IMMORTALITE PHOTOGENIQUE
5 mar 2007 par vincent
Nicky NAUDE est un acteur mais aussi un pro des combats et des arts martiaux. Il a réglé souvent des combats pour le cinéma et a aussi enseigné les arts martiaux, il y a de cela quelques années, pour gagner sa croûte dans les moments où ça ne marchait pas comme il le désirait en tant que comédien.
C’est un homme délicat, charmant et attentif avec ceux qui sont proches de lui. J’ai eu ce privilège puisqu’il est passé chez maman dans son périple de vacances pour faire le tour de ses amis avant son prochain départ de France. Il m’a beaucoup écouté avant d’analyser la situation, ce que je lui disais de mes ressentis. Il ne juge pas mais conseille amicalement, vous laisse le choix et accepte votre décision. En somme il comprend et admet les différences, parce que c’est un homme intelligent qui connaît bien la vie au travers d’un parcours et d’une enfance pas forcément idyllique….
Nicky trouve son salut dans le sport, qui lui a apporté la confiance en lui, la santé allant avec !
Tout cela lui est nécessaire, quasi vital. Il m’a expliqué que les arts martiaux lui ont appris l’humilité « avec le sport, tu ne mens pas » dit il. Pour cela il s’entraîne constamment afin d’être au top et d’entretenir sa forme physique.
Il ne peut concevoir sa vie sans le sport, qui est devenu un moteur dans son existence « même quand je serai tout vieux et tout fripé, je continuerai à bouger mon corps, différemment bien sûr, mais j’aime bien cette idée des anciens qui s’entraînent en Taïchi dans les parcs » me confie t il.
Nicky adore le cinéma français et a notamment aimé le film « les poupées russes » de Cédric Klapish et aussi « De battre, mon cœur s’est arrêté » du fils Audiard, les qualifiant même de « petites perles » qui l’ont heureusement surpris. Mais il se sent plus proche du cinéma anglo saxon. Quand il décide d’arpenter les salles obscures, les films américains sont ses choix de prédilection, bien qu’il regarde depuis longtemps le cinéma asiatique. Il a été surpris par le cinéma Coréen, notamment « Old Boy » du cinéaste Park Chan Wook, qui est selon lui l’un des 10 meilleurs films, au même titre que « Fight Club » de David Fincher.
Autant de films qui l’ont bouleversé et l’ont amené à se poser beaucoup de questions. « Ils ont vraiment leur originalité, ce qui est fort aujourd’hui car tellement de choses ont été faites déjà, pour être avant-gardiste à notre époque, c’est plus difficile ! En un siècle, il s’en est passé des choses !!! » m’explique t il. En fait, il se sent proche d’un cinéma qui le touche profondément, dans son âme.
Cela le motive dans son métier.
Il a été très franc et honnête avec moi, me parlant comme un grand frère pourrait le faire, voire un père. Il ne m’a pas incité à oublier mes rêves de rencontres avec les acteurs mais, en l’écoutant, j’ai compris que peut être je faisais fausse route ? Peut être que mon avenir n’est pas forcément là ? Pour lui c’est un fantasme et je ne dois pas m’axer exclusivement sur ces acteurs, c’est abstrait. J’ai du mal à me dire cela et pourtant j’y pense en l’écoutant.
Aujourd’hui, je crains de ne pouvoir avoir la possibilité (une sorte d’épuisement moral sans doute ?) d’obtenir, un jour, l’amitié des acteurs Brad Pitt, Dicaprio et Lisa Kudrow. Bien que je persiste à espérer les rencontrer, un jour peut être ? À rêver, autant rêver en grand….même si cela me vaut d’être traité d’utopiste ! Mais les lois du sérail et les conventions étaient trop forts face à moi. En plus les gens m’affirment que ces acteurs me mépriseront sauvagement et que ma démarche est absolument futile et sans valeurs… Minable en résumé !!!
Evidemment je pense parfois que pour moi tout est fini, et pourtant, « in peto » j’espère encore, malgré tout…. Un vrai cercle vicieux qui s’avère ultra rongeur en moi !
