philosophie d’un Ange !
20 mai 2015 par vincent
REGARDER LES FLEURS
Je hurle son absence à travers les Cieux, je n’entends que l’écho glacé de mes pleurs qui résonne dans l’absence du céleste Jardin. Son visage enflamme mes prières et ralentit la cadence des clochers, elle ravive l’amertume séculaire fade. Les vampires retranscrivent leurs condoléances par leurs vifs récitals sous les souffles des violons ou guitares frénétiques, les siècles trahissent les Âges et le temps sournois emprisonne nos consciences. L’éternité trompe mes regrets quant à l’instant présent il piège nos larmes de cristal, je me dresse au seuil du Royaume afin de contempler avec désolation le théâtre des pantins manipulés par leurs dogmes conformistes, j’ai le goût de l’indécence dans le palais. L’orgueil de l’immortalité démasque mon retrait d’observateur, je fixe alors à travers mes yeux de braises la fatalité chronologique et je déploie mes ailes dans le silence des crépuscules. L’anéantissement est récurrent au sein de mes prières hors forfait, pourtant j’use l’alphabet de l’Oméga lorsque je transmets les directives du Père à un Saint pour guider la marche vers le Pardon. Les vampires sont maudits par l’éveil des Âges où la décadence et l’insolence valsent unis frénétiquement, les sorcières sont étouffées par la négation, nous même Archanges sommes dévastés par le déclin des psaumes.
Traverser les siècles affaiblit ma raison pour étendre mes ailes face au chaos moderne, tout est prédestiné à l’abnégation traditionaliste qui ne souffre aucune contestation. L’enfer est au seuil des vestiges de l’oratoire des mortels, cependant il subsiste éloges au cœur de l’expressionnisme des Artistes de métal qui grâce à leurs extrêmes frénésie, exorcisent la douleur d’être via leurs plumes et la violence de leurs performances devant une jeunesse à bout des codes imposés, la désillusion est de taille car le théâtre établis ne considère aucun écart de conduite. Les vampires ressassent leurs pleurs, les Archanges s’effondrent face au déclin ambiant devant la Résurrection, je reste en retrait et médite au dessus d’un clocher en écoutant les résonances des Psaumes chantés par mes Frères Messagers de l’éternité. L’air souffle la chronologique rébellion face au Baptiste qui s’époumone dans sa Croisade contre l’hérésie induite par l’Adversaire et prêchée dans l’alphabet lancinant des mortels, nous chantons quelques Angélus nos ailes déployées et le regard pantois. Les prêtres sont moqués par les Penseurs déclarés, quant au prêcheur Gothique, il affirme sa survie à travers son écriture créative, les sorcières dansent sur sa musique et aguichent l’attrait espiègle des damnés.
Les cierges éclairent les fades cantiques qui fanent à l’usure au cœur des églises abandonnées, les clochers orchestrent le récital du Pardon que nous chantons tous agenouillés auprès du Père les ailes déployées, nos yeux archaïques illuminés totalement épris par la divine lumière des Cieux. Le Royaume est si apaisant que j’en oublis les insolences des mortels mariés à leurs bassesses précaires, je me détache de l’existence pour entendre la voix du Père qui souffre du deuil de ses enfants, je pleure avec lui et abjure contre la vie qui ne respecte rien et consterne tout être du Jardin. L’indélicatesse des mortels est leurs festins éducatifs de rigueurs, ils en négligent l’absence imposée au profit de l’incessant marché du temple qui subsiste depuis les Âges ainsi que l’instant présent, cette putride philosophie disciplinaire d’aller de l’avant est si récurrente qu’y renoncer est un blasphème pour chaque mécréants qui s’y refuse. L’emprisonnement organique est sectaire à la délivrance car l’enfer n’a d’emprise que par l’esprit et l’esprit est immortel alors que le corps est échéances, les charmes aguicheurs des tentations bercent les mortels dans leurs traversés, aucun mortels n’y croit car ils se limitent à la matière et nul ne prétend à ouvrir sa conscience. Pourtant les Rockeurs appellent leurs limites à se manifester car leur Art dévoile la vie à l’état pur.
Les vampires se raccrochent à la quintessence des siècles ivres de grâces, leurs violons résonnent au seuil de l’éternité et charment notre oreille depuis le Royaume, alors que les mortels se noient dans l’Apocalypse cycliquement. La Messe du Père infuse l’espérance face à la disgrâce, en signe d’allégeance les ailes déployées je chante nos célestes prières pour le Salut de tous même si mon regard de braise omni voyant trahis mon scepticisme. Les Psaumes s’envolent et nos clochers résonnent les cantiques dans le silence ambivalent.