UNE PRESENCE DANS L’OMBRE
5 mar 2007 par vincent
Seigneur Jésus Christ, entends ma prière et accorde moi le pardon en rémission de mes pêchés.
Aujourd’hui la pluie n’a cessé de verser ses larmes, le vent tambourine à nos fenêtres, les arbres se dénudent rapidement… l’automne signe sa présence.
Qui suis-je à ce jour ? Où plutôt que suis-je ?
Qu’est ce je fous encore là, bordel ! Qu’ai-je fait pour exister dans l’histoire, pour révolutionner les mentalités de notre époque, vouée aux profits, bénéfices et autres stock-options ?
La réponse et naturellement négative. Certes, j’ai écrit. Enfin, j’ai tenté de m’exprimer pour le reste du monde depuis mon repaire caché, mon anonymat. Sans succès bien évidemment.
J’ai été bâillonné d’avance.
Durant ma chute vers l’enfer, j’ai bradé mes rêves de projet en projet pour en arriver à une désillusion et une confusion chaotiques. Je suis à la limite du dégoût de mes rêves, tous ces gens du sérail – celui du cinéma, de la littérature – qui sont si imprégnés d’eux-mêmes et si aveugles aux autres. Ils ont réussi et par conséquent s’octroient le droit de pouvoir décider qui est bien et qui ne l’est pas, qui pourra fouler leur sol et qui ne le pourra pas.
Il y a dans leur conception des choses ce qu’ils voient comme « les limites de l’interdit », autrement dit la frontière qui les séparent, eux qui ont la gloire, du commun des mortels.
Ce que je crains à ce jour, et qui me terrorise d’une certaine façon car c’est là l’anéantissement de mes aspirations les plus profondes, c’est de rester dans l’ombre à jamais. Interdit d’accès à ce qui me faisait rêver et qui a été relayé depuis des années par toutes les images que j’ai pu absorber au travers des multiples magazines, émissions de TV dont je me suis repu. J’ai gobé tout ce système que je condamne à présent car j’en devine la perversité.
Tous ceux pour lesquels j’ai tant d’admiration, une admiration nourrie des écrits dévorés dans la presse, des « making off » sur lesquels je me précipitais comme la misère sur le monde. Je continue du reste à m’y précipiter…. Je crains donc que tous ceux là ne soient pas précisément tels que je les imaginais.
En fait, ce qui est terrifiant, voire angoissant, c’est de constater que ceux qui tirent les ficelles de tout ce beau monde, ce sont les « staffs » omni présents et surpuissants de tous ces acteurs. Ils orchestrent tout, sans doute pour donner du poids à leur pouvoir, leur ascendant sur ceux qui les payent si grassement.
Tout cet entourage qui est, au fond, aussi hermétique qu’une armada de sous marins soviétiques pendant la guerre froide. Ces gens, les « staffs », gagnent si bien leur vie en créant un fossé entre le public et leurs patrons, ils se font beaucoup d’argent en surprotégeant de façon quasi paranoïaque et en exhibant à leur guise et très stratégiquement ceux là même qui les rétribuent.
Ils contrôlent tout ! Chaque geste, mot, acte ou choix des acteurs est ainsi soupesé, décortiqué et utilisé pour assurer leur ascendant, leur pouvoir.
Ont-ils la liberté de choisir le slip Cavin Klein ou la veste Armani, voire leurs chaussettes Lanvin – pourtant dissimulées - ?
Pourtant, toutes ces célébrités, parfois capricieuses et toujours très exigeantes, se laissent ainsi manipuler car au fond, leur seul lien avec le monde extérieur c’est leur « staff » !
Alors quand je tente d’avoir un contact avec l’une de ces stars internationales, j’ai réussi à n’en rencontrer qu’une pour l’instant et qui s’est avérée très représentative de ce système, le « staff » détecte de suite que je ne suis pas de ceux qui peuvent les intéresser. Je n’existe pas, ne rapporte pas d’argent, en somme je ne suis rien. Evidemment, après cela j’ai une peur sourde qui m’étreint souvent et je me dis que jamais je ne parviendrai à mon but.
Il faut dire que tenter de toucher les gens de ce milieu relève du parcours du combattant, un parcours semé d’embûches de toutes sortes et qui, in fine, vous démoli le mental. L’angoisse du rejet m’habite puisque je subodore d’avance le résultat de mes tentatives.
C’est inouï de penser que l’aboutissement de rêves si profonds est entre les mains de quelques personnes qui se considèrent comme toutes puissantes. Leurs décisions radicales, et souvent cinglantes, bousillent parfois des vies en démolissant leurs espoirs, en l’occurrence la mienne !
A chaque refus je sens pointer au fond de moi un sentiment de révolte si dense qu’il m’étouffe et me fait rejeter en bloc toute cette clique qui s’imagine supérieure. J’ai alors une violence qui monte contre tout ce système et l’envie de vivre s’écoule de moi, j’ai un désir de mort qui me lamine, et ce depuis l’enfance. D’ailleurs, quand j’étais gosse, je passais du temps dans les cimetières par fascination mystique. C’était aussi mon refuge secret, son silence désertique représentait pour moi l’apaisement salvateur face à la barbarie des gosses des collèges et des gens de la vie quotidienne. Je rêvais de rejoindre ceux qui étaient sous terre plutôt que de retrouver ces saloperies d’oppresseurs dont j’affrontais chaque jour les vices et les cruautés. Les morts comprennent, les vivants non !
Dans les cimetières, je regardais les tombes sans me douter que les défunts avaient peut être soufferts atrocement ou qu’ils nous avaient quittés avant l’heure dans leur jeunesse. Moi qui suis vivant, j’aspire à disparaître, alors que le mort face à moi rêvait hypothétiquement de rester en ce monde si futile.
A vrai dire, je n’ai jamais vraiment aimé la vie car elle a été trop chaotique et douloureuse pour moi, trop injuste.
Force est de constater que mourir est à notre époque plus aisé que rencontrer une star ! C’est dommage.
A chacune de mes tentatives échouées, c’est comme une petite mort pour moi. Une flamme de plus qui s’éteint en moi pour me laisser dans l’ombre, l’opaque.
Je m’efface un peu plus de cette terre si dure.
