent grégaire, qui suit les pharisiens et lynche Jésus, n'est que le reflet des peuples que l'on retrouvent au cours de l'histoire, voire même à notre époque avec certains publics d'émissions TV.
Il faut quand même rappeler que les faits se passent au Golgotha, aux environs de Jérusalem. Et donc forcément la population est juive. Il ne s'agit ni de race ni de racisme.
Jésus était un prédicateur qui fût proclamé roi des juifs, appelé "Rabi ". Ce qui a précipité son supplice.
Très bien réalisé, avec néanmoins un peu trop de ralentis qui lui donnent cette vision artistique, il est très fidèle aux évangiles.
Seul point négatif, à mon sens, la réticence du réalisateur à développer davantage les flash back qui auraient mieux montré la vie de Jésus ( son rôle de prédicateur qui fût prépondérant ) en parallèle avec le message de la crucifixion.
Le chemin de croix – très bien filmé et détaillé – est un peu trop long.
On est tellement pris par le film que les dialogues en araméen et en latin ne heurtent pas.
Mel Gibson est très imprégné de la vie de Jésus et essaie de reproduire dans certains de ses rôles, comme "Braveheart", une souffrance identifiée à celle du Christ. C'est sans doute pour cela qu'il se spécialise dans ce type de rôles.
Ce film sur les douze dernières heures du Christ, et sa crucifixion, est un cri de foi en même temps qu'un hommage à Jésus.
Une manière aussi de partager sa foi.
Rappelons que Mel Gibson attendait de le tourner depuis longtemps et qu'il l'a financé lui-même.
Aujourd'hui son succès est un aboutissement et une récompense pour lui.
Vincent Blénet