hommage pour Hélène, ma grand mère !
24 juil 2014 par vincent
LA REVANCHE D HÉLÈNE
Il y a remue ménage dans les Cieux, de la musique d’Artistes Rock star résonne à plein volume, ambiance pantoise au Paradis. Évidement hordes de plaintes des Saints, même les Archanges ont du mal à gérer les prières des mortels fades, l’Archange Gabriel – en dépression et paranoïaque – réclame à Dieu un congé sans soldes. En effet une nouvelle résidente vient de débarquer au Royaume des Cieux et elle n’a pas laissé son caractère aux vestiaires !
Hélène est une dame d’une dignité sans fins, grand-mère de 9 petits enfants et lectrice carnassière, elle vivait au quotidien avec un de ses petit fils Archimandrite. Ensemble, ils s’entraidaient et ont partagés de forts moments complices. Hélène a été charmée par les Rock stars sulfureuses qu’il aimait lui faire écouter, spécialement le répertoire du Révérend Gothique – héros de l’Archimandrite – Hélène devint une grand-mère death métal en accord avec son caractère bien trempé.
Hélène qui fut toujours d’une persuasion hallucinante, réussit à convaincre sans difficultés l’Archange Michel et ses lieutenants de former une chorale de death métal. Les Anges ont troqués les vieilles harpes usées pour des guitares et batteries, révolution ésotérique !
Née Ariégeoise, Hélène savait instaurer le silence face à ceux qui la croyaient stupide et sans défenses. La verve incisive combinée avec sa personnalité décapante, imposait le respect et l’originalité déconcertante de cette femme courageuse qui éleva seule ses 3 enfants. Traumatisée par des jugements précaires sur son intellect au dessus des normes – pourtant incompris et souvent décrié – et lourdement prisonnière de son corps remixé avec l’âge, Hélène a survécue et a tout surmontée avec bravoure. Hélène avait une forte Foi en l’Amour de Dieu, elle su se faire entendre par de nombreuses communautés et flanqua plusieurs soufflets verbaux aux fondamentalistes déformés par leurs dogmes rétro Vaticanistes. Hélène était une Terminator remixée avec Rambo et Rocky dans les églises intégristes, même les Témoins de Jehova furent décimés par le vocabulaire ésotérique de cette grand-mère djihadiste du Christianisme à ridiculiser Al Quaïda. Sa profonde connaissance des Saintes Écritures et Bibles de diverses communautés religieuses instaura leurs plus grands respects.
Aussi lorsqu’Hélène passa sous le portique des enfers, les Archanges ne trouvant pas son accréditation VIP au Royaume des Cieux, il y eu altercation « évidement si ça avait été celle de Ben Ben Ben, vous ne l’auriez pas balancé à la poubelle, là c’est que la vieille donc elle est jetable » hurla t elle. Dieu lui-même vint régler le dilemme et licencia ces Archanges fumistes « on va en baver, elle n’a pas finit de nous faire chier » marmonna un des Archange viré. Hélène se retourna aussitôt et répliqua « oui je suis chiante, il est vrai que j’ai fais chier toute ma vie » d’un ton vigoureux. Stupéfaction et ovation se partagent pour cette grand-mère.
Désormais Hélène orchestre les angélus death métal avec sa chorale, épaulée par l’Archange Michel. Tous ses lieutenants chantent notamment les chansons du Révérend Gothique – héros de l’Archimandrite – dans les messes célestes sous l’œil protecteur de Dieu et sous l’enthousiasme de la Sainte Vierge Marie et du Christ. Les Anges se laissèrent guidés par la cadence frénétique sulfureuse des guitares enflammées. Hélène réinventa un Hellfest Christique au Cieux en souvenir de son Archimandrite bien aimé.
Hélène, grand-mère death métal de 90 ans, enflamme les Cieux à l’Arma-goddamn-motherfucking-geddon par l’étendard de sa Foi indéfectible. La messe est dite, Amen.
L’Archimandrite ténébreux : Vincent Blénet !
Mamy a un dixième petit-fils
Je ne saurais dire le temps qu’il fallut à Mamy pour se décider à m’adopter tant il me semble que ce fut pour elle naturel et instantané. Je retiens d’elle son fantastique sens de l’accueil et ses talents incomparables de cuisinière chevronnée. La viande qu’elle savait cuisiner à la perfection se mariait toujours délicieusement avec les légumes et pommes de terres qu’elle faisait longuement revenir et savait assaisonner selon des secrets immémoriaux. Mamy est un noyau de lumière, de générosité et de don, dont l’enveloppe, éreintée par les années de soins qu’elle prodiguait en tant qu’infirmière, a décidé de prendre brutalement congé à l’aube d’un vendredi de Carême. Mamy est arrivée juste à temps pour entendre les dernières instructions célestes avant que puisse s’ouvrir solennellement la première semaine sainte du ciel en sa présence.
Mamy connaissait parfaitement l’obscurité ténébreuse dans laquelle se réfugiait si souvent Vincent, son colocataire passionnément chéri, et d’où elle savait si habilement l’extirper. Elle est désormais confrontée à un aveuglement d’une tout autre nature et nous fait déjà bénéficier de la vision bienheureuse dont elle jouit. Il s’agit de l’aveuglement provoqué par l’excès de lumière dont rayonne le Christ, le Fils Glorieux et définitivement Victorieux de la Mort en face duquel elle épanche désormais son cœur débordant d’amour pour les siens. En ce grand jour du jeudi Saint, le cœur de celle qui a tant servi le corps d’autrui s’unit d’une manière admirable et ineffable au cœur de Celui qui s’est ceint d’un tablier pour laver les pieds de ses disciples et atteint avec lui les sommets d’une complicité sans précédent.
Mamy qui aimait les prêtres avec tout le réalisme de sa tendresse dit son à-Dieu le jour où l’Église commémore l’institution de l’Eucharistie et fête ses prêtres. « L’amour de Dieu et du prochain sont inséparables » : merci, chère Hélène, de nous adresser par votre vie-même cette leçon décisive. Vous êtes une grande dame et les prêtres que vous avez rencontrés vous rendent un immense et puissant hommage. Merci et à bientôt…
Paul Bénézit, séminariste