LE DON D’ÊTRE Aimé
19 jan 2022 par vincent
La plus grande force d’un être humain ou mystique, c’est d’être aimé et de s’en ressentir empli au plus profond de son âme. L’abandon, la négation et l’absence engendrent un chaos dévastateur et nous poussent aux excès extrême de la chute fataliste. Aimer et surtout être aimé nous procure les forces de l’existence quel qu’elle soit. Nous sommes complexes et dénaturons les joies de nos sourires. Même si nous évoluons dans nos capacités technologiques, notre nature et le sens d’orientation de nos relations envers les autres sont déformés magistralement. Il est plus aisé de déprécier et de jouer avec les sentiments d’une vie blessée invisible, mais sait on aimer et pardonner ?
Comment pouvons-nous nous comprendre lorsque l’on nous impose une conduite absente de toutes réactions. Si nous basculons dans la tristesse, la folie, la colère et la rage excessive, cela est naturel car nous sommes faits de chairs et de sang, nous avons une âme et un cerveau qui bouillonne d’émotions. Nous sommes humains et notre culpabilité est de s’égarer ou de se tromper dans nos actes existentiels. Si on aide une personne inconnue de manière désintéressé et qu’on se croit damné, on peut être sauvé. L’amour de notre entourage et de celle qui rythme la cadence de notre système cardiovasculaire peut nous rapporter la dignité qu’on croyait perdu. Briller dans les yeux de celle qu’on aime est plus salvateur que n’importe quelle fabrication médicale, dont certains les prennent comme l’hostie des offices religieux, faire rire celle qu’on aime et accéder à son émotion nous sauve de notre chaos. Protéger un enfant en se présentant différemment de l’image qu’on transmet à nos semblables, lui prêter attention et le faire sourire sont la plus belle marque de fabrication divine qui nous a été prodigué avec le temps. Certains se valorisent par leurs comptes en banque, leurs provocations, leurs identités communautaires.
Qui sommes nous réellement en dehors du fait qu’on est compliqué et distants ? Nous mettons en évidence constamment nos distinctions multiples mais elles cachent notre vraie nature. Nous régressons et courrons à notre perte. Qu’avons-nous fait de notre existence à part nous éloigner et nous mépriser ? Rien, on a même accéléré la cadence de la distance. Pourquoi clamer à tous nos soi-disant bonnes actions et prières factices alors qu’on fait de nos jours ces revendications pour se rassurer et croire que l’ardoise vénielle passé est effacée, ou pour attirer la clémence des autres à notre égard. Personne ne peut se prétendre sanctifié et pur. Ceux qui l’affirment sont vaniteux donc pêcheurs, alors que d’autres se disent damner et sombres dans l’abandon, l’isolation et le chaos nihiliste sont souvent emmener à commettre leur rédemption par le don d’aimer et de protéger sans attendre en retour. Il n’y a que par celle et ceux qu’on aime ou celle et ceux qui nous aime qu’on puisse sombrer et mourir à petits feux pour devenir insensible lorsqu’ils nous blessent. Même un antéchrist peut être vulnérable par la lame plantée dans son cœur. L’amour est notre seul distinction, elle est notre force mais aussi notre faiblesse et c’est par elle qu’on va se construire une identité fascinante, mystique ou dépréciative. Parfois celui qu’on définit d’antéchrist peut révéler plus de ressource et de compassion envers son prochain alors qu’on n’y pensait guère et vice versa.