LA VIE DE DAVID GALE
1 mar 2007 par vincent
LA VIE DE DAVID GALE
DE ALAN PARKER
C'est un film sur le militantisme dans toutes ses facettes (plus précisément sur des actions militantes), une actualité médiatique profonde et la descente sociale d'un homme sur fond d'alcoolisme
Une histoire très construite, écrite par Charles Randolf en 98, qui a tout de suite séduit Alan Parker qui cherchait depuis un certain temps un scénario qui conviendrait à son style, sans se préoccuper de ce qui pourrait plaire ou déplaire à Hollywood.
Premier scénario de cet auteur – ancien prof d'université – qui depuis a vu sa côte monter dans le milieu du cinéma américain.
Ce film dont la trame est la peine de mort, notamment au Texas, a peu montré les actions militantes, type manifestations, pour se centrer sur l'affaissement social du personnage principal, ce qui le rend très émouvant.
On peut noter une grande pudeur du réalisateur, dans ce film, sur l'enfermement et le milieu carcéral, dans lequel l'acteur aurait pu donner aussi la mesure de son talent.
J'ai été très frappé par l'évolution technique de réalisation d'Alan Parker dans "David Gale" par rapport au film "Midnight Express".
Kevin Spacey a été très impressionné par ce récit et précisant même qu'il a aimé le compte à rebours avant l'exécution de son personnage.
Un acteur qui sait choisir ses rôles et les films dans lesquels il tourne. Ce qui lui a rapporté 2 Oscars (pour "American Beauty" et "Usuals Suspects").
Quand il interprète un personnage déchiré, dans une scène où tout se passe dans le regard, sans dialogue, on ressent avec intensité la colère, la blessure profonde qu'il nous montre avec dignité.
Certains diront qu'il a un regard de fou mais le travail du regard est une spécialité de l'acteur qui sait tout faire passer par l'oeil. Ironie, cruauté, douleur…
Il aime aussi provoquer la société dans certains de ses rôles et s'est attribué – selon moi – un style de controverse qui a construit son image cinématographique.
Dans le DVD "David Gale (particulièrement dans une scène coupée au montage) on retrouve l'expression de ce talent à faire passer les sentiments et émotions.
On comprendra que la performance de Kevin Spacey, conjuguées au style d'Alan Parker, ne peut produire qu'un excellent résultat !
Pour la petite histoire, ce film a rendu célèbre une rue. Dans le making of, le scénariste Charles Randolf explique qu'il roulait dans Beverly Hills lorsqu'il a vu le panneau "Gale Drive". Trouvant ce nom "chouette" il décida d'appeler son personnage ainsi !
Vincent Blénet