Résumons cette rencontre. Tout commence quand je suis réveillé par les hurlements d’un mec, qui manifestement a pété les plombs, c’est en tous cas ce que l’on peut comprendre en l’entendant. Il gueule en direct qu’on va être bombardé par les nazis, que ça va être la guerre mondiale, on ne comprend pas vraiment ce qu’il dit, on entend qu’il hurle guerre, nazis, des mots dans ce style. Pétage de plomb de toute évidence et passants affolés dans la rue qui se demandent ce que veut cet énergumène ! Il parle très speed, il a sans doute bloqué la touche lecture et avance rapide, là c’est encore pire que le gitan de « Snatch ».
Le téléphone sonne, maman me prend aux Beaux Arts (un quartier que j’aime et où je vais souvent) avec Nicky qui vient d’arriver. Sur le chemin je croise un intégriste chrétien que je connais, suite à mon bref passage parmi eux. Il arrache des affiches publicitaires sur les boites de nuit avec un petit couteau suisse « c’est le temple de la luxure et de la tentation » me dit il face à mon étonnement. Il me serre la main et m’observe. « Tu n’as pas peur de te faire attaquer ? » me dit il en regardant la croix que je porte à mon cou. Un éboueur souriant passe et lui propose de jeter les débris d’affiches. Il accepte et lance à nouveau « le temple de la luxure et de la tentation » pour justifier ce qu’il fait. L’éboueur abasourdi passe…On discute religion pendant qu’il continue son œuvre. Il est content de l’élection de Benoît XVI ? « Il est un fruit sur l’arbre du Seigneur » précise t il. Les gens nous regardent éberlués, je lui demande ce qu’il devient et il me répond qu’il fait partie du mouvement activiste catholique appelé MSM, dont les prières mariales sont un principe. Je me sens à ce moment là en infiltration journalistique, bien que je ne sois pas journaliste, et en même temps faisant partie d’une communauté en marge. Mon idéologie « gang » est en effervescence.
Je le quitte et arrive au quartier des beaux arts.
Après une courte attente je vois arriver maman et Nicky qui sort de la voiture, des « ray ban » sur le nez, tout bronzé et superbe, il me serre la main en me saluant avec un sourire. Puis il s’installe à l’arrière afin que je puisse rentrer dans le véhicule (parce que j’ai plus de place à l’avant). Après avoir fait le plein d’essence, On décide de lui montrer un peu l’arrière pays qui est beau et ça lui fait plaisir. Durant la route Nicky me questionne sur ce que j’ai écrit, je lui raconte la trame de mon roman, il est très attentif. Arrivés au village de Montferrier, nous allons dans la cour du château qui est en surplomb et où la vue est magnifique. 10 ans que je n’avais pas mis les pieds là ! Ça me fait bizarre d’être là, surtout avec Nicky avec moi. Lui qui a joué dans un film avec Matt Damon et a travaillé avec Doug Liman – lesquels connaissent…Brad Pitt ! – Cette pensée galope dans ma tête et je brûle de lui demander si, peut être, il pourrait m’aider à rencontrer Brad Pitt…..
A mon tour je le questionne sur sa filmographie, sa carrière et le cinéma. Je lui dis que j’ai acheté le DVD du film « Bloody Sunday », Nicky me demande si je peut le lui passer. Il a très envie de le voir, je lui donne mon accord.
On reprend la route, Nicky me parle du milieu dans lequel il travaille – le cinéma – et m’explique qu’il aime bien les acteurs américains car ce sont des acharnés de travail, une vertu qu’il applique dans sa vie. Il adore son métier. Il faut reconnaître que Nicky est un homme clean, il est courageux, droit et aussi humaniste. C’est un homme rare, d’exception en ce sens qu’il est vrai. Je lui demande alors de m’expliquer sa façon d’interpréter les personnages, où il place les limites d’un acteur, la différence entre le théâtre et le cinéma.
« Les limites d’un acteur, à vrai dire je n’en sais rien ! Chacun fonctionne différemment. Des gens se brûlent les ailes parfois, certains acteurs vont peut être trop loin dans leurs démarches. Il est possible de se perdre à force de vouloir trop s’identifier à ses personnages, sans compter que la notoriété peut te faire dépasser certaines de tes limites personnelles. Il faut être intelligent et ne jamais perdre le côté ludique de ce métier, savoir pourquoi on le fait. Le pire qu’il puisse nous arriver dans ce travail, c’est de ne pas le faire ! Par contre, beaucoup d’acteurs sont prêts à de grands sacrifices pour arriver à le faire et ainsi dépasser certaines limites. Certains personnages vous amènent à ça, à vous dépasser vous-même. Dans cette idée là, je veux bien surpasser mes limites tous les jours, je trouve cela intéressant de pouvoir se rapprocher au maximum d’un personnage que l’on interprète. Comme si on avait une deuxième peau. Cela donne la chance d’apprendre un nouveau métier ou de faire des choses que l’on n’aurait jamais fait pour nous-mêmes, de vivre une histoire parallèle à la nôtre. C’est une grande chance même si ça peut paraître complètement schizophrénique. Pour ma part, j’aime bien cette idée de casser certaines limites pour laisser s’exprimer une plus grande vérité dans l’émotion de mes personnages. Je crois que je n’ai pas, d’une certaine manière, réellement de limites mais je ne suis pas prêt à faire n’importe quoi et, entre nous, le côté « poète maudit », c’est un peu dépassé !
