qu’est ce que la romance !
3 mai 2015 par vincent
TRAVERSER LA FATALITEE
L’éternité n’a guère de saveur délectable, mis à part les omniprésents regrets. J’ai beau avoir traversé les siècles en retrait des douleurs Humaines, le doux visage de celle qui fragilisa mon cœur ancestral, traque et hante chaque parcelle de mon entité séculaire. Archange des Cieux, j’observe le ballet de la décadence ambiante bercé par la résonnance des clochers des cathédrales Gothiques, en songeant à la douceur nacrée de sa peau délicate. Les violons célestes se propagent à travers tout le Jardin du Père et m’appelle à verser de mes yeux de braises illuminés quelques larmes face à son regard intense. Dieu ce qu’elle me manque ! J’en suis dévoré. J’ai contribué à exhorter l’adversaire hors du Jardin d’Eden, je demeure le Gardien de l’équilibre spirituel depuis la nuit des temps. J’écoute les cantiques de mes frères- messagers des Cieux – bien moins occupés sur ce qui me ronge, à travers mes yeux ésotériques je médite face à l’architecture Gothique des cimetières et églises, cependant ma distraction favorite réside au cœur du vif expressionnisme des Artistes de métal.
Chaque jour je l’observais, totalement épris, dans sa crinoline, sa peau de Cristal entourée de ses cheveux soyeux caressant sa nuque qui m’exultait à briser les règlements de la distance imposée entre les mortels et nous. Le désir consume mes ailes, effleurer son sourire et lui ouvrir mon cœur aurait symbolisé les charmes salvateurs de l’étreinte symphonique de la Résurrection. J’entends ses joies depuis les Cieux, résigné et absent, voire abstrait. Ses rires s’imposent malgré moi dans nos cantiques et atténuent la mélodie de nos clochers, quant à son regard il transcende la grâce séculaire du soleil. Sa fragilité me vulnérabilise, sa délicatesse éclipse mon stoïcisme. Je me dois de parcourir les Âges dans les remords et la prière, silencieux en équilibre avec la danse des aubes et des crépuscules.
Même si je m’évertue à propager l’offrande des Psaumes par un chant retentissant qui défie le silence glacé de l’insouciance omniprésente avec une ravageuse insolence, ces mécréants se prélassent dans l’attrait du pêcher charmeur et ils n’ont qu’éloges pour les blasphémateurs qui dénaturent notre religieuse mission à travers leurs littératures avides de bénéfices. Les Hommes sont tellement précaires, boulimiques de pouvoir, ils ne cessent de cultiver la politique du jugement et de la moquerie sans aucune pudeur. L’effronterie spirituelle ne fait que les conforter dans leur fadeur, ils ne vivent qu’à travers la forte consommation prêchée par la prostitution désirée de la Genèse. Les mortels se grisent de promesses, ils mentent et utilisent la faiblesse des fragiles – adductive aux succès ainsi qu’à l’apparence – par profit. Ils font commerce des sentiments par appât du gain, l’avarice et la gourmandise se mélangent dans leur alphabet indécent.
Depuis chaque éveil des siècles, émergeants des profondeurs abyssales de l’effondrement d’une marche traditionaliste ambivalente, je ne puis échapper au déclin des mortels succombant aux venins charismatiques des prêches romantiques. La solitude est une compagne de la différence – consonne de l’emprisonnement – quant à l’alphabet de l’assurance, il a surpassé la grâce intemporelle des évangiles. La romance ne reflète que désolation, chute des vestiges et fastes, disgrâces. L’insolence prédomine le caractère des mortels trop insouciants dans leur quête identitaire. C’est ainsi que la fille tant aimée se voit synonyme de mensonge sournois car à travers son indolence, il somnole l’instinct de chasse. Le désir qui dort en moi, celui que je cache par des ancestrales louanges au-delà du Jardin, me consume atrocement Les Saints tentent de panser les plaies de mon cœur brisé, ils me prêtent volontiers l’oreille. Crucifié par les modernes cantiques établis par l’équilibre chronologique ésotérique, je cherche refuge au sein de la prière et je songe face au calme apaisant des églises, je m’isole sur la fatalité qui me dupe, méditant.
Comment échapper aux ruses prédatrices de l’enfer par delà le temps et garder sur soi la Lumière céleste du Père ? Je vois néanmoins sa grâce depuis l’aube des générations. Je ne puis cependant parvenir à équilibrer mon apriori sur la jeunesse d’Eve, mon regret subsistant est l’immortalité, ainsi que l’absence abyssale de sa présence à elle. Dieu, que l’existence regorge de souffrances ! Mes ailes déployées et mes yeux de braises éclairants, je m’exulte dans le chant des cantiques et psaumes. Eux n’ont guère traitrise. Je chante avec stoïcisme, les ailes en croix, sous la cadence des clochers en pleurs. Ils orchestrent l’opéra de ma peine existentielle, je fane sur mon deuil de rigueur, tourmenté face à cette foutue fatalité. Les clochers poursuivent l’éloquence de la céleste magnificence à travers la résonnance de l’omniprésente politique glacée du silence.