OISEAU DES NUITS (mort sûre d’amours)
5 oct 2020 par vincent
Confinement de l’immortalité, parcourant les sentiers obscurs battus de cet Enfer carcéral dégueulasse, maculé de dépravés et de leurs pisses à là-haut, j’erre ici-bas loin des cendres de l’espérance calcinée par la fatalité. Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus. Les ombres se mettent à fuir pour mieux mourir. Mourir dans la séparation des barrières frontalières. L’emblème des ténèbres se troque au rabais pour quelques secondes éphémères dans un packaging de lumières virtuelles.
Avec elle…
La nuit s’enrage, la nuit s’orage. La nuit s’égare…
J’entends les ombres me murmurer quelques confidences. Elles me chuchotent leurs offenses à la vie, elles partagent leurs peurs avec moi, elles regardent mes ailes enflammées avec l’œil nostalgique d’un temps crépusculaire où la genèse était pleine de promesses. Alors que la vertu est violée là-haut par les fous d’Éden et que jusqu’à la profondeur des limbes moi et ces ombres oubliées de Dieu nous entendons les hurlements pornographiques des jouvencelles célestes rugir entre orgasmes et scènes de crime affligeantes. J’observe le ballet désenchanté du trafic d’âmes condamnées à la souffrance et aux mille châtiments. Les ombres sont si habituées de voir la cadence circulaire de toutes ces âmes tournantes en cercle au-dessus d’un portail de flammes et de sang, j’entends le vacarme cacophonique et d’agonie de ces âmes se pétrifier de terreur devant la sentence qui leur est réservée pour l’éternité entière. L’effroi me submerge et le chaos se familiarise avec moi maintenant.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
La nuit se pencha vers moi, elle essaya d’embrasser sensuellement ma nuque pour me quémander encore plus de caprices exigeants. Elle tenta de me promettre contre argent comptant de toucher délicatement la pureté et la beauté sexuelle avec les déesses du Ciel. La nuit s’est associée avec le vice et les mensonges, elle a emprisonné la beauté des déesses jouvencéliques dans un aquarium de vanité et de superficialité narcissique. Seuls les fous privilégiés dans le maudit jardin d’Éden sont en mesure de répondre à ce chantage mercantile. La saveur sexuelle avec elles est l’enjeu d’une partie de cartes, les convives sont empoisonnés par l’ambition, la perdition et la trahison du plus offrant. Les conversations sont des complots et la vérité n’est pas invitée dans la partie de cartes.
Avec elle…
Avec les ombres nous observons la danse endiablée des chaises musicales, celles-ci virevoltent à vau-l’eau dans une fresque de dominos qui s’enchaînent vers la chute vertigineuse. Et je vois que la beauté sexuelle des déesses que je désire tant s’offre aux âmes vicieuses, les plus sombres et sournoises. Les jouvencelles célestes sont prisonnières de leur beauté, maintenues captives dans un aquarium vénal qui ne pourra s’ouvrir que quelques instants contre argent comptant aux plus offrants.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
La nuit s’enrage, la nuit s’orage. La nuit s’égare…
Le Ciel nous apprend l’obéissance, l’obédience et la soumission totale. L’individualité leur fait peur et pour ce chef d’inculpation nous sommes tous sommés d’être alignés en rangée disciplinée sur nos cercles dantesques respectifs et de lever notre tête avec la mâchoire bien ouverte vers là-haut, les yeux fermés en signe d’allégeance volontaire. C’est dans la frénésie abondante que les privilégiés d’Éden, tout là-haut, nous pissent dessus et nous jettent froidement leurs glaires crachées en plein visage, principalement dans la bouche. Ça les ravit davantage de savoir qu’ils nous salissent gratuitement avec complaisance volontaire. Alors que nous sommes imprégnés par l’urine foisonnante de ce Ciel, un paradis de crachats et de pisses acides, je vis encore ce terrifiant visage glacé apparaître dans les nuages de là-haut. Ce dernier nous fixa sévèrement et attentivement pour contrôler que nous obéissons tous à l’acharnement sadique de ce satané Ciel qui n’accueille en son sein uniquement les menteurs invétérés et nombreux pervers narcissiques pour y faire la fête éternellement. Le visage dans les nuages gronda de sa sombre et furieuse voix « BLASPHÈMES vous êtes BLASPHÈMES », sans broncher un murmure contestataire nous nous exécutons dans le silence à nous soumettre devant l’exigence d’humiliation collective souhaitée par les fous de là-haut. Quelques inquisiteurs sataniques, vêtus d’un suaire noir médiéval, descendirent nous encercler telle une armada de force. Ils sont mandatés par le Ciel pour s’assurer que la punition aphrodisiaque se déroule selon les règlements d’Eden. Ces prêtres nous braquèrent à tous les anges exclus une bible, celle réécrite par les dogmes évangéliques des modernités, chiennes asservies aux maquereaux parlementaires corrompus par les péchés, et pas seulement les péchés capitaux.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