Seigneur Jésus Christ, ait pitié…
On me reproche d’être obsessionnel et de ressasser le passé. J’ai essayé de m’en sortir par l’écriture, mais visiblement c’est réservé à certains…Les pontifes du landernau, les fils de…, les starlettes à scandale ou de télé réalité, ou alors les « héros » de faits divers salaces ou mafieux.
On donne aujourd’hui plus d’attention à des anciens escrocs de tous ordres, du style de celui qui a trompé tout le monde en faisant croire qu’il faisait venir une star du cinéma américain en Dordogne. Pour ces « hauts faits d’armes », admiration générale, couvertures presse et TV, tout y est !
Lorsque j’ai dit un jour que je voulais rencontrer et travailler avec des acteurs admirés, comme Brad Pitt, Mel Gibson et quelques autres, pour un scénario que j’avais écrit et préparé minutieusement à l’âge de 16 ans, on m’a traité de fou et mis en cage à l’hôpital psychiatrique.
Le sale schizo n’a qu’à fermer sa putain de gueule, on lui rit au nez de toutes façons !
J’espère pourtant, envers et contre tout, arriver à être capable d’écrire le reste de ma foutue vie, bien que j’ai la crainte de ne pouvoir y parvenir toujours.
Terreur de perdre ainsi le seul véritable moyen que j’ai de m’exprimer et de sortir de moi tout ce trop plein qui me bouffe.
L’écriture étant le prêche, le texte la manifestation et la plume le mégaphone que l’on retrouve dans « Section 19 », mon roman.
J’ai renoncé à écrire un autre roman, tant j’ai donné de moi dans l’écriture de cette histoire. J’avais aussi, à 16 ans, écrit pendant 4 années une autre histoire dont je ne vais pas parler ici.
Tant d’énergie, de travail, de temps passé et d’implication mentale investis, je n’ai plus la force de m’y remettre.
Un roman, cela veut dire des années de travail et ensuite de lutte pour faire accepter l’intégralité de ses écritures.
Un texte, c’est tout autre chose. C’est d’abord plus rapide, aussi dur à faire mais la valeur thérapeutique de cette écriture là est si bienfaisante, comme une mise en valeur de soi, un « live » où on se dévoile sans artifice. Ses colères, sa conscience politique, ses rêves…le pouvoir de s’exprimer pleinement comme si on m’octroyait le droit de le faire publiquement.
A chaque nouveau texte j’ai la terreur de ne pouvoir arriver au bout, comme cela est arrivé parfois, l’angoisse viscérale que ce texte là soit le dernier…
Peur de perdre ma capacité à écrire. Cela me ronge la tête.
Seigneur Jésus Christ, ai pitié….
De plus, mes rêves hollywoodiens ne se réalisant pas, mon mental est de plus en plus écorché, et ce chaque jour qui s’écoule. Beaucoup de gens de ma famille, ou extérieurs à elle, ont brûlé la conscience que j’avais de ma vie, mon avenir. En fait, tous – où presque – ne cessent de me répéter à chacun de mes échecs ou de mes désillusions douloureuses, que j’ « affabule » et déforme les faits, la réalité. Car pour eux, la réalité est avant tout LEUR réalité ! Personne donc ne veut me croire, ni en moi, ni en mes aspirations pourtant présentes depuis toujours en moi.
Aspirations qui font pourtant partie intégrante de moi-même, au même titre que mes gênes.
Tout ce que j’entends ce sont des remarques du style « tu as des bouffées délirantes ».
Par exemple mon propre père qui m’assène souvent « les médecins sont merveilleux, tu es fou et tu inventes ». Quand je lui parle de toutes les méchancetés que l’on me jette à la face dans la rue, dans les magasins, partout d’ailleurs, tout ce qu’il sait me dire, en guise de réconfort, c’est « tu délires, tu es malade ». Finalement je finis par perdre pied et douter de moi, comme si ce que j’avais réellement vu, vécu, entendu, était peut être le fruit de mon imaginaire. Pourtant JE SAIS que ce n’est pas le cas et que jamais je n’ai rien inventé !
Selon mon père, et aussi mon grand père qui est cependant bien loin de moi puisqu’il habite Miami…, je suis une « surcharge financière excessive et coûteuse pour maman ». Je suis pour une de mes tantes un « demeuré » et selon mon délicieux père je reste un « malade mental dangereux et obèse de surcroît »…Evidemment, tous ces qualificatifs exquis sont immanquablement accompagnés de « feignant, esclavagiste envers ta mère et ta grand-mère ».
Au téléphone il est souvent assez gentil, voire affectueux, sauf si je l’appelle quand il regarde son programme TV et que manifestement je le dérange ! Il est vrai que les mots sont plus faciles que les faits, parce question faits…ce n’est pas vraiment le pied avec mon père, qui a toujours préféré son fils aîné – l’enfant prodigue, parfait – qui lorsqu’il vient dans la région pour une raison qui n‘a rien de filial est d’une indifférence qui frise la froideur avec lui. D’ailleurs il ne l’appelle que pour des raisons bien précises, jamais pour s’enquérir de sa santé ou de son moral… Moi, le « sale malade » je l’appelle régulièrement, bien évidemment pour m’inquiéter de lui, parce que tout simplement je l’aime, malgré tout.
Un amour qui est loin d’être partagé vu la manière dont il me traite. Quand je le vois, environ quelques heures tous les quinze jours, il me mitraille de mots qui tuent au rythme d’un TEC 9 semi automatique, et me fait le procès de Nuremberg chaque fois que nous allons dîner au restaurant.
Mes projets n’ayant, à ce jour, pu aboutir ni même s’ébaucher, mes rêves hollywoodiens brûlés sur le bûcher de l’hérésie sociale, mes textes mis au placard par la presse et snobés par les gens du « sérail », je n’ai obtenu que des ricanements…le mépris d’une star hollywoodienne – que j’ai pu dans des conditions rocambolesques et grâce à l’acharnement de ma mère, rencontrer en tête à tête – n’a fait que conforter l’idée que je me fais de moi-même : un minable sans valeur artistique. IL est vrai que je ne suis pas issu ce de « sérail », pas le fils de…, pas issu de la Jet Set ni de la télé réalité, pas ancien taulard ni drogué, rien qui ne soit susceptible de faire la une des journaux ! Donc, que suis-je pour ces gens là ? La réponse est brève et lapidaire : RIEN !
