LES ONZE COMMANDEMENTS
1 mar 2007 par vincent
LES ONZE COMMANDEMENTS
C'est un "jackass" à la française avec la patte de Michaël Youn et une touche biblique.
Situation chaotique : les humains ne rigolent plus et deviennent dépressifs. Pour rétablir l'harmonie et le rire le Dieu de la blague n'a qu'une solution. Elle s'appelle
Michaël Youn et ses accolites.
Ils devront accomplir les onze commandements de la blague afin de remettre les peuples sur le droit chemin de la rigolade.
L'histoire est ténue avec une base scénaristique de fortune ( leurs missions divines et les concours d'arrestation notamment ), brodée autour d'actions soi-disant humoristiques, faites dans la réalité avec des personnages réels. La plupart des sketches sont absurdes.
Les acteurs prennent des risques physiques et se mettent en position quasi illégale pour un résultat puéril et à l'effet humoristique douteux.
Avec des passages grossiers, voire inutiles ou révoltants, comme celui où ils vont dans un village,en costume d'officiers du troisième Reich, et lorsque des jeunes scandent "Adolf président", remarque censée encourager l'acteur principal.
Sans parler de celui où ils inondent une maison pour la transformer en piscine !
Les acteurs se définissent eux-même comme des "gamins en crise d'ado" et se permettent ainsi de faire n'importe quoi n'importe comment, par pur caprice.
L'histoire n'en reste pas moins aussi dérisoire qu'éphémère, mais le but recherché était de se laisser aller, de faire un film sans profondeur (qui ne marquera guère les esprits). On peut penser qu'ils ont voulu se faire plaisir sans penser à autre chose.
Tout cela ne doit pas nous étonner, ce film est produit par M6, chaine qui n'est pas vraiment sélective dans le choix de ses programmes, à quelques rares exceptions près !
Par contre elle n'hésite pas à renier des oeuvres remarquables comme la série Oz, en refusant de diffuser la suite et d'en financer la sortie DVD en France.
Dans ce film, quelques rares moments échappent à la médiocrité comme celui où ils suscitent une huée et des invectives de supporters, avant un match de foot, en se faisant passer pour des chanteurs de la ville rivale. Ou celui où ils viennent chanter de la musique country dans une bibliothèque…
Michaël Youn a fait du chemin ! Respecté par le PAF et plesbicité par les médias grâce à son émission "Morning Live" et son audace insensée ( la boite à images pour les connaisseurs ). Révélé par son action aux "Sept d'Or", il eut plus de facilité à entamer une carrière de comédien par la suite.
Sous sa carapace de rebelle provocateur, prêt à tout pour faire les 400 coups, il a su conserver quelques expressions d'enfant rigolard, découvreur, voire même timide ! un élixir contre ceux qui le critiquent à outrance.
On pourrait penser que cet "enfant" joue avec le feu par caprice et s'amuse de ça.
Seul point dérangeant, il est tellement obsédé par l'ivresse d'aller trop loin qu'il va jusqu'à collaborer avec les idées graveleuses de la chaine M6. Il est vrai que c'est cette chaine qui lui a ouvert la voie.
Il eût mieux valu qu'il sorte ses exploits de la "Boite à images" en DVD, comme l'avait fait l'année d'avant Benoit Pooelvorde avec son "Monsieur Manathan".
La réalisation s'adapte parfaitement aux différentes situations, que ce soit dans les actions de réalité comme dans la petite fiction.
Les plans sont simples, et quelques uns – rares – sont créatifs.
Une oeuvre médiocre qui lui permet cependant d'avoir des perspectives cinématographiques en tant que comédien.
Je salue donc ici une reconversion réussie et habile. Pas mal pour quelqu'un qui "réveillait ses voisins de 7 heures à 9 heures" !
Vincent Blénet