LE TERMINAL
1 mar 2007 par vincent
De STEVEN SPIELBERG
Un film dénonçant la cruauté et la stupidité de l’immigration américaine, mais aussi une analyse sur l’instinct de survie d’un homme au sein d’un univers clos et en perpétuel mouvement.
Aéroport de New York JFK. Viktor Navorski, pris dans les méandres administratifs, est contraint d’attendre dans la zone de transit international. Il ne peut ni sortir sur le territoire américain, ni retourner dans son pays – la Krakozhy – qui est en guerre et dont le statut n’est plus reconnu par le gouvernement américain.
Il doit trouver ses repères dans cette zone particulière de l’aéroport, avec le handicap de la langue (traité de façon très humoristique) et réside « porte 67 ».
Ayant faim, il cherche un moyen de se procurer de l’argent pour se nourrir alors que le directeur des douanes et de l’immigration fait tout pour le faire expulser.
Le scénario – basé sur un vécu – est inventif et très détaillé. L’histoire est élaborée et on suit pas à pas l’autonomie de viktor, sa débrouillardise pour s’intégrer dans ce monde en huis clos, si particulier. Les relations entre les personnages évoluent au fur et à mesure et plusieurs histoires s’entremêlent, créant un rythme d’écriture dense. On s’adapte parfaitement à chacune des situations, l’explication narrative n’est pas torturée mais plutôt sereine.
Des bases scénaristiques sont respectées, ce film respire l’innocence face à la stricte réalité du monde actuel. Il symbolise la tolérance, le respect, la solidarité et l’entraide. Il met en parallèle les deux faces de l’Amérique, celle qui se veut accueillante et altruiste et celle, beaucoup moins sympathique et tatillonne, représentée par les services de l’immigration et ses visions obtuses.
Par contre la reconstitution narrative de la vie et de la complexité à vivre dans
Un aéroport de cette dimension est très réaliste et réussie.
Les détails sur la façon dont Viktor survit au sein de JFK sont distrayants.
Les dialogues entre les personnages font un peu cliché mais la démonstration du fonctionnement de l’aéroport est plutôt convaincante.
Tom HANKS est formidable dans ce rôle de composition, parfaitement adapté à son style de jeu. Dans ce film, il utilise un jeu quasi enfantin où il découvre une autre facette du monde. Il est presque « pataud » mais il dévoile aussi beaucoup d’émotion. Son expression et sa gestuelle sont les meilleurs moments de fraîcheur dans ce film.
Catherine ZETA JONES n’est guère convaincante, elle est aussi expressive et professionnelle qu’une débutante. Par contre, elle semble beaucoup plus narcissique dans le « making off » !…..Comme quoi la fiabilité des Oscars peut être sujette à caution !
Stanley TUCCI, quant à lui, est convaincant dans ce rôle de névrosé patriotique américain.
La réalisation est parfaitement réussie, la caméra s’adapte bien aux différents rythmes du film et des personnages, notamment celui de Viktor. Elle est multidirectionnelle et se faufile dans la complexité de la foule des voyageurs, se déplaçant librement sans attache au sol.
Le montage est précis et explicatif, dans le film les jeux de miroirs sont excellents.
Ce film réussi et acclamé par la critique, offre une prestation remarquable et une facette positive de Tom HANKS, mais aussi un nouvel univers intéressant dans la filmographie de Steven SPIELBERG.
Vincent Blénet