Dur dur avec tout cela d’attaquer, d’avoir la niaque et être motivé pour avance envers et contre tout. Pas question d’attendre un geste, l’ombre d’un cadeau, même si certaines « éminences » de la littérature et de l’enseignement au plus haut niveau m’ont trouvé quelques talents. Je dois donc compter seulement sur moi-même, et aussi sur l’aide que m’apporte au jour le jour depuis tant d’années ma grand-mère et ma mère, toujours omni présentes, et aussi d’une petite poignée de fidèles qui ne me lâchent pas.
J’ai aussi appris à exceller dans le silence absolu et dans la plus grande solitude, celle de l’âme.
C’est de là que me vient mon obsession de l’excellence, cette volonté farouche d’atteindre la perfection dans mes écritures. Ainsi que ce besoin compulsif de faire des comparaisons sur n’importe qui et n’importe quoi. Pourquoi lui et pas moi ? Qu’a t il de plus que moi ? J’ai travaillé plus dur et je n’ai rien, c’est injuste….la litanie des comparaisons et, par voie de conséquence, des frustrations est longue. Tout cela me rend jaloux, envieux et revanchard, tout ce que je déteste pourtant !
Je sais que cela agace ma mère qui trouve cela destructeur et me fait du mal inutilement. Ce qui électrise parfois nos conversations !
Elle dit qu’elle me comprend mais dans le même temps elle me le reproche car elle ne voit que ce qui peut me faire du mal, et moi je ne sais pas le voir comme elle, parce que je vis en boucle avec ça. Ce qui est une immense blessure qui me torture à tout moment.
Nous ne pouvons nous passer l’un de l’autre, sans doute ce que les psys appellent avec mépris « le cordon » ? Mais notre relation devient plus compliquée à vivre. Elle est bouffée par le travail, les soucis pour moi, la vie, l’avenir…Et moi qui reste persuadé que mon père a raison quand il me dit que je « pollue sa vie », ça me bouffe la tête et me rend colérique.
Pourtant maman est la seule à qui je me confie totalement, qui m’écoute et essaie de me comprendre. Je me sens si seul, elle est un soutien et une compagnie – un recours- de tous les jours. Je peux même avouer qu’elle est souvent mon défouloir sur lequel je jette toutes mes angoisses, souffrances, colères, agressivité et autres confusions…Tout cela pour échapper aux impulsions qui m’assaillent parfois. Impossible pour moi de rester silencieux car c’est pire que tout et là j’explose, je n’arrive plus à contrôler.
Il faut dire que ce chaos perpétuel dans mon crâne est sans fin. Du matin au soir, la nuit même car je ne dors pas, j’ai la tête qui fume en permanence
Je sais que c’est très difficile pour elle, douloureux aussi sans doute, et que tout cela n’arrange pas notre relation. D’ailleurs souvent après une crise, un conflit ou une désillusion, je sort exprès dans la rue afin d’invectiver les « cailles-ras » par provocation et enflammer leurs tensions nerveuses pour qu’ils me tabassent sauvagement. Ou sinon, je sors pour me fritter avec des fétards bourrés et très cons – mon état second violent et destructeur me contrôle encore et régulièrement – sans succès. C’est comme jouer à la roulette russe, à la fin, on en sort renforcé et grandit. Mais accompagné de violence et d’impulsions au cour de notre existence et dans notre âme… expérience formatrice !
Seigneur Jésus Christ, ai pitié…
On me demande souvent pourquoi je vise toujours des stars Hollywood. La réponse est pour moi d’une évidence criante ; toute ma vie je me suis senti écrasé, ramené au rang de « garbage », quasiment considéré comme quelqu’une – je dirais presque quelque chose – de gênant sur cette planète, une sorte de « sous merde », comme un alien.
J’ai tellement senti la haine des autres, sur tant d’années et de façon si récurrente, tant par les psys qui semblent s’être défoulés sur moi tant qu’ils avaient de l’ascendant sur moi du fait de mon très jeune âge (camisole chimique, conditionnement mental…) que par les gens de la vie, ceux qui vous tuent rien qu’avec un regard, une remarque, voire une trahison.
On m’a tellement répété que j’était un raté, minable souvent, que mon ambition s’est paradoxalement tournée vers la « A list », les intouchables d’Hollywood – Mecque du cinéma mondial – afin de pouvoir dire à ceux là même qui me démolissent ou travaillent à m’ôter les vestiges d’illusions auxquelles je m’accroche désespérément, leur prouver donc que mes projets sont pour tous ceux là et que – pourquoi pas, tout étant toujours possible en ce bas monde – j’y parviendrai. D’une manière ou d’une autre. Comme une renaissance, une sorte de vengeance aussi quelque part contre la frustration, la douleur, le mépris….
Parce que ressens comme une véritable humiliation le fait d’être invisible, de n’être RIEN.
De plus, si je parvenais à réussir ce « challenge » personnel, l’entière vision de moi même en serait transformée et tout à coup je me sentirais en accord avec mon être, bien dans ma tête et dans ma peau. Je me sentirais ENFIN exister et pourrai imaginer laisser mon empreinte dans l’histoire du cinéma et de l’écriture.
Seigneur Jésus Christ ai pitié…
Depuis tout petit, je rêvais de réaliser un film aux Etats-Unis, ave des stars de cette fameuse « A List ». Il me manquait le scénario et bien sûr le professionnalisme que je n’avais évidemment pas !
Aujourd’hui, l’histoire existe, je l’ai écrite, elle est déposée et donc protégée, mais je ne suis pas sûr d’avoir réussi à maîtriser la technique indispensable à tout projet d’envergure. Je manque de force psychologique – des inhibitions incontrôlables qui ne veulent pas me quitter – et aussi de technique véritable afin de pouvoir réaliser cette œuvre dont l’ampleur me fait peur, tant sur le plan financier qu’organisationnel.
J’ai déjà imaginé ce que pourrait coûter un tel projet, idem pour ce qu’il pourrait représenter en termes de décor, intendances diverses, contacts et accords, bref…une montagne de problèmes insolubles pour moi, à ma petite échelle….j’en ai le tournis !!!