J’essaie surtout d’avoir de plus en plus de liberté et de légèreté comme acteur. A chaque fois que je fais un film ou une pièce, je me rappelle de toutes les fois où je ne travaillais pas. Dans ces moments je n’ai qu’une envie : exploser mes limites » me souffle t il.
Selon lui, la différence entre le cinéma et le théâtre est très explicite. « La grande différence, c’est la voix, surtout dans les scènes intimes au théâtre, quand vous dites « je t’aime » et qu’il faut s’assurer que les gens du fond de la salle vous entendent, sans perdre la sincérité, c’est ce qu’il y a de plus difficile. D’autre part, au cinéma si la prise n’est pas bonne on peut toujours la reprendre, contrairement au théâtre où si vous vous plantez, tout le monde l’entend et le voit. Je ne vous raconte pas comment c’est dur pour finir la pièce ! Et, dans ces moments combien on se sent seul. »
« Se glisser dans la peau d’un personnage, cohabiter, faire corps avec, je préfère. Se dévoiler automatiquement, car si on se rapproche au maximum de note personnage, on utilise l’être que l’on est quoiqu’il arrive. On se sert de son vécu, de sa vie, pour créer un personnage. Je sais que ce n’est pas toujours le cas sur les plateaux, mais quand ça arrive, que tout se passe bien, et qu’il y a un bon feeling entre les comédiens, c’est plus qu’une évasion, c’est comme des petits états de grâce.
Je pense qu’on apporte automatiquement de soi dans ses personnages, l’improvisation encore plus. On a une totale liberté, par contre ce n’est pas aussi simple ! Il y a des gens comme Jamel Debbouze qui sont de vrais virtuoses de l’improvisation, et d’autres qui se retrouvent comme des ronds de flanc, sans pouvoir aligner deux mots l’un après l’autre correctement, en ayant l’air naturel. Pour ma part, j’aime bien l’impro’, je trouve que c’est un joli vertige et quand il y a du répondant en face, ça donne des trucs très intéressants. » M’explique t il.
Nous admirons ce paysage près du Pic Saint Loup, superbe.
Nous nous arrêtons à St.Martin de Londres pour prendre un verre et nous détendre à la terrasse d’un café. Nicky et maman commandent des glaces et je commence à discuter avec lui, histoire de mieux nous connaître. Il analyse mes blocages, ce que je lui en dis, et je lui confie quelques secrets. Il est très attentif et amical pour que je me sente mieux dans ma peau. Il est très content que mon projet d’écriture soit sous la forme d’un roman car cela montre que progressivement je me détache du passé, tout en l’exploitant librement. C’est en tous cas ce qu’il ressent et me dit. Que mon livre me donne une vision moins chaotique lorsque je parle de l’hôpital. Il est vrai qu’à ma sortie d’HP, j’en avais une peur phobique. Mais mon livre m’a appris à distinguer et canaliser cette frayeur.
Quand je passe devant l’hôpital, je repense à mes compagnons du service adultes. Quand je vois un reportage, ou un film sur l’HP, je pense à mon livre.
Je n’éprouve au fond de véritable rancœur que pour les psys, l’état, les manipulateurs en général, ceux qui m’ont fait souffrir.
Nous évoquons aussi la télé réalité qui nous consterne tous les deux « c’est des kleenex qu’on prend et qu’on jette » dit il.