L’ensemble des neuf royaumes des ombres, tous ses cercles encornés par les prédicateurs pastoraux, nos inquisiteurs juridiques qui nous glacent le sang et nous braquent la bible des fous de là-haut. Bien que couvert de pisse et de crachats, j’entraperçois partiellement entre-deux souillures, le graphisme visuel de mon enfer carcéral empoigné par la peur qui règne ici-bas. Les cercles de l’enfer à l’arrêt, je vois la géométrie visuelle des flammes autour de nous qui devinrent moins fières et moins endiablées pour laisser le ton à ces prêtres de nous encercler effroyablement. Je regardais tous les cercles dantesques, avec toute l’immensité géométrique et l’immensité surnaturelle caressée de flammes, de brasiers et de chaos s’intimider par la remontrance et l’humiliation ‘scolaire’ voulue par là-haut. Mon regard d’immortel se fit discret, les clochers retentirent en cadence pour prier ce scandale négationniste. J’entends et je regarde le sombre visage dans les nuages nous intimider et nous répéter la leçon de rigueur « BLASPHÈMES vous êtes BLASPHÈMES ». Les prêtres réitèrent la sentence phrasée « vous êtes BLASPHÈMES », puis s’enchaîna une nouvelle rafle de crachats et de pisse sur nos ailes, toutes pétrifiées et muselées face à ce sombre visage du Ciel, un terrible visage glacial dessinant l’étendue de ses nuages là-haut bien ‘gardés’ et qui nous lancine « BLASPHÈMES vous êtes BLASPHÈMES ». La peur et la résilience nous allonge intensément vers une soumission dépressive. Qui diable serions-nous pour argumenter ?!…
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
Les instances célestes nous ordonnent d’avaler les crachats sous peine d’être envoyés moisir dans les geôles sataniques du néant purgatoire, tout au fond des limbes, là où les abysses sont frigorifiques et capitonnées. Nous avalons les môlards bien glaireux en remerciant l’Éden « nous ne sommes rien, nous ne sommes que des esclaves créés pour servir les Cieux. BLASPHÈMES nous sommes BLASPHÈMES ». Nous avalons les sécrétions crasseuses sous un déluge d’urines élitistes, surveillés par les prêtres occultes envoyés par l’Éden. J’avale et je regarde fixement avec les chandelles démoniaques de mes yeux immortels ces foutus ecclésiastiques qui nous traquent sans relâche et nous fliquent constamment dans le but que nous soyons, tous en bas, genoux pliés, conditionnés à se laisser couler par les fous privilégiés du Ciel. Le graphisme vertigineux de tous les cercles infernaux d’en bas illustre l’orfèvrerie idéale d’une hérésie punitive démocratique votée d’une main de maître. Sous les crachats et la pisse, braqués et effrayés par les prêtres occultes, dévisagés par le sombre visage dans les nuages du Ciel, la symphonie d’hurlements d’agonies des âmes châtiées rugit en furieuse éloquence à travers tout l’enfer, ils tamisent les énergies sensorielles de nos mantras, nous sommes mieux imprégnés par le sort qui nous est réservé. Ici-bas les serials killers sont ces foutus pasteurs. À chaque messe en bas, lorsque nous prenons l’hostie psychotrope, gage d’allégeance à là-haut, inévitablement à la longue, nous finissons par avoir l’euphorie collective d’accomplir notre devoir. Celui de bêtes de foire toutes asservies à l’Éden, ce satané Éden, lequel ne peut s’empêcher de juger et nous punir d’un battement de cil à chaque beuverie où ce maudit marteau des sentences est trinqué comme une vulgaire piquette de comptoir aux basses cours infantiles.
Avec elle…
La nuit s’enrage, la nuit s’orage. La nuit s’égare…
Le soleil enlace les blasphèmes, il festoie agressivement et incendie le beffroi chancelant d’un Ciel qui embrasse l’hérésie dépressive par un timide baiser damnatoire. Les tombeaux évoquent l’éloge des orgueilleux trop fiers, le Sablier s’écoule dans le Styx, l’honneur se brade à la médiocratie, quant aux charmes ils se dévergondent insolemment dans la violence excessive des flammes. Les Dieux partouzent indécemment dans le jardin, souillant toutes ces fleurs précieuses de foutre et de pisse nauséabonde.
Avec elle…
Le péché s’offre en rabais aux vertus les plus convertibles. Les hurlements d’horreurs d’enfants meurtris en bas, conjugués avec les cris d’orgasmes de là-haut, résonnent tel un cauchemar sur les sentiers effroyables et sans pitié d’ici-bas. Perdu dans les feux de l’enfer immortel j’erre avec nonchalance à travers ce ballet désenchanté d’un chaos geôlier. Incarcéré là où la souffrance et le sang sont sacralisés dans un mariage vénal qui affole les désirs pornographiques d’Éden, ce paradis perdu, machiavélique, bordélique et foutu.
Les soleils séduisent nombre d’anges perdus, l’éclaircie pervertit nombre d’anges déçus.
Les prières et les promesses sont les fourberies bafouées, vendues aux enchères par des déesses capricieuses à quiconque y mettra le prix. Espérances marchandises à n’importe quelle âme perfide qui sera prête à s’enliser dans le jeu des dettes et des mensonges. L’alphabétisation de l’hypocrisie, l’esclavage synthétique actualisé par ce paradis satanique où l’argent est promu comme un Dieu incontestable et irrévocable.
Avec elle…
La nuit s’enrage, la nuit s’orage. La nuit s’égare…
En bas, zigzaguant les brasiers damnatoires, j’observe les champs de croix brûlants avec allégresse dans l’immensité carcérale de cet Enfer éternel, les clochers retentissent d’un rythme mélodieux à travers les cercles d’en bas. Ici-bas la nuit dictera le jour pendant que nous avalons nos hosties psychotropes en rang disciplinaire. Les ombres se cachent dans l’effroyable honte pour mourir discrètement, Aléa Jacta Est.
Sans elle…
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