De plus, il me faudrait convaincre deux stars mondiales, dont l’une m’a rejeté (je l’ai rencontrée) et l’autre ne sait pas même que j’existe bien que je lui ai fait parvenir par son agent personnel des textes écrits pour lui.
Evidemment, il y a le sempiternel et omniprésent barrage du « staff »….
Naturellement, ces acteurs valant au bs mot vingt millions de dollars chacun, il y a de quoi perdre son sang froid !!!!
Surtout pour moi qui n’ai pas un copec !
Reste comme exutoire celui de me bouffer les doigts, ça au moins c’est gratuit…
Encore qu’il y ait des inconvénients, mes mains n’étant pas en béton armé elles ne sont pas inusables…sic !!
Les quelques courts métrages que j’ai tentés de réaliser – sans succès – lorsque j’avais 16/17 ans ne me laissent pas augurer d’un avenir glorieux….Ces échecs, puisque c’est ainsi que je les ressens bien que ma mère me dise que j’ai tord de penser ainsi, m’ont démontré que je n’avais pas la « veine magique » qui me propulserait vers ces « intouchables » tant convoités.
Mon père me décourage régulièrement sur tous ces projets, mes désirs les plus ancrés cependant ! Il ne cesse de me répéter chaque fois que je le rencontre – soit environ quelques heures tous les 15 jours – que je suis trop nul pour monter un tel projet, pas assez bon, pas les épaules, pas l’envergure…, pour assumer un défi de ce type. Défi que j’étais prêt à relever malgré tout si on ne m’avait pas mis autant de bâtons dans les roues dès le départ, et si on ne m’avait pas non plus tellement démoralisé. Sauf ma grand-mère et ma mère qui persistent à m’encourager et à persévérer, même si elle me conseillent quelques « gardes fous » pour me protéger.
On ne m’a jamais fait de cadeau dans la vie, j’étais vraiment très seul à hurler dans mon coin.
Je refuse d’aller dans une école (traumatisme de ma scolarité, des horreurs vécues dans les collèges, et aussi – je dois l’admettre – inaptitude pour moi à être dans le moule que l’on attend de moi), qui voudra me faire gober des idées préconçues dans lesquelles je ne me retrouve nullement.
Pour écrire, j’ai appris tout seul, c’était comme un jet qui coulait de moi, plus fort que ma volonté. Et que j’enrichissais de ce que j’absorbais des lectures qui me touchaient. Je suis donc une sorte d’autodidacte de l’écriture, du scénario, car j’ai tout appris « sur le tas », terriblement seul.
Pas de cours, quelqu’ils soient, ni d’écriture, ni de rien du reste.
Seigneur Jésus Christ, ai pitié…
Peur de perdre l’écriture, existence vouée éternellement à l’ombre, rejet de ceux là même que j’aspirais à rencontrer un jour, rêves brisés…. Ces échecs tourmentent mon esprit sans cesse, au point de ne plus savoir être détendu. Sauf lorsque je me sens « au fond du gouffre », auquel cas je subit une douleur intolérable supplémentaire qui m’anéantit. Tout ceci engendre des frictions avec mon proche entourage, comme ma mère par exemple – je ne parle même pas de mon père car avec lui elles sont plus récurrentes … – Je me sens comme dans un état second, une sorte d’énervement poussé à son paroxysme et il m’arrive de ne plus me reconnaître ! J’ai alors des idées étranges et violentes, souventDestructrices mais toujours contre moi-même. Je ne me sens plus du tout alors ni timide, ni introverti mais au contraire prêt à hurler au monde cette rancœur qui m’étouffe, cours dans mes veines et me ronge. Comme l’autre soir, lorsque je me suis attrapée avec a mère qui était épuisée et avait perdu ses clefs de la maison. C’est d’ailleurs dans ces moments d’épuisement respectifs que nous nous attrapons, trop plein de fatigue sans doute ?
Alors je pars, je devrais dire je fuis, et je vais n’importe où ; Sur l’autoroute si elle est proche, dans la rue, au bord de l’eau, peu importe…je suis alors dans un état second, prêt à hurler, à dire n’importe quelle énormité pourvu qu’elle me soulage. L’idée de disparaître m’effleure parfois dans ces moments d’errance douloureuse.
J’endosse alors le « costume » du rebelle, genre kamikaze…
Palahniuk dit vrai dans son ouvrage « Fight Club » à travers les mots de son personnage Tyler Durden « C’est quand on a tout perdu qu’on se sent libre de faire tout ce qu’il nous plaît ».
J’ai une sorte de vénération pour ce personnage, comme j’en ai aussi pour Jésus – figure emblématique et éternelle du monde – et même pour une autre bien plus controversé, voire décrié, celui du chanteur Marilyn Manson, à qui j’ai récemment fait parvenir – via son « staff » anglais – deux textes, dont l’un écrit spécialement pour lui. Au dernières nouvelles du « staff » (qui je dois le reconnaître a eu la gentillesse d’envoyer un mail) mes écrits ont été envoyés au « management », autrement le « staff » suprême… comme j’ai appris entre temps qu’il enregistre un nouvel album et prépare un film, j’augure une longue attente….
J’ai toujours eu une sorte de fascination pour la reconnaissance absolue, sans doute parce que je me suis senti rejeté depuis si longtemps, depuis que ma mémoire me parle en fait…
Le charisme et l’intelligence sont pour moi l’essence de tout.
L’indifférence de Tom Cruise, que j’ai pourtant vu en tête à tête mais ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est davantage c’est la promesse qu’il a faite à ma mère devant tous les gens présents, dont le « staff », en lui prenant les mains d’un air pénétré et grave, voire concerné. Cette indifférence – je devrais dire ce néant – m’ont blessé à vif, au plus profond de mon être. Cela me laisse peu d’espoir pour les attentes que je nourris envers les autres personnes admirées et dont j’ai déjà parlé.
Naturellement, la plupart des gens me disent que ces gens se fichent de moi comme de la première marque de leur dentifrice ! Une amie à moi, qui navigue dans ce milieu du cinéma à paris et ailleurs – et qui adore Tom Cruise – qui a eu une expérience désastreuse avec Brad Pitt, me fit de lui qu’il est sans cœur et surtout sans parole…Pourtant, pour moi il représentait la première pierre d’une construction salvatrice, une sorte de sésame. L’espérance qu’il devienne un jour le grand frère que j’ai attendu depuis tant d’années – surtout pendant la période cruelle des blocages géographiques – en vain malheureusement ! Désillusions, désillusions…
Je finis par me demander ce que je dois penser ? Si j’écoute ce qu’elle me dit – et j’ai confiance en elle – l’acteur Di Caprio (autre grand frère espéré depuis les blocages géographiques, jusqu’à ce jour, qui m’as permis de tenir pendant que la vie me lacérer l’existence) n’est guère mieux, lui qui se fait soi disant payer ses autographes… Moi, je pense que c’est un énorme ragot dégueulasse véhiculé par des gens jaloux, des aigris de tous acabits. Il y en a beaucoup dès qu’il s’agit de pouvoir et d’argent, de célébrité aussi.
Je dois reconnaître que l’expression que ce dernier arbore, lorsqu’il apparaît en public pour des premières ou autres manifestations, laisse à pense qu’il s’enquiquine à cent sous de l’heure. Inquiétant !
J’ai un jour écrit tout un questionnaire, très travaillé, pour lui, donc pour le lui soumettre. Que deviendra t il ?
Mystère….
J’ai une grande admiration pour ses choix de rôles et de plus, à mon sens, il ressuscite le glamour des acteurs hollywoodiens de l’époque Hitchcockienne. Le côté controversé et sombre de ses personnages, ainsi que leurs univers, a eu une vaste influence sur la fabrication de mon univers artistique. Que ce soit dans mes écrits récents (mon livre et mes textes) ou dans ma personnalité profonde, que j’arbore dans ma vie privée aussi bien dans la rue que dans mon intimité. Dans ses films, Di Caprio a été un gosse qui affrontait la vie et ses problèmes au même titre que les adultes, il souffrait des maux sociaux comme quelqu’un qui a l’expérience de l’âge. Il a aussi interprété des victimes du système. Moi, je l’ai été dans la vraie vie. Aussi je cherche à atteindre le maximum de maturité possible afin de parvenir à impressionner enfin les personnes pour lesquelles j’ai une certaine estime, voire de l’admiration. Je peux même aller jusqu’à dire que toucher le commun des mortels me gratifierait grandement.
J’ai cet infâme, et peut être injustifié si j’en crois ce que me disent ceux qui me connaissent réellement, sentiment d’être un raté, un nul, quelqu’un qui n’est pas fini… Sans doute est pour cela que j’ai cette quête quasi désespérée d’une reconnaissance universelle, toujours, qui me poursuit.
Est-ce que cela sera possible, réalisable un jour ? Quand je regarde en arrière ma vie, ce vide sidéral de mon adolescence qui n’a pas été, je me pose la question avec une grande angoisse. Ce sentiment persistant que ma vie s’est arrêtée à 16 ans, lorsque je me suis retrouvé entre les barreaux de cette « cage » de l’HP est omni présent et très destructeur…
Aujourd’hui, Di Caprio est un homme lucide, mature et comblé. Croisera t il ma route un jour ?…Pour cela sans doute faudrait il que Jésus apparaisse dans les cieux avec sa croix et chante « the fight song » de Marilyn Manson en déchaînant les foules…une utopie…. Deux mots qui résument ma vie !
Quant à l’actrice Lisa Kudrow, je crains que toute tentative de démarche ne puisse l’effrayer. Je confesse avoir toujours cherché à impressionner cette femme par mes écrits, et donc par voie de conséquence mon vécu chaotique, mes errances nocturnes et ma personnalité qui sort des sentiers battus.
J’aimerais pourtant toucher cette femme, provoquer chez elle une émotion, une sorte de respect pour toutes les souffrances que j’ai endurées depuis mon plus jeune âge et, bien entendu il me faut aussi l’admettre, l’attendrir d’une certaine façon. Je trouve cette personne magnifique. Quand je la regarde dans des DVD, j’ai envie de l’impressionner. Mais je sais qu’elle a une vie, un mari, aussi j’ai gardé enfoui en moi cette faiblesse de mon âme et j’ai vécu avec, comme une douleur car je ne veux en aucun cas troubler son existence.
Aujourd’hui j’ai développé pour elle – que je ne connais pas et n’ai même jamais vue – une tendresse certaine. Je la vois çà et là dans la presse, radieuse au bras de son mari, et je souhaite qu’elle soit toujours aussi heureuse et épanouie.
Elle gardera pour moi une place privilégiée dans ma vie, dans mon cœur. Une place secrète, même pour ma mère ! Puisse une complicité teintée de tendresse (pourquoi ne pas rêver jusqu’au bout ?) se matérialiser dans la réalité entre Lisa Kudrow et moi !
Il est évident que je reste très pudique en ce qui concerne mes pulsions amoureuses. Quand une fille me plait, je suis une tombe. Et puis la plupart d’entre elles sont des visages croisés dans la rue. La résolution s’impose radicalement dans mon esprit : soit elles sont prises, soit elles me feront souffrir atrocement, comme toutes celles que j’ai connues. C’est inévitable, la fatalité de l’existence. Les humiliations et les rejets des filles que j’ai aimées ont provoqué en moi une intimidation incontrôlable face aux gens, quand ils sont en masse et qu’ils délirent. Dans ces moments là Je sens une réserve monter en moi que je ne parviens pas à chasser. Une espèce de pudeur poussée à son paroxysme.
Par contre je suis très à l’aise le soir dans la rue à observer les jeunes se défoncer à l’alcool ou autres substances illicites. Et puis j’adore les voir se fracasser la gueule en s’insultant… C’est quelque part orgasmique pour moi, et puis c’est aussi l’univers de la rue, avec ses réflexes impulsifs. Pour moi, la romance est quelque chose de futile, coûteuse et surtout destructrice. Quand je suis amoureux, j’ai un sentiment excessif de honte et je me sens faible. En revanche, j’ai une aisance à parler de violence ou à faire des plaisanteries parfois salaces. Là, ma faiblesse disparaît comme par enchantement, elles se transmute en une volonté de vengeance contre ceux qui hantent mon passé, afin de leurs dire que « la chose » (moi en l’occurrence) a changée….à évoluée avec le temps et la maturité qui l’accompagne.
Seigneur Jésus Christ, ai pitié…
Il y a un mois, dans un restaurant face à l’hôtel de Région de ma ville, je rencontre une serveuse toute jolie et mignonne qui me fait des sourires magiques et …inhabituels pour moi ! Etonnement, car me considérant sans vie, je ressens de la chaleur humaine, ce que je n’ai pas ressenti depuis des lustres.
Evidemment, j’ai craqué pour elle, surtout pour cette gentillesse affichée qui me changeait tellement de la barbarie habituelle de ma propre race !
Je ne connaissait pas son nom et l’avait alors baptisée « mon petit flocon de neige merveilleux et unique » (en référence à « Fight Club »).
Pendant trois semaines, je vais toutes les nuits à cet endroit pour me sentir proche d’elle, mentalement bien sur puisque je n’avais pas osé l’approcher.
N’osant pas lui parler devant le personnel du restau et aussi les quelques clients attablés, je demande à maman d’aller la voir pour lui demander si elle accepterait de lire quelques uns des textes que j’ai écrits. Et aussi, si elle le souhaitait naturellement, de bien vouloir garder un contact amical avec moi.
Stupeur ! Elle accepte ! Et prend même la carte de visite de maman en lui disant qu’elle appellera. Elle va même jusqu’à lui parler d’elle, son prénom : Tani, sa nationalité : Bulgare, et également ce qu’elle fait en France en dehors de ce travail de serveuse occasionnelle. Elle fait des études de comptabilité dit elle à maman et promet d’appeler dans les jours qui viennent.
Elle ne le fera jamais…
Etant donné son silence, si lourd à porter pour moi et si douloureux car je ne cessait de penser à elle et d’aller l’observer sans jamais oser l’approcher ni me faire voir de crainte de l‘effrayer, je me décide à aller avec ma grand-mère dîner dans ce restaurant, histoire d’en avoir le cœur net.
Nous arrivons et son sourire est toujours aussi angélique. Tout à coup, m’apercevant changement radical ! Ses yeux changent totalement et virent à l’inquiétude, voire la peur. Disparition du sourire angélique.
Pendant toute la durée de notre dîner, elle nous fuira et s’arrangera pour servir l’autre salle. Passant quatre fois près de nous elle nous évite du regard et ne nous salue même pas. Enfin, je commence à saisir le message !
Ecoeuré de ce nouvel échec relationnel, je pourrais presque dire sentimental, je n’ai plus faim et refuse – un comble pour moi qui suit si gourmand – le dessert.
Mes yeux sont emplis de larmes qui refusent de couler, et c’est tant mieux d’une certaine façon. Même si j’aurais aimé qu’elle voit le mal qu’elle me faisait par son attitude si…incroyable.
Départ du restaurant avec ma grand-mère, j’ai un peu de mal à m’extraire du fauteuil qui est assez étroit et cela met en exergue mon surpoids. Tant bien que mal j’arrange mon tee shirt et mon pantalon et observe les regard en biais des clients qui « buggent » sur leur soupe. Ils ont l’air d’être au zoo, regardant le « freaky fear »…De quoi alimenter leurs conversations de beaufs.
Mamy rentre chez elle et je rôde dans la nuit, meurtri et furibard contre l’humanité toute entière. Il est clair que ce qu’il me restait de respect pour « les autres » – enfin la plupart d’entre eux – est en train de s’évanouir.
Je submerge la messagerie vocale de maman en hurlant ma rage dans les termes très fleuris que j’utilise dans ces cas là. Mes cris inquiètent deux passantes qui se détournent de leur chemin. Puis, sous la pluie dont je me moque éperdument, je déambule nerveux et triste, sentant monter mon deuxième « moi ». Celle qui a été provoquée par le consulat américain lorsqu’ils m’ont traité comme il l’ont fait (j’ai du reste écrit un texte sur cela). Dans ces moments de révolte, je dénonce ce travers de notre société actuelle qui consiste à valoriser et favoriser tout ce qui est d’une autre race, ou ethnie, pour faire bien, avoir l’air ouvert et généreux, alors qu’en fait les véritables motivations de ces « faux élans » sont bien moins glorieuses.
Je n’ai rien contre les gens qui sont différents, au contraire je les tolèrent bien davantage que ces soi disant « âmes bien pensantes » qui se gargarisent à longueur de temps.
On en est arrivé à un système très pervers qui consiste à ne mettre en avant, outre les « FFD », que ceux qui sont issus de cités, immigrés pour la plupart d’entre eux et fiers de l’être. Il y en a cependant quelques uns qui sont vraiment hors du commun comme cet acteur Jamel Debbouze qui a tant fait pour rendre aux harkis, si injustement maltraités par la République qu’ils ont pourtant servie au prix de leur vie, un peu de leur honneur…et aussi de leur retraite !!
Là, moi aussi je dis bravo. Mais je ne peux dire bravo à tout car il y a véritablement des attitudes et des abus qui restent intolérables et font le lit des extrémistes dangereux. Les média, et notamment la télévision sont particulièrement responsables et participent activement à cet état de fait.
Seigneur jésus Christ, ai pitié…
J’ai le rêve secret et fou que Marilyn Manson – que j’espère naturellement rencontrer un jour pour parler avec lui – écrira un album (soyons fous totalement, ça ne mange pas de pain…) et chantera sur ma vie, en s’inspirant de mes textes, de mon vécu. Ce serait là une occasion inouïe de travailler en commun et lier une amitié durable dans le temps.
Quant à Spielberg, je rêve là aussi qu’il puisse un jour faire un film sur ma vie, comme il l’a fait pour la vie de Frank W.Abagnale jr., Avec une super star hollywoodienne dans mon rôle (ce qui serait une sorte de délivrance jubilatoire pour moi), mais que représente ma vie en regard de celle de Frank Abagnale jr ?
Evidemment, si c’était le « pape » Spielberg qui décidait de faire quoi que ce soit sur moi, toutes les stars dont je rêve et qui sont inaccessibles pour moi, diraient oui bien sur !
Par curiosité, j’ai un jour demandé à maman qui elle verrait pour jouer mon rôle dans un tel film. Sans que nous ne nous soyons concertés, sa réponse rejoignait la mienne : Tom Hanks !
Selon moi, cet acteur a vraiment la trempe d’un grand comédien en ce sens qu’il peut jouer absolument tous les registres ; Faire rire autant qu’émouvoir ou faire pleurer parfois ; D’ailleurs, un humoriste a plus de dispositions à capter le « dramatique » d’un rôle, d’une situation, tout en étant bien plus crédible qu’un dramaturge pur et dur qui ne s’est jamais confronté à d’autre registres.
Au risque de me répéter et, peut être paraître puéril à certains, l’hypothèse de voir cet homme jouer mon personnage, serait une façon exceptionnelle de pouvoir communiquer et tisser un lien privilégié avec lui.
Même si ma préférence évidente et surtout principale est que ce soit Di Caprio qui interprète mon rôle parce que d’abord il est déjà bien plus proche de mon âge et donc de ma génération. Et aussi parce qu’il attiré par les aspects sombres et tourmentés de ses personnages, que son charisme et son physique pourrait symboliser l’enfance violée et bafouée qui fut la mienne.
Il cite d’ailleurs lui même dans une interview récente « Je n’ai encore dessoudé personne, mais jouer des choses radicale, c’est génial, je ne fait ce métier que pour aller vers ces extrêmes ». Quand j’y regarde de plus près, il me semble vraiment correspondre à ces critères évoqués par lui. Ils sont la représentativité de ma vie. De plus, je rêve (continuons à être fou, ça fait du bien…) qu’il vienne quelques jours – ou que je puisse moi le rejoindre quelques part – me voir et prendre des notes, échanger, parler avec moi pour bien me cerner afin de préparer sa performance et d’entrer dans l’esprit de ma personnalité. Comme il avait souhaité le faire avec l’un des personnages réels qu’il a interprété à l’écran….espérance éternelle d’un rapprochement, d’une forte, solide et stable amitié complice entre nous accompagnée d’un dialogue suivit dans le temps.
Tous ces rêves, je devrais dire ces espoirs car je persiste à vouloir y croire même si je me dis que cela relève de l’utopique, me rattachent à la vie. Si tout cela disparaissait – je veux dire ces espoirs si ancrées au fond de moi depuis tant d’années que je renonce à les compter – je me retrouverait avec mon « ambition » de gamin martyrisé par la scolarité et l’HP : disparaître, autrement dit mourir le plus vite possible et rencontrer Jésus. Ne plus être avec les « mauvais », toute la cohorte de ces gens – hommes et femmes – qui prennent plaisir à faire mal, à blesser gratuitement pour des raisons obscures parfois, plus limpides souvent… Ce rêve là au moins ne coûte rien !
Seigneur Jésus Christ, ai pitié…
En attendant des jours meilleurs et un coup de pouce du destin, enfin en ma faveur, je continue d’aller dans les églises. Pas forcément pour prier car mes prières restent toujours sans effet, sans suite. J’observe les intégristes, car il y en a bien plus qu’on ne le pense, et ce spectacle me laisse pensif et dubitatif !
Je les vois toujours aussi fanatiques, commencent la messe en hurlant qu’ils sont pêcheurs et en se battant la coulpe avec force. Les menaces de malédictions futures qui nous guettent ponctuent l’office – ce qui est très rassérénant ! – et après tout cela – chants, prières ânonnées et autres incantations diverses – tous ces gens restent prostrés dans un silence palpable et angoissant pendant que les prêtres enfument l’église avec l’encens.
J’y ai revu quelques personnes du groupe que je fréquentais à une époque. L’un d’eux, C. continue toujours d’arracher toutes les affiches qu’il décèle en ville et lui paraissent contraires à la religion, tentatrices et incitatrices au pêché. Boites de nuit, concerts, affiches tendancieuses selon ses critères personnels, tout y passe…avec son tournevis qu’il manie avec rage même pendant que des gamines sont en train de les regarder ou de les lire !
Evidemment, regards interloqués et interrogateurs des donzelles vers moi…qui ne sait quelle contenance prendre, bien que je ne veuille pas abandonner mon « compagnon » du moment…
« Tous les infidèles du Père paieront leurs fautes le jour du Jugement Dernier, repentez vous pêcheurs et obéissez à Dieu » clame t il avec vigueur aux passants ahuris.
Ce qui est étonnant c’est que ces gens –les intégristes donc – n’on pas vraiment conscience de l’outrance de leur attitude ; L’une d’elle s’est même étonnée d’être qualifiée de « fondamentaliste » !
Le soir, je hante les rues de la ville et y croise toutes sortes de zonards, une faune spécifique de la nuit qui, la plupart du temps n’osent pas m’apostropher du fait de ma stature et parfois de mon regard terrible quand je les sens prêts à m’agresser ; Cela les calment instantanément ! Pourtant, je suis le plus pacifique garçon qui soit !
Durant mes errances, je croise des mecs qui se préparent une seringue d’héroïne pour un « fix », ou des jeunes qui gueulent, défoncés, en écrasant des bouteilles de bières par terre. Il y a parfois des gens impulsifs, mais pas toujours de la même manière. Par exemple, il y ces gens « de la France d’en haut » (pour reprendre la plus imbécile et méprisable expression d’un de nos hommes politiques en vue), qui titubent ivres, totalement à côté de leurs pompes, et qui me fixent comme si j’étais un morceau de barbak. Des hallucinées, assises à même la rue, qui chantent, je devrais dire hurlent avec jubilation, des alléluias, et des clodos qui crachent leurs poumons, emmitouflés dans leur misérable duvet – qui n’est souvent qu’une peu de carton mélangé à des restes de vieilles couvertures pourries récupérées dans les poubelles.
Je confesse que j’aime assez jouer avec ma vie, la vie n’ayant pour moi rien de gratifiant et à laquelle je ne tiens guère, comme une ultime adrénaline qui pourrait me donne un semblant d’élan. Avoir survécu à tout ce que j’ai traversé, vécu et subi me donne l’impression d’être d’une certaine façon un « surhomme », bien que je ne donne pas à ce mot le sens que la plupart des gens lui attribue. En effet, je me considère comme étant un être inférieur – ce que mon père me répète régulièrement du reste – mais ce que je veux dire par là c’est qu’avoir survécu à cet enfer depuis tant d’années ( des années si cruciales)
Cela m’a laissé d’indélébiles cicatrices, encore ouvertes et à vif.
Il y a une raison pour cette attirance, une sorte de préférence personnelle, à ce que je passe mes nuits dans la rue. La première est parce que je puis ainsi – étant insomniaque – me fatiguer physiquement et pouvoir dormir sans avoir recours aux cachets, que je continue néanmoins à avaler chaque soir, comme on avale l’hostie à la messe….
La seconde est cette attirance indéfinissable que j’ai pour cette faune particulière que je croise dans mes errances nocturnes. Ce côté impulsif et violent des alcooliques, de certains drogués aussi, des gangs de cités qui se provoquent par jeu ou par rancœur, le plus souvent inexplicable et inexpliquée, ou bien encore des fêtards totalement inconscients de ce qu’il se passe autour d’eux, centrés qu’ils sont sur eux même et « leur monde ». Cela me motive de me frotter à cette espèce de jungle humaine et, hypothétiquement de participer à cette décadence lorsque, en crise, je trouve le courage de le faire. Il ne m’est pas indifférent de déceler une sorte de crainte, voire de frayeur, dans le regard de certains d’entre eux particulièrement cruels envers moi. Comme une sorte de bouclier protecteur qui me rassure, un mécanisme de défense qui, finalement, ne fait de mal à personne mais me réconcilie avec mon moi profond. Je hais tellement la violence physique que je ne peux me résoudre à frapper, à avoir des gestes agressifs envers les autres, même lorsqu’ils me provoquent jusqu’à l’outrance.
Une sorte de timidité maladive, on pourrait dire cela.
C’est sans doute pour cette raison que je me sers de mon regard, qui peut et sait être effrayant, comme une compensation, une sorte de vengeance silencieuse qui leur dit « je ne suis pas la merde que vous croyez, je ne suis plus le jouet que l’on a manipulé trop longtemps depuis l’enfance, au nom des principes de normalité, de ce qui est bienséant ou ne l’est pas ».
En général, vu l’expérience que j’en ai, ce mécanisme s’est avéré assez efficace.
A l’école, mon modèle était « Entretien avec un vampire » le film de Neil Jordan qui m’a profondément marqué et influencé une large partie de ma vie.
Aujourd’hui, les modèles sont multiples ; il y a beaucoup de Marilyn Manson, une grande partie de mon vécu plein de souffrances, morales et autres, qui me motivent à avoir le désir parfois d’effrayer les gens qui m’ont fait mal et que je n’aiment pas. Cela fait un paquet de monde !!!
Il y a aussi le contexte de ces visages étranges que je croise, ceux qui cherchent leur maigre et pitoyable pitance dans les poubelles ou ceux qui tabassent les chiens qui font leur boulot de chien, c'est-à-dire défendre leur maître.
La destruction et la déformation comportementales des gens envers moi – ceux qui n’ont de cesse que de me rabaisser d’une manière ou d’une autre – n’ont fait qu’aggraver ma rancoeur à leur égard.
Etant incapable de me battre physiquement, par lâcheté sans doute mais aussi par crainte d’être enfermé à nouveau et que l’on détruise ce qu’il me reste d’esprit, d’intelligence et cette capacité à écrire que j’ai malgré tout conservée, avec des camisoles chimiques nouvelle génération.
Donc, je passe ma rage, mes colères, dans un langage « fleuri » comme dit maman, en fait assez ordurier et brutal bien que stylisé et cohérent. Dans ma gestuelle aussi, assez outrancière quelquefois mais qui a le mérite de me calmer sans faire de mal à autrui. J’ai aussi quelques crises, genre « pétages de plomb » qui donnent du souci à ma mère…Là, je me sens mal. D’abord parce JE SUIS MAL, mais aussi parce que je sais que j’inquiète maman et que je n’aime pas ça, je me sens coupable envers elle.
Quand je suis calme – ce qui m’arrive quand même assez souvent – je fais les cent pas chez moi en écoutant mes CD favoris. J’ai gardé de tic de tourner en rond depuis la cellule en HP. Sauf que là, je, n’avais rien. Pas de CD, pas de radio, pas de TV, juste la solitude totale, absolue, anéantissante.
Il est clair que ma confiance envers les autres en a pris un sacré coup, pour ne pas dire qu’elle a été carrément oxie.
J’en ai gardé une suspicion permanente envers la plupart de mes congénères, sachant que tôt ou tard ils me planteront un couteau dans le dos. Les véritables amis sont si rares, comme des nuages qui passent et dont on ne peut retenir que quelques filaments qui perdureront, eux.
Parmi ces « filaments » magiques et merveilleux – de ceux qui vous réconcilieraient avec le monde – il y a mon confident dominicain Jean Marie, fidèle parmi les fidèles et Madeline, cette adorable jeune fille qui vient chaque semaine faire les courses pour ma grand-mère. Nous avons parlé et tissé une certaine complicité amicale car elle est pour moi très rassurante, et douce pour moi. « Je ne suis pas les gens » me dit elle gentiment quand le questionne inlassablement (c’est un putain de travers dont je ne parviens pas à me débarrasser et qui vient du fait que j’ai eu tant de déceptions, de « désertions » aussi, que maintenant j’ai l’angoisse chevillée au corps et à l’âme).
Pourvu qu’ils ne me jettent pas « et pour quel motif ? » me répète jean Marie lorsque je me confie à lui sur le sujet.
En survivant à chaque errance, et au travers de la peur que je peux transmettre à certaines personnes, c’est pour moi une revanche sur ceux qui m’ont méprisés ou jetés sans raison au cours de toutes ces années de torture mentale. Une façon de leur crier à la face « je suis toujours là et je vous emmerde tous ».
Par contre je me sens souvent coupable de fatiguer mon entourage proche, autrement dit ma mère et ma grand mère qui sont les deux seules personnes qui ont toujours été là pour me soutenir, m’aimer et m’aider.
Les pulsions que je ne parviens pas à contrôler, ajoutées à ce « jeu de la roulette Russe » avec mon obscure existence qui me fait horreur, tout cela me donne une certaine excitation…
Avoir survécu à la rue, c’est à la fois enivrant et effrayant.
Seigneur Jésus Christ, ai pitié de mon âme…. Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit. Amen.
Vincent Blénet