Maman décide de vendre la mèche sur mon envie de rencontrer Brad Pitt car elle sait que la brûlure me démange de lui demander son aide pour approcher cet homme quasiment inaccessible. Nicky m’explique que c’est bien d’avoir un moteur pour écrire mais que ça ne doit pas aller plus loin, car pour lui l’essentiel est ailleurs. Je ne partage son point de vue là-dessus… Il m’explique que si ça arrive c’est bien, c’est un plus. Sinon on s’en fout, ce qui compte c’est le bien qu’on aura pu faire au maximum de gens qu’on connaît. « Si on a aimé et aidé une personne, accompli une bonne action, alors là on est grand, c’est le top parce qu’on a réussi sa vie » me dit il. Je trouve Nicky grandiose, ce mec est pour moi merveilleux, bien que sa position sur ce point précis me heurte.
Il me confie que son rêve à lui, c’est de jouer avec Al Pacino…c’est son moteur à lui !
« Il a eu énormément d’influence sur mon travail d’acteur, je dirai lui en particulier car j’ai beaucoup d’amour et de respect pour le travail d’une bonne pelletée d’actrices et d’acteurs. »
Quoiqu’on dise, Al Pacino reste son préféré, il lui voue une réelle admiration, même si il est « sous le charme du charisme d’un autre spécimen du genre qui n’est autre que Robert De Niro devant des interprétations comme celles de « Mean Streets » ou « Taxi Driver » de Scorcese ». Il précise toutefois qu’il a toujours un petit faible pour Monsieur Pacino, « j’espère bien un jour avoir la chance de pouvoir tourner avec lu, j’aimerais partager un moment de plateau avec un tel acteur, c’est comme si tu apprenais le football avec Pelé… »
Avant de partir au restau à la Grande Motte où maman nous invite, Nicky me donne un DVD sur lui, ce qu’il a fait et surtout le film qu’il a coréalisés, co-écrit et interprété sur son père. Il l’a appelé « l’Ancien », une réalisation réussie où on entre vraiment dans l’esprit du personnage avec toutes ses facettes. Le scénario est intense, percutant et clair. Il décrit bien le thème dramatique de l’alcoolisme. Cette œuvre est pour moi bouleversante.
« Le doute ne m’a jamais quitté, j’essaie que ce soit le moins possible mais je ne suis qu’un homme. Et dans ces métiers, tu sens à quel point rien n’est acquit. Tu peux avoir travaillé sur de grands films et du jour au lendemain tu peux disparaître. Rien que lorsque tu fais une bonne prestation, il est difficile d’être satisfait. A chaque fois je me dis : ce coup ci tu n’étais pas mauvais mais le prochain coup sera tu aussi bon ? Ou même meilleur ? Le seul moyen de répondre à ça c’est de travailler pour combattre les doutes, et d’un autre côté je trouve cela, sans l’entretenir à tout prix, mais qu’il y ait une petite peur qui reste comme le trac que l’on a avant de rentrer sur scène, je trouve cela très sain » me dit il.
« J’ai l’impression que j’ai cohabité avec la remise en question toutes ces dernières années, heureusement que mon fils m’a remis les pieds sur terre à chaque fois pour me rappeler à l’ordre ! Car, dans ces métiers par moments, on a tendance à faire beaucoup de nombrilisme aigu et quand on ne pratique pas son art, on se retrouve dépourvu de tout, on encaisse moins bien dans ces moments les échecs, sur des choix de films que l’on estime pas bons et lesquels on a participé. Des rendez vous qui n’ont aboutis à rien, ou l’inactivité quand on ne vous sollicite pas pour travailler ».
A propos de son envie de se surpasser « me surpasser, je crois que j’ai essayé de le faire une bonne partie de ma vie, avant même de me surpasser, j’ai surtout essayé de survivre dans ce métier. Je pense que c’est déjà se surpasser que d’arriver à vivre des métiers du spectacle, et il y a toujours une espèce de challenge, quoiqu’il arrive, c’est la partie la plus excitante de ce métier, ça fait peur mais si on dépasse ses doutes, on se surpasse automatiquement. C’est un peu comme un boxeur qui a perdu quelques combats, ce n’est pas pour autant qu’il n’aura un jour sa chance pour le titre, et il vaut mieux se remettre en question pour ne pas devenir ringard, à chaque nouvelle aventure, de partir sur des univers complètement différents. C’est bien plus riche que de travailler sur ses acquis… »
Le fait que ce court métrage « l’Ancien » – si cher à Nicky – se trouve au milieu de tout son travail et sa filmographie s’explique, selon lui, car il est difficile de se faire connaître pour l’ensemble de ses capacités et talents, et par conséquent il tâche de s’auto promouvoir tout seul, pour faire avancer sa carrière.
Nicky a des objectifs professionnels clairs. « J’aimerais faire encore tout un tas de rôles, par exemple un joli personnage de gangster dans une histoire bien noire, ou un personnage romantique dans un grand classique, une grosse comédie bien décalée comme on essaye de le faire avec mon pote Olivier Bardy qui a réalisé « le constat », entre autres, où miss Marianne Groves avec qui on a bossé à plusieurs reprises sur différents projets du genre. L’important, c’est que je puisse exercer mon métier aujourd’hui. Et si un jour j’ai la chance de me retrouver avec 10 scénarios sur le coin de mon bureau, je déciderai de faire ce qui me paraît le mieux pour moi et le plus excitant à faire… »
Le soir. Nous arrivons au restaurant que maman a choisi, un super restau au bord de l’eau. Nous sommes sur la terrasse, les bateaux sous le nez, la brise du soir rafraîchissante et les couleurs si particulières à l’orée de la nuit, comme des coups de pinceaux de Dieu dans le ciel pour illuminer nos yeux. Nicky est sous le charme de la vue, de cette paix si contrastante avec Paris. Pour lui faire plaisir, je dirais quasiment par affection pour lui, je m’efforce de manger de la salade (que je déteste) parce qu’il me demande de le faire, de manger autrement, plus sain.
Surprise ! Un feu d’artifices éclate dans le ciel de cette nuit, nous ne nous y attendions pas du tout….c’est le petit cadeau de la soirée et Nicky est si content qu’il envoie aussi sec un texto à sa doudou pour le lui dire ! C’est comme si on avait commandé ce feu d’artifices pour lui !!!
Toute la station regarde, les badauds au loin et les clients du restaurant. Il résonne comme des bombes avec ses couleurs magiques qui dessinent dans le ciel un ballet magique. Le spectacle nous évade, c’est comme un concert de Jarre à Bagdad pendant un bombardement américain sur des planques d’insurgés sunnites. Sauf que là, c’est beau et sans dégâts….
Le ballet s’éteint et toute la station applaudit.
Nous rentrons. Pour Nicky la suite est la sortie de « Animals », film franco américain, dans lequel il joue un rôle. Plus la sortie du court métrage au cours duquel nous nous sommes connus à Paris « Demain la Veille » où il partage l’affiche avec une autre acteur professionnel et talentueux, encore peu connu du public, Stéphane Metzger. Nous l’avons brièvement rencontré pendant le tournage. Avant chaque prise, pour se mettre en condition, il sautillait sur place et hurlait sa rage, caché entre ses mains, afin de ressentir les frayeurs de son personnage.
Pendant un déjeuner que nous partagions avec toute l’équipe du film au restaurant, Metzger discutait avec un jeune stagiaire de la production. Nous étions maman et moi à la table mitoyenne. Ils parlaient cinéma mais ne se souvenaient pas des noms de films, d’acteurs et réalisateurs dont ils évoquaient les films. Je les entendais et leur soufflait à chaque fois la bonne réponse, ce qui au bout d’un certain nombre de mes interventions spontanées, Metzger me regarde tout à coup avec étonnement et dit à ma mère « mais c’est un puit, il sait tout sur tout en cinéma ! ». Je salue au passage une jeune assistante très sympathique avec moi avec laquelle j’ai pu discuter dans le hall de l’hôtel un jour de tournage. Je ne l’ai pas oubliée.
Il y avait aussi la maquilleuse qui était formidable, super gentille avec moi et aussi son assistante.
L’associé du producteur a été chaleureux et bien sur Guillaume, le producteur qui a eu la gentillesse de partager quelques heures de son précieux temps de tournage pour déjeuner avec nous, juste tous les trois ma mère, lui et moi. Il a été si gentil, charmant avec moi, attentionné, que cela m’a infiniment touché. Maman aussi a été très sensible à sa gentillesse.
Le film « Animals » va permettre à Nicky de relancer sa carrière au Canada (où il est né) et aussi à Los Angeles qu’il va retrouver après un certain temps. Il compte reprendre ses contacts là bas.
Le fait qu’il reparte de l’autre côté de l’atlantique ne changera en rien l’affection que je lui porte et celle qu’il semble avoir pour moi et qui me touche au plus profond de mon âme. Il est restera l’ami, dans ce cercle privé et restreint de ceux qui me sont chers.
Vincent